Retrouver ce qu’on appelait dans notre enfance l’Ancienne cathédrale, est une grande émotion.
C’est là que beaucoup de générations ont fait leur première communion, surtout à l’époque (années 1950) où était rénovée, tout à côté, la Grande cathédrale comme on disait aussi. Celle-ci avait été consacrée en 1914.
La messe du dimanche, en uniforme de l’école des Frères Jean Marie Guilloux, également attenante, était célébrée plus tôt que d’habitude. Ça sentait l’huile de baptême. Les murs semblaient recouverts de suie mais c’était plutôt la patine du temps. En effet, c’est dans cette église que Toussaint Louverture prononça urbi et orbi (à la ville et au monde) son entrée en guerre contre le Sud dirigé par son adversaire, le mulâtre André Rigaud, en juin 1799.
L’église avait été construite en 1791.
C’est dans ses cryptes que sont inhumés également, dit-on, les restes des premiers chefs de l’église catholique en Haïti.
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La question devient politique
PORT-AU-PRINCE, 8 Septembre – Ce qui devait arriver est arrivé. La question des assassinats par bandits à moto devient politique.
Vendredi (7 septembre) une manifestation a eu lieu pour protester contre celui du président du conseil d’administration de l’Université de Port-au-Prince, Serge Luc Bernard, 64 ans, abattu le vendredi précédent (31 août) alors qu’il venait d’effectuer une opération bancaire dans le quartier de Turgeau (Port-au-Prince). Sa voiture a été poursuivie par des bandits à moto qui après une course folle, l’ont tué de sang-froid. Puis ont pris la fuite.
A nouveau ce vendredi, au moment même où se déroulait la manifestation à l’actif des étudiants de l’Université de Port-au-Prince, on rapportait l’assassinat d’une autre personne dans les mêmes conditions à Pétionville, banlieue aisée de la capitale. Un monsieur qui sortait d’une banque. Et les tueurs immanquablement prenant la fuite à moto.
Leur manœuvre est toujours bien réglée : un qui reste sur la moto, le second qui arrache le butin à la victime et le troisième, le pistolero qui couvre l’opération, prêt à faire feu sans hésitation.
‘Baby gangsters’ …
Moyenne d’âge : 20 – 22 ans.
Ce sont les ‘baby gangsters’ d’Haïti. Une génération née de l’interminable crise politique qui a suivi la chute de la dictature Duvalier en février 1986.
JACMEL, 6 Octobre – Le riz sera débarqué ce lundi. Deux cent quatre vingt huit mille (288.000) sacs, un don du Japon à Haïti, qui sera commercialisé via un organisme déconcentré du gouvernement (Conseil national de monétisation).
C’est dans ce même format que le chef du gouvernement haïtien, Laurent Salvador Lamothe, a proposé ceci : que le gouvernement se porte garant pour une commande non pas pour un chargement mais pour toute une année, de façon à pouvoir bénéficier des meilleurs cours sur le marché international où il existe une forte concurrence entre pays producteurs. En tout cas, le marché haïtien serait de cette façon alimenté sur une base constante. En conséquence : on éviterait les fortes fluctuations, qui évidemment ne jouent jamais en faveur du consommateur haïtien.
Le coup de tête de François Hollande à Kinshasa
PORT-AU-PRINCE, 13 Octobre – Est-ce que François Hollande n’est pas allé trop loin à Kinshasa (République démocratique du Congo) où se tenait ce dernier week-end le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Francophonie ? Jusqu’à ne pas applaudir le discours d’ouverture du président de la république, Joseph Kabila (dépêche Reuters)…
Les raisons du coup de tête du président français sont multiples. La victoire de Kabila aux présidentielles de novembre 2011 n’aurait pas été régulière. Le candidat malheureux, Etienne Tshisekedi, a été reçu pendant environ une vingtaine de minutes par Hollande à la Résidence de France.
Le président français a aussi inauguré une plaque en l’honneur d’un militant des droits de l’homme congolais, Floribert Chebeya, assassiné en juin 2010.
Avec Joseph Kabila on rapporte que François Hollande a eu un entretien ‘franc et direct’ au palais présidentiel de Kinshasa, à la suite duquel il a qualifié à nouveau d’’intenable’ la situation des libertés en RDC.
La Traite et la Dette !
PARIS, 17 Octobre – On est le 17 octobre, anniversaire de la mort par assassinat du fondateur de l’indépendance d’Haïti, le futur empereur Jean Jacques Dessalines.
Ces jours derniers ont circulé sur l’Internet de prétendus documents attribués aux principaux chefs de la conjuration qui a emporté le premier chef d’Etat de la première république noire du monde et où les généraux Alexandre Pétion et Etienne Gérin (deux mulâtres anciens libres) laissent éclater leur haine contre leur empereur et ancien général en chef de la guerre de l’indépendance (l’équivalent d’un George Washington !). Le premier écrivant même à Mme Dessalines comment avez-vous pu épouser un tel monstre ?
Monstre c’est ce que pensait la France de Bonaparte, de Louis XVIII et Charles X de celui qui avait ordonné le massacre des colons français restés dans l’ancienne Saint Domingue au lendemain du 1er Janvier 1804 (à l’exception de ceux qui pouvaient être ‘utiles’ à la nouvelle république).
Les assassins de Dessalines étaient donc implicitement de mèche avec l’ancien colonisateur.
La Dette de l’indépendance…
Quelques années plus tard les nouveaux dirigeants d’Haïti acceptent en effet de verser une indemnité de 150 millions de francs or à la France en échange que celle-ci cessera de menacer la petite république.
Renégociée en 1838, cette somme sera réduite à 90 millions.
C’est ce que nous appelons depuis la Dette de l’indépendance et qui pèsera tellement sur le développement de notre pays qu’on n’achèvera de la payer que près d’un siècle et demi plus tard.