TI-MOUILLAGE, 10 Mars – Haïti pays de plages, pays de rêve, pays d’amour, dit la chanson. Et ce n’est pas faux si l’on regarde autour de nous avec des yeux moins aliénés par les problèmes du quotidien.
Nos plages sont encore immaculées et aux quatre coins du pays (Port Salut, Kabik, Labadie, Cormier, Côte des Arcadins, Grosse Roche, Anse d’Azur, Le Borgne etc).
Nous sommes les seuls ou presque dans les Antilles à avoir la mer turquoise.
Le nom Haïti signifie terre montagneuse, faite pour les moto-cross comme démontré en ce moment même par le mouvement ‘Ayiti bèl, Ayiti vèt.’
De plus tout un pays à reboiser, ce devrait être stimulant, non !
Mais mieux encore, des îles adjacentes parmi les plus célèbres de toute la terre : La Tortue (Tortuga), aujourd’hui encore le prétexte à une série cinématographique à 4 D (Jack, vous connaissez).
Et son alter ego, Morgan, anciennement Ile à Vaches.
La Mecque …
Que nous faut-il de plus pour être la Mecque touristique du moins de toute la zone Caraïbe ?
PORT-AU-PRINCE, 17 Mars – Tout le monde sait que pour les Etats-Unis la règle d’or en économie c’est laisser jouer la compétition en intervenant le moins possible.
Tandis que chez nous en Haïti notre premier mouvement c’est de placer des barrières, ce sont les règlements.
D’où le reproche qui nous est fait aujourd’hui (notation annuelle ‘Doing business’) que l’Etat haïtien met jusqu’à deux ans à légaliser la création d’une entreprise.
Alors que dans d’autres pays, y compris chez nos voisins de la République dominicaine, cela prend aisément quelques heures.
Cet aspect est plus que jamais vital aujourd’hui que toutes les économies ont besoin de rebondir pour émerger de la crise économique …
Et paradoxalement aussi avec les nouvelles technologies de la communication en constante évolution et qu’il faut gêner le moins possible dans leur avance inexorable.
Un téléphone cellulaire, nous affirment les experts, et alors que vous chérissez tant le vôtre ! - a une durée de vie d’une année à peine avant qu’une nouvelle génération plus performante ou une autre marque (Black Berry versus I-Phone ou Samsung) ne le descende de son piédestal.
Mathusalem ! …
Peut-on vouloir continuer à légiférer à tort et à travers (comme on en voit chez nous qui s’agitent aujourd’hui pour créer une nouvelle loi sur la presse comme si c’était ce qu’il y avait de plus urgent) ou bien maintenir des lois datant du ‘temps benmbo’ (autrement dit de Mathusalem) et espérer prendre le train des innovations, principal facteur du redécollage à notre époque ?
PORT-AU-PRINCE, 20 Mars – C’est toute la presse aussi bien nationale que internationale qui tombe aujourd’hui dans ces généralités.
Les chaines d’informations en continu par la force des choses. France 24, TV 5, CNN World News ou autres. Dans l’obligation de s’alimenter à différentes sources et différentes capitales du monde, l’information est présentée à l’antenne comme une mosaïque aux pièces disjointes.
Par exemple, vous avez trois informations le même jour à la Une. Les réfugiés syriens, la famine au Sahel et comme troisième titre, le nouvel album de David Bowie.
Et devinez lequel des trois intéresse le plus aussi bien le téléspectateur que le présentateur (rien qu’à voir la moue de ce dernier), c’est David Bowie effectuant son come back pour le plus grand bonheur des fans et médias occidentaux.
La famine au Sahel n’aura été qu’un hors d’oeuvre.
Comme des coqs de gaguère …
Chez nous en Haïti la même généralisation de l’information est au goût du jour. La nouvelle conception de l’objectivité journalistique revient pour le journaliste à mettre deux personnes face à face, comme des coqs de gaguère, et à les regarder s’entredéchirer sans aucune autre intervention que des questions spécifiquement destinées à les chauffer à blanc et de plus en plus.
Lire la suite : Une presse qui risque de profiter aux bourreaux !
PORT-AU-PRINCE, 5 Avril – La sécheresse et les ouragans diminuent les ressources alimentaires en Haïti.
C’est l’Office des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) qui lance le signal d’alarme.
En conséquence près de 1million et demi d’Haïtiens vivent une situation d’insécurité alimentaire aigue.
Cela à cause de la sécheresse et du passage l’année dernière des ouragans Isaac et Sandy.
Ceci est la version de l’humanitaire. OCHA.
Mais de la même façon qu’on parlerait de l’Argentine où des inondations viennent de faire une cinquantaine de morts. Comme une situation purement conjoncturelle. Un accident de parcours.
Ainsi le discours humanitaire ne dit pas toute la vérité.
‘Les agences onusiennes et les organisations humanitaires travaillent avec le gouvernement (haïtien) pour atteindre des centaines de milliers de personnes avec de l’assistance alimentaire.’
Et puis l’année prochaine, idem. Plus ça change, plus c’est la même chose.
LAS VEGAS, 10 Avril – Fleur du désert parce que construite au milieu d’une des régions les plus arides du territoire américain, le Nevada, mais où le cactus et les ronces sont cultivés comme dans un verger, au petit soin, taillé au cordeau, c’est la plus grande merveille avec Las Vegas, plus que tous les palais et monuments on dirait le jour en carton pâte, mais la nuit qui s’allument comme un immense fanal de Noël, un défilé de chars allégoriques s’alignant des deux côtés du Strip, la plus grande avenue de cette métropole du jeu et du show business.
Bref, comme son fondateur l’a probablement voulu : un mirage.
L’idée est de reproduire ouvertement le complexe bien américain d’être le centre de l’univers.
Venise, avec son palais des doges et le lion de la place Saint Marc ; Tour Eifel ; le Parthénon ; y compris la Statue de la liberté car il ne faut le céder en rien même à une autre ville sœur (New York).
Nous sommes à Las Vegas pour l’exposition annuelle de la NAB (National Association of Broadcasters), le plus grand rendez-vous annuel d’entreprises en fabrication d’équipements radio et télévision.
Ils sont venus, ils sont tous là. Plusieurs centaines des plus célèbres marques de trois continents (nord-américain, européen et asiatique). Personne n’est absent à moins de ne plus exister ou d’avoir été absorbé par un concurrent car dans ce domaine des nouvelles technologies de la communication, les innovations sont quotidiennes et sans fin.
Une réalité le 15 juin 2015 ! …
Nous répondons à une invitation du Conatel (Conseil national des télécommunications), chargé de la transition d’Haïti à la télé numérique qui doit être une réalité le 15 juin 2015.
Les invités représentent les associations de médias du pays (Patrick Moussignac de RadioTéléCaraïbes ; Robert Denis de CanalBleu ; Jean Max Chauvet (Le Nouvelliste), Marcus Garcia, Mélodie FM ; Jean Lucien Borges de RadioTeleGinen ; les ingénieurs Fritz Joassain et Yvon Auguste. Notre accompagnateur est le chef de cabinet au Conatel, Mr. Schiller Jean-Baptiste.
En un mot, résume Patrick Moussignac, ‘le numérique est un fait accompli.’
Donc inutile de revenir sur le sujet.
Parmi les principaux points à l’ordre du jour figure d’abord : le choix entre les deux systèmes américain et européen (ATSC ; DVBT).
Ne comptons pas sur l’exposition qu’elle y réponde pour nous car celle-ci adresse le marché global et les mêmes compagnies créent pour les différents systèmes car il y a aussi le japonais et le brésilien.
Etablir une feuille de route
Le système choisi sera celui répondant au mieux aux spécificités du marché haïtien. Y compris la diaspora qui joue pour une large part le rôle de porte-monnaie pour les foyers haïtiens.
A ce sujet, le Conatel nous a introduit auprès de la ‘NAB Foundation’, une fondation qui peut nous aider à établir une feuille de route et définir les principales étapes du processus.