novembre 16, 2024 Insécurité VBI
L’ex-Premier ministre, Dr. Garry Conille, a quitté Haïti samedi matin pour les États-Unis, selon des informations obtenues de sources proches de son entourage. Ce départ, marqué par un itinéraire complexe comprenant une escale au Cap-Haïtien et un transit par les îles Turks-et-Caïcos, devait le conduire à Miami avant de rejoindre sa famille à New York.
Port -au-prince, samedi 16 novembre 2024
Ce départ intervient dans un contexte de crise profonde, quelques jours seulement après son renvoi par le Conseil présidentiel de transition. Ce dernier avait évoqué son incapacité à apporter des solutions concrètes face à la situation alarmante que traverse le pays.
Une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent
Port-au-Prince demeure le théâtre d’une violence inédite. Les affrontements entre les gangs armés et les forces de l’ordre continuent de paralyser la capitale, plongeant ses habitants dans une angoisse quotidienne. Cette instabilité a forcé des centaines de familles à fuir leurs foyers, rejoignant les rangs des déplacés internes qui se réfugient dans des écoles, des églises ou d’autres bâtiments.
La crise humanitaire s’aggrave de jour en jour, exacerbée par l’incapacité des autorités à restaurer un semblant d’ordre. Malgré l’entrée en fonction d’un nouveau gouvernement dirigé par l’homme d’affaires Alix Didier Fils-Aimé, aucune mesure tangible ne semble pouvoir enrayer l’escalade de la violence. Les quartiers populaires, en particulier, restent sous la coupe des bandes armées, tandis que les initiatives pour rétablir la sécurité peinent à porter leurs fruits.
Un départ qui ne résoud rien
Ce départ en catimini de Garry Conille symbolise l’impasse dans laquelle se trouve le pays.
Face à cette situation, les attentes de la population restent inchangées. Des appels pressants à des actions immédiates et durables se multiplient, réclamant un retour à la stabilité et une amélioration des conditions de vie pour une population en détresse.
Alors que le pays s’enfonce dans une crise sans précédent, la question reste entière : qui saura prendre les rênes pour conduire Haïti vers un avenir plus sûr et plus digne ?
Judelor Louis Charles
Vant Bèf Info (VBI)
novembre 16, 2024 Société VBI
Après plusieurs jours de négociations intenses, le Conseil présidentiel de Transition (CPT), et le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé ont officiellement désigné les membres du nouveau cabinet ministériel. Composé de 18 ministres, dont huit issus du précédent gouvernement, sont reconduits. Ce cabinet s’apprête à collaborer avec le CPT pour conduire le pays vers la réforme constitutionnelle et les élections. Bien que l’arrêté officialisant ces nominations ne soit pas encore publié dans Le Moniteur, il a été communiqué à notre rédaction.
Les ministres reconduits
Huit membres du précédent gouvernement conservent leur poste :
Ketleen Florestal, ministre de la Planification et de la Coopération externe;
Raphaël Hosty, ministre des Travaux publics, Transports et Communications;
Vernet Joseph, ministre de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural;
James Monazard, ministre du Commerce et de l’Industrie;
Moïse Jean Pierre Fils, ministre de l’Environnement;
Georges Wilbert Franck, ministre des Affaires sociales et du Travail;
Lynn Octavius, ministre de la Jeunesse et des Sports;
Augustin Antoine, ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle.
Les nouveaux membres du cabinet
Dix nouvelles figures rejoignent le gouvernement sous la direction du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé :
Paul Antoine Bien-Aimé, ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales;
Alfred Métellus, ministre de l’Économie et des Finances;
Patrick Pélissier, ministre de la Justice et de la Sécurité publique;
Harvel Jean Baptiste, ministre des Affaires étrangères et des Cultes;
Dr. Lorté Bléma, ministre de la Santé publique et de la Population;
Érick Dessources, ministre du Tourisme;
Jean Michel Moïse, ministre de la Défense;
Pédrica St-Jean, ministre à la Condition féminine et aux Droits des femmes;
Katia Verdier, ministre des Haïtiens vivant à l’étranger;
Patrick Delatour, ministre de la Culture et de la Communication.
Une structure renforcée
Par ailleurs, Patrick Sully W. Joseph a été nommé secrétaire d’État aux Collectivités territoriales.
Avec un total de 18 ministres et un secrétaire d’État, ce nouveau gouvernement dirigé par Alix Didier Fils-Aimé entend relever les défis de la transition et répondre aux attentes de la population haïtienne.
Jean Allens Macajoux
Vant Bèf Info (VBI)
16 novembre 2024,
L’administration Trump continuera-t-elle de soutenir Haïti, ou se désengagera-t-elle, aggravant une situation déjà catastrophique ?
RHInews - WASHINGTON, samedi 16 novembre 2024– Les conditions en Haïti se détériorent rapidement. Cette semaine, le Conseil de gouvernement de transition a limogé le Premier ministre qu’il avait nommé il y a moins de sept mois. Dans le même temps, des policiers et des milices ont attaqué une ambulance de Médecins sans frontières et exécuté des patients à bord. Les gangs armés continuent de vider des quartiers entiers de Port-au-Prince, et des tirs visant des avions commerciaux ont entraîné la fermeture de l’aéroport international pour la deuxième fois cette année.
L’élection de Donald Trump, qui a fréquemment dénigré Haïti et ses habitants, soulève de nombreuses questions. Au cours de sa première présidence, Trump a exprimé un mépris notable pour la migration haïtienne et a même avancé de fausses affirmations, comme celle selon laquelle des Haïtiens mangeaient des animaux domestiques dans l’Ohio. Pendant sa récente campagne, il a promis de mener “la plus grande déportation de l’histoire des États-Unis”, en ciblant en priorité les Haïtiens vivant même légalement dans des communautés comme Springfield.
L’aide américaine en question
La position de Trump sur l’aide internationale est moins claire, en particulier en ce qui concerne le soutien à la mission de police menée par le Kenya (Mission multimationale de soutien à la sécurité – MMSS) et soutenue par l’ONU. Financée en grande partie par les États-Unis, cette mission n’a jusqu’à présent pas eu un impact significatif contre les gangs haïtiens. Selon Pierre Espérance, directeur du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) en Haïti, Trump “ne s’est jamais vraiment soucié d’Haïti” durant son premier mandat. Espérance craint qu’un désengagement américain sous Trump n’aggrave la situation déjà désastreuse.
Cependant, certains analystes estiment que la crise haïtienne, située à seulement 800 miles des côtes de la Floride, pourrait devenir impossible à ignorer. Luis G. Moreno, ancien chef adjoint de la mission américaine en Haïti, a qualifié la situation de “hautement combustible” et prédit que son ampleur obligera l’administration Trump à réagir.
Une crise humanitaire hors de contrôle
Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, Haïti est sans gouvernement fonctionnel. Les gangs armés, souvent associés à des politiciens ou des policiers, contrôlent environ 85 % de la capitale. Leur campagne de violence, comprenant enlèvements, viols et assassinats, a déplacé plus de 5 % de la population. La famine touche désormais plusieurs régions du pays. Le gouvernement de transition, chargé de rétablir l’ordre pour organiser de nouvelles élections, est embourbé dans des scandales de corruption.
En mars, des gangs ont ouvert des prisons et paralysé l’aéroport de Port-au-Prince. La communauté internationale, notamment les Nations unies et les États-Unis, peine à trouver une réponse efficace. La mission kenyane, qui manque de ressources, a besoin d’au moins 600 millions de dollars pour fonctionner efficacement, mais n’a reçu que 85 millions à ce jour.
Les répercussions des politiques migratoires de Trump
Trump a promis de révoquer à nouveau le statut de protection temporaire (TPS) qui permet à des centaines de milliers d’Haïtiens de vivre et travailler légalement aux États-Unis depuis le séisme de 2010. Cette décision, combinée à des déportations massives, risque de déstabiliser encore davantage Haïti, qui n’est pas en mesure de réintégrer les rapatriés. En outre, cela priverait le pays de précieuses remises de fonds, qui représentent environ 20 % du PIB haïtien.
Le choix de Marco Rubio comme secrétaire d’État …
et de Michael Waltz comme conseiller à la sécurité nationale pourrait influencer la politique étrangère de Trump. Rubio, fils d’immigrants cubains, a par le passé soutenu des initiatives pour renforcer l’industrie textile en Haïti et sanctionner les élites liées aux gangs. Mais il a également exprimé des réserves sur l’efficacité des interventions internationales en Haïti.
Waltz, quant à lui, a récemment déclaré que les migrants haïtiens ne remplissent pas les critères d’asile, car ils fuient la violence des gangs et non une persécution gouvernementale. Il craint que la Floride ne devienne un point d’entrée pour les migrants, comparable à la frontière sud des États-Unis.
Une mission internationale en péril
L’avenir de la mission de police menée par le Kenya sera l’une des premières décisions de l’administration Trump. Cette force, limitée dans ses moyens, a été critiquée pour son inefficacité, certains des massacres les plus meurtriers ayant eu lieu sous sa surveillance. Les analystes estiment que Trump, connu pour son opposition aux dépenses internationales, pourrait exiger que d’autres pays contribuent davantage, réduisant ainsi la participation financière des États-Unis.
Robert Maguire, expert en affaires haïtiennes, estime que Trump pourrait soutenir une transformation de la mission kenyane en mission de maintien de la paix de l’ONU, si cela permet de partager les coûts. Une telle démarche nécessiterait toutefois l’approbation du Conseil de sécurité des Nations unies, où la Russie et la Chine ont exprimé leur opposition.
Le président kényan William Ruto a récemment discuté de la mission haïtienne avec Trump, soulignant que la stabilisation d’Haïti est essentielle pour freiner la migration. Selon Korir Sing’Oei, secrétaire principal aux affaires étrangères du Kenya, Trump s’est montré “réceptif” à cet argument. Pourtant, sans un financement accru et des ressources supplémentaires, les experts préviennent que la mission risque d’échouer.
Une longue histoire d’échecs
La politique étrangère américaine en Haïti est souvent critiquée pour son manque de résultats. Robert Maguire accuse les administrations successives, y compris celle de Biden, de privilégier les élites au détriment de la société civile. Cette approche, selon lui, a sapé la confiance des Haïtiens et entravé les progrès. Il appelle à une écoute véritable des préoccupations haïtiennes, un élément clé pour restaurer la confiance et trouver des solutions durables.
Alors que le monde attend de voir comment Trump abordera cette crise, la question reste ouverte : l’administration Trump continuera-t-elle de soutenir Haïti, ou se désengagera-t-elle, aggravant une situation déjà catastrophique ?
Cet article de Amanda Coletta sur: https://www.washingtonpost.com/world/2024/11/16/haiti-crisis-trump-administration/
La République dominicaine a procédé en moins de deux mois au rapatriement de plus de 48 000 Haïtiens vers leur pays d'origine, conformément à la politique migratoire du nouveau président élu, Luis Abinader. Par ailleurs, environ 21 000 Haïtiens ont choisi de rentrer volontairement dans leur pays.
Abigaelle Pierre
Le rapatriement massif des haïtiens en situation irrégulière se poursuit environ deux mois après l’annonce du président Luis Abinader. En octobre dernier, plus de 40 223 haïtiens, y compris des femmes et des enfants, ont été expulsés en Haïti et plus de 8 338 jusqu’au 10 novembre, a indiqué la Direction Générale des Migrations (DGM) en République Dominicaine, qui annonce la poursuite des déportations des Haïtiens.
Les derniers chiffres communiqués par la DGM ont contredit les déclarations faites par Dominique Dupuy, l’ancienne ministre des affaires étrangères, selon lesquelles il y a eu une diminution totale du nombre de personnes rapatriées au cours des derniers mois dans le cadre d’une nouvelle politique migratoire annoncée le 3 octobre dernier.
« Nous allons continuer à expulser ceux qui sont dans la rue, ceux qui n’ont pas de papiers ou qui n’ont aucune responsabilité, car la sécurité de la République dominicaine passe avant tout et encore plus avec ces événements », a déclaré le président Abinader.
Depuis le début de cette année 230 765 haïtiens ont été contraints de retourner en Haïti, selon les autorités compétentes de la République Dominicaine, illustrant la dure réalité des citoyens partis à la recherche d’une vie meilleure.
Abigaelle PIERRE
VBI
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré le samedi 16 novembre, lors d’une interview diffusée sur les réseaux sociaux, son intention de mettre fin à la guerre russo-ukrainienne en 2025. Pour y parvenir, il mise sur le renforcement des liens diplomatiques afin de pacifier les relations. Cependant, il n’a pas manqué de critiquer son homologue russe, Vladimir Poutine, qui refuse catégoriquement de négocier un cessez-le-feu.
Kiev, le 16 novembre 2024._Le président Zelensky a décrit une situation particulièrement difficile sur le terrain. Les troupes russes progressent rapidement face à une armée ukrainienne moins nombreuse et moins bien équipée. Selon lui, seule une approche diplomatique pourra permettre de mettre un terme au conflit d’ici l’année prochaine.
« Si nous ne parlons qu’avec Poutine, qu’avec un meurtrier, et que nous restons dans les conditions actuelles, sans éléments de renforcement, je pense que l’Ukraine part perdante pour ces négociations », a déclaré le président ukrainien.
Inquiétudes après la victoire de Donald Trump
La victoire de Donald Trump aux élections présidentielles américaines de 2024 suscite des préoccupations à Kiev. L’Ukraine craint de perdre le soutien des États-Unis, considéré comme un allié essentiel dans la lutte contre l’agression russe. Ce soutien inclut une assistance militaire indispensable aux forces armées ukrainiennes actuellement en difficulté.
Vendredi, le chancelier allemand Olaf Scholz a échangé par téléphone avec Vladimir Poutine. Le président russe a insisté sur le fait que tout accord de paix devrait tenir compte des « nouvelles réalités territoriales ».
De son côté, Volodymyr Zelensky estime que ces initiatives de dialogue relèvent avant tout d’une tentative de Poutine pour sortir de son isolement politique. Il a également dénoncé l’avancée des troupes russes et le ralentissement du réapprovisionnement en armes et en nouvelles recrues du côté ukrainien.
Malgré ces difficultés, le président Zelensky réaffirme sa détermination à mettre fin à cette guerre en 2025, en s’appuyant sur une diplomatie active et des partenariats internationaux.
Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)