12 septembre 2025 Vant Bef Info brèves VBI
En un peu plus de dix ans de carrière, Rutshelle Guillaume s’est imposée comme l’une des figures majeures de la musique haïtienne. Entre puissance vocale, créativité et engagement, elle incarne aujourd’hui une icône culturelle dont l’influence dépasse largement les frontières du pays.
Port-au-Prince, 12 septembre 2025.– Née dans une famille de musiciens, elle découvre très tôt sa passion pour le chant et devient choriste à l’âge de cinq ans à l’Église de Dieu de Boulard. Après un passage au groupe étudiant REL à l’ENARTS en 2007, sa carrière prend un tournant en 2011 grâce à une formation à la FOKAL animée par James Germain, Emeline Michel et Stevenson Théodore. Remarquée par Yole Dérose, elle intègre le projet Haïti Cœur de Femmes et commence à se faire un nom dans le milieu artistique.
Son premier album, Émotions (2014), lui ouvre les portes du grand public. Suivront Rebelle (2017), qui confirme son identité artistique, puis Quoi qu’il advienne (2020), marqué par une ouverture internationale. En parallèle, elle développe sa marque RG Collections, preuve d’une volonté d’élargir son empreinte au-delà de la scène musicale.
Récompensée en 2023 comme « Meilleure artiste caribéenne » aux Trace Awards à Kigali, puis lauréate du Prix Nuits d’Afrique de la Francophonie en 2024 à Montréal, Rutshelle Guillaume rejoint le cercle restreint des grandes voix du continent. « Je suis profondément honorée de recevoir ce prix », avait-elle déclaré, consciente de la portée symbolique de cette distinction.
Ses dix ans de carrière ont été célébrés en grande pompe, notamment à Boston en novembre 2023 et à Port-au-Prince en février 2024, lors d’un concert baptisé RGxperience. Du Festival International de Jazz de Port-au-Prince aux scènes d’Afrique, d’Europe et des Caraïbes, elle a su imposer sa signature musicale.
Avec des textes portés sur l’amour, la résilience et l’expérience haïtienne, Rutshelle Guillaume est désormais plus qu’une chanteuse : une ambassadrice culturelle et une source d’inspiration pour toute une génération.
Wilda Dénestant
Vant Bèf Info (VBI)
INNOVA NEWS
La scène musicale haïtienne est en effervescence . Le nouveau titre Apiye, fruit de la collaboration entre Roody Roodboy et Anie Alerte, enregistre un succès fulgurant avec plus d’un million de vues sur YouTube en seulement trois jours.
Pourtant, ce duo inattendu ne fait pas l’unanimité. La chanteuse Darline Desca, lors d’une intervention en direct sur ses réseaux sociaux, a sévèrement critiqué la collaboration, qualifiant le choix de Roody Roodboy de «catastrophique» et mettant en doute la qualité vocale d’Anie Alerte.
Mais loin de freiner la progression du morceau, ces propos semblent avoir renforcé son écho. Sur les plateformes, les partages, commentaires et réactions se multiplient, confirmant l’engouement du public. Les fans saluent notamment la complicité artistique entre Roody et Anie, portée par un rythme entraînant et une mise en scène visuelle soignée.
En dépit des critiques, Apiye s’impose déjà comme l’un des hits de la rentrée musicale en Haïti. Entre clash et triomphe digital, Roody Roodboy et Anie Alerte démontrent leur capacité à créer l’événement et à capter l’attention d’un public toujours plus avide de nouveautés.
Innova News
Redaction Connectionivoirienne
Comme chaque mois de septembre, New York devient la capitale mondiale de la diplomatie avec le débat général de l’Assemblée générale des Nations Unies. Cette année, le président Alassane Ouattara représentera la Côte d’Ivoire à cette tribune, du 23 au 27 septembre 2025, sous le thème : « Mieux ensemble : plus de 80 ans au service de la paix, du développement et des droits humains ». La clôture est prévue le 29 septembre.
Près de 190 pays présenteront leur vision et leurs projets face aux grands défis mondiaux : sécurité internationale, changement climatique, Objectifs de développement durable (ODD).
L’expérience ivoirienne comme référence
Le chef de l’État devrait mettre en avant l’expérience ivoirienne de sortie de crise et de relance économique, en insistant sur les priorités de la Côte d’Ivoire : consolidation de la paix, lutte contre les inégalités, transition énergétique et promotion de la coopération Sud-Sud.
Dans un contexte mondial marqué par de fortes tensions, son intervention s’appuiera sur l’engagement du pays à organiser des élections apaisées et inclusives. La Côte d’Ivoire, qui accueille des réfugiés burkinabè et ghanéens, illustrera également son rôle de stabilisateur régional.
Un pays repositionné sur la scène mondiale
Depuis la crise post-électorale de 2011, la Côte d’Ivoire a entrepris une transformation structurelle et économique qui lui a permis de retrouver une place centrale dans les instances internationales.
Sous l’impulsion du président Ouattara, le pays a siégé comme membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU (2018-2019) et a enchaîné quatre mandats au Conseil des droits de l’Homme (2013-2015, 2016-2018, 2021-2023, 2024-2026).
Dernier succès diplomatique : la réélection du Dr Bakari Diaby au Comité pour l’élimination des discriminations raciales (CERD) pour 2025-2027, avec 189 voix sur 189 — un vote unanimement salué, rare dans l’histoire des Nations Unies.
Une adresse très attendue
En prenant la parole à New York, le président Ouattara entend confirmer la place de la Côte d’Ivoire comme partenaire fiable et porte-voix de l’Afrique au sein des Nations Unies, tout en réaffirmant la contribution ivoirienne à la paix, au développement durable et aux droits humains.
Avec René Tiecoura | Source : Lebanco.net
La Rédaction - 13 septembre 2025
La justice haïtienne, par la voix du magistrat Roosevelt Cadet, commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, a annoncé la tenue, dès le lundi 15 septembre, des assises criminelles sans assistance de jury. Une nouvelle qui en réjouit plus d’un.
Depuis plusieurs années, les assises criminelles se faisaient rares en Haïti, paralysées par l’insécurité, le manque de moyens financiers et les difficultés logistiques. L’annonce du commissaire Roosevelt Cadet marque, donc, un tournant, attendu dans le fonctionnement du système judiciaire haïtien, miné par la surpopulation carcérale et la détention préventive prolongée.
Ces assises permettront de juger un certain nombre de dossiers criminels accumulés, offrant ainsi à de nombreux détenus la possibilité d’être, enfin, fixés sur leur sort.
C’est quoi sans assistance de jury ?
C’est une audience devant un tribunal composé uniquement de magistrats, qui juge des affaires criminelles graves. Ce type de procès notamment en Haïti, vise à accélérer la justice et à résorber la surpopulation carcérale en jugeant plus d’affaires criminelles.
Ce que confirme l’ancien commissaire du gouvernement, Paul Éronce Villard, professeur d’université, interrogé par notre rédaction. Me. Villard a rappelé la composition et le rôle central de ce type de tribunal.
« Lorsque le procès se déroule sans jury, le commissaire du gouvernement représente la société dans les procès. C’est lui qui poursuit tous les criminels; et les crimes qu’il défendra viseront à exiger l’application de la loi et à les prendre comme exemple afin que d’autres ne commettent pas les mêmes crimes », avance Me Villard, comme un postulat.
Aux côtés du commissaire, se retrouvent les avocats de la défense, le président du tribunal, choisi par le doyen, et éventuellement la partie civile, lorsqu’une victime réclame dommages et intérêts.
La formule « sans assistance de jury », selon Villard, présente l’avantage de la rapidité. Cela permet de traiter davantage de dossiers en un temps réduit, contrairement aux procès avec jury, plus lourds et plus médiatisés.
Équilibre du tribunal
Mais l’ancien chef du parquet met en garde : « L’un des plus grands risques, c’est l’impartialité du juge. Si les magistrats ne sont pas impartiaux, s’ils ne sont pas éthiques, c’est un grand risque pour l’accusé, car il est toujours présumé innocent jusqu’à ce que la décision finale soit rendue. »
L’équilibre entre efficacité et garanties judiciaires demeure donc un enjeu crucial pour la crédibilité de ces assises.
Des défis encore à surmonter
Au-delà des aspects juridiques, l’organisation d’une assise criminelle reste un défi logistique et financier. Comme l’explique Villard, l’État doit assurer le transport des détenus, leur alimentation, la sécurité des lieux, l’hébergement du personnel mobilisé, sans oublier l’approvisionnement en carburant pour le fonctionnement du tribunal.
Trop souvent, les fonds ne sont pas disponibles à temps, entraînant des reports ou des annulations. À cela s’ajoute le problème récurrent du manque d’espaces adaptés, le tribunal de Port-au-Prince fonctionnant dans des locaux exigus et mal équipés.
Mais pour l’ancien commissaire, au-delà des contraintes, ces assises représentent « un moment pour montrer la compétence du parquet » et surtout une étape indispensable dans la lutte contre la détention préventive prolongée, fléau majeur du système carcéral haïtien. « La prison est réservée aux condamnés, mais aujourd’hui, près de 90 % de ceux qui y sont emprisonnés ne sont pas condamnés », déplore-t-il.
L’organisation régulière des assises criminelles, même sans jury, apparaît ainsi comme une nécessité pour restaurer un minimum de justice et d’équilibre social.
Reste que le véritable défi dépasse le cadre de ces audiences. Comme le souligne Me. Villard, le problème central demeure la confiance de la population : « Le plus gros problème du système judiciaire haïtien, c’est la confiance. La population ne lui fait pas confiance. Mais s’ils constatent qu’il n’y a pas de parti pris, que les coupables sont condamnés et les innocents libérés, alors la justice pourra reprendre toute sa valeur. »
En ce sens, l’initiative de Roosevelt Cadet, bien qu’imparfaite et contrainte, est perçue comme un signal positif : une justice qui tente, malgré les obstacles, de répondre à ses obligations envers les citoyens.
Vant Bef Info brèves VBI
La Police nationale d’Haïti (PNH) a entamé, le jeudi 11 septembre, la phase des épreuves physiques pour les candidats à la 35e promotion. Dans une note publiée le 12 septembre, l’institution souligne qu’il s’agit d’une étape déterminante du processus de recrutement.
Tabarre, le 13 septembre 2025. – À l’École nationale de police (ENP), plusieurs postulants se sont soumis à une séance pré-médicale incluant contrôle de tension artérielle, évaluation cardiaque et mesures anthropométriques. Cette étape vise à vérifier l’aptitude physique des candidats avant le passage aux épreuves sportives.
Encadrés par les instructeurs de l’ENP, les aspirants policiers ont ensuite participé à une série d’exercices : push-ups, sit-ups, barres fixes, barres parallèles et courses sur piste. Selon la PNH, ces tests permettent de mesurer force, endurance, flexibilité et résistance.
Malgré la rigueur de l’épreuve, les participants ont affiché discipline et détermination à rejoindre les rangs de la police. L’épreuve intellectuelle, première phase du concours, s’était tenue le 27 juillet dernier avec la participation de plus de 10 000 candidats.
Belly-Dave Bélizaire
Vant Bèf Info (VBI)