La Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) a révélé que le policier Cadet Jean Junior, récemment faisant l’objet d’un avis de recherche, s’est présenté spontanément aux autorités pour répondre aux questions des enquêteurs. Convaincu pour audition, l’agent de la Police nationale d’Haïti (PNH) a été entendu par la DCPJ dans le cadre d’une enquête dont les détails restent confidentiels.
À l’issue de son audition, les enquêteurs n’ont retenu aucune charge contre lui. « Aucune accusation n’a été retenue à l’encontre de Cadet Jean Junior. Par conséquent, il peut reprendre normalement ses fonctions au sein de l’institution policière », a indiqué une source au sein de la DCPJ.
Cette décision intervient dans un contexte où plusieurs membres de la PNH font l’objet de procédures disciplinaires ou judiciaires liées à diverses affaires, dans le cadre d’efforts de transparence et de reddition de comptes au sein de l’institution.
La PNH, confrontée à une grave crise sécuritaire et à des accusations récurrentes de dysfonctionnements internes, tente depuis plusieurs mois de renforcer les mécanismes de contrôle et d’enquête concernant ses agents. Cette démarche vise à restaurer la confiance du public et à assurer un fonctionnement plus transparent de la police nationale.
En conclusion, l’absence de charges contre Cadet Jean Junior met en lumière les efforts de la DCPJ pour traiter les affaires avec impartialité et rigueur, tout en soulignant les défis persistants auxquels la PNH est confrontée dans son rôle de maintien de l’ordre et de la sécurité en Haïti.
Rédaction Kominotek NEWS
Le dernier rapport publié par le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) dresse un tableau alarmant de la situation sécuritaire dans le pays. Entre le 1er avril et le 30 juin 2025, 1 520 personnes ont été tuées dans des actes de violence liés aux gangs armés, principalement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, dans l’Artibonite et dans le Centre. Ce chiffre confirme une intensification dramatique de la crise sécuritaire qui affecte profondément la population haïtienne.
Outre les pertes en vies humaines, le rapport recense 609 personnes blessées, souvent dans des conditions atroces, ainsi que 185 cas d’enlèvements. Les victimes, parmi lesquelles se trouvent de nombreux enfants et femmes, sont prises au piège entre des groupes armés rivaux qui se disputent le contrôle de territoires entiers, notamment à Cité Soleil, Carrefour-Feuilles et dans plusieurs localités de l’Artibonite. Le climat de terreur continue de se généraliser, forçant des milliers de familles à fuir leurs foyers.
Par ailleurs, le BINUH tire la sonnette d’alarme sur les violences sexuelles utilisées comme arme de guerre par certains gangs. Le rapport enregistre 628 cas de viols et d’agressions sexuelles pendant cette période. Ces chiffres ne reflètent probablement qu’une partie de la réalité, tant la peur et la stigmatisation empêchent les victimes de dénoncer les abus. Face à cette insécurité sanglante, le BINUH appelle une fois de plus les autorités haïtiennes et la communauté internationale à agir de toute urgence.
Haitichannelnetwork.
Fact Checking News (FCN) - Dans une opération menée par des agents de la DCPJ, le domicile de l’ancien sénateur Nenel Cassy, situé à Pélerin 6, a fait l’objet d’une perquisition minutieuse. Selon une source policière, cette intervention s’inscrit dans le cadre d’une enquête visant à établir les responsabilités de l’ex-parlementaire, interpellé samedi dans un restaurant de Pétion-Ville.
L’ancien élu, recherché pour des chefs d’accusation aussi graves que le complot contre la sûreté intérieure de l’État, le financement des organisations criminelles et l’association de malfaiteurs, semble faire l’objet d’un suivi attentif de la part des autorités.
Cependant il convient de rappeler qu’en mars 2025, le Parquet de Port-au-Prince avait pris la décision d’annuler les poursuites judiciaires à l’encontre de l’ancien sénateur, une information qui avait été publiquement relayée par son avocat, Me Fanfan Guérilus.
Ainsi, l’affaire Nenel Cassy continue de susciter un vif intérêt public, mêlant enjeux politiques et sécuritaires dans un contexte où la transparence et le respect des procédures demeurent essentiels pour l’État de droit.
JJJ / FcnHaïti
PORT-AU-PRINCE.— Dans un contexte politique toujours instable, le gouvernement haïtien a publié, mardi 8 juillet, un décret officialisant l’organisation d’un référendum constitutionnel prévu pour novembre prochain. Cette annonce ravive le débat autour de la légitimité du processus et place le Conseil Électoral Provisoire (CEP) face à de nouvelles responsabilités.
Le décret, signé par les membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé ainsi que les membres du gouvernement définit les modalités d’organisation du scrutin référendaire, y compris la date limite pour l’inscription des électeurs et les mécanismes de contrôle de la transparence.
La position et le rôle délicats du CEP …
Alors que le CEP a été souvent critiqué pour son manque de neutralité et surtout son absence de structure permanente, la publication de ce décret le remet au centre du processus institutionnel et des opérations de suivi.
«Le conseil détient désormais un cadre légal clair lui permettant d’avancer», a confié, sous couvert d’anonymat, une source proche du CEP. «Mais les ressources financières, techniques et sécuritaires seront nécessaires pour garantir un processus crédible», a-t-il poursuivi.
Selon cette source interne, le CEP prévoit de lancer une campagne nationale de sensibilisation sous peu. Des missions ont été déployées dans des régions telles que le Nord, le Nord-ouest, le Sud et le Sud-Est pour préparer le terrain. Un appel a été lancé à la communauté internationale pour soutenir matériellement l’opération référendaire.
Déficit de confiance au sein de la société civile …
Parallèlement de nombreuses voix s’élèvent contre ce projet référendaire, accusant les autorités de vouloir faire passer en force une réforme constitutionnelle controversée, qui porte atteinte à la souveraineté, à l’intégrité du pays et aux valeurs intrinsèques de la République.
Pour Dr. Frantz Large, ancien président de la chambre de commerce du Sud-Est, «C’est une infamie de vouloir changer la constitution pour liquider le reste du pays, sans penser à la postérité».
Amos Louis, porte-parole de KOZEMAS avance que «ce décret n’est qu’un habillage juridique pour un processus vicié. Le pays n’a pas les conditions sécuritaires et institutionnelles pour organiser un référendum crédible».
Dans certains quartiers de la capitale, des militants ont déjà commencé à mobiliser contre ce qu’ils appellent un «référendum sous tutelle», craignant un agenda caché derrière la réforme constitutionnelle. D’autant plus que les conditions sécuritaires cruciales pour le déroulement du vote sont loin d’être réunies.
Une étape décisive pour la transition …
Ce décret marque une nouvelle étape dans le calendrier de la transition politique enclenchée depuis la formation du CPT en avril 2024. Reste à savoir si le CEP, affaibli par des crises externes et de contestations, pourra remplir son rôle de manière optimale.
C’est un test de vérité non seulement pour l’institution électorale haïtienne, mais aussi pour le pouvoir en place. L’échec sera un revers tant pour la réforme constitutionnelle, que pour l’avenir du conseil présidentiel de transition et du gouvernement.
Jean Mapou
Gedeon Delva, 12 juillet 2025
Dans la perspective de renforcer la mobilité des équipes du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), l’UNESCO en Haïti a remis, ce vendredi 11 juillet 2025, six véhicules et dix motocyclettes au ministre Augustin Antoine. La cérémonie de remise des clés et de transfert de propriété s’est tenue dans les locaux de l’organisation à Pétion-Ville.
Le MENFP a ainsi reçu une flotte composée de Toyota Land Cruiser, de Ford Ranger ainsi que de motos Yamaha DT125. Ce don est financé par le Partenariat mondial pour l’Éducation (PME).
Le représentant de l’UNESCO en Haïti, Éric Voli Bi, a souligné l’importance de ce geste. Il a expliqué que cette contribution dépasse la simple remise de matériel : « Elle symbolise un engagement profond envers la reconstruction et la modernisation du système éducatif national. Malgré la modestie apparente du financement, chaque ressource a été gérée avec rigueur, générant des impacts concrets et durables en partenariat avec les acteurs locaux. »
De son côté, le ministre de l’Éducation nationale, Augustin Antoine, a salué d’entrée de jeu cet engagement de l’UNESCO en faveur de l’éducation en Haïti. Ces matériels vont permettre aux employés de se déplacer plus facilement. Le titulaire du MENFP a également évoqué les défis colossaux auxquels son institution est confrontée.
Le ministère fait face à d’importants problèmes de mobilité. Plusieurs employés ont perdu leur domicile ou ont été déplacés, ce qui rend leur mission encore plus complexe. « Ce don n’est pas un simple geste ; c’est une réponse urgente à une crise logistique sévère, où certains véhicules ont été volés ou incendiés, comme cela a été le cas à Nazon », a-t-il déploré.
M. Antoine a insisté sur le fait que, sans ces moyens de transport, il devient presque impossible pour les agents de terrain d’assurer la distribution de matériel pédagogique et les activités de supervision. Il a remercié les partenaires suisses, mexicains ainsi que l’UNESCO « pour leur appui sans faille, qui permet aujourd’hui de remettre en marche un service essentiel à la nation. »
Lors de cette cérémonie, le représentant de l’UNESCO a rappelé que ce soutien s’inscrit dans un cadre plus large d’interventions stratégiques. Au-delà des véhicules et des motos, le projet a permis la fourniture d’équipements indispensables tels que des ordinateurs de bureau et portables, des téléphones mobiles ainsi que des kits générateurs, essentiels pour assurer le fonctionnement quotidien des différentes unités du ministère.
Il est important de noter que plus de 90 % du budget alloué par le Partenariat mondial pour l’Éducation est directement consacré aux besoins du ministère, « preuve de la volonté des partenaires internationaux de renforcer la souveraineté et les capacités locales, en soutenant un développement durable et inclusif ».
Gédéon Delva