MIAMI, 24 Novembre – Un nouveau problème est soulevé en Haïti mais qui était depuis toujours sous le boisseau, c’est la question noirs-mulâtres.
Les mulâtres étant minoritaires sont aujourd’hui en principe les persécutés mais c’est sûr que si c’était le contraire ce sont les noirs qui le seraient car c’est un problème des plus bêtes la question de couleur et même de race.
Or étant donné que chez nous on est déjà de la même race donc c’est stupide d’en être encore là et de n’avoir pu, après plus de deux cents ans d’indépendance nationale c’est-à-dire sous la dépendance d’aucune puissance nous contraignant au divisez pour régner, qu’on n’a encore pu franchir la distance séparant nos deux groupes.
Toujours est-il que plutôt que d’avancer nous semblons avoir davantage reculé dans ce domaine.
J’aime visitant le grand centre d’achat Aventura Mall à Miami, voir l’effort qui est fait dans les affiches publicitaires par les grandes surfaces pour accommoder ces questions raciales dans une métropole floridienne qui est devenue le symbole du melting-pot à l’américaine, ou une société où des gens de partout se mêlent et doivent cohabiter.
Bien sûr c’est de la publicité et que dans la vie réelle on n’en est pas encore là.
Par contre nous en Haïti allons-nous laisser disparaitre notre pays pour de pareilles vétilles ? Comme à Pétionville, la banlieue autrefois (oui bien autrefois) riche de la capitale, où l’on en est encore dans une affiche publicitaire pour un maillot de bain, à choisir une belle blonde bien dodue comme représentation. C’est carrément de la provocation dans un pays où si l’on peut dire, la plage est à tout le monde !
Provocation surtout pour la femme haïtienne car c’est aussi ça l’image qu’on s’en fait. Pourtant aucune, et d’abord dans le milieu concerné, ne semble avoir encore osé élever la voix à ce sujet !
Donc après plus de deux siècles d’indépendance, et même comparé au pays qui a connu le Ku Klux Klan, nous autres n’avons accompli un seul pas dans ce domaine.
Qui pis est, ça pue l’hypocrisie. Parce que tout homme est un homme. Depuis toujours le mulâtre hante tous les coins sombres du bas de la ville – Corridor Bois de Chêne à Port-au-Prince, La Fossette au Cap-Haïtien – à courir la demoiselle …
Tandis que nombre de mulâtresses sont condamnées à coiffer Sainte Catherine.
Quel gaspillage. De tous les côtés.
Mais aujourd’hui cela frise l’autodisparition. Le suicide collectif.
Alors une seule solution : c’est le melting-pot. Mais pas seulement comme au mall Aventura de Miami, pas un simple slogan publicitaire, mais le vrai.
A moins d’un suicide collectif, c’est comme dit un autre slogan mais alors bien de chez nous : ‘se antann pou n antann nou.’
C’est-à-dire laisser faire la nature, c’est-à-dire le métissage. Comme on dit aujourd’hui, le métissage dans tous ses états. Don’t worry, be happy.
Le mulâtre n’a plus besoin de raser les murs pour aller se déclarer à la flamme de son cœur ni le noir de dissimuler en haine ses vrais sentiments envers telle personne travaillant au même bureau d’affaires et avec niveau d’études égal. Et à laquelle il n’est pas non plus indifférent.
Un monde également en plein bouleversement
MIAMI, 15 Novembre – Biden et Xi, les chefs d’Etat américain et chinois, font l’actualité après leur conversation chaleureuse le lundi 14 novembre à la veille du sommet du G20 qui se tient sur l’île indonésienne de Bali ce mardi 15 novembre.
Selon un communiqué de la Maison Blanche, « les présidents Joe Biden et Xi Jinping ont réitéré leur accord sur le fait qu’une guerre nucléaire ne devrait jamais avoir lieu car ne pouvant jamais être gagnée ni par l’un ni par l’autre, soulignant ainsi leur opposition à un recours ou une menace de recours aux armes nucléaires en Ukraine. »
Autres sujets abordés : l’action contre le changement climatique, les droits humains notamment ceux de la minorité musulmane ouïgoure au Xinjiang (en Chine) ; les questions stratégiques dont Taiwan, et bien sûr les questions de commerce et d’économie.
Mais ce qui frappe le plus ce sont les impressions communiquées officiellement par les deux responsables après leur conversation de trois heures. Notons que c’est leur premier face à face depuis l’arrivée de Biden à la Maison Blanche en 2021.
Le communiqué du gouvernement américain parle de ‘discussion sincère’ concernant le dossier ukrainien’ tandis que sur le plan économique, la Maison Blanche annonce la poursuite d’une « concurrence vigoureuse mais qui ne devrait pas dégénérer en conflit. »
De son côté la présidence chinoise a exprimé après la rencontre « la volonté de travailler avec son homologue étasunien et de ramener les relations sur la voie d’un développement sain et stable dans l’intérêt des deux pays et du monde entier. »
Enfin Biden se serait écrié après les entretiens : « Je crois que nous nous comprenons. »
On aura remarqué que le président russe Vladimir Poutine n’est pas au programme. Les deux grands (car il est évident après ce qu’on a entendu que ce sont aujourd’hui les Etats-Unis et la Chine) viennent doucement de le remettre à sa place avec son agitation de la menace nucléaire dans la guerre avec l’Ukraine.
La guerre aujourd’hui sera économique ou elle ne le sera pas. Or la Russie malgré ses immenses richesses naturelles, reste sous-développée, au sens technologique, particulièrement en regard de la Chine.
Deuxième point à signaler cette rencontre marque un tournant aussi chez l’occupant actuel de la Maison blanche qui jusque-là semblait plus intéressé à faire barrage à la puissance chinoise : support plus marqué à Taiwan, l’île rebelle toujours revendiquée par Pékin ; renforcement de la flotte militaire des pays voisins comme l’Australie, la Nouvelle Zélande. Etc.
Ce sommet du G20 dans l’île de Bali semble donc représenter un total volteface. On remarquera aussi que cet événement se passe en un autre endroit que sur le continent européen, comment est-il vécu dans les pays du Marché commun ? On ne tardera pas à savoir. Car il y va aussi de l’importance de ceux-ci dans ce nouveau grand partage du monde qui se précise.
Le président Joe Biden n’a donc pas tardé pour montrer qu’il sort ragaillardi de la quasi-victoire du parti Démocrate (cela parce que le raz-de-marée annoncé par l’adversaire Républicain n’a pas eu lieu) pour avancer tout de suite ses pions et commencer à consolider la position de son pays et donc aussi la réussite de son premier mandat. Cela d’un côté en limitant l’influence de celui qu’il (Biden) perçoit, entre autres, comme un adversaire personnel (Poutine comme on sait a de meilleures relations avec son rival l’ex-président Trump) et établissant des rapports plus positifs, plus fructueux avec la nouvelle superpuissance, la Chine.
Lire la suite : Quand Haïti tourne le dos au monde pour se réfugier dans le passé !
MIAMI, 8 Novembre – Trois millions de dollars sur la tête de trois chefs de gang haïtiens accusés du kidnapping de 16 missionnaires américains en 2021. Evénement sans précédent et qui ouvrait la voie à la vague d’enlèvements qui embrase aujourd’hui notre pays où il n’est pas possible de mettre le nez dehors sans risquer désormais proprement la mort.
Ce sont les fameux Lanmò Sanjou (vrai nom Joseph Wilson) directement impliqué dans l’enlèvement des 16 missionnaires dont un bébé de huit mois ; Vitelhomme Innocent et Jermaine Stephenson alias Gaspiyay (un pseudo qui dit bien son mépris de la vie humaine), les trois ont une réputation bien établie de chefs de gang impitoyables.
Le communiqué du Département d’Etat et du Département de la Justice des Etats-Unis concerne également les chefs de gang de Gran Ravine : Ti Lapli (vrai nom Renel Destina) ; Manno (Emanuel Solomon) de Village de Dieu ; Kokorat san Ras (John Peter Fleronvil) et Jean Renald Dolcin accusés eux aussi dans des enlèvements de citoyens américains.
Donc 1 million de dollars pour toute personne ou groupe qui aura permis d’appréhender chacun de ces trois individus soit principalement Lanmò Sanjou (groupe ‘400 Mawozo’), celui-ci apparemment en cavale depuis quelques mois ; Vitelhomme Innocent aujourd’hui tout puissant dans la zone résidentielle de Port-au-Prince (Tabarre, Vivi Mitchell etc) ; et Jermaine Stephenson dit Gaspiyay.
Eh bien, sans préjuger des résultats de l’initiative du Département américain de la Justice, nous craignons que la meilleure façon de faire aurait été d’aller droit au peuple. Cela s’appelle : ‘Bare Yo.’
A ce seul cri de ‘Bare Yo’, même les barrières de l’enfer ne résistent pas. Alors que les chefs de gang en question peuvent exercer une terreur telle sur leur entourage que personne n’osera les dénoncer. Ou encore sont devenus si riches qu’ils peuvent aller plus haut que la rançon de 1 million de dollars promis.
Toujours est-il que ‘promès se dèt’, si c’est le peuple qui arrivait à mettre la main sur ces individus, qui recevrait ces 3 millions ?
Nous ne sommes pas dans le Far West, nous sommes en Haïti où depuis les temps immémoriaux il n’y a qu’une façon de dénicher un ‘move je’ c’est envoyer le peuple, pourquoi on dit ‘le peuple souverain’ …
Et un seul cri c’est ‘Bare Yo’, sus aux gangs.
Cela suppose cependant que les forces de l’ordre prennent la tête (justement avec leurs nouveaux blindés) et le reste s’ensuit.
Mais bien sûr faut-il d’abord que le peuple soit mis en confiance. Ça c’est le job des dirigeants. Car ceux-ci ne peuvent pas rester assis sur leurs fesses en attendant que d’autres risquent leur vie.
Biden sur deux fronts : l’Ukraine … et Haïti ?
‘Barbecue’ sanctionné nommément par le Conseil de sécurité de l’ONU
MIAMI, 21 Octobre – Les Etats-Unis ne veulent pas s’engager en même temps sur deux fronts. Pourtant ce fut le cas pendant la Deuxième guerre mondiale où les forces américaines combattirent à la fois en Europe contre Hitler et en Asie contre le Japon.
Aujourd’hui le 1er front c’est l’Ukraine envahie par la Russie et le second … tenez-vous bien c’est Haïti aux mains de Ti Makak, Izo, Vitelhomme et bien sûr Barbecue !
Ce vendredi 21 octobre on annonce que le Conseil de sécurité de l’ONU vient de voter des sanctions contre les gangs qui tiennent Haïti en otage, principalement le fameux Barbecue cité nommément dans la résolution (l’ex-policier Jimmy Chérizier dont les ‘soldats’ bloquent la distribution du carburant au principal terminal pétrolier ou Varreux) … mais c’est de toute évidence une mesure avant tout symbolique, c’est-à-dire pour ne pas avoir à prendre le taureau par les cornes et éviter le débarquement de troupes militaires. Barbecue, que nous avons toujours soupçonné d’être un épouvantail aux mains surtout de la communauté internationale (d’ailleurs la grande presse le qualifie du titre non de gangster mais de chef rebelle et presque de guérillero) …
Bref Joe Biden n’est pas un président-général Dwight Eisenhower. En Ukraine, le président russe Vladimir Poutine déverse ses tonnes de drones sur les grands centres urbains coupant partout l’électricité et le gaz, mettant toujours plus au défi Washington et ses alliés européens pour qui cette guerre même par proxy ou population (pardon, chair à canon) interposée, commence à coûter trop cher. Pas seulement en augmentation de la facture pétrolière que surtout … en recul auprès de l’opinion publique nationale.
En France retour à leur jeu favori : les grèves générales ininterrompues et les manifs occupant à nouveau l’actualité, tandis qu’en Grande Bretagne un nouveau premier ministre ne tient même pas un mois en fonction, du jamais vu.
Aux Etats-Unis c’est dans le noir total qu’on aborde les ‘midterm’ ou élections arrivant tous les deux ans (le mardi 8 novembre prochain) et qui détermineront la composition des deux chambres du Congrès, donc avec une influence déterminante sur les prochaines décisions de l’actuel locataire de la Maison blanche.
Le président démocrate Joe Biden est à hue et à dia car si l’adversaire républicain se conforte au Sénat où les démocrates ne dominent que d’un seul siège voire si les républicains venaient à enlever aussi la Chambre des représentants, alors adieu à tout espoir de réussite de son mandat.
Un stratège nommé Biden
Gouvernement-Opposition : même Calcul
MIAMI, 26 Mai – Le président Joe Biden fait d’une pierre deux coups en renouvelant le TPS (statut de résidence temporaire) pour les Haïtiens réfugiés aux Etats-Unis depuis le séisme qui a ravagé la capitale haïtienne, le 12 janvier 2010.
Parce qu’il ne s’agit pas seulement de renouvellement mais aussi d’élargissement ; en effet la même disposition annoncée le samedi 22 mai écoulé par le Secrétaire à la sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, bloque aussi la déportation des Haïtiens arrivés aux Etats-Unis jusqu’à la date du 21 mai 2021, du fait que la situation en Haïti ne permet pas leur retour pour le moment, vu l’aggravation des conditions aussi bien économiques que sécuritaires ; en un mot vu l’absence de respect des droits humains or celui-ci l’un des piliers de la politique Biden, y compris en affaires étrangères.
Par conséquent c’est une condamnation directe du pouvoir en place en Haïti. Dixit Alejandro Mayorkas : « Haïti connait actuellement de graves problèmes de sécurité, des troubles sociaux, une augmentation des violations des droits humains, une pauvreté écrasante, et un manque de ressources de base, qui sont exacerbés par la pandémie du Covid-19. »
« Après un examen attentif, nous avons décidé que nous devons faire ce que nous pouvons pour soutenir les ressortissants haïtiens aux Etats-Unis jusqu’à ce que les conditions en Haïti s’améliorent afin qu’ils puissent rentrer chez eux en toute sécurité » (fin de citation).
Quelle plus vibrante condamnation du pouvoir en place en Haïti (ainsi que, par extension, du régime qui lui a donné naissance) !
Cependant nous dirions même que Biden fait là d’une pierre trois coups car, indirectement, sciant également la branche sur laquelle s’appuie en ce moment l’opposition haïtienne.
En effet, de guerre lasse, celle-ci en est venue à utiliser la carte Diaspora.