Jovenel opération de charme mais dans quel but ?
MIAMI, 11 Novembre – Le président Jovenel Moïse s’est engagé dans une grande offensive de relations publiques.
Objectif apparent : vendre les prochaines élections.
Précisons : se vendre comme celui qui réalisera les prochaines élections. Multipliant sur toutes les antennes sa nouvelle profession de foi : seul lui qui peut réaliser de bonnes élections parce que n’étant personnellement pas candidat.
A la question : les conditions ne se prêtent pas à des élections vu l’insécurité plus généralisée que jamais, il répond en appelant publiquement les responsables de la sécurité à jouer leur rôle.
Elémentaire mon cher Watson !
Et à se présenter eux aussi sous les projecteurs pour répondre aux interrogations de la nation.
On peut s’attendre à voir les premier ministre, ministres, chef de la police nationale et autres comme des canards emboiter le pas immédiatement.
A la vérité, le premier objectif de M. Jovenel Moïse concerne la demande par l’opposition pour faire ses bagages le 7 février prochain.
Avec la mésaventure qui arrive à son principal supporter, le président américain Donald Trump qui a davantage un pied en dehors du pouvoir que le contraire, Jovenel Moïse est obligé de se défendre pratiquement aujourd’hui tout seul.
Aussi son principal argument c’est jouer la franchise, c’est faire semblant de jouer franc jeu du fait que son opposition n’a rien que son exigence de le voir partir mais rien de vraiment concret. Comment peut-il partir et laisser le pays dans l’état actuel ? De ce fait, l’insécurité est une arme plus nuancée qu’on ne pense. De là à dire comme l’opposition que c’est une ‘insécurité programmée’, il n’y a qu’un pas.
Un thermomètre qui peut monter ou descendre, c’est selon. Comme s’il ne s’agissait pas de vies réelles mais only in Haïti, n’est-ce pas ?
Le fait est que l’opposition parait - alors que Jovenel Moïse est en train de déballer sous nos yeux ébahis sa nouvelle stratégie, n’avoir aucune parade sinon des déclarations que l’on craint plus probablement sans suite.
MIAMI, 7 Juillet – Plusieurs informations tendent à démontrer l’utilisation massive de la justice par le pouvoir haïtien contre ceux qu’il perçoit comme des opposants tandis qu’il barre la route à la même justice pour protéger ses membres et alliés.
Les cas les plus mentionnés sont les poursuites contre l’ex-sénateur Youry Latortue, contre l’entreprise d’électricité Sogener ou autres, tandis que les nombreux rapports de la Cour supérieure des comptes sur la dilapidation des milliards des fonds Petrocaribe sont classés sans suite …
Ainsi qu’une affaire plus récente d’importation de mazout de mauvaise qualité par une firme proche du pouvoir et qui a détruit les moteurs de la majorité des centrales électriques jetant le pays entier dans le noir total ou ‘black-out.’
Ce dernier dossier est dévoilé par l’avocat membre de l’opposition, Me André Michel lors d’une conférence de presse, le 6 août dernier, au local de l’organisation de défense des droits humains RNDDH.
De quoi s’agit-il ?
La firme qui a importé le mazout (‘fuel’) qui a endommagé les moteurs des centrales électriques à travers le pays, s’appelle Preble-Rish S.A.
C’est à elle que l’Etat haïtien s’est adressé pour la commande alors que cette compagnie n’a pas vraiment de spécialisation dans ce domaine.
Preble-Rish S.A. est plutôt connue dans les travaux d’ingénierie civile, c’est probablement pourquoi pas elle n’a pas su contrôler la qualité du mazout en question.
Mais de plus on apprend que cette firme, de fondation assez récente (2011), appartient à des citoyens américains avec parmi eux des haïtiens naturalisés, on cite Kaleb Leconte, Josué Leconte, Ralph Powers Rish et autres …
JACMEL, 9 Novembre - Des inondations ont frappé le pays durant le week-end de la Toussaint (1er-2 Novembre) provoquant environ 12 morts dans le seul département du Nord, particulièrement dans le chef-lieu, Cap-Haïtien, et les commune avoisinantes.
Deux jours plus tard, le président Michel Martelly et le premier ministre Laurent Lamothe étaient sur place.
On a procédé à une large distribution de kits alimentaires et le gouvernement a annoncé des fonds de l’ordre de 34 millions de gourdes pour faire face aux conséquences des intempéries. C’est vraiment peu.
Le ministre de l’Intérieur et des collectivités territoriales et la DPC (Direction de la Protection Civile) ont assuré la gestion desdites urgences.
Cependant dans ce département comme ailleurs dans le pays, l’appellation de catastrophes naturelles n’est qu’une formule, ces déboires sont bien plus la conséquence de la gestion de son environnement par l’homme haïtien.
Outre les travaux d’infrastructures jamais accomplis ou restés depuis longtemps en suspens.
La montagne a accouché d’une souris …
On est étonné que les chefs de l’exécutif ni les autorités locales et départementales n’en aient fait cette fois aucune mention dans leurs déclarations ou dans les communiqués officiels.
Pas étonnant quand le chef de l’Etat se fait accompagner de son ministre à la communication (autrement dit la propagande) et que sont absents les véritables concernés : en premier lieu, les titulaires des travaux publics, de l’environnement, de l’agriculture.
Ensuite, le pouvoir central doit être obligatoirement suppléé par les autorités sur le terrain.
Par conséquent, la montagne a accouché d’une souris. La visite de solidarité aux populations affectées annoncée par le pouvoir, et en la personne du président et du premier ministre en personne, consistera en tout et pour tout en une distribution de ‘manger sinistré’ mais les problèmes sérieux, ceux qui sont à la base de la faiblesse des infrastructures occasionnant ces débordements dans la deuxième ville du pays, accompagnés d’inondations et d’éboulements qui font plus d’une dizaine de morts, sont passés inaperçus.
PORT-AU-PRINCE, 15 Septembre – Le gouvernement laisse trop de crises s'accumuler. Il se condamne à jouer les pompiers sans pouvoir en solutionner aucune. Jusqu'à se retrouver un jour prochain totalement le dos au mur.
Après toute une année de tranquillité comme un round d'observation, ou une sorte de bénéfice du doute accordé au nouvel élu, le président Michel Joseph Martelly - la base sociale a commencé à bouger.
La semaine dernière des manifestations populaires ont éclaté en divers points du territoire.
Les revendications sont diverses. En tête la cherté de la vie et l'insécurité. Deux préoccupations on ne peut plus évidentes.
La rentrée dans deux semaines ...
Ensuite la rentrée dans deux semaines. Aussi bien les parents d'élèves que les enseignants sont aux abois, ces derniers aussi inquiets pour la sécurité de leur emploi que pour leur salaire (les uns se battant pour faire confirmer leur nomination, les autres pour des arriérés de salaires, et tous pour une augmentation difficile à arracher à une administration qui a modéré son ton triomphaliste et fait aujourd'hui ouvertement état de ses difficultés).
Signe des temps : on a manifesté aussi pour dénoncer l'insécurité environnementale.
Lire la suite : Trop de crises à la fois... Gare à l'atterrissage!
Martelly-Lamothe : après l’ivresse, le vide du pouvoir …
NEW YORK, 27 Septembre – A New York, le Président Michel Martelly et le Premier ministre Laurent Lamothe ont plaidé leur cause devant les grandes instances : Assemblée générale de l’ONU, rencontre avec les ONG internationales, réunion avec les bailleurs etc.
Ils l’ont fait apparemment avec compétence et dans les meilleures intentions du monde. Or quelque chose cloche !
Les deux chefs de l’exécutif haïtien semblent au sommet d’une pyramide mais avec un grand vide au milieu. Le courant ne parait pas passer suffisamment avec le reste de l’administration. La logistique ne suit pas.
Pour la bonne raison que celle-ci (l’administration ou fonction publique) n’existe pas.
Au-delà des critiques conjoncturelles portées par l’opposition politique, la question est certainement plus complexe. Et nous nous sommes surpris à y réfléchir.
Le pouvoir est avant tout une équipe …
Cela sans chercher à dédouaner le pouvoir en place qui, comme la plupart de ses prédécesseurs, cherche davantage comment garder le pouvoir au-delà du mandat constitutionnel (5 ans) qu’à développer le pays.
Le jour où des élus mettront vraiment le bien de la Nation avant le pouvoir, le sort d’Haïti commencera immédiatement à changer.
Le deuxième reproche qui fait suite au précédent, c’est le manque de conscience citoyenne qui fait que l’on peut rechercher la prise du pouvoir alors qu’on ne dispose d’aucun moyen même le plus élémentaire pour remplir vraiment cette fonction au bénéfice de son pays.