KENSCOF, 12 Avril – La Premier ministre de la Jamaïque, Portia Simpson Miller, demandant à Barak Obama, le premier noir élu président des Etats-Unis de réhabiliter Marcus Garvey, intellectuel et héros de la lutte pour l’égalité des noirs avec les blancs dans ce pays et un natif de la Jamaïque.
Marcus Garvey avait été condamné aux Etats-Unis pour ‘mail fraud’ (fraude postale), un délit peu usité, et à ce titre déporté dans son pays natal, la Jamaïque.
Le révolutionnaire d’avant-garde (et en quelque sorte d’avant la lettre) qu’on reconnaît en lui avait peut-être utilisé la boite aux lettres d’un autre pour essayer de semer la police fédérale.
Cependant à l’indépendance de la Jamaïque (ancienne colonie britannique), en 1962, Marcus Garvey a été déclaré héros national par la nouvelle nation.
Aussi pour la Premier ministre Portia Simpson Miller, demander sa réhabilitation à Obama (rencontrant à Kingston les pays de la Caricom le jeudi 10 avril écoulé), vu que Marcus Garvey est considéré également aux Etats-Unis aujourd’hui comme l’un des plus grands noms de la lutte pour les droits civiques qui sera couronnée en 1968 avec la signature du Civil Rights Act à la Maison Blanche par le président Lyndon Johnson en présence du Pasteur Martin Luther King, reconnaissant aux Afro-américains les mêmes droits qu’à leurs compatriotes de souche européenne, et en tant que premier membre de la communauté Afro-américaine élu numéro 1 de la nation étoilée, cela ne peut laisser l’actuel occupant de la Maison blanche indifférent.
JACMEL, 22 Mai – Une nouvelle génération est entrée en scène aux dernières présidentielles en 2010-2011. La tendance se confirme aujourd'hui. C'est la disparition des leaders historiques, ceux qui ont occupé l'estrade au lendemain de la chute de la dictature Duvalier en 1986.
Aujourd'hui le champ électoral rassemble l'héritage de tout ce qui a précédé, y compris la période dictatoriale.
D'un côté les enfants des temps tumultueux du Lavalas, ou le pouvoir sorti de la base. Mais aujourd'hui disséminés sous des étiquettes diverses, constamment en complet veston, bon chic bon genre. Le parti d'origine, Fanmi Lavalas, existe toujours et a son candidat officiel, Dr Maryse Narcisse, mais déserté par plus des trois quarts des anciens lieutenants et sous-lieutenants du président Jean-Bertrand Aristide qui soit se sont mis à leur propre compte, sont candidats au nom de leur propre organisation, soit comme des samouraïs reconnus pour leur expérience dans le combat politique prêtent leurs services à d'autre prétendants au trône. Tel un notaire Jean-Henry Séant. Ou le sénateur Moïse Jean-Charles. Tous deux sortis de la souche principale du Lavalas.
'La haine d'Aristide' ...
Du côté de l'ancienne opposition anti-Lavalas (car pendant au moins deux décennies la lutte s'est circonscrite à cela : Lavalas – anti-Lavalas ; ou comme disait feu Hervé Denis, homme de théâtre passé à la politique : 'l'opposition n'a qu'un seul programme : c'est la haine d'Aristide'), eh bien de ce côté aussi c'est aujourd'hui le même cas de figure.
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MEYER, 29 Mai – 17 Juin, c'est la date à partir de laquelle les autorités dominicaines commenceront des expulsions massives d'immigrants illégaux haïtiens vers leur pays.
Comment cela se passera-t-il ?
La dernière rencontre entre les diplomates des deux pays montrerait des dirigeants dominicains intraitables.
Selon une dépêche de l'agence locale HPN, ils auraient même refusé (dans un premier temps) de recevoir la délégation conduite par le nouveau ministre haïtien des affaires étrangères Lener Renaud.
Pour Santo-Domingo, c'est donc une affaire entendue.
Puis la rencontre a lieu. Conclusion : mesure de déportations maintenue !
Le ministre de la communication Rotchild François Junior tempère : 'l'Etat haïtien dispose d'un plan de contingence.'
On essaie vainement de savoir en quoi exactement consisterait ce plan.
Mais n'est-ce pas la seule réaction si l'on ne veut pas se mettre à genoux devant nos voisins ? La seule que nous dicte la dignité nationale.
Cependant on a l'impression que c'est tout à fait aussi ce que ces derniers attendent de nous.
45 jours à partir de la mi-juillet ...
En effet, dans une interview au Miami Herald, en date du 24 mai, le coordonnateur spécial pour Haïti au Département d'Etat, Thomas Adams, rapporte que 'les Dominicains ont annoncé qu'il n'y aura pas de déportations massives et qu'ils attendront au moins 45 jours à partir de la mi-juillet pour permettre à tous les cas d'être enregistrés ...'.
Les sans papiers haïtiens ont officiellement jusqu'au 15 juin prochain pour s'inscrire à un plan national de régularisation initié par les autorités du pays voisin (PNRE). Ils sont 200.000 dans cette situation mais la grande majorité n'y est pas arrivée à cause des difficultés pour se procurer toute la documentation exigée. Aussi bien du côté dominicain que du côté haïtien. Le gouvernement haïtien s'étant montré laxiste comme à son habitude.
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PORT-AU-PRINCE, 4 Juin – Il s'appelait Gasner Raymond. Profession : journaliste. Et il a été assassiné le 1er Juin 1976. Cela fait 39 ans.
Braches. Nom devenu familier à ceux de cette génération. Banale section rurale sur la route de Léogane (sud de Port-au-Prince) ... si un après-midi un correspondant de presse qui s'ennuyait tellement la censure était tatillonne, n'avait appelé son patron de la salle des nouvelles pour avertir qu'on venait de trouver le cadavre d'un jeune homme en ces lieux. Et quoi d'autre ?
Oui dans sa poche, une carte de presse.
Et quoi encore ?
Un certain Gasner Raymond.
Merde !
Reporter au Petit Samedi Soir.
Une chape de plomb tomba sur Port-au-Prince, comme si bien relaté par Dany Laferrière dans son roman 'Le cri des oiseaux fous.'
Comme des oiseaux fous ...
Le régime de Jean-Claude Duvalier venait d'asséner un grand coup de pied dans la fourmilière. Comme des oiseaux fous, on devait s'enfuir dans toutes les directions.
Mais ce ne fut pas le cas.
Par 'on', nous entendons le tout petit groupe (petit, petit, minuscule comme dit Cyrano) qui constituait lors ce qui devait être désigné plus tard sous le qualificatif si flatteur de 'la presse indépendante.'
L'assassinat en plein jour de Gasner Raymond, sans même prendre la peine d'emporter sa carte de presse, devait constituer un avertissement solennel. La liberté de parole, ça suffit !
C'était le 1er juin 1976. Pourtant cela durera encore plus de 4 ans. Un record historique. Digne du Guiness. Oui, jusqu'au grand coup de balai du 28 novembre 1980 avec arrestation et exil forcé pour tous les cadres et fantassins du mouvement.
MIAMI, 19 Juin – Le racisme est partout. Crime racial. Crime de haine. Guerre raciale. Guerre sainte. Ce sont différentes appellations qui nous ramènent à une même réalité. Quelle différence, sinon en effet l'appellation qui déjà est le résultat d'une certaine catégorisation politique, entre le crime du jeune américain d'origine tchétchène, Djhokhar Tsarnaev, 21 ans, qui a fait 3 morts et 264 blessés, certains horriblement mutilés, le 15 avril 2013, au marathon de Boston, et celui du massacre de l'église historique noire de Charleston (Caroline du Sud, Etats-Unis), commis le mercredi 17 juin écoulé par un autre jeune homme de 21 ans, Dylann Roof. Bilan : 9 morts.
Sinon que la justice fédérale américaine a qualifié ce dernier massacre, et même avec hésitation, de 'terrorisme domestique', alors que pour celui de Boston on a beaucoup insisté sur l'inspiration outre-mer et l'origine musulmane des deux frères, dont l'aîné, Tamerlan, avait été tué par la police.
Double langage ...
Il existe depuis toujours cette tendance à faire automatiquement référence à la menace extérieure. Ce fut le cas lors de l'attentat contre le bâtiment fédéral de Oklahoma City, le 19 avril 1995, qui fit 168 morts et 600 blessés, pour la plupart des petites gens vivant de l'assistance publique. Mais la voix blanche, le président à l'époque, Bill Clinton, devait annoncer que ce crime monstrueux était le fait d'un jeune Américain, Timothy McVeigh, un vétéran de la Guerre du Golfe.
Condamné à la peine de mort, celui-ci fut exécuté.
Le jeune responsable de l'attentat du 'Boston marathon' est aussi condamné à mort, et vendredi (19 juin) le gouverneur de South Carolina a demandé aussi la peine capitale pour Dylann Roof.
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