Le filet info.com
Les bandits armés appartenant au groupe « 400 Mawozo » ont attaqué l’Institut Monfort des Sourds Muets et Aveugle. Cette attaque a eu lieu dans la nuit du 2 août 2024 à Duval 30, une localité située dans la commune de Croix-des-Bouquets.
Une cinquantaine d’enfants à besoins spéciaux ont été contraints de quitter l’espace du campus dans la matinée du samedi, selon la directrice de cette institution, la révérende sœur Lamercie Estainfort.
Elle précise que les bandits ont également pillé et vandalisé l’Institut Monfort. Ils ont emporté des bétails qui se trouvaient dans une ferme sur la cour de cette institution, ainsi que plusieurs véhicules qui y étaient garés.
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Un groupe d’organisations de défense des droits humains a adressé une lettre ouverte au Premier Ministre d’Haïti, Garry Conille, mettant en lumière cinq questions cruciales qui menacent la paix, la sécurité et le retour à l’ordre constitutionnel dans le pays. Parmi les signataires figurent des entités respectées telles que le Cercle de Réflexions (CR), la Commission Episcopale Nationale Justice et Paix (CE-JILAP), NÈGÈS MAWON, la Plateforme des Organisations Haïtiennes de Droits Humains (POHDH) et le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH).
Dans cette correspondance, les organisations soulignent avec urgence la nécessité de traiter ces questions avec minutie afin de ne pas compromettre le rétablissement de la paix et de la sécurité. Elles estiment que partager leurs positions sur ces enjeux est crucial à ce stade critique.
Depuis 2018, Haïti est en proie à une violence d’une intensité sans précédent. Des gangs armés, opérant comme des associations criminelles, terrorisent la population à travers des actes de vol, de meurtre, de viol collectif de femmes et de filles, ainsi que de pillage et d’occupation illégale de maisons incendiées. Ces criminels pratiquent également l’enlèvement contre rançon, érigent des postes de péage pour extorquer la population et attaquent les navires, exacerbant l’insécurité dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite.
Les conséquences de cette violence sont dévastatrices, avec des milliers de vies perdues, y compris celles de femmes enceintes, de personnes âgées, d’enfants et de nourrissons. Des centaines de milliers de familles ont été contraintes de fuir leurs foyers pour se réfugier dans des camps improvisés. Des centaines de femmes et de filles ont été victimes de violences sexuelles collectives, tandis que des milliers de maisons ont été détruites.
“Malgré les vidéos de leurs crimes diffusées sur les réseaux sociaux, les agresseurs continuent d’opérer en toute impunité. La fusion en février 2024 de deux grandes coalitions de gangs sous le nom de ‘Vivre ensemble’ a encore exacerbé la situation, vandalisant des institutions étatiques et des entreprises privées, et facilitant l’évasion d’au moins 5 000 prisonniers complices”, déplorent les organisations.
Face à cette crise, les survivants des quartiers défavorisés attendent désespérément que le système judiciaire haïtien intervienne. En 2023, assistés par le RNDDH, 349 victimes et leurs proches ont déposé des plaintes pour meurtre, viol, vol et destruction de biens. Bien que ces plaintes soient en cours, elles témoignent de la détermination des victimes à obtenir justice et réparations.
Les organisations nationales et internationales de défense des droits humains telles que Human Rights Watch, Crisis Group, Amnesty International et le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) ont unanimement condamné la terreur imposée par les gangs armés. Haïti, signataire de nombreux traités internationaux et régionaux sur les droits humains, s’engage à protéger la vie, la sécurité, l’intégrité physique et psychologique, la propriété privée et la libre circulation.
Il est impératif que le Premier Ministre, conscient de l’impunité inacceptable dont bénéficient les criminels, demande au Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique d’ordonner aux procureurs de poursuivre activement les responsables de ces atrocités. Les victimes méritent que justice soit rendue et que les coupables soient punis pour rétablir la paix et la sécurité en Haïti.
Les organisations de défense des droits humains rejettent fermement toute idée d’amnistie pour les criminels qui terrorisent la population. Bien que cette proposition ait perdu de sa vigueur, notamment lors de la formation du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), les organisations signataires redoutent son retour avec le déploiement récent des premiers agents de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) en Haïti. Elles insistent sur l’importance de ne pas faire preuve de clémence envers ceux qui ont semé le chaos avec la complicité de certaines autorités.
Prioritairement, le gouvernement haïtien doit se concentrer sur les victimes des atrocités. Des programmes de soutien financier, médical et psychologique doivent être instaurés pour aider les survivants à se reconstruire et à réintégrer leurs communautés. La justice doit être impartiale et rapide pour les victimes, et les instigateurs des crimes doivent être tenus responsables, tant intellectuellement que matériellement.
Les organisations rappellent également l’importance de considérer le sort des mineurs enrôlés par les gangs. Les décisions judiciaires devront évaluer le niveau de participation individuelle et appliquer des sanctions proportionnées.
Le déploiement récent de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) en Haïti est accueilli avec prudence par les organisations. Elles rappellent les précédents préoccupants des forces de l’ordre kényanes en matière de droits humains, en particulier la répression violente des manifestations. Elles exigent la mise en place de mécanismes de surveillance pour prévenir toute violation des droits humains et assurer la responsabilité en cas d’abus.
Les organisations signataires soulignent que la demande d’intervention de la MMAS émane du gouvernement d’Ariel Henry, actuellement critiqué pour sa gestion de la crise nationale. De plus, les recommandations antérieures pour renforcer et certifier la police nationale haïtienne afin de lutter contre la criminalité organisée sont restées lettre morte, justifiant ainsi une intervention étrangère.
Elles mettent en garde contre les antécédents inquiétants des forces de l’ordre kényanes en matière de droits humains, illustrés par la répression sévère des manifestations au Kenya. Elles appellent donc à une totale transparence quant aux objectifs de la mission MMAS, soulignant l’importance cruciale d’établir des mécanismes pour prévenir les violations des droits humains, y compris les crimes sexuels.
Selon les accords internationaux relatifs à la MMAS, toute responsabilité civile des agents doit être reconnue et les victimes doivent recevoir réparation. Les pays fournisseurs des agents doivent également s’engager à punir les violations des droits humains et à réparer les victimes survivantes.
Les organisations exigent que le gouvernement haïtien, sous la direction du Premier Ministre, intègre les préoccupations de la société civile dans la planification et l’exécution de cette mission. Elles recommandent également un renforcement des capacités de la Police Nationale d’Haïti et une collaboration étroite avec la MMAS pour garantir des opérations efficaces contre la criminalité organisée et les gangs armés, tout en respectant les droits fondamentaux de la population.
Les organisations de défense des droits humains lancent un appel ferme contre la corruption et les crimes financiers qui gangrènent le pays. Depuis plusieurs années, des montants colossaux ont été dilapidés par les gouvernements successifs, révélant un système où des sociétés fictives sont créées, des pots-de-vin perçus, des fonds publics détournés et des enrichissements illicites facilités par la manipulation de l’appareil judiciaire pour garantir l’impunité.
Le mouvement de reddition des comptes lancé dans le cadre du scandale PetroCaribe en 2018 a mis en lumière cette propension à la corruption à grande échelle. Les organisations signataires insistent sur l’urgence pour le gouvernement actuel de prendre des mesures drastiques contre ces pratiques dévastatrices.
“Il est impératif que le gouvernement envoie un signal clair indiquant qu’il ne tolérera pas la corruption au sein de l’administration publique. Les organisations recommandent vivement que le Premier Ministre et tous les membres de son gouvernement déclarent publiquement leur patrimoine, conformément à la loi en vigueur depuis 2008”, ajoutent-elles.
Face aux nombreux scandales récents au sein de certains ministères et organismes publics autonomes, les organisations appellent également à des audits financiers approfondis au Palais National, à la Primature, ainsi qu’au Ministère des Travaux Publics et de la Communication, du Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales, et du Ministère de la Planification et de la Coopération Externe.
De plus, l’Office National d’Assurance Vieillesse (ONA), l’Autorité Aéroportuaire Nationale (AAN) et l’Office National de l’Aviation Civile (OFNAC) doivent également être soumis à un processus d’audit rigoureux pour restaurer la confiance du public et assainir les finances publiques.
Les organisations signataires soulignent que la lutte contre la corruption doit être une priorité absolue pour le gouvernement afin de garantir la justice sociale et économique pour tous les Haïtiens.
Concernant les élections à venir dans le pays, les organisations insistent sur la nécessité que ces élections soient réalisées dans un contexte de paix rétablie et après un engagement ferme du gouvernement dans la lutte contre la corruption.
“Pour assurer un processus électoral inclusif et démocratique, les organisations soulignent qu’une priorité absolue doit être accordée au rétablissement de la sécurité. Cela implique la répression efficace des crimes de droit commun, des violations des droits humains et des crimes financiers qui minent actuellement le pays. Il est crucial que les fonds issus des activités criminelles telles que le kidnapping, le trafic d’armes et de drogues ne soient plus utilisés pour corrompre le processus électoral”, soutiennent-elles.
Les organisations signataires recommandent au Premier Ministre de prendre des mesures immédiates pour traquer, arrêter, poursuivre, juger et condamner sévèrement les responsables de ces crimes. Cela garantirait qu’ils perdent toute capacité de nuire et préserverait l’intégrité du processus électoral à venir.
Elles reconnaissent la complexité et l’ampleur de la tâche qui incombe au gouvernement actuel. “Ramener l’ordre et la sécurité, combattre la corruption et organiser des élections dans un contexte de crise exigent une volonté politique et des actions déterminées”, soulignent-elles.
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Le Conseil de sécurité des Nations Unies devrait renouveler le mandat du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) avant son expiration le 15 juillet. Selon le Conseil, Haïti continue de faire face à une crise multidimensionnelle de sécurité, humanitaire et des droits de l’homme en raison de la violence extrême des gangs. Cette violence a augmenté depuis fin février, lorsqu’une alliance des principaux gangs de la capitale, Port-au-Prince, a mené une série d’attaques coordonnées visant les institutions de l’État et les infrastructures critiques. Les chefs de gang ont déclaré que leur objectif était de provoquer une “guerre civile” pour forcer la démission du Premier ministre intérimaire Ariel Henry.
Le Conseil a rappelé que Henry s’était rendu au Kenya pour signer un accord bilatéral facilitant le déploiement d’une mission de soutien à la sécurité multinationale (MSS), mission autorisée par la résolution 2699 du 2 octobre 2023 pour aider Haïti à combattre l’activité des gangs et à rétablir la sécurité.
En réponse à l’augmentation de la violence, la Communauté des Caraïbes (CARICOM) a réuni les parties prenantes haïtiennes pour une réunion de haut niveau le 11 mars à Kingston, en Jamaïque, qui a abouti à une déclaration annonçant deux engagements clés : les parties ont convenu de créer un Conseil présidentiel de transition (CPT) pour faciliter une transition pacifique du pouvoir en organisant des élections libres et équitables, et Henry s’est engagé à démissionner dès la formation du CPT et la nomination d’un nouveau Premier ministre intérimaire.
Le CPT, officiellement installé le 25 avril, se compose de sept membres votants représentant des partis politiques et le secteur privé ainsi que de deux observateurs non votants issus de la société civile et de la communauté religieuse. Le conseil était chargé de sélectionner un nouveau Premier ministre intérimaire, de nommer un nouveau cabinet, de mettre en place un conseil électoral provisoire et un conseil national de sécurité, et de collaborer avec la communauté internationale pour accélérer le déploiement de la mission MSS.
Le 29 mai, après de longues négociations, le CPT a annoncé la nomination de Garry Conille comme Premier ministre intérimaire. Conille, un ancien médecin et fonctionnaire de l’ONU, a précédemment occupé brièvement le poste de Premier ministre de 2011 à 2012. Plus récemment, il a été directeur régional de l’UNICEF pour l’Amérique latine et les Caraïbes.
Le 12 juin, Conille et le CPT ont présenté un nouveau cabinet gouvernemental comprenant l’ancien président de l’association du barreau de Port-au-Prince, Carlos Hercule, en tant que ministre de la Justice, l’ancienne ambassadrice de l’UNESCO, Dominique Dupuy, en tant que ministre des Affaires étrangères, et l’ancienne fonctionnaire de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, Ketleen Florestal, en tant que ministre des Finances et de la Planification.
Le 25 juin, le premier contingent de 200 policiers de la mission MSS est arrivé en Haïti en provenance du Kenya. Lors d’une conférence de presse à Port-au-Prince après l’arrivée des officiers, Conille aurait déclaré qu’ils seraient déployés activement dans les prochains jours, mais il n’a pas fourni de détails sur leur mission initiale.
La mission MSS devrait comprendre jusqu’à 2 500 officiers, déployés en phases, à un coût annuel d’environ 600 millions de dollars. Huit pays ont officiellement notifié au Secrétaire général leur intention de fournir du personnel à la mission MSS, tandis que d’autres pays ont exprimé leur intérêt mais n’ont pas encore fourni de notification officielle. Le fonds fiduciaire administré par l’ONU pour la mission avait reçu 18 millions de dollars en contributions du Canada, de la France et des États-Unis fin avril. Les États-Unis ont promis un total de 300 millions de dollars en soutien financier, logistique et matériel, mais la libération de la plupart de ces fonds a été bloquée au Congrès américain.
Le 19 juin, les médias ont rapporté que l’administration du président Joe Biden passerait outre le blocage du Congrès et libérerait 109 millions de dollars pour la mission.
Bien que la violence des gangs en Haïti semble avoir diminué par rapport à son pic au début de cette année, la situation sécuritaire du pays reste grave.
Selon le dernier rapport du Secrétaire général sur le BINUH, distribué aux membres du Conseil le 26 juin, la mission a enregistré 3 252 homicides entre janvier et mai, contre 2 453 au cours de la période de rapport précédente (août-décembre 2023), principalement perpétrés par des membres de gangs opérant dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et le département de l’Artibonite. Le rapport note également que 20 policiers ont été tués depuis le début de l’année.
La situation sécuritaire aiguë continue d’avoir des conséquences humanitaires sévères. De mars à juin, le nombre de personnes déplacées en Haïti a augmenté de 60 %, passant de 362 000 à plus de 578 000, selon l’Organisation internationale pour les migrations. Environ 1,6 million de personnes font face à une insécurité alimentaire aiguë au niveau d’urgence en raison de la violence des gangs, des déplacements, de l’accès humanitaire restreint et des conditions météorologiques extrêmes.
Le rapport annuel du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés, couvrant les développements de 2023, a enregistré 383 violations graves contre 307 enfants en Haïti.
Le rapport annuel du Secrétaire général sur les violences sexuelles liées aux conflits (CRSV), distribué le 4 avril, indique qu’en 2023, les gangs armés en Haïti ont continué de consolider leur contrôle territorial par l’utilisation délibérée de meurtres, d’enlèvements et de violences sexuelles, facilitée par un accès facile à des armes et munitions de qualité militaire trafiquées de l’étranger.
Le Secrétaire général a appelé d’urgence la communauté internationale à renforcer son soutien aux réponses humanitaires et de développement en Haïti, en se concentrant sur les besoins de protection, y compris pour les femmes et les filles déplacées par la violence des gangs.
La tâche principale du Conseil de sécurité en juillet est de renouveler le mandat du BINUH. À la lumière de la transition politique en Haïti, les membres du Conseil pourraient envisager de demander au BINUH de développer une stratégie sur la manière de soutenir le nouveau gouvernement intérimaire du pays pour organiser des élections et rétablir la gouvernance démocratique.
De plus, pour aider la police, la justice et les services correctionnels haïtiens à se préparer à l’impact attendu de la mission MSS, les membres du Conseil pourraient renforcer le mandat consultatif et de renforcement des capacités de la mission dans ces secteurs.
Une autre tâche pour le Conseil est d’examiner les recommandations sur les ajustements possibles au mandat de la mission MSS, que la résolution 2699 a demandé au Secrétaire général de fournir dans le cadre de ses rapports réguliers sur le BINUH au plus tard neuf mois après l’adoption de cette résolution. Le mandat actuel de la mission MSS expire le 2 octobre.
Les membres du Conseil sont unis dans leur préoccupation concernant la crise multidimensionnelle en Haïti, y compris la vague de violence la plus récente, et conviennent généralement de la nécessité d’une solution politique dirigée par les Haïtiens qui aborde à la fois les défis sécuritaires et socio-économiques.
Les opinions varient cependant sur les actions appropriées de la communauté internationale pour soutenir ce processus. Alors que la plupart des membres du Conseil soutiennent l’accord du 11 mars et le rôle de médiation de la CARICOM qui a facilité l’accord, la Russie a remis en question l’inclusivité du processus, critiquant spécifiquement une disposition de l’accord qui oblige les membres du CPT à soutenir la mission MSS comme une ingérence dans les affaires intérieures d’Haïti.
La Chine et la Russie ont également exprimé des réserves quant au manque de détails opérationnels concernant les termes de référence et la stratégie de sortie de la mission, préoccupations qui ont compliqué les négociations sur les résolutions 2692 et 2699, bien que les deux aient finalement été adoptées à l’unanimité.
Lors de la réunion du Conseil de sécurité ce 3 juillet 2024, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour Haïti, Maria Isabel Salvador, s’est félicitée des récents changements permettant au pays de progresser vers la restauration des institutions démocratiques.
« L’installation du Conseil présidentiel de transition en avril et la désignation d’un Premier ministre et d’un nouveau gouvernement, investis le mois dernier, sont des indications claires de progrès », a-t-elle estimé.
Mme Salvador a également observé que les travaux se sont poursuivis à l’aéroport de Port-au-Prince, où les vols ont repris et la construction de la base qui abritera la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) a été achevée. Selon Mme Salvador, « l’arrivée le 25 juin d’un premier groupe de policiers kenyans de la Mission multinationale constitue une étape importante dans la mise en œuvre de la résolution 2699 du Conseil de sécurité et redonne espoir au peuple haïtien.
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Le premier ouragan majeur de la saison cyclonique 2024, baptisé Beryl, a atteint la catégorie 5 sur l’échelle Saffir-Simpson en traversant la mer des Caraïbes. Ce phénomène extrêmement dangereux a causé des dégâts importants sur les îles des Antilles qu’il a touchées directement. Dès la formation du système cyclonique, l’Unité hydrométéorologique (UHM) du ministère de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural a émis un premier bulletin d’information le 29 juin, suivi d’une surveillance régulière du phénomène.
L’UHM, en collaboration avec la direction générale de la Protection civile (DGPC), a informé la population, en particulier les communautés les plus vulnérables, sur l’évolution du cyclone et ses conséquences probables. La mobilisation des organes et entités du Système national de gestion des risques de désastre a été renforcée avec la déclaration de la vigilance jaune le 1er juillet 2024.
Le rapport du Centre d’opérations d’urgence national (COUN) présente un premier bilan de la situation, les principales actions entreprises et des recommandations pour la suite des opérations. Les faits saillants incluent des inondations provoquées par la montée de la mer dans plusieurs communes du Sud-Est et des dégâts dans le secteur agricole à Grand Boucan. Aux Cayemites, des sauveteurs ont secouru les occupants d’un petit bateau en détresse en provenance de Port-au-Prince.
La vigilance orange est maintenue pour le Sud du pays et la vigilance jaune pour les départements des Nippes et de l’Ouest. Les opérations de cabotage sont interdites jusqu’à nouvel ordre en raison des conditions de mer dangereuses.
Le rapport couvre la période du 2 juillet à 10 heures au 3 juillet à 10 heures. Il compile des informations produites par les différentes directions départementales de Protection civile et les COU départementaux activés. Le centre de l’ouragan Beryl était localisé, le 3 juillet à 5 heures, à 300 km à l’est-sud-est de Kingston, Jamaïque. L’œil du cyclone se déplaçait rapidement et devait passer à proximité de la Jamaïque en fin de journée.
Les bandes périphériques du cyclone ont généré de fortes averses orageuses, des vents violents et de fortes houles sur les départements du Sud, du Sud-Est et de la Grand’Anse. La commune de Boucan-Carré a enregistré des vents violents, accompagnés de pluies faibles. Dans la Grand’Anse, des pluies d’intensité faible à modérée ont été signalées, et la mer était agitée. Des vents forts ont soufflé à Dame-Marie. Dans le Sud, le temps était nuageux avec des pluies faibles et une mer agitée.
Les premières évaluations indiquent qu’aucune perte en vie humaine ni blessé n’a été enregistré. Les dégâts sur le logement sont mineurs, avec des murs de soutènement rongés et des destructions de murs d’habitation. Dans le secteur de la pêche, deux bateaux ont été endommagés, et des yachts ont été emportés par les vagues. Des plantations ont été dévastées par des vents forts dans les Nippes.
Les services d’urgence ont coordonné l’accueil de personnes déplacées spontanément et ont secouru les occupants de bateaux en détresse. Le secteur santé a mobilisé ses équipes pour alimenter les structures sanitaires et prendre en charge d’éventuelles victimes.
Dans le Sud-Est, la route est coupée à Marigot, et les eaux de la mer ont envahi la côte sur plusieurs dizaines de mètres à l’intérieur des terres. La DGPC a activé les fonctions de planification et d’information, et a assuré la coordination avec les autorités et partenaires humanitaires.
Les recommandations incluent la poursuite des activités de sensibilisation, l’accompagnement du personnel volontaire et la surveillance des phénomènes hydrométéorologiques. Les évaluations se poursuivent sur le terrain, avec un prochain rapport prévu dans les 24 heures suivant la publication de celui-ci.
Vant Bèf Info.com
Malgré l’arrivée du premier contingent de la force multinationale le 25 juin dernier, les gangs armés continuent de semer la terreur parmi la population civile. Les habitants réclament des actions concrètes de la part de la Mission multinationale de soutien, estimant que la Police Nationale d’Haïti (PNH) ne peut pas, seule, endiguer cette violence.
Les gangs ont récemment attaqué le commissariat de Gressier, le brûlant et s’emparant de plusieurs localités de cette commune située à l’entrée du grand sud. Plus de vingt personnes ont été tuées ou brûlées lors de cette attaque, illustrant l’escalade de la brutalité des malfrats.
Des incidents similaires sont signalés dans le département de l’Artibonite, où les criminels entravent la libre circulation et la production agricole. La PNH, malgré ses efforts, ne parvient pas à rétablir l’ordre. Certains se demandent si elle attend l’aide de la MMSS pour agir.
Une population exaspérée et des autorités impuissantes
La population haïtienne, excédée, exprime son désespoir face à l’inaction apparente des autorités. Bien que les policiers kényans patrouillent à Port-au-Prince, la violence des gangs semble incontrôlable.
Un deuxième contingent de la MMSS est attendu, mais aucune date ni le nombre exact de policiers n’ont été annoncés. La population s’interroge : qu’attendent les autorités pour lancer des opérations d’envergure contre les gangs et libérer les zones sous leur emprise?
Un quotidien cauchemardesque
Les cadavres jonchent les rues de Port-au-Prince, laissés aux chiens errants. Les zones contrôlées par les gangs sont inaccessibles, et les axes routiers reliant la capitale aux autres départements restent sous le joug des criminels, qui imposent des taxes illégales et commettent des meurtres en toute impunité.
Le rêve d’un Haïti en paix semble s’éloigner chaque jour un peu plus. La population, épuisée et traumatisée, aspire à une vie normale, débarrassée de la terreur des gangs. Mais quand prendra fin la misère du peuple haïtien?
Wideberlin Senexant
Vant Bèf Info (VBI)