REVUE DE LA SEMAINE
Le DG du BMPAD annonce la libéralisation du marché du carburant
La rareté des produits pétroliers, constatée depuis le début de l’année, est devenue monnaie courante en Haïti. Et le gouvernement haïtien a consenti de libéraliser le marché pour remédier à cette situation qui perdure, selon ce qu'a indiqué le Directeur Général du Bureau de Monétisation et du Programme d’Aide au Développement. Cette mesure est déjà entrée en vigueur, a fait savoir M. Ignace Saint-Fleur, soulignant que les nouvelles commandes de carburant ont été placées par des compagnies pétrolières dont le Sol et la DINASA.
« Désormais, les compagnies pétrolières pourront importer leurs produits. Toutefois, le BMPAD jouera le rôle de régulateur », a-t-il dit, et va assurer le contrôle de qualité et de disponibilité.
Interrogé par Loop Haiti sur les conséquences de cette disposition, M. Saint-Fleur a fait comprendre que le secteur privé et une bonne partie de la population avaient exprimé leur souhait de voir le marché pétrolier se libéraliser et c’est ce qui est fait aujourd’hui. Toutefois, il craint que cette pénurie soit une stratégie visant à déréguler le marché.
Depuis environ une semaine, Haiti fait face à une grave crise de carburant. Des centaines d'automobilistes et propriétaires de véhicules, massées dans les différentes pompes de la capitale, se battent pour s'approvisionner en essence. Le produit est disponible dans quelques rares stations. Seulement 75, 000 barils de gazoline sont disponibles pour l'instant, avait affirmé le titulaire du BMPAD. Et les compagnies pétrolières ont une dette de 114 millions de dollars envers l'Etat, toujours le directeur.
CULTURE ET MODE
Ce designer haïtien veut placer Haiti sur la carte du monde de la mode
« Mon rêve est de conquérir le monde de la mode comme l'a fait Yves Saint Laurent », souffle à BBC David André, designer et créateur de mode haïtien.
Des créateurs influents dans le monde de la mode en Haiti, Michel Chataigne, David André et le jeune Vladimir Aneas, se sont confiés à la chaine BBC au cours d’un entretien accordé le samedi 7 avril.
Sur la chaine américaine, le designer David André exprime sa passion pour ce métier qu’il pratique depuis son enfance. David nourrissait le rêve de placer Haïti sur la carte du monde avec ses créations. Et, ce n’est pas là sa plus grande ambition. A l’instar du créateur français Yves Saint-Laurent, David André affirme vouloir conquérir ce monde, veut être reconnu internationalement en tant que créateur. « Si je parviens au sommet, Haïti sera sur la carte du monde » a-t-il déclaré.
Depuis son jeune âge, Monsieur André caressait l'idée de faire carrière dans cette industrie. Ce trentagénaire dit être inspiré par des personnalités dont les créations ont tâche d’huile sur la mode internationale telles Gaultier, Versace et Lagerfeld.
Si M. André affirme avoir une clientèle solide composée de jeunes professionnels de la classe moyenne haïtienne et de boutiques spécialisées, il concède toutefois que ses vêtements sont hors de la portée des Haïtiens ordinaires. « La nouvelle génération veut bien se procurer de nouveaux vêtements, mais le faible pouvoir d'achat du public l’en empêche », a-t-il reconnu.
Pour sa part, Michel Châtaigne qui s'est aussi fait un nom bien au-delà de sa terre natale, a mis beaucoup plus d’accent sur la sixième édition de Haiti Fashion Week qui doit se dérouler en novembre 2019.
Selon le coordonnateur de la Semaine de la mode en Haïti, les teintes brillantes de la religion vaudou, la riche culture d'Haïti et les formes des vêtements rend ses créations uniques.
« La mode haïtienne est très différente de celle des autres pays. Il s'agit de couleurs et de volumes avec beaucoup de volants », a-t-il déclaré au cours de l'interview.
« Je pense vraiment qu'Haïti peut devenir la capitale de la mode du bassin caribéen ». Il croit que le pays se fait peu à peu un nom pour la créativité, la diversité et même la durabilité sur le terrain.
Outre ces grands noms, la BBC a également rencontré le jeune Vladimir Aneas. Ce dernier s’est formé lui-même dans le domaine. Agé de 30 ans et autodidacte, Vladimir confie avoir fait face à des obstacles dans le cadre de l’exercice de sa profession. Il se bat pour collecter des fonds afin de fabriquer ses pièces et de faire reconnaître son travail, mais il doit également briser les stéréotypes liés à sa surdité.
« Beaucoup d'Haïtiens pensent que les personnes sourdes ne peuvent pas diriger une entreprise. Je leur dis que cette catégorie de gens peut faire tout ce qu'elle veut », a-t-il expliqué.
Vladimir Aneas met également en avant le problème lié à la concurrence renforcée par la prédominance en Haiti du phénomène "pèpè". Ces vêtements pour la plupart importés et vendus à bas prix créent une concurrence féroce pour les designers locaux, se plaint-il. Toutefois, il se dit déterminé à atteindre son objectif de figurer pour la première fois à la Fashion Week cette année. « Pour moi, c'est la plus grande activité à laquelle participer ».
Prix Goncourt de la Nouvelle : L’écrivaine haïtienne Yanick Lahens parmi les trois finalistes
L’Académie Goncourt a délivré le 3 avril sa sélection de cinq titres en vue de la remise du Goncourt du premier roman le 7 mai prochain. Dans la catégorie Goncourt de la Nouvelle, l’écrivaine haïtienne Yanick Lahens figure par les auteurs sélectionnés pour son oeuvre » L’Oiseau Parker dans la nuit publié aux éditions Sabine Wespeiser.
Quelques jours après avoir inauguré la chaire « mondes francophones » au collège de France, la romancière haïtienne vient d’être sélectionnée parmi les trois finalistes du Prix Goncourt de la Nouvelle.
Dans ce recueil de nouvelles «L’Oiseau Parker dans la nuit », Yannick Lahens raconte la vie quotidienne en Haïti, les tragédies, les violences (urbaines ou rurales), les croyances séculaires, les femmes courageuses et les hommes endurants de cette île-monde. Le prix Goncourt de la Nouvelle sera decerné le 7 mai prochain en France.
Née le 22 décembre 1953 à Port-au-Prince, Yanick Lahens a reçu de nombreux prix littéraires dont le Prix Femina 2014 pour son roman « Bain de lune » et le prix Carbet des lycéens pour « Guillaume et Nathalie ».
Dans sa bibliographie, la nouvelliste Yanick Lahens, engagée dans le développement social et culturel d’Haïti, s’attache à dresser sans complaisance le tableau de la réalité caribéenne dans l’ensemble de ses oeuvres. Par ailleurs elle s’est vu décerner en mars 2014, le titre d’Officier des arts et des lettres par Patrick Nicoloso, l’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République française auprès de la République d’Haïti.
REVENONS A LA POLITIQUE
Le président de la république, Jovenel Moïse, fait part de promesses, qui lui ont été faites par des partenaires internationaux, lors de sa participation au ’’Forum mondial des entreprises pour l’Amérique Latine 2019’’, déroulé les 9 et 10 avril 2019 à Panama.
Moïse indique avoir discuté avec le président du Panama, Juan Carlos Varela, sur une possibilité de corporation entre la police panaméenne et l’institution policière haïtienne, selon sa page facebook visitée par l’agence en ligne AlterPresse.
Les Émirats Arabes Unis auraient exprimé leur intention d’explorer les opportunités qu’offre Haïti dans le domaine touristique, rapporte Jovenel Moïse.
Il y aurait « une meilleure gestion du Parc industriel de Caracol (Pic, Nord-Est d’Haïti) afin de maintenir les investissements acquis et d’en attirer d’autres », a aussi promis
Jovenel Moïse au président de la Banque interaméricaine de développement (Bid), le Colombien Luis Alberto Moreno.
La gestion « désastreuse » du Parc industriel à Caracol, sérieusement mise en question ces dernières semaines, pousserait certaines entreprises de sous-traitance à envisager d’aller s’établir ailleurs qu’en Haïti.
Par ailleurs, Jovenel Moïse a profité, de ses échanges avec différents partenaires internationaux, pour appeler à des séances de formation pour les femmes policières en Haïti, eu égard au sous-effectif des femmes (environ 10%) au sein de la Police nationale d’Haïti (Pnh).
« Ces formations seront basées sur la Police communautaire. Et les policières seront beaucoup plus en mesure d’aider les familles haïtiennes qui font face à d’énormes difficultés ».
Jovenel Moïse a fait part de l’intention de son administration de renouveler l’accord avec les États-Unis d’Amérique, permettant à Haïti d’exporter 5 mille produits sans droits de douane suivant la loi Hope / Help. Cet accord devrait prendre fin en 2020.
Il a aussi souhaité qu’il y ait « une économie forte et durable en Haïti », lors de sa participation, le mardi 9 avril 2019, à la 3e édition de « Global Business Forum Latin America - Panamá ».
« Prochains carrefours • Nouvelles régions » est le thème du forum, des 9 et 10 avril 2019, de « Global Business Forum Latin America - Panamá », au cours duquel Jovenel Moïse estime avoir partagé « sa vision », avec des partenaires, venus d’horizons divers.
outremers360.com
LE NOUVELLISTE:
Gestion désastreuse du parc industriel de Caracol, la Sonapi sur la selette…
Le ministre du Commerce et de l’Industrie, Dr Ronel Gilles, ne s’est pas défilé. Il a confié, en interview avec le journal, mardi 2 avril 2019, que le parc industriel de Caracol (PIC) « n’a pas toujours été géré à la satisfaction des parties » par la SONAPI. Le ministre du Commerce, président du conseil d’administration de la Sonapi, a reconnu l’existence de multiples problèmes au PIC. « Au niveau du parc, nous avons des problèmes de sanitation, de déchets, d’eau potable, de traitement d’eau, de transport des ouvriers. Il y a aussi des problèmes de service de l’ONA et de l’OFATMA », a égrené le Dr Gilles en marge de la vente-signature d’un ouvrage dans le cadre du 40e anniversaire de la BRH, au Karibe Convention Center.
« Nous sommes parfaitement conscients de ces problèmes. Il nous a pris du temps pour trouver la solution idoine », a avoué le ministre du Commerce et de l’Industrie du gouvernement démissionnaire. « Par rapport aux problèmes qui se sont posés là-bas, nous avons cherché la solution. Nous ne disons pas que nous l’avons tout à fait trouvée, cependant, nous venons justement de désigner une commission ad hoc qui va s’occuper de ces problèmes auxquels je viens de faire allusion pour apporter des solutions rapides et correctes », a indiqué le Dr Ronel Gilles. « Si ça se passe bien, on verra si cela fonctionne », a poursuivi le ministre, qui garde un « petit espoir » quant à l’éligibilité d’Haïti à l’obtention des 41 millions de dollars de don de la BID pour financer la cinquième phase de l’expansion du parc industriel de Caracol. « Nous ne pouvons pas déclarer que nous avons perdu l’argent. Avec cette solution trouvée à la dernière minute, nous gardons un petit espoir », a indiqué Ronel Gilles, qui a eu des discussions avec la BID.
Maguy Durcé invitée au Parquet de Port-au-Prince
Dans une lettre adressée au ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnele, Pierre Josué Agenor Cadet, le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Paul Eronce Villard, demande à ce dernier de mettre à la disposition de la justice la directrice de l’Institut national de la formation professionnelle, Marguy Durcé, le vendredi 12 avril 2019 à 10 heures. Cette invitation fait suite à “la plainte des employés et étudiants du système national de formation professionnelle”. Maguy Durcé est accusée de mauvaise gestion par les membres du syndicat des employés du système national de formation professionnelle.
TOUJOURS DANS LE JUDICIAIRE
Roosevelt Bellevue : L'action publique mise en mouvement contre l'ancien titulaire du MAST
C'est l'unité de lutte contre la corruption(ULCC) qui a fait la demande près du tribunal de première instance dans l'affaire des Kits scolaires qui avait provoqué cet énorme scandale impliquant l'entourage du président de la république.
L'ancien ministre des affaires sociales Roosevelt Bellevue et huit(8) autres fonctionnaires doivent être mis en examen dans cette affaire selon les recommandations de l'ULCC. Roosevelt Bellevue qui avait perdu son poste ministériel en 2017 fait office de représentant D'Haïti auprès de l'organisation mondiale du commerce(OMC).
M. Bellevue est accusé d'association de malfaiteur, de surfacturation contre l'Etat et de passation illégale de marchés publics. Le commissaire du gouvernement ne devrait pas tarder à répondre aux recommandations de l'ULCC selon les informations circulant dans les couloirs du tribunal de Première instance de Port au Prince.
Les accusations font croire que les kits scolaires, d`une valeur de 17$ us ont été facturés à 36$ entraînant une perte énorme pour l`Etat vu que le nombre de kits fabriqués s`élève à 50 000 unités. Le nom de Aviol Fleurant ainsi que celui de Martine Moise, respectivement ancien ministre de la Planification et Première Dame de la République, étaient cités dans cette affaire de corruption.
Le président Jovenel Moise pour prouver sa velléité à venir à bout de la corruption dans l’administration publique, avait promis sous peu un rapport d’enquête devant venir fixer les responsabilités sur un gros détournement de fonds du trésor public, lors d’achat de matériels scolaires, en août 2017 dernier.
Les titres de Radio Solidarité
-Nette recrudescence de l’insécurité en Haïti, particulièrement dans
la capitale, Port-au-Prince
-L’ambassadeur du Chili en Haïti, Patricio Utreras visé ce mercredi
par une attaque armée qui a fait 1 mort dans la localité de Boutin à
PAP . Le diplomate participait en compagnie de son épouse Brenda
Iriarte Rojas, à une activité de solidarité de l'ONG "América
Solidaria" dans le domaine de l'eau potable. La personne tuée est un
volontaire de l'ONG, Frantz Eliacin. Le chauffeur de l'ambassadeur a
également été blessé.
-Selon la directrice exécutive de l'ONG, Olga Regueira, il s'agit
d'une embuscade.
-La peur s’installe dans les esprits dans différentes regions de la
capitale notamment à Pétion-ville où l’insécurité continue de faire
des victimes. Très tôt ce mercredi, des individus ont attaqué des
élève sur le chemin de l’école. Une dame a, parallèlement, été braquée
à la rue des Pins.
-Des individus sont à l’affût dans les restaurants et les magasins
pour voler les effets des clients, notamment leur appareil de
telephone.
-Le commissaire de police de Pétion-Ville, Jean Gospel Monélus promet
de rétablir la sérénité dans cette juridiction.
L’ambassadeur de France opine
L’ambassadeur de France en Haïti, José Gomez, dans une interview accordée au journal le Nouvelliste dit condamner les actes de corruption faits avec les fonds Petrocaribe. D’après le diplomate, la procédure juridique doit suive son cours face à la corruption qui est un sujet qui fâche "avec raison" en Haïti.
Le rapport final sur Petrocaribe est indiscutablement un document qui fâche. La Cour des comptes analyses et accuse, les épinglés veulent se défendre à tout prix. La firme Agritrans, indexée dans la page 163 du document pour stratagème de détournement de fonds, dit "se réserve[r] le droit d’engager une procédure auprès de la justice haïtienne afin de défendre son intégrité et ses droits’’. Ce qui laisse croire qu’à tout moment, Agritrans S.A peut attaquer la Cour des comptes en justice.
Lu dans le blog : Ayibo Post.
C’est ne histoire de la fonction pulique, racontée par un fonctionnaire ( le no de romel a été chosi par hazard) a du quitter la fonction, parce que il ny avait aucune amelioration dans son sort
Acun advancement et il aait l’impresseion de travailler pour rien.
Ses rapports aboutissaient tous dans des tiroirs.
Rien n’était mis en application.
Romel donc ce fonctionnaire gagnant Gdes 30.00 gourdes par mois.
Quatre ans après sa nomination, Romel quitte la fonction
Pourtant, il estime qu’il n’était pas à la place qu’il faut pour exploiter pleinement son potentiel.
Romel a intégré l’administration publique comme stagiaire, pour trois mois. Il a obtenu sa lettre de nomination environ cinq mois plus tard. Il voulait rendre au service public, ce que l’État a investi en lui durant ses quatre années de formation à l’université.
(ce qui est très louable, parce que la majorité des jeunes profitent des aantages donnés par l’Etat pour acquérir une formation et leur formation achevée, ils tournent le dos purement et simplement…
Pour Romel, ce n’était pas le cas.
C’était pour lui un devoir moral. « Je m’étais toujours dit que je devais au moins travailler pendant quatre ans dans la fonction publique ».
Romel était enrôlé au Centre Technique de Planification et d’Économie Appliquée, une direction déconcentrée du ministère de la Planification qui offre automatiquement aux étudiants le statut de stagiaire dans la fonction publique.
Attentes
Connaissant la grille salariale de la fonction publique, Romel n’espérait pas un traitement extraordinaire et il anticipait des difficultés. « Je m’attendais à un chantier et une volonté d’avancer, pour capter le dynamisme des jeunes et la technologie pour faire changer les choses. Je me suis préparé à rencontrer des anciens qui empêcheraient l’avancement des jeunes.
Il a eu la chance de travailler sous la supervision de directeurs techniques progressistes qui voulaient faire bouger les lignes affirme-t-il. Ses opinions et ses propositions étaient considérées. Toutefois, il reconnait que ses collègues qui travaillaient dans d’autres directions n’ont pas connu le même traitement.
La volonté de changer les choses ne concerne que les techniciens et les directeurs techniques selon Romel. Car, c’est au plus haut niveau de l’État que tout semble bloqué. Il existe ainsi plein de propositions et de diagnostics venus des différents services techniques dont les suivis ne sont pas faits. Parfois, des décisions sont prises pour activer certaines choses, et, toujours, tout est paralysé faute de réaction au plus haut niveau.
Les contributions des fonctionnaires qui travaillent ne sont pas prises en comptes et les ministres changent rapidement. Les nouveaux arrivent avec de nouvelles « priorités ».
Dans la fonction publique, la volonté de changer vient du bas »
Etonnements
Avant d’entrer dans la fonction publique, Romel avait fait une courte expérience dans une Organisation non gouvernementale (ONG). Une fois dans la fonction publique, la première chose qu’il le frappe c’est l’extrême mauvaise gestion des ressources. « Dans une ONG on assigne quelqu’un, par exemple, pour nettoyer l’espace et le travail est fait, car il existe un protocole de suivi. Dans la fonction publique, il peut y avoir huit personnes pour la même tâche et elle n’est jamais réalisée. »
À son arrivée au ministère, il n’y avait pas d’ordinateur disponible pour son travail. Il a dû utiliser son ordinateur personnel. Ce n’est qu’après qu’un directeur de cabinet estima que son ordinateur n’était plus à son goût que Romel a pu hériter du sien.
Romel a eu la chance de travailler dans une direction où il y avait toujours du travail à faire.
Il explique toutefois que la fainéantise dans l’administration découle souvent du tempérament du supérieur hiérarchique. Il y a certains bureaux où les fonctionnaires arrivent et quittent régulièrement à l’heure. Il y en a d’autres, parfois dans la même boite, où il y a un laisser-aller total.
Rapports hiérarchiques
Il existe certaines compétences impressionnantes dans la fonction publique. Des professionnels bien formés qui ont de l’expérience et qui travaillent avec méthode. Ils ont le désavantage de n’être jamais nommés ministres ou membres de cabinet ministériel. Par conséquent, leur potentiel n’est jamais pris en compte aux niveaux décisionnels.
De ce fait, malgré les efforts consentis par certaines directions techniques, les impacts ne sont pas du tout ostensibles/visibles. Souvent, les ministres ne font aucun suivi des rapports qui leur sont soumis. Ils les déposent tout simplement dans un tiroir.
D’un autre côté, le personnel compétent et formé peut être parfois dangereux, fait remarquer Romel. « La plupart du temps, les ministres sont des parachutés qui ne connaissent rien du fonctionnement de la chaine. Une fois en poste, ils organisent des réunions techniques et des débriefings sur le fonctionnement de la structure. Rapidement, ils reproduisent les mêmes mauvaises pratiques et les mêmes gabegies parce qu’il existe des gens qui connaissent les forces et les faiblesses de la structure. Ces gens veulent en profiter soit par soif du pouvoir ou pour assouvir un quelconque dessein mesquin. »
L’évaluation de performance des fonctionnaires ne se fait pas sur la base d’objectifs clairement définis
Une culture de la médiocrité
Jusqu’à maintenant, on parachute des gens dans l’administration publique. Parfois, ce sont des jeunes récupérables puisqu’ils peuvent s’améliorer par la formation. « Parallèlement, il existe une masse de gens avec qui l’on ne peut pratiquement rien réaliser. Ce sont en grande partie des anciens qui n’ont aucune compétence et qui n’ont plus rien à prouver. Ils ne peuvent même pas accomplir la tâche la plus basique», affirme Romel.
Ce sont ces « médiocres » qui alourdissent le travail de la minorité compétente. Ils affaiblissent le rendement et retardent les livraisons.
Très souvent, cette situation crée une atmosphère de paresse qui décourage les plus capables à bourriquer au profit des incompétents. Ceci est à la base d’une paralysie dans l’exécution des tâches.
Frustrations
Le mauvais traitement des fonctionnaires figure parmi les motifs de frustrations. Un directeur technique perçoit 65,700 gourdes comme salaire mensuel. Un technicien reçoit en moyenne 30,000 gourdes par mois. Ce dernier a parfois accès à une carte de débit dont le montant équivaut à un tiers de son salaire et une police d’assurance à l’OFATMA qui laisse à désirer.
En plus des bas salaires, la dépréciation de la gourde aggrave la situation. « Vous n’entendez jamais un ministre dénoncer les bas salaires des fonctionnaires », souligne Romel. La raison de ce silence selon lui, c’est que les ministres remportent généralement le gros lot. Ils ont tellement de privilèges attachés à leur fonction, qu’il leur est inutile d’utiliser leurs salaires.
Lorsque les fonctionnaires entendent à la radio les privilèges exorbitants des ministres, ils sont souvent frustrés. Souvent, ils ne sont pas respectés par ces autorités. Alors que le technicien reçoit 30,000 gourdes par mois, le ministre dispose 4,000 dollars américains par mois pour payer sa résidence.
Certains fonctionnaires compétents voient de nouveaux arrivés gravir rapidement les échelons. Ces derniers partent représenter les ministères à l’étranger sans connaître le système. Souvent, ce sont des gens qui entretiennent des relations intimes avec les ministres et les grands commis de l’État.
Pourquoi quitter ?
« Considérant mon salaire, l’absence d’avantages sociaux, l’absence d’impact de mon travail, je sentais que je pataugeais et je marquais des pas sur place. Chaque nouveau ministre qui arrive, les priorités changent automatiquement et les tâches péniblement accomplies sont déposées dans un tiroir pour ne jamais être considérées. Et l’on recommence ainsi à zéro. Je me demandais si un jour je ne me sentirais pas dépassé au point de faire un AVC. Je sentais que je travaillais beaucoup, et, une fois dans la rue, je me demandais : mais pour quel impact ? »
Romel avait donc l’impression de travailler en vain. Il dit qu’avec toutes les responsabilités de la vie, il est impossible de vivre honnêtement avec le salaire de misère de la fonction publique. « Au final je me suis dit que je suis encore jeune, j’ai du potentiel, donc, je dois bouger. »
Différence
nouvel emploi dans une compagnie du secteur privé. Ce sont l’organisation et la discipline. « On sait exactement qui fait quoi et en quoi consiste son travail précisément », explique-t-il.
En plus de son salaire qui augmente, il estime que son travail est beaucoup plus apprécié. Tout en sachant qu’il œuvre désormais afin de générer plus de profit à l’avantage d’un patron, il ne rompt pas avec ses principes fondamentaux. « Au moins, l’objectif est clair à présent », souligne-t-il.
Il y aura toujours opposition lorsqu’on parlera de réforme. « Il faut engager la reforme sur une vraie connaissance de la fonction publique non pas avec des gens qui viennent de l’étranger avec des idées toutes conçues sans connexion avec la réalité. » Selon Romel le changement est compliqué, mais possible. Des décennies de mauvaises pratiques administratives ne pourront se changer du jour au lendemain d’après lui.
S’il ne regrette pas d’avoir abandonné l’état, il nourrit cependant quelques remords. « J’aurais aimé voir qu’on parle d’Haïti comme un pays qui avance et savoir que je suis membre d’une fonction publique qui accouche de bons résultats. » Romel aime travailler pour constater des impacts réels. « Quand on travaille, on doit produire quelque chose », tranche-t-il.
Ralph Thomassaint Joseph
Les Sénateurs de l’opposition entament des consultations pour une sortie de crise
Les quatre sénateurs de l’opposition et alliés annoncent une série de rencontres, ce week-end, avec plusieurs secteurs de la vie nationale autour du départ du Président Jovenel Moïse. Ils annoncent de rendre public, ce lundi 17 juin, une proposition de sortie de crise.
Lors d’un point de presse donné ce vendredi au parlement haïtien, au Bicentenaire, Port-au-Prince, les quatre sénateurs de l’opposition, Ricard Pierre, Evalière Beauplan, Nenel Cassy et Antonio Chéramy, qui étaient accompagnés du Sénateur Youri Latortue, ont annoncé une série de rencontres au cours de ce week-end en vue de discuter sur la crise actuelle du pays.
Selon le Sénateur Evalière Beauplan, des correspondances sont déjà envoyées aux différents secteurs vitaux de la vie nationale pour que d’ici ce week-end, ils s’asseyent autour d’une même table en vue de trouver une issue à la crise politique que connait le pays.
D’ici à lundi prochain, la population haïtienne sera au courant de la proposition qui va découler de cette série de rencontres qui offrira une alternative après le départ du Président Jovenel Moïse, a déclaré le sénateur du Nord-Ouest, au micro du reporteur de Vant Bèf Info (VBI) accrédité au Parlement.
Selon le Sénateur Beauplan, le pays ne peut plus attendre face à cette situation chaotique. « Jovenel Moïse doit tirer la révérence de sa faiblesse à la tête du pouvoir », a-t-il martelé.
De son côté, le sénateur Youri Latortue demande au Président Jovenel Moïse de se retirer du pouvoir pour se mettre à la disposition de la justice pour son implication présumée dans la dilapidation des fonds Petro Caribe.
Le sénateur Nenel Cassy a pour sa part, dénoncé certaines ambassades qui, selon lui, continuent d’exercer des pressions sur des groupes en vue de leur empêcher de continuer la lutte, il souligne que son secteur est sur la bonne voie pour la tenue de la conférence nationale qui conduira à l’adoption d’une nouvelle constitution, a-t-il précisé.
Le sénateur de l’Ouest, Antonio Chéramy a souligné que divers bureaux publics sont dysfonctionnels à cause du mouvement surtout dans le département de l’Ouest, ce qui prouve, selon lui, que le président est en faiblesse.. Il exhorte les autres départements à faire de même.
Le Sénateur du Sud-Est, Ricard Pierre annonce à tous les supporteurs du mouvement que le groupe des quatre sénateurs et alliés seront toujours à leur côté même au temps difficiles, a-t-il.conclu.
Vant Bèf Info (VBI)