Le sénateur Rudolph Boulos ( Fusion) annonce son retour au grand corps ce lundi moins d’une semaine après sa démission suite à la présentation du rapport de la commission d’enquête sur la nationalité.
Rudolph Boulos se ravise et soutient qu’il entend conserver son poste afin de défendre les intérêts de ses mandants du Nord Est. " Les citoyens me demandent de continuer le travail et de considérer la résolution du sénat comme nulle", déclare M. Boulos rappelant qu’il bénéficie de l’immunité que lui confère sa fonction jusqu’en 2012.
Dans une lettre, datée du 19 mars adressée au président du sénat, le sénateur Boulos critique le rapport de la commission sur la nationalité et confirme sa décision de rester au grand corps. " Un retrait du sénat serait une trahison à l’égard de mes mandants du Nord Est", argue M. Boulos mettant l’accent sur l’inconstitutionnalité du rapport Latortue.
Faisant mention de lynchage politique, Rudolph Boulos souligne que le sénat n’a pas compétence pour traiter du dossier de la nationalité. " Il s’agit d’une campagne de déstabilisation du sénat visant sa caducité ", insiste M. Boulos faisant valoir que le tribunal civil est la seule instance compétente pour se prononcer sur ce dossier.
Rudolph Boulos révèle avoir entrepris des consultations auprès de " ses bases " politiques du Nord Est dans la ville frontalière de Ouanaminthe d’où il a expédié une déclaration aux différents medias. " Il s’agit d’un complot du palais national et du sénat ", dit-il soulignant qu’il n’avait pas démissionné mais s’était retiré de la séance.
La Chambre des députés d'Haïti a rejeté lundi après-midi le choix d'Ericq Pierre comme nouveau Premier ministre, empêchant la formation d'un nouveau gouvernement.
Les députés ont rejeté ce choix par 51 voix, 35 étant pour sa désignation et 9 s'étant abstenus.
Ericq Pierre, actuellement conseiller pour Haïti auprès de la Banque interaméricaine de développement, avait été désigné le 27 avril comme nouveau Premier ministre par le président René Préval.
Le Sénat haïtien avait approuvé sa nomination le 7 mai, mais il restait à franchir l'étape de la Chambre des députés pour qu'il puisse former un cabinet ministériel.
Ami personnel du chef de l'Etat haïtien, agronome de formation, M. Pierre avait été choisi pour remplacer Jacques-Edouard Alexis, destitué le 12 avril par un vote de censure du Sénat après une semaine "d'émeutes de la faim" qui avaient fait 6 morts, des centaines de blessés et des dégâts matériels importants.
Plus d'une vingtaine de personnes dont des enfants ont été retrouvés morts et plusieurs autres portées disparues, dans le naufrage du bateau, survenu dans la nuit de samedi à dimanche. au Nord de Port-au-Prince. Selon un communiqué de presse du Bureau du Premier Ministre, une soixantaine de survivants ont été retrouvés. Les opérations de sauvetage se poursuivent et des dispositions ont été prises pour venir en aide aux victimes et à leurs familles, précise le communiqué. Le député de PestelBeaumont, Ronald Etienne, a confirmé que le bateau commercial " Dieu soit loué " assurait la liaison PestelPort-au-Prince. Le surcharge de ce bateau serait à l'origine de ce drame a-t-il déploré, estimant que le bilan pourait être encore plus lourd. Entre 150 et 200, se trouvaient à bord a dit M. Etienne qui dit espérer que les instances concernées assumemont leurs responsabilités pour éviter la répétition de pareil drame. De son côté, le porte-parole de la MINUSTAH, David Whimurst, a fait savoir que des soldats onusiens ont été dépêchés sur les lieux du drame pour accompagner la police nationale dans ses efforts pour sauver des passagers qui ont pû nager jusqu'à la rive. Le bateau a sombré après avoir pris l'eau à environ 150 mètres de la rive, a dit M. Whimurst, affirmant que la MINUSTAH est toujours prête à soutenir les autorités haïtinnes.
Plus de 1600 haïtiens ont été déportés de la république dominicaine, de janvier à mai 2008, selon le service Jesuite pour les réfugiés et les immigrants. Cette organisation de l'Eglise Catholique basée en République dominicaine, dénonce le non-respect des règles établies lors des rapatriements qui sont le plus souvent accompagnés de violation des droits des immigrants. Selon l'organisation, ces chiffres pourraient être plus importants étant donné que les autorités dominicaines changent généralement les données réelles. Le service jésuite déplore qu'en dépit de la gravité de la situation, le gouvernement haïtien n'a toujours pas signé la convention des Nations-Unies pour la protection des droits des travailleurs immigrants. Les relations entre les deux pays sont extrêment tendues en raison du problème migratoire. D'un côté, les dominicains déclarent que la présence sur leur territoire, des travailleurs haïtiens leur fait perdre des emplois. De l'autre les entreprises dominicaines préfèrent embaucher des immigrants haïtiens qui sont généralement des sans papiers et qui, de ce fait, représentent une main-d'oeuvre à bon marché pour les entrepreneurs dominicains. Aussi les haïtiens sont ils constamment victimes de violation et d'irrespect en dépit du fait qu'ils contribuent énormément à la croissance économique de la république dominicaine, selon le service jésuite. En plus de la complexité du phénomène migratoire, la frontière d'Haïti est affectée par le trafic et l'exploitation sexuelle des femmes.