et en faisant cette declaration le president de la chamber basse, Mr Pierre Eric Jean Jacques a convoqué les députés de la 48ème legislature à une séance en urgence pour le Lundi 7 avril. Sujet: La vie chère. Le president de la chambre s’est dit alarmé par les difficultés socio-économiques à l’origine des cris de détresse poussés par la population lors des manifestations de la semaine dernière aux Cayes (Sud), aux Gonaïves (Artibonite, Nord) et dans d’autres régions du pays. Le Bureau de la Chambre des députés sollicite une large couverture médiatique de la séance, laissant entrevoir par ainsi la solennité qu’il entend imprimer à celle-ci dans un contexte où cette branche du parlement haïtien semble avoir besoin de causes susceptibles de refaire son image et aptes à lui permettre de s’éloigner, même momentanément, de certains dossiers bien encombrants. Les députés gèrent en effet avec beaucoup de difficultés d’épineux dossiers, tel celui du député Isidore Mercier (Jérémie, Grande-Anse) pratiquement accusé d’avoir voulu donner la mort en pleine séance à son collègue Anthony Dumond de Léogane (Ouest). Ils doivent également éclaircir le dossier de criantes malversations dont se serait rendu coupable le Bureau ayant précédé l’actuel, mais qui était dirigé par le président en exercice de la Chambre basse, Pierre Eric Jean Jacques. Les députés doivent enfin déterminer si, effectivement, une quinzaine d’entre eux seraient de nationalité étrangère. Ce qui les mettrait dans la difficile situation de devoir exiger leur départ, la Constitution n’admettant la double nationalité en aucun cas.
Une fois encore des centaines de manifestants ont gagné les rues et s’en sont pris particulièrement au Sénateur Gabriel Fortuné dot la résidence a été pillée. La femme du sénateur, Mme Nicolette Sené se trouvait seule avec un enfant mineur et n’a pu rien faire pour protéger la residence. Le sénateur Fortuné a déclaré qu’il était prêt à toute forme d’intervention armée. Les hommes de sécurité du Sénateur ont risposté par des tirs nourris qui ont fait 3 morts dans le rang des manifestants… Omega, reste sur place pour vous informer en temps réel de la suite à cette catastrophe. La maison du Sénateur a été évacuée, les manifestants sont déchainés et promettent de revenir en force, en attendant les rues des Cayes sont en flammes.
Dès les premières heures de lundi matin, diverses rues de Port-au-Prince étaient envahies par des manifestants qui ont lance des jets de Pierre, pour protester contre la chèreté de la vie. La tension était particulièrement grande à Martissant, où des barricades ont été érigées. Les manifestants réclamaient l’amélioration immediate des conditions de vie de la population. Des centaines de personnes ont manifesté vers 10 heures 30 locales aux abords du Palais national avant de prendre la direction du Bel-Air. En même temps, des chauffeurs de transports publics ont decide de faire grève pour protester contre les dernières hausses des prix des produits pétroliers, annulant les activités dans les écoles, les magasins ainsi que dans l’administration publique. On a remarqué un grand renforcement de la sécurité aux abords du Palais National et de la Primature. Des manifestations ont été enregistrées également à Jérémie (Gra En dehors de Port-au-Prince, le peuple a aussi gagné les rues à Jérémie, où les gens réclamaient le retour de Jean Bertrand Aristide.
.Le président du Sénat, le Dr Kelly Bastien, s’est dit lundi en faveur de mesures économiques et politiques pouvant aller jusqu’au renvoi du gouvernement, pour faire face à la détérioration de la situation. Les mesures politiques peuvent toutefois se limiter à un simple remaniement ministériel, conformément aux attentes exprimées en ce sens par les députés, à l’issue de l’interpellation du chef du gouvernement en février dernier, estime-t-il. Le sénateur du Nord, élu sous la bannière de la Plate-forme politique LESPWA, a fait ces déclarations avant de se rendre au Palais National où, de concert avec d’autres responsables d’Etat, il doit participer à une réunion d’urgence convoquée par le chef de l’Etat . Le président de la Chambre basse, Pierre Eric Jean Jacques (membre également de la Plate-forme présidentielle LESPWA et représentant la circonscription de Delmas-Tabarre), se montre plus catégorique que son collègue du Sénat concernant l’éventualité du renvoi de l’ensemble du gouvernement. Des mesures économiques et politiques doivent être adoptées, déclare-t-il. Mais, si la population exige le départ du gouvernement, le chef de l’Etat, qui est à son service, devrait en tenir compte et lui donner satisfaction, a ajouté M. Jean Jacques. Le président de la Commission Justice et Sécurité publique du Sénat, Youri Latortue (Artibonite, Latibonit An Aksyon) exige pour sa part de façon catégorique le départ du gouvernement. "Il faut un nouveau gouvernement et un programme d’urgence pour une amélioration urgente de la situation. Si cela n’est pas fait dans l’immédiat, le Sénat devra se réunir en urgence pour assumer ses responsabilités", a-t-il conclu.
Plusieurs pare-brise de véhicules brisés (dont 2 de la chaîne privée Télé Haïti à Martissant – banlieue sud - et à l’avenue John Brown à Port-au-Prince, un nombre indéterminé de véhicules incendiés. Les manifestants sans dout dépité de n’avoir pas pu pénétrer dans l’enceinte du Palais National, après s’être concertés ont pris la route de Delmas en démolissant tout sur leur passage, aussi bien les vitres des voitures rencontrées que les vitrines des commerces. On nous signale ceux de la maison Keizter, du restaurant La Coupole, le local de la Sogebank au bas de Delmas… A Pétion Ville, des raids ont été lancés contre de nombreux édifices privés et publics. Des voitures particulières ont été incendiées jusque dans les garages et cours intérieures des maisons. Au nombre des véhicules auxquels les manifestants ont mis le feu au centre de la capitale, figure une voiture Toyota RAV 4 flambant neuve exposée comme prime d’un tirage annuel à sa succursale au Champ-de-Mars par la banque commerciale d’Etat BNC (Banque Nationale de Crédit). Un dépanneur, le "Tiger Shop" sis à la station d’essence Esso du Bois-Verna a été entièrement vidé. D’autres établissements commerciaux ont été attaqués et cambriolés. Alors que de nombreux manifestants, chassés de la périphérie immédiate du Palais National par les casques bleus de l’ONU, sont tout de même restés dans les parages, de nombreux autres ont pris la direction du quartier du Canapé-Vert où se trouve la résidence privée du Chef de l’Etat. Sur leur passage, notamment à Bourdon, ils ont lancé toutes sortes de projectiles sur les cours et façades des maisons, des deux côtés de la route. La police nationale a dû déployer des éléments dans tout le secteur pour tenter d’en assurer le contrôle. Pour l’instant, si les principaux bâtiments publics et les édifices-symboles de l’existence de l’Etat bénéficient d’une impressionnante protection des casques bleus de l’ONU, la "rue" reste relativement libre et les manifestants ont pratiquement les coudées franches pour commettre toutes sortes d’infraction. Une réunion devrait se tenir cet après-midi entre le chef de l’Etat et d’autres responsables, dont les présidents des deux chambres. Non satisfaits de l’absence de réponses concrètes du gouvernement aux desiderata de la population et déplorant le problème de communication chez les dirigeants, notamment contre la hausse accélérée du coût de la vie, des manifestants ont usé d’actes violents pour faire passer leurs revendications. Ils s’en prennent non seulement au Premier ministre Jacques Edouard Alexis et au reste du gouvernement, mais aussi au président René Garcia Préval, dont ils réclament la démission pour « absence de vision » et « de réponses immédiates concrètes » à la misère et à la faim, lot d’une grande partie de la population ces derniers mois.