Le chef de l’Etat haïtien a laissé la capitale en début d’après-midi le Dimanche 21 Septembre.
Il prendra la parole vendredi à l’Assemblée Générale des nations Unies, se proposant de lancer un appel aux Nations du monde pour l’obtention d’une aide en faveur du pays, ravagé par le passage de quatre cyclônes ou tempêtes tropicales successives au cours des 4 derniers mois.
Avant son départ le Président du pays a décreté trois jours de deuil national en mémoire des victimes des ouragans.
Le chef de l'Etat a prié tous les Haïtiens à respecter ce temps de deuil et a invité particulièrement les médias à soutenir cette décision.
"Nous devons honorer la mémoire des victimes et nous montrer solidaires avec leurs parents qui souffrent, en observant ce deuil national", a déclaré M. Préval.
Pendant les trois jours de deuil (lundi-mardi et mercredi), le drapeau haïtien sera placé en berne sur les édifices publics, les stations de radio devront jouer la sonnerie aux jmorts àq des heures fixes et toutes les discothèques du pays devront fermer leurs portes.
M. Préval a annoncé que le gouvernement avait fait un effort spécial grâce aux fonds de l'accord PetroCaribe signé avec le Vénézuela pour débloquer 198 millions de dollars en vue d'entreprendre les travaux de reconstruction du pays.
"Mais seul , le pays ne pourra pas tout faire après cette catastrophe. Nous avons besoin de la solidarité internationale", a déclaré M. Préval
Il a ainsi indiqué que, pendant son séjour aux Etats-Unis, il présenterait le dossier d'Haïti aux chefs d'Etat et de gouvernement qu'il va rencontrer, parmi lesquels le président brésilien Luis Ignacio Lula Da Silva, le président du Sénégal Abdulaye Wade et d'autres dirigeants. Il doit aussi participer à une réunion des pays de la Caricom avecl a Secrétaire d'Etat américaine Condoleeza Rice.
Le président René Garcia Préval appelle la communauté internationale à changer de paradigme dans sa coopération avec Haïti, en encourageant plutôt la république caribéenne à valoriser son potentiel, dans un message de circonstance dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Devant la tribune des Nations Unies, ce 26 septembre 2008, le chef de l’Etat haïtien demande à la communauté internationale d’aller au-delà de l’assistance humanitaire, délivrée après les quatre ouragans successifs qui ont frappé le pays de plein fouet en moins d’un mois (du 16 août au 7 septembre 2008).
« Nous devons briser le paradigme de la charité dans notre approche de la coopération internationale. Parce que la charité n’a jamais aidé aucun pays à sortir du sous-développement », lance René Préval.
Prenant la parole à la 63e session de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (Onu), le président haïtien se dit « sceptique vis-à-vis de l’aide alimentaire importée et des modalités traditionnelles, selon lesquelles elle s’exerce ».
Haïti a de fortes potentialités en matière de production, rappelle René Préval,.
« Nous sommes de rudes travailleurs, pétris par le dur labeur et dotés d’un sens aigu pour la création d’entreprises et le commerce », affirme le chef de l’Etat haïtien
« Si la communauté internationale veut faire quelque chose d’utile avec nous, c’est d’aider les Haïtiens à mettre en valeur ce potentiel », soutient René Préval.
Le président haïtien estime que les pays pauvres ont des possibilités de sortir de leur situation.
Il suffit, selon lui, de « mettre en place et maintenir de véritables capacités productives et commercialiser dans des conditions équitables, conditions premières pour que les pays pauvres fassent sauter la chaîne de la pauvreté ».
« Le jour où l’aide au développement se réalignera sur ce critère, alors la lutte contre la pauvreté et la faim dans le monde prendra un nouveau tournant sur cette planète », pense René Préval.
Le discours du président d’Haïti est surtout accentué sur la pauvreté et les récentes catastrophes naturelles qui ont frappé son pays.
Ces dégâts font reculer le pays de plusieurs années, considère Préval\.
« Ils mettent à rude épreuve nos capacités de résistance, surtout lorsqu’il faut tenir compte que toutes ces victimes, de même que leur famille, toutes ces entreprises, grandes ou petites, sont livrées à elles-mêmes et attendent de l’Etat et de l’Etat seul, les moyens de leur relèvement ou de leur retour en affaires, faute de système d’assurance de marché adéquats pour compenser les pertes résultant de ces nombreux dommages », déclare-t-il.
Des discussions sont déjà entamées avec certains partenaires d’Haïti « pour procéder rapidement à une évaluation exhaustive des besoins nouveaux créés par les dommages à nos infrastructures, avec la perspective d’élaborer un plan global de reconstruction, qui servira de fil conducteur pour les efforts de coopération avec notre pays ».
René Préval évoque, tout de même, la libéralisation du commerce qui, à son avis, pourrait être bénéfique pour l’humanité, en particulier pour les pauvres qui ont la possibilité de produire pour un marché plus grand.
Cette libéralisation du commerce doit se faire sans hypocrisie, ni mystification, et sur la base de règles claires, transparentes ; qui sont les mêmes pour tous et que les puissances qui les promeuvent commencent d’abord par respecter, souhaite René Préval.