Après une séance qui a pris fin à deux heures trente cinq du matin, le Sénat de la République a approuvé par 16 Voix pour et une abstention l’énoncé de politique générale du Premier ministre Madame Michèle Duvivier Pierre Louis.
La séance qui aurait du commencer à Midi, n’a vraiment commencé que passé trois heures de l’après-midi, trois sénateurs manquant encore à l’appel. Vers trois heures, de l’après midi les 18 sénateurs étaient présents. Le Sénateur Youri Latortue qui avait été ramené à la capitale par un hélicoptère de la MINUSTAH, a proposé tout de suite de déclarer la ville des Gonaïves en état de catastrophe naturelle. Proposition qui a été approuvée par l’ensemble du grand corps. Puis, cela a été la présentation pendant une heure par le Premier ministre de l’énoncé de sa politique générale. Et les débats ont pu commencer. Ils ont constitué la partie la plus longue de la séance. Les Sénateurs en ont profité pour dénoncer tout ce qui, d’après eux, nécessitait de sérieuses réformes. Et les dénonciations se poursuivaient : L’Assurance Santé Plus qui, selon le Sénateur Rudy Hérivaux ne sert à rien aux fonctionnaires de l’Etat et qui doit être fermé, le programme de formation professionnelle qui bénéficie d’un prêt de la BID et qui n’a rien donné ( dénonciation du sénateur Buissereth),. Le Sénateur pense même que l’argent du prêt a fait fausse route . Le Sénateur Buissereth a aussi souligné le caractère catastrophique de la gestion du Ministre du tourisme, Patrick Delatour qui depuis deux ans refuse de signer l’acceptation d’un don de Taiwan pour Port-Salut. Le ministre a glissé un papier au premier ministre l’informant que de ministre du plan venait de préparer le document concernant ce don, document qui va être approuvé et signé par les deux partis dans les prochains jours. Et il en a été ainsi pendant les nombreuses heures de la séance. C’était moins un débat qu’une utilisation par les Sénateurs de cette tribune qui leur était offerte pour dénoncer tout ce qui méritait de l’être. On n’a pas été sans aussi noter la longue intervention du sénateur Youri Latortue. Ce dernier a profité du moment pour tenter de savoir quelle était la position du Premier ministre vis à vis de la constitution d’une force de défense publique. La commission chargée de statuer là dessus a été fortement prise à partie par le Sénateur de l’Artibonite : 25 millions de gourdes ont été versés à cette commission dont on attend encore le rapport. Le Premier ministre prenait note de chacun de ses cas, et fournissait une tentative de réponse quand cela devait s’avérer nécessaire. Puis cela a été le moment du vote. Et là coup de théâtre : 15 Pour et 2 abstentions ( le président du sénat ne vote pas). Or il fallait 16 votes favorables, pour que l’énoncé de politique générale du Premier ministre passe le cap du sénat. Les deux abstentions ont été celles des Sénateurs Edmonde Bauzile Supplice ( Fusion) et Joseph Pierre-Louis ( OPL). Le Sénateur Andris Riché, également de l’OPL a demandé une pause pour qu’il tente de convaincre son collègue de l’OPL. Et après une pause qui a duré une heure et quinze minutes le président de la séance, le sénateur Kelly Bastien a de nouveau procédé au vote. Cette fois, le Sénateur Joseph Pierre-Louis a voté pour. 16 Voix pour et une abstention ( celle du sénateur Edmonde Bauzile Supplice.) Les 16 Voix nécessaires pour l’approbation par le Sénat de l’énoncé de politique générale du Premier ministre ont été obtenues et la séance a été fermée. Il était deux heures trente cinq du matin. Madame Michèle Duvivier Pierre Louis devenait Premier Ministre à part entière, avec l’approbation par les deux corps de l’énoncé de sa politique générale.
L'acheminement des secours pour les victimes de la série d'ouragans meurtriers qui ont frappé Haïti ces dernières semaines, était très difficile dimanche, certaines voies et ponts n'ayant pas résisté au passage dans la nuit du dernier d'entre eux, l'ouragan Ike. L'accès aux Gonaïves, ville du nord du pays, la plus touchée par les ouragans Gustav et Hanna qui ont fait plus de 570 morts, était coupé dimanche, après la chute du pont de Mirebalais. Le pont est tombé dans la nuit à Mirebalais (centre d'Haïti), sur la seule voie d'accès à la ville des Gonaïves, ce qui pourrait handicaper le déplacement des convois de véhicules transportant de l'aide humanitaire aux nombreuses victimes des intempéries . "Le pont a cédé sous la force des eaux de la rivière en crue et des maisonnettes érigées aux alentours sont aussi détruites", a expliqué la sénatrice de la région Edmonde Beauzile Supplice, contactée par l'AFP. Un responsable du Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué à l'AFP qu'un convoi de trois camions qui partait pour Saint-Marc, à quelque 60 km des Gonaïves, en prévision d'un afflux de réfugiés en provenance de la ville avait dû rebrousser chemin, à cause de l'effondrement du pont de Montrouis. L'ONU avait procédé la veille à des évacuations, aux Gonaïves encore traumatisée par la tempête tropicale Jeanne, qui avait fait 3.000 morts il y a quatre ans. A Saint-Marc, la route principale traversant la ville était également barrée par un torrent d'eau boueuse haut de 50 centimètres, qui a fait s'effondrer la chaussée, a constaté une journaliste de l'AFP. Deux pelleteuses s'affairaient pour réparer les dégâts. Mais la circulation était encore possible par des voies détournées.
Haïti: l'accès aux Gonaïves coupé par la chute du pont de Mirebalais
- L'accès à la ville des Gonaïves, au nord de Haïti, totalement inondée après le passage de trois ouragans successifs en trois semaines, était coupé dimanche après la chute d'un pont liée aux pluies provoquées par l'ouragan Ike, a-t-on appris de sources concordantes.
Le pont est tombé dans la nuit de samedi à dimanche, à Mirebalais (centre d'Haïti), sur la seule voie d'accès à la ville des Gonaïves, ce qui pourrait handicaper le déplacement des convois de véhicules transportant de l'aide humanitaire aux nombreuses victimes des intempéries. "Le pont a cédé sous la force des eaux de la rivière en crue et des maisonnettes érigées aux alentours sont aussi détruites", a expliqué le sénateur de la région. A Saint-Marc, à quelque 60 km des Gonaïves, la route principale traversant la ville était barrée par un torrent d'eau boueuse haut de 50 centimètres, qui a fait s'effondrer la chaussée. Deux pelleteuses s'affairaient pour réparer les dégâts. Mais la circulation était encore possible par des voies détournées.
Ike fait au moins une trentaine de morts en Haïti.
Bilan encoe provisoire. Notre correspondant à Cabaret Milka Jean Baptiste nous appelait aux premières heures de la matinée du dimanche pour nous informer que Cabaret était sous les eaux , traversée par les eaux en furie de la rivière la plus proche et qu’il avait compté pas moins de 26 cadavres. Parmi eux de nombreux enfants que les parents n’ont pas eu le temps de sauver, tant les eaux étaient déchainées. Il y aurait eu aussi des morts ailleurs à travers le pays, Gonaïves surtout sans compter les nombreux disparus. A ce chiffre relatif à l’ouragan Ike, il faut ajouter les 500 morts causés par la tempête Hanna. C’est surtout la ville des Gonaïfves qui a été victimes d’inondations provoquées par les tempêtes successives qui ont frappé notre pays. En trois semaines quatre tempêtes ont frappé Haïti. Faye, Gustave, Hanna et pour finir Ike. Les secours s’organisent. Mais peuvent difficilement être acheminés dans la ville des Gonaïves.
La France va doubler en 2008 son aide à Haïti pour la porter à quatre millions d'euros afin d'aider à reconstruire et nourrir le pays frappé par quatre ouragans, a annoncé lundi soir à Port-au-Prince le secrétaire d'Etat français à la Coopération, Alain Joyandet. "La France ne peut abandonner Haïti frappé par cette série de catastrophes", a déclaré le secrétaire d'Etat, qui s'est entretenu avec le président haïtien, René Préval, et la Premier ministre Michèle Pierre-Louis. L'Union européenne vient de débloquer deux fois 2 millions d'euros d'aide d'urgence, mais pourrait augmenter sa contribution, selon le ministre qui a visité mardi la zone très touchée de Gonaïves. Directement ou indirectement via l'Europe, l'aide française dépasse 90 millions d'euros dans le financement de projets. Mais Haïti a besoin de 100 millions d'euros d'aide, selon le coordonnateur humanitaire et représentant du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) dans ce pays, Joël Boutroue, qui assure que les tempêtes vont "faire perdre au pays 3 ou 4 années de croissance". Les dégâts concernent les 10 départements du pays, l'un des plus pauvres de la planète, avec notamment la destruction de 8 ponts stratégiques. Rien que pour les ponts, il faudrait huit millions d'euros, estime un expert. Les stocks de nourriture entreposés à Port-au-Prince et au Cap Haïtien ne tiendront que jusqu'en novembre, a ajouté cet expert. M. Préval estime que la récente série d'ouragans dévastateurs a ramené Haïti "5 ans en arrière". Mme Pierre-Louis a mis en cause la déforestation, responsable du ravinement des sols et des inondations: "Les gens ont dû détruire pour survivre, ils ont coupé les arbres pour faire du charbon de bois pour gagner de l'argent et maintenant nous payons les conséquences".