C’était samedi, 30 Janvier 2010. Une foule de parents, d’amis d’universitaires se pressait dans les vestiges de ce qui allait devenir le plus grand campus d’Université en Haïti: Quiskeya. Tout le monde avait les larmes aux yeux, à commencer par le Président fondateur de l’Université Quiskeya, Mr Jacques Edouard Alexis . Les parents des victimes offraient le visage de la désolation, poussant des cris à fendre l’âme, disant que ce n’était pas vrai , ne pouvait être vrai et que leurs proches devaient certainement être encore en vie. Le spectacle qu’offre l’Université Quiskeya a ceci de particulier qu’il n’a rien de comparable avec celui de maisons effondrées, constructions penchée auquel on est habitué depuis maintenant 18 jours quand on se promène à travers les rues de Port-au-Prince. Non à Quiskeya, on a l’impression que les constructions ont éclaté transformant tout ce qui était béton en cailloux et le projetant à 4 , 5 mètres de la maison initiale. La construction abritant le musée, ancienne demeure du président Paul Eugène Magloire, nous a particulièrement impressionné, avec son amas de cailloux tout aux alentours. L’Université Quiskeya allait devenir l’un des plus grands centres universitaires du pays. Et si l’inauguration officielle en était pour bientôt, les cours avaient déjà commencé dans les diverses disciplines. Voir tout ça réduit en des piles de cailloux avait en soi quelque chose de tellement poignant que rare étaient ceux qui arrivaient à garder leur calme en ce samedi 30 janvier. Et quand tout au fond on est arrivé dans l’espace réservé au Jardin botanique où a été construit un immense caveau souterrain où avaient été alignés les corps, les cris, les hurlements se sont fait entendre, comme un dernier hommage à ces étudiants, cet ingénieur, ce visiteur du campus mort sous les décombres des divers bâtiments. Le Doyen de Quiskeya a aussi salué la solidarité de ces dizaines et dizaines de jeunes accourus aussitôt son appel lancé sur les ondes d’une station de radio de la capitale pour venir prêter main forte et tenter de dégager ceux qui restaient bloqués sous les décombres. Au mépris de leur vie, ces jeunes , parmi eux particulièrement un de 15 ans à peine ont creusé des tunnels pour pénétrer à l’intérieur de ces masses de béton pour aller sauver ceux retenus prisonniers. Cette solidarité du premier instant restera gravée dans les mémoires de tous ceux qui écoutent les récits du séisme du 12 janvier 2010.
La femme de l’actuel président de la Fédération protestante Sylvain Exantus décédée samedi d’une crise cardiaque dans un hôpital de Port-au-Prince, avons-nous appris d’une source proche la famille. Madame Exantus (Mideline Pierre) est morte deux semaines après le tremblement de terre. Elle avait deux enfants de son mariage en 1989 avec le pasteur Sylvain Exantus qui préside actuellement la Fédération protestante d’Haïti (FPH). Les protestants d’Haïti ont été l’un des secteurs les plus touchés par le séisme du 12 janvier qui a fait de nombreuses victimes dont le vice-président de la Fédération, pasteur Bienné Lamérique et le pasteur Joseph Elysée président de la Mission de l’Eglise de Dieu en Haïti. Pasteur Elysée était pressenti comme le probable candidat du secteur protestant lors de la prochaine élection présidentielle. De nombreuses églises protestantes ont été détruites lors de la catastrophe.
NON AUX RECONSTRUCTIONS DE MAISONS ENDOMMAGEES Le gouvernement met en garde contre les reconstructions après le séisme. Selon Marie Laurence Jocelyn Lassègue, ministre de la Culture et de la communication, les maisons reconstruites seront détruites par les tracteurs des Travaux publics. Des travaux d’évaluation sur les maisons fissurées sont en cours et le gouvernement devra se prononcer bientôt. L’Etat, apprend-on, dispose déjà de 5 000 tentes sur les 200 000 qu’il réclame et elles commencent à être installées sur un terrain en face de l’aéroport international de Port-au-Prince.
Des individus malintentionnés, dont des prisonniers évadés, profitent de la situation pour s’adonner aux viols de jeunes filles et de femmes qui comme le reste de la population, dorment dans la rue depuis deux semaines. Les Port-au-Princiens sont invités a dénoncer ceux qui commentent de tels actes. La police encourage les femmes et les jeunes filles qui subissent des violences sexuelles ou qui en sont menacées de porter plainte immédiatement.
La vente d’aide humanitaire est déclarée illégale. Les sinistrés qui reçoivent l’aide ne doivent en faire commerce et la population est invitée à dénoncer ceux qui se rendent coupables de telles pratiques, a indiqué le porte parole de la Minustah Vincenzo Pugliese. La police poursuivra ceux qui vendent l’aide destinée aux sinistrés et ces derniers seront conduits devant les tribunaux.