Le sénateur Youri Latortue (Artibonite, Nord) a annoncé mardi s’être entendu avec le président de la Commission des Finances du Sénat, Nènèl Cassy (Nippes, Sud-Ouest), pour convoquer mardi prochain au Sénat le Ministre des Finances, Ronald Baudin, le Gouverneur de la Banque centrale, Charles Castel et les responsables du Conseil de Modernisation des Entreprises Publiques (CMEP), pour des explications sur ce qui s’apparente, selon lui, à une véritable liquidation de la compagnie nationale de Télécommunications, la Téléco. D’ores et déjà, le sénateur de l’Artibonite se déclare en faveur d’une contre-expertise de l’entreprise, les 59 millions de dollars offerts par la firme vietnamienne de Télécommunications Vietel pour l’acquisition de 70% des actions de celle-ci lui paraissant dérisoire. Pour Latortue, la licence d’exploitation GSM que détient la Téléco et le câble de fibre optique de celle-ci dépassent à eux seuls de très loin cette somme. Pour la contre-expertise proposée, le sénateur Latortue souhaite qu’elle soit réalisée par des experts indépendants engagés par le Parlement. Le président de la Commission des Finances de la Chambre basse, Jean Marcel Lumérant (Grand-Goâve, Ouest), a lui aussi exprimé des appréhensions quant à une éventuelle liquidation de la compagnie nationale de télécommunications. A son avis, le processus de privatisation de la Téléco n’a pas été des plus transparents. De ce fait, il apporte son appui à l’initiative du Sénat de convoquer les responsables concernés pour des explications. Le parlementaire a enfin déclaré que les privatisations ne profitent jamais aux Etats. Lors de la publication des résultats de l’appel d’offres le 30 décembre 2009, le comité qui en avait la charge avait fait remarquer que, sur 14 prétendants, dont deux des principales firmes de téléphonie mobile de la place, Vietel a souscrit à la plupart des conditions posées par l’Etat haïtien. Le comité avait toutefois recommandé à la Banque centrale, propriétaire de la Téléco, de poursuivre les négociations avec la firme vietnamienne en vue de l’amener à accepter la condition initiale d’un apport de 60 millions de dollars pour 60% des actions de la compagnie, l’Etat haïtien devant garder les 40% restants. ( Kiskeya)
Anil Louis-Juste, professeur au département de sociologie de la faculté des sciences humaines (FASCH) et de la faculté d’ethnologie, deux des entités de l’Université d’Etat d’Haïti, a été tué par balle au cours d’une attaque d’individus armés circulant à moto, mardi après-midi dans le quartier de La Fleur du Chêne (centre de Port-au-Prince), peu de tmps après avoir fait son cours. La victime a été atteinte de deux projectiles, l’un à la tête et l’autre à l’abdomen.M. Louis-Juste, qui venait de faire photocopier des documents peu après avoir dispensé son cours à la FASCH, a été transporté d’urgence dans un hôpital de la capitale où il expirait quelque temps plus tard. Selon les témoins interrogés sur les lieux de l’incident, le professeur aurait été la cible des coups de feu de deux motards après une vive altercation avec les agresseurs qui voulaient le dépouiller de son argent. Comme cela arrive presque toujours, les bandits ont eu le temps de s’enfuir. L’annonce de cette attaque a fortement secoué la communauté universitaire, particulièrement le personnel enseignant et les étudiants de la faculté des sciences humaines. Ces derniers sont très proches de Anil Louis-Juste, agronome et docteur en sociologie, une des figures de l’aile contestataire de l’université. Il vient de perdre, fin décembre, l’un de ses fils, décédé brutalement à Montréal dans des circonstances non encore élucidées. Des haïtiens et étrangers appartenant à différents secteurs de la vie nationale ont été assassinés ces derniers mois par des motards dont l’activité criminelle n’a pu être maîtrisée malgré des effets d’annonce à répétition de la part des autorités.
Une diplomate de l'ambassade américaine a péri dans le puissant séisme qui a frappé Haïti, a rapporté le département d'Etat jeudi. Victoria DeLong, une chargée d'affaires culturelles, est morte dans l'effondrement de sa maison Elle est la première victime américaine confirmée du séisme.
Nombreux pays touchés par le séisme en Haïti, l'ONU frappée de plein fouet
De nombreux pays étrangers ont été frappés par le séisme en Haïti avec des morts, des blessés ou des disparus, le Brésil, le plus touché, déplorant au moins 15 décès, dont 14 Casques bleus, pendant que l'ONU annonçait jeudi un total provisoire de 36 morts au sein de son personnel. "Quatre policiers, 19 militaires et 13 civils sont morts", a déclaré jeudi le porte-parole de la Mission des Nations unies (Minustah) à Port-au-Prince, David Wimhurst, dans une vidéo-conférence depuis Port-au-Prince en liaison avec le siège des Nations unies à New York. Il n'a pas indiqué si les 13 civils étaient des expatriés. Les policiers tués sont un Argentin, un Burkinabé et deux Nigériens. Le Brésil, qui a déployé quelque 1.266 militaires au sein de la force de l'ONU en Haïti, avait auparavant annoncé la mort de 14 de ses Casques bleus ainsi que quatre disparus. David Wimhurst a fait état de près de 200 disparus (160 civils, 10 militaires et 18 policiers) et de 73 blessés. Le bâtiment qui abritait la Minustah s'est effondré au moment du tremblement de terre. En revanche, l'ONU se refusait toujours à confirmer la mort du chef de sa mission sur place, le Tunisien Hedi Annabi, dont le décès a pourtant été annoncé mercredi par le président haïtien René Préval. La fondatrice de l'ONG brésilienne Pastorale de l'Enfance, Zilda Arns (74 ans), est le quinzième mort brésilien. Quatre Casques bleus chinois ont aussi été ensevelis sous les décombres et quatre ressortissants chinois sont portés disparus, selon Pékin. Trois Canadiens ont péri : une infirmière missionnaire de l'Ontario, un géographe montréalais d'origine haïtienne, Georges Anglade et son épouse Mireille Anglade, selon les médias canadiens. Le département d'Etat américain a fait état jeudi d'un premier décès américain confirmé dans l'île, sans plus de précisions. Entre 40.000 et 45.000 Américains sont présents en Haïti. Six Français ont trouvé la mort dans le séisme, a annoncé le ministère français des Affaires étrangères. Depuis le séisme de mardi, 60 Français ont été signalés disparus, selon le ministère. Au total, quelque 1.400 Français sont recensés en Haïti, dont 1.200 à Port-au-Prince. Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a indiqué jeudi que 91 Français blessés ou choqués dans le séisme, dont sept grièvement atteints, avaient été évacués vers l'île des Antilles françaises de Martinique pour y être soignés. Quelque 200 ressortissants français devaient en outre être évacués jeudi soir de Port-au-Prince, a dit une source diplomatique. En Europe, plusieurs pays étaient sans nouvelles de leurs ressortissants mais leur sort n'est pas forcément dramatique, les communications étant très difficiles. Quatre Polonais, dont un membre de la mission de l'ONU et un étudiant, étaient portés disparus. Le ministère danois des Affaires étrangères a indiqué n'être pas encore entré en contact avec deux des 11 Danois se trouvant sur place. Même situation pour deux Portugais, sur les 14 présents en Haïti. Les plus de 30 Britanniques recensés comme résidents à Port-au-Prince ont en revanche été localisés, d'après le Foreign Office. Environ 80 Italiens ont aussi été été contactés par Rome sur quelque 190 dans le pays. Madrid a également réussi à se mettre en contact avec "environ la moitié" de la colonie espagnole (environ 110 personnes). Un employé espagnol de la mission de la Commission européenne en Haïti est porté disparu, selon l'Union européenne. En Amérique latine, outre le Brésil, deux Chiliennes sont portées disparues, dont l'épouse d'un général de la Minustah. Le Sénégal était "sans nouvelle d'une vingtaine" de ses gendarmes, policiers et garde-pénitentiaires de cette mission. Un missionnaire thaïlandais est aussi porté disparu.
De temps en temps, on sent une secousse plus ou moins impotantes. Les port-au-Princiens en ont compté 25 en tout jusqu’au mercredi 13 janvier et ce n‘est pas fini. Le gouvernement demande aux gens de délaisser leurs demeures tout autant que dureront les répliques. D’ailleurs beaucoup de gens n’ont pas d’autre choix, n’ayant plus de demeures. La population campe dans les rues. Des chaises, des bancs prennent place dans les rues. Les gens chantent pour se donner du courage et convier le mauvais sort. Mais au fur et à mesure que passent les jours, c’est comme si l’on se rend compte de l’horreur de la situation. Beaucoup sont sans nouvelle d’un proche et les recherches sont entamées. Le premier ministre parle de 100.000 morts. Mais le chiffre pourrait encore être beaucoup plus élevé.
La Cathédrale, l’Egise du Sacré Coeur, l’Egise Sainte trinité pour ne citer que ces quelques lieux du culte sont complètment détruits L’hôtel Christopher qui abritait la mission des Nations-Unies en Haïti s’est effondré emportant avec lui Mr Hedi Annabi, chef civil de la Mission des nations Unies et plusieurs de ses collèques assistant à une éunion avec lui à l’occasion de la visite en Haïti d’une mission chinoise, elle aussi victime du séisme.
Il restera marqué dan toutes les mémoires des survivants. En une minute, ils ont assisté à la destruction de leur ville. Il ne reste pas grand chose. La plupart des bâtiments publics ont été démolis. Le Palais national a perdu deux de ses dômes qui se sont enfoncés, le ministère de la culture a été comme éventré, la chancellerie détruite, démolie, le ministère du plan, celui de la condition feminine, des travaux publics, des finances, de l’intérieur; le building de la DGI et partout des victimes ensevelies sous les décombres. 17 Heures, alors que rien ne le laissait prévoir, une secousse d’une intensité de 7.3 sur l’échelle de Richter plonge Port-au-Prince et plusieurs autres villes du pays dans une stupeur sans nom. La secousse est accompagnée d’un grondement sourd. On a l’impression d’être arraché du sol. J’ai essayé de gagner la sortie de la pièce dans laquelle je me trouvais, mais n’y suis pas parvenue, et suis projetée au sol. Puis tout s’arrête. Ceux qui sont en vie sont chanceux, ceux qui ne sont pas retenus prisonniers sous les décombres sont aussi extrêmement chanceux. Le moment de stupeur passé, les gens sortent en trombe dans les rues. La plupart sont couverts d’une épaisse poussière, on dirait une armée d’éclopés , de blessés de guerre: têtes casées, blessures profondes aux pieds, au bras, vêtements couverts de sang. Et ce n’est que le début de l’horreur pour la population.