Il restera marqué dan toutes les mémoires des survivants. En une minute, ils ont assisté à la destruction de leur ville. Il ne reste pas grand chose. La plupart des bâtiments publics ont été démolis. Le Palais national a perdu deux de ses dômes qui se sont enfoncés, le ministère de la culture a été comme éventré, la chancellerie détruite, démolie, le ministère du plan, celui de la condition feminine, des travaux publics, des finances, de l’intérieur; le building de la DGI et partout des victimes ensevelies sous les décombres.
17 Heures, alors que rien ne le laissait prévoir, une secousse d’une intensité de 7.3 sur l’échelle de Richter plonge Port-au-Prince et plusieurs autres villes du pays dans une stupeur sans nom. La secousse est accompagnée d’un grondement sourd. On a l’impression d’être arraché du sol. J’ai essayé de gagner la sortie de la pièce dans laquelle je me trouvais, mais n’y suis pas parvenue, et suis projetée au sol.
Puis tout s’arrête. Ceux qui sont en vie sont chanceux, ceux qui ne sont pas retenus prisonniers sous les décombres sont aussi extrêmement chanceux. Le moment de stupeur passé, les gens sortent en trombe dans les rues. La plupart sont couverts d’une épaisse poussière, on dirait une armée d’éclopés , de blessés de guerre: têtes casées, blessures profondes aux pieds, au bras, vêtements couverts de sang.
Et ce n’est que le début de l’horreur pour la population.