Le Monde.fr avec AFP | 28.02.2013 à 17h36L'ancien dictateur d'Haïti, Jean-Claude Duvalier, visé par plusieurs plaintes d'anciens opposants, et qui avait refusé à trois reprises de comparaître devant la justice, s'est présenté jeudi 28 février devant une cour d'appel de Port-au-Prince, a constaté un correspondant de l'AFP. Costume sombre, chemise blanche, Jean-Claude Duvalier s'est assis dans la salle du tribunal avec sa compagne Véronique Roy. A l'extérieur du bâtiment, plusieurs dizaines de personnes qui portaient des vêtements noir et rouge, couleurs de l'ancien régime, manifestaient en faveur de l'ancien dictateur, criant "Vive Duvalier". La salle d'audience était remplie, avec notamment des anciennes victimes venues pour témoigner. VINGT-CINQ ANS D'EXIL EN FRANCE M. Duvalier est visé par plusieurs plaintes pour arrestations arbitraires, tortures et détentions illégales. Le 21 février dernier, à la suite de sa troisième absence, le juge Jean-Joseph Lebrun avait délivré un mandat d'amener à l'encontre de "Baby Doc" Duvalier. En janvier 2012, un an après son retour en Haïti après vingt-cinq ans d'exil en France, un juge d'instruction avait ordonné son renvoi devant un tribunal correctionnel pour détournements de fonds mais n'avait en revanche pas retenu les poursuites pour crimes contre l'humanité, estimant que les faits étaient prescrits. "ROUVRIR UNE INSTRUCTION DIGNE DE CE NOM" Cette décision avait provoqué l'indignation des organisations de défense des droits de l'homme et des victimes, qui avaient fait appel. Mais les défenseurs de "Baby Doc", âgé de 61 ans, ont formé un pourvoi en cassation et estiment que la cour d'appel devant laquelle il comparaissait jeudi est par conséquent "dessaisie" du dossier. Le Collectif contre l'impunité, composé d'anciennes victimes de la dictature des Duvalier père et fils (1957-1986), a rappelé dans un communiqué qu'il avait demandé de "rouvrir une instruction digne de ce nom". "Sans cela, il n'y aura plus de cas Duvalier, vu que l'Etat pourrait agréer à l'abandon des poursuites pour délits financiers. Duvalier pourrait alors accéder aux fonds bloqués en Suisse", a-t-il prévenu.
P-au-P, 1er mars 2013 [AlterPresse] --- L’ancien président René Garcia Préval (2006 - 2011 et 1996 - 2001) est attendu, le jeudi 14 mars 2013, au cabinet d’instruction du juge instructeur Yvickel D. Dabrésil pour être auditionné, dans le cadre de l’enquête en appel du dossier du double assassinat (le 3 avril 2000) du célèbre journaliste Jean Léopold Dominique de radio Haïti Inter et du gardien de la station Jean-Claude Louissaint. Cette audition de Préval intervient dans un contexte, où deux autres anciens chefs d’État, Jean-Bertrand Aristide (1991 - 1996, dont une période de coup d’État du 30 septembre 1991 au 15 octobre 1994) et Jean-Claude Duvalier (22 avril 1971 - 7 février 1986), sont concernés par des procédures judiciaires. L’ancien commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, le juriste Claudy Gassant, est le défenseur de l’ancien président Préval. Cependant, il n’a souhaité faire aucun commentaire. Selon une source proche de l’ancien président, l’invitation aurait été reçue à la résidence privée de Préval à Laboule. Le juge Yvickel Dabrésil est en charge du dossier depuis le 3 avril 2005, après que la Cour d’appel de Port-au-Prince eut jugé, en août 2003, qu’une commission d’enquête devrait compléter l’investigation en permettant d’identifier tous les assassins directs ainsi que les auteurs intellectuels du 3 avril 2000. La famille du journaliste assassiné avait fait appel de l’ordonnance du juge Bernard St-Vil en avril 2003 Marie Raphaëlle Pierre, secrétaire administrative de l’association des journalistes haïtiens (Ajh) voit dans cette invitation « une démarche correcte du juge instructeur pour pouvoir faire la lumière sur le dossier. De plus, la justice a la prérogative de questionner n’importe quel citoyen haïtien ». Toutefois, l’ancienne collaboratrice de Jean Dominique à Radio Haïti inter (1998 – 2003) se questionne du contexte de l’invitation. Tout en évitant de commenter largement l’invitation, la rédactrice en chef de Radio Ibo met en garde contre « l’instrumentalisation de la justice, dans l’affaire Jean Dominique, pour nuire des citoyens à des fins politiques ». De grosses figures de la mouvance lavalas ont déjà été auditionnées dans cette enquête, selon une source judiciaire bien placée. Il s’agit de Oriel Jean, ancien chef de l’unité de la sécurité présidentielle sous la présidence d’Aristide, de Jean Anthony Nazaire, ancien puissant commissaire divisionnaire de police, responsable du parc automobile du palais national, et de Marie Antoinette Auguste connue sous le nom de Sò An. Le jeudi 7 mars 2013, Henry Claude Ménard, ancien ministre de l’intérieur durant le second mandat (2001 - 2004) de Jean-Bertrand Aristide est attendu au cabinet d’instruction, informe la même source. Mais, cela ne semble pas inquiéter les avocats de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide. « Pour le moment, l’ancien président Aristide n’est pas concerné dans ce dossier », lâche son avocat, Newton Saint-Juste, contacté au téléphone par AlterPresse. L’ancien sénateur Dany Toussaint, l’ancien directeur général de la police nationale d’Haïti (Pnh), Mario Andrésol (directeur central de la police judiciaire au moment de l’assassinat de Jean Dominique), se sont déjà présentés au carré d’instruction de Dabrésil. [efd kft rc apr 01/03/2013 13:55]
P-au-P, 01 mars 2013 [AlterPresse] --- La première rencontre des Caritas des deux républiques de l’ile d’Haïti a pris fin le 28 février sur la côte des arcadins, à quelques km au nord de la capitale, apprend AlterPresse. Les deux organisations ont discuté du nouveau plan binational frontalier (Npbf). Depuis août 2012, les deux organisations caritatives font la gestion commune d’un projet s’étalant sur trois années. Ce projet bénéficie du financement de Caritas Espagne. Intervenant à l’ouverture de la rencontre, le président de Caritas Haïti, l’évêque catholique Pierre André Dumas a souhaité que « La rencontre binationale [aide] à consolider les liens entre les deux peuples de la frontière et à affronter les problèmes communs de santé, de migration, de nutrition, d’écologie, etc. » Selon le coordonnateur de programme de Caritas Haïti, Pascal Desmornes, le projet parvient à améliorer l’alimentation des familles bénéficiaires par l’introduction de pratiques agricoles améliorées, l’installation de jardins familiaux et la récupération nutritionnelle. Le nouveau plan binational frontalier va offrir « une meilleure conjugaison des actions et un champ d’action plus vaste que le plan antérieur » selon un communiqué de Caritas. Le Directeur Général de Caritas Haïti, le prêtre Serge B. Chadic se dit « confiant que les résultats des réflexions serviront, comme d’habitude, à rendre encore meilleur le travail des équipes de terrain ». La Caritas Haïti a été créée en 1975 par la conférence des Evêques d’Haïti. Elle se donne la mission de « promouvoir des manifestations concrètes de construction d’une société plus solidaire et plus juste ». [efd kft apr 01/03/2013 07:30]
L'ex-président René Préval se présentera, le 7 mars, au tribunal pour répondre à l’invitation du juge instructeur Ivikel Dabrésil. « L’ancien président René Préval, accompagné de ses avocats, sera présent au tribunal le 7 mars. Il n’a aucun problème pour répondre à l’invitation du juge d’instruction », confirme son avocat, Claudy Gassant, dans une interview à HPN. Me Gassant a, par ailleurs, confirmé que l’ancien chef d’État haïtien a reçu l’invitation formelle du juge Ivikel Dabrésil pour la date du 7 mars. Le magistrat instructeur a indiqué à HPN que « l’ex-président Préval sera entendu à titre de témoin dans l’affaire de Jean Léopold Dominique, assassiné le 3 avril 2000 ».
C’est le commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, Lucmane Délille, qui a confirmé l’information lundi, lors d’une conférence de presse en son bureau. « Avec la collaboration de la population, nous avions procédé à l’arrestation de 17 bandits. Plusieurs d’entre eux ont été recherchés par la justice », indique Lucmane Délille. L’opération a été menée conjointement par le Parquet de Port-au-Prince, la Police nationale et la Minustah à cité de Dieu, un bidonville situé au centre ville de la Capitale haïtienne. « Ce quartier représente un paradis pour les kidnappeurs. C’est dans cette zone qu’ils montent leur base où ils stockent des armes, des matériels qui les favorisent dans leurs actions », précise le chef du Parquet. Par ailleurs, le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince informe que, « quatre directeurs d’école, qui sont inscrites dans le programme [gouvernemental] : gratuité scolaire, ont été interpellés, eux, pour escroquerie ». « Le ministère de l’éducation avait déposé une plainte pour ces établissements scolaires qui n’existent que de nom. Pourtant, ils sont inscrits dans le programme », indique Lucmane Délille, précisant qu’ « il existe une centaine de cas pareille ».