P-au-P, 1er mars 2013 [AlterPresse] --- L’ancien président René Garcia Préval (2006 - 2011 et 1996 - 2001) est attendu, le jeudi 14 mars 2013, au cabinet d’instruction du juge instructeur Yvickel D. Dabrésil pour être auditionné, dans le cadre de l’enquête en appel du dossier du double assassinat (le 3 avril 2000) du célèbre journaliste Jean Léopold Dominique de radio Haïti Inter et du gardien de la station Jean-Claude Louissaint. Cette audition de Préval intervient dans un contexte, où deux autres anciens chefs d’État, Jean-Bertrand Aristide (1991 - 1996, dont une période de coup d’État du 30 septembre 1991 au 15 octobre 1994) et Jean-Claude Duvalier (22 avril 1971 - 7 février 1986), sont concernés par des procédures judiciaires. L’ancien commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, le juriste Claudy Gassant, est le défenseur de l’ancien président Préval. Cependant, il n’a souhaité faire aucun commentaire. Selon une source proche de l’ancien président, l’invitation aurait été reçue à la résidence privée de Préval à Laboule. Le juge Yvickel Dabrésil est en charge du dossier depuis le 3 avril 2005, après que la Cour d’appel de Port-au-Prince eut jugé, en août 2003, qu’une commission d’enquête devrait compléter l’investigation en permettant d’identifier tous les assassins directs ainsi que les auteurs intellectuels du 3 avril 2000. La famille du journaliste assassiné avait fait appel de l’ordonnance du juge Bernard St-Vil en avril 2003 Marie Raphaëlle Pierre, secrétaire administrative de l’association des journalistes haïtiens (Ajh) voit dans cette invitation « une démarche correcte du juge instructeur pour pouvoir faire la lumière sur le dossier. De plus, la justice a la prérogative de questionner n’importe quel citoyen haïtien ». Toutefois, l’ancienne collaboratrice de Jean Dominique à Radio Haïti inter (1998 – 2003) se questionne du contexte de l’invitation. Tout en évitant de commenter largement l’invitation, la rédactrice en chef de Radio Ibo met en garde contre « l’instrumentalisation de la justice, dans l’affaire Jean Dominique, pour nuire des citoyens à des fins politiques ». De grosses figures de la mouvance lavalas ont déjà été auditionnées dans cette enquête, selon une source judiciaire bien placée. Il s’agit de Oriel Jean, ancien chef de l’unité de la sécurité présidentielle sous la présidence d’Aristide, de Jean Anthony Nazaire, ancien puissant commissaire divisionnaire de police, responsable du parc automobile du palais national, et de Marie Antoinette Auguste connue sous le nom de Sò An. Le jeudi 7 mars 2013, Henry Claude Ménard, ancien ministre de l’intérieur durant le second mandat (2001 - 2004) de Jean-Bertrand Aristide est attendu au cabinet d’instruction, informe la même source. Mais, cela ne semble pas inquiéter les avocats de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide. « Pour le moment, l’ancien président Aristide n’est pas concerné dans ce dossier », lâche son avocat, Newton Saint-Juste, contacté au téléphone par AlterPresse. L’ancien sénateur Dany Toussaint, l’ancien directeur général de la police nationale d’Haïti (Pnh), Mario Andrésol (directeur central de la police judiciaire au moment de l’assassinat de Jean Dominique), se sont déjà présentés au carré d’instruction de Dabrésil. [efd kft rc apr 01/03/2013 13:55]