La commission spéciale sur l’amendement de la Constitution de la Chambre des députés poursuit ses séries de consultations. A l’Université de New York, le week-end écoulé, les membres de la commission se sont entretenus pendant plusieurs heures avec des leaders de la diaspora haïtienne venus de plusieurs États américains. Le Front uni de la diaspora haïtienne a remis aux parlementaires un document de 44 pages dans lesquelles il propose l’amendement d’une soixantaine d’articles.
Nouvelle ère dans le commerce haïtien
Le Centre de Facilitation des Investissements (CFI) en collaboration avec la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Haïti (CCIH) et la Banque Interaméricaine de Développement (BID) et du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) ont lancé officiellement, dans la soirée du jeudi 9 novembre 2017, au Karibe convention Center, un catalogue de produits haïtiens exportables, en ligne.
« Ce catalogue de produits haïtiens exportables en ligne, est une nouvelle opportunité pour les producteurs et exportateurs haïtiens » : a déclaré Yvone Hell, Directrice du Programme de Développement des Nations-Unies. Elle a ajouté que cette plate-forme permettra aux commerçants haïtiens d’écouler facilement leurs produits à travers le monde.
Pour sa part, le représentant de la Banque Interaméricaine de Développement, Koldo Echebarria, croit que cette initiative favorisera l'échange entre les producteurs locaux et internationaux, et contribuera au renforcement de la production nationale. Il souhaite que le pays va en profiter au maximum.
Les responsables de cette plate-forme invitent tous les commerçants haïtiens d’inscrire leur entreprise sur leur site web afin de faire l’expérience. Il est à noter que ledit site web offre un service en trois langues : français, anglais, espagnol.
Les réalisateurs de ce projet se disent espérés que cette plateforme sera le début d'une ère nouvelle dans le monde du commerce haïtien.
Laurent Eugène
CE TEXTE A PARU DANS LE NOUVELLISTE LE 10 NOVEMBRE 2017
IL NE PORTE PAS DE SIGNATURE.
NOUS 'AVONS BAUCOUP AI´E. IL EST DE QUELQU'UN QUI A BIEN CONNU lobo
Le voici Nous vous le pressentons aujourd'hui:
Vingt ans depuis Lobo
Publié le 2017-11-10 | Le Nouvelliste
Culture -
Aucun de nos compatriotes, pour ce que l’on sait, ne l’avait fait avant lui. Aucun autre ne l’a fait après lui. Un vol plongé du 12e étage, dans le 12e arrondissement de Paris, un 12 novembre. C’était en 1997. Il y a 20 ans. Cette concordance du chiffre 12 n’avait pas, sans doute, été prévue. Mais échappe-t-on à une certaine forme d’élégance, de panache, au spectacle, quand on s’appelle Lobo ?
Il s’appelait Lobo Dyabavadra. Lobo Pitimi. Lobo Kòtok Fè. Lobo Ewa. Lobo Egoungou.Selon la période. Selon la peau dans laquelle il se glissait. Selon la joie. Selon le chagrin. Selon l’envie. Selon la scène. Il était comédien. Il rêvait sa vie plus qu’il ne la vivait. Il était acteur dans un spectacle permanent et accordait des rôles à qui le voulait. Amis, passants. Il donnait vie et corps à la poésie, aux textes et aux auteurs qu’il aimait. Il était le maître de la nuit. De l’avenue Christophe à la Grand-rue, on l’entendait venir de loin, précédé par un vers, une chanson. Il nous faisait rêver. C’était le régisseur de la ville.
Certains de ceux qui ont plus de vingt ans aujourd’hui l’ont vu sur la scène de l’institut français, quand l’institut était au Bicentenaire et avait une vraie salle de spectacle, dans La tragédie du Roi Christophe, Et les chiens se taisaient de Aimé Césaire, Général Baron la croix de Frank Fouché, mis en scène par Hervé Denis, Ci-gît, je de Samuel Bekett, mis en scène par Sylvie Joco. Lobo, c’était des déclamations soudaines de Georges Castera, de Syto Cavé, d’Aimé Césaire, de Lyonel Trouillot.
Dans les documents officiels, il s’appelait Karl Marcel Casséus. Il avait une sœur jumelle, Ruth Myrtho. Il n’a jamais été bien dans la peau de Karl Marcel, fils d’un notable, érudit, qui fut président de la Chambre des députés, auteur du Dictionnaire géographique et toponymique de la République d’Haïti qui a sans doute souhaité que son fils soit, même un tout petit peu, comme lui. Il n’a jamais pu être que lui-même. Lors de l’hommage qui fut rendu au comédien en avril 2005, à la salle polyvalente de la FOKAL, on a vu le père pleurer d’incompréhension et adresser des reproches aux poètes qui étaient dans la salle qui avaient, selon lui, sans le vouloir sans doute, ouvert cet univers trop grand à son fils ou permis qu’il s’y jette, à cause de ces images, de ces phrases, de tout cet illimité, qu’il avait frôlé, puis tenu dans ses mains.
C’est Lyonel Trouillot, dans son livre « Parabole du failli » sorti aux Editions Actes Sud, en 2013, qui lui a rendu le plus vibrant, le plus ineffable des hommages, et qui a mieux que quiconque su retracer ses pas dans la ville, un peu empoussiéré par les catastrophes humaines, politiques et naturelles de ces dernières années.
« Ici nous t’aurions rattrapé avant que ton corps touche le sol. Ici, on a appris à amortir les chutes. Et puis, où t’aurais trouvé un immeuble de douze étages ! Même les banques et ces saletés de compagnies qui détiennent des monopoles n’en construisent pas de si hauts, Ici, on est déjà à terre et personne ne plonge dans le vide. Nous t’aurions rattrapé. Et puis, toi qui parlais tout le temps, tu aurais pu nous dire. Nous t’aurions suivi. Nous aurions monté la garde autour de toi (…) »
Personnage de scène, personnage de roman, poème fait chair, on croirait l’entendre certains jours, quand nous avons envie et besoin d’une certaine folie, d’une explication à notre inachèvement, et parce que nous ne pouvons pas transformer, comme lui, notre désespoir. Nous prenons alors toute la mesure, comprenons, Ô combien, les lumineuses œuvres de Jacques Kerouac« Les clochards célestes » et Léonard Cohen « Beautiful Losers ». Lobo Ewa était un clochard céleste, un beautiful looser, un homme sans pesanteur.
De Lobo, il reste la voix. Infiniment dans la tête de celles et ceux qui ont eu la chance de le voir jouer sur scène, ou dans le film « La manière nègre ou Aimé Césaire, chemin faisant », voyage dans l’œuvre du poète martiniquais, sur le double disque paru en 2005 à Et la chanson se fit Lobo, compilation des textes lus à son émission les dimanches sur Radio Haïti Inter.
De Lobo, 20 ans après son suicide à Paris, il reste une envie de dire, de partager la magie de son existence, sa liberté, sa folie, son talent. Certaines de ses tonalités se retrouvent dans la façon de déclamer de certains acteurs, de loin en loin. Lobo naquit en 1962, cela fait vingt ans que son envol spectaculaire nous hante
Un article publié dans le quotidien Le Nouvelliste cette semaine a retenu notre attention:
Economie -
Sous l’impulsion de l’Unité de promotion de l’investissement privé dans le secteur agricole (UPISA), organe du ministère de l’Agriculture, un important atelier de travail a été organisé entre une délégation martiniquaise et quelques entrepreneurs agricoles haïtiens. Au cours de cette rencontre, les Martiniquais ont exprimé clairement leur volonté de s’approvisionner en légumes en provenance d’Haïti. À ce niveau, la production totale de la Martinique ne satisfait pas la demande locale. Fins connaisseurs d’Haïti, les délégués ont expliqué aux producteurs présents les conditions pour exporter vers ce département d’Outre-Mer de la France.
La Martinique, font savoir Henri Pastel et Gérard Charlebois, est un grand consommateur de légumes. Ce pays de 1 100 kilomètres carrés a une consommation annuelle, expliquent-ils, de 100 tonnes. Par rapport à la demande, ce pays a un déficit de 85 tonnes. Nombreuses sont les denrées recherchées qui sont produites en Haïti. Et fort des liens existant entre les deux pays, M. Pastel croit qu’Haïti a un grand coup à jouer, celui de conquérir ce nouveau marché, même en partie.
En plus des liens que tissent ces deux pays, le caractère bio de l’agriculture haïtienne est l’une des principales explications de ce choix. La demande pour les produits bio est grandissante dans ce territoire français. C’est cette tendance qui est prédominante dans cette partie de la Caraïbe. Cette forme de production, selon les représentants, représente environ 8% de la production totale du monde. En Haïti, la majeure partie de la production est biologique, ce qui fait du pays l’un des potentiels fournisseurs de cette partie de la région.
Il n’y a pas encore lieu d’intervenir sur le coût des produits ni sur la question de la saisonnalité. Le plus important, selon les promoteurs, c’est la disponibilité des produits et un système de traçabilité répondant aux normes européennes. Les représentants martiniquais n’ont pas manqué de faire la promotion de leur pays et de la consommation des denrées produites sainement. Manger bio, argumentent-ils, c'est prendre des mesures pour s’exposer à moins de risques possibles d’intégrer dans son organisme des résidus de pesticides dont l’accumulation affaiblit le système immunitaire.
De l’avis des spécialistes de la nutrition, les fruits et légumes bio sont naturellement plus sucrés. Ainsi, ils nécessitent une moindre quantité de sucre ou de sel pour les préparer. Ils sont également un excellent remède pour renforcer les défenses naturelles du corps humain, car ils contiennent un taux plus élevé d‘antioxydants et peuvent être mangés avec leur peau, la partie où sont condensés les vitamines et les sels minéraux, sans aucun risque.
Le travail des autorités gouvernementales, si l’on en croit Alain Thermil, l’un des cadres de l’UPISA, est de mobiliser les producteurs haïtiens sur cette nouvelle opportunité qui leur est offerte. C’est une chance, croit-il, de développer la production de légumes dans le pays, d’autant que les Martiniquais comptent investir à tous les niveaux de la chaîne de production. Martinique, Guadeloupe, guyane intéressés aux fruits et légumes d'Haïti