Cette semaine le président René Préval a effectué une visite à l’hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti. Pendant plus de trois heures le chef de l’Etat qui s’était fait accompagner du directeur général du ministère de la santé publique, le Dr Gabriel Timothée a visité les différents services de ce centre hospitalier. Il s’est entretenu avec le Dr Alix Lassègue, le nouveau directeur de l’hôpital et s’est assis avec les employés, docteurs, infirmières et membres du personnel pour s’informer de la marche de cette institution. Puis il a fait le tour des différents services.
La justice suisse a statué : le peuple haïtien va récupérer 5 millions d'euros détournés par l'ex-président Duvalier, réfugié en France depuis 1986. De 1986 à aujourd’hui, Jean Claude Duvalier a connu une veritable déchéance. Tracé d'une banqueroute, de la Côte d'Azur à la porte de Bagnolet.
En transit en France, d'abord pour une semaine, l'ancien dictateur d'Haïti Jean-Claude Duvalier alias «Baby Doc» y séjourne depuis... vingt-trois ans, semi-clandestin dans un trois-pièces à Paris, ruiné. Entre sa prise des pleins pouvoirs à Haïti, en 1971 et sa fuite en France, en 1986, Jean-Claude Duvalier avait pillé les caisses de l'Etat. Une partie de ces fonds - plus de 7 millions de dollars américains - fut déposée sur un compte à l'Union des banques suisses (UBS) à Genève, puis confisquée en 2002, après des années de procédures. Dans un arrêt inédit du 12 août, que Libération s'est procuré (1), l'office fédéral de la justice helvète vient de décider de restituer cet argent à la République d'Haïti. «Officiellement», c'est la fondation Brouilly - créée en 1972 par Simone Duvalier, la mère de l'ancien dictateur, et basée à Vaduz, capitale du paradis fiscal du Liechtenstein , qui détient ces 7,6 millions de francs suisses (5 millions d'euros). «Licite ou illicite ?»
La fondation a multiplié les contre-attaques pour les récupérer, en vain. Son dernier recours du 16 mars a donc été rejeté il y a un mois, au motif que la fondation n'apporte pas la preuve de l'origine licite de cet argent. C'est une première en droit, «la justice suisse a renversé la charge de la preuve», explique Louis Joinet, expert indépendant de l'ONU sur la situation des droits de l'homme en Haïti qui, dans son rapport de 2007, a prôné «la lutte contre l'impunité» du clan Duvalier puis a oeuvré à la restitution des fonds Duvalier : «Les fonds expatriés à Genève par Duvalier sont présumés d'origines illicites. A charge pour le contestataire de démontrer le contraire.»
Or, selon l'arrêt, la Fondation Brouilly qui réclame cet argent «s'est limitée à affirmer de façon vague que les avoirs déposés à l'UBS avaient "pour unique origine la fortune personnelle de feu Mme Simone Duvalier", sans fournir aucune autre explication à ce sujet ni alléguer une quelconque provenance licite de cette fortune». La cour considère donc que ces 7,6 millions de francs suisses proviennent d'une «organisation criminelle» vouée au pillage systématique des caisses de l'Etat et«doivent donc être rendus à la République d'Haïti qui les réclame». Haïti avait ouvert une enquête pénale sur les détournements de fonds du clan Duvalier évalués à 100 millions de dollars puis avait demandé, en mai 2008, l'entraide judiciaire, à la Suisse. «Lynchage ou "déchoukage"»
Le tribunal fédéral décortique la façon dont «les membres du clan Duvalier ont vidé les caisses de l'Etat d'Haïti à leur profit sous le régime de la terreur prévalant durant l'ère duvaliériste, soit entre 1957 et 1986», avec la redoutable milice des «volontaires de la sécurité nationale», plus connus sous le nom de l'un de ses nervis «les tontons Macoute».
Ainsi, Jean-Claude Duvalier qui prit, en 1971, le titre de «président à vie» à l'âge de 19 ans après la mort de «Papa Doc», a-t-il à son tour utilisé les tontons Macoute pour réprimer, torturer ou exécuter les opposants, et imposer un détournement à son profit des ressources du pays. Avec sa «mafia» de complices placés à la tête des départements d'Etat et des entreprises publiques, le clan Duvalier «endossait des chéquiers établis à l'ordre de prétendues "oeuvres sociales" fictives, soit "du président à vie", soit de la "gardienne de la révolution" pour madame François Duvalier mère, ou encore aux oeuvres de charité de "madame Jean-Claude Duvalier"». Un rapport de la Banque mondiale (BM) sur le développement dans le monde, rédigé en 1997 et cité dans l'arrêt suisse, souligne que «Jean-Claude Duvalier s'est exilé en France avec un pactole évalué à 1,6 milliard de dollars».
Le tribunal fédéral suisse a demandé des «garanties» à l'actuel président haïtien, René Préval, afin que l'argent bientôt restitué ne retombe pas dans les poches de corrompus, mais serve, via des ONG, à «la population» parmi les plus miséreuses du monde. Comme en témoigne la Cité Soleil, le bidonville géant de Port-au-Prince.
Des policiers dominicains vont être déployés sur la frontière avec Haïti. La police dominicaine va déployer pendant 15 jours 117 de ses agents à la frontière avec Haïti où ils auront à prendre part à la lutte contre le trafic d’êtres humains, de drogue, d’armes et la délinquance, tâche jusque là exclusivement confiée aux forces armées. S’exprimant mercredi à Santo Domingo lors d’une conférence de presse relayée par l’Associated Press, le chef de la police, Rafael Guillermo Guzmàn Fermìn, a affirmé que la constitution de cette unité spécialisée représente un projet pilote qui sera suivi d’autres expériences du même type. "L’objectif poursuivi est le renforcement de manière ferme et décisive de la sécurité à la frontière", a répété le commandant dominicain.
Révélations d’Amaral Duclona. Des révélations faites par Amaral Duclona au cours de son interrogatoire à Santo Domingo sont reprises , on ne sait trop grace à quelle filière, dans l’hebdomadaire « Haïti Observateur ». Le journal écrit que l’ancien chef de gang de Cité Soleil Amaral Duclona aurait fait des déclarations impliquant des autorités du gouvernement de l’ex-président Jean Bertrand Aristide. Dans le dernier numéro de cet hebdomadaire, il est indiqué qu’Amaral Duclona, inculpé par la police dominicaine, aurait raconté que des membres de l’actuelle administration l'auraient hébergé à l'époque où il était en cavale. L’hebdomadaire soutient d’autre part que Amaral Duclona aurait reconnu être l’auteur du meurtre de Robert Marcelo, président de la commission de passation des marchés publics. Amaral Duclona aurait déclaré que cet assassinat était commandité par une grosse personnalité dont il n'a pas révélé le nom. Cependant ces informations restent à vérifier puisque le correspondant d’une station de radio de la capitale à Santo-Domingo informe que le prévenu jure ne pas être Amaral Duclona. « Il parait drôle qu’il nie cette identité et avoir fait de tels aveux », a déclaré le journaliste. Par ailleurs, l’on sait que les autorités judiciaires de la République Dominicaine doivent se prononcer sur l’extradition du prévenu vers la France le 14 octobre prochain. Une possibilité qui est de plus en plus évoquée puisque, les deux pays ont signé un traité d’extradition, ce qui n’est pas le cas pour Haïti. La France accuse Amaral Duclona d’implication présumée dans le meurtre du consul honoraire français en Haïti, Paul Henry Moural, survenu en 2004.
C‘est le financier milliardaire Georges Soros qui financera le nouveau parc industriel qui s’élèvera sur la bande côtière de Cité Soleil à Port-au-Prince et dont la construction est estimée à 45 millions de dollars américains. Une semaine après la visite très médiatisée de l’envoyé spécial de l »ONU pour Haïti, Bill Clinton, on apprend que le « Win Group » un conglomérat basé en Haïti et le « Soros Economic Development Fund » se préparent à développer un parc industriel dont la construction reviendra à 45 millions de dollars, selon un article paru le 6 octobre dans « Business Wise » . Le nouveau Parc Industriel, baptisé « West Indies Free zone » comprendra plus de 1 million 200.000 pieds carrés. Il abritera des industries aussi bien locales que internationales, ainsi que des dépôs et des bâtiments administratifs ( taxes, douanes) et des centres de transformation. Les 300.000 résidents de Cité Soleil ( souligne Business Wire) qui vivent à côté du nouveau parc industriel verront arriver 25.000 emplois créés dans leur communauté. Des conversations se déroulent avec un certain nombre de compagnies aux Etats-Unis qui seraient prtêtes à prendre avantage de la main d’œuvre haïtienne coûtant moins cher. « Nous nous engageons à soutenir le développement économique en Haïti », dit Stewart J. Paperin, président du « Soros Development Fund ». « ce projet créera des milliers d’emplois et attirera le genre d’entreprises qui vont qui vont aider Haïti à exploiter ses possibilité socio-économiques ». Le nouveau Parc Industriel sera prêt à recevoir ses premiers locataires en 2012.