Le président haïtien René Préval a rejeté jeudi l'idée d'un gouvernement provisoire pour le remplacer si son successeur n'était pas désigné d'ici la date prévue pour la passation de pouvoir, le 7 février, en raison de la crise politique.
"Il ne serait pas bon pour le pays, pour la stabilité et pour la reconstruction d'entrer dans un gouvernement de transition. Mon objectif comme président c'est qu'à mon départ je sois remplacé par un président élu et qu'un parlement élu soit mis en place", a déclaré M. Préval à des journalistes.
Un groupe de sénateurs et des dirigeants politiques de l'opposition ont
appelé à la formation d'un gouvernement provisoire qui entrerait en fonction
après le 7 février, estimant que des élections indépendantes ne pouvaient
avoir lieu tant que M. Préval est au pouvoir.
"On peut toujours faire des propositions et des suggestions, mais tout ce
qui est en dehors de la loi et de la Constitution peut empirer le problème", a
estimé M. Préval.
Le président Préval a également rappelé qu'il avait fait venir en Haïti une
mission d'experts de l'Organisation des Etats américains (OEA) pour aider les
autorités électorales dans le processus de vérification des votes.
"Les techniciens diront ce qu'il y a lieu de faire pour éviter qu'il y ait
des frustrés concernant les résultats des élections", a dit M. Préval, qui a
promis de rendre le pouvoir le 7 février ou, si son successeur n'a pas été
désigné, le 14 mai, date limite fixée par la loi haïtienne.
Selon le Conseil électoral haïtien (CEP), les experts de l'OEA commenceront
leurs activités le 27 décembre pour finir le 30 décembre.
Une conférence de presse très attendue a été celle offerte cette semaine par le Président de la République qui a voulu faire le point sur des questions brûlantes d’actualité.
Il est à remarquer que le Chef de l’Etat ne s’est pas aventuré sur la date à laquelle les résultats des élections du 28 Novembre seront publiés
Mais il a tenu à insister sur le fait que la solution proposée devra être conforme à la Constitution et à la Loi électorale.
Pour lui le Conseil Electoral a été à la hauteur de la tâche et s’est monté très indépendant et neutre dans le traitement des résultats de ces élections
Pour ce qui a trait aux manifestations de rues pour protester contre les résultats affichés, elles ne pourront en rien les faire changer ( sous entendu donc inutile de les organiser).
« Il n'est pas souhaitable, que le pouvoir soit confié à un président provisoire qui conduirait le pays vers l'instabilité », souligne Monsieur Préval.
« Les hommes d'affaires étrangers hésiteront à venir s'installer en Haïti, s'il n'y pas un parlement, la communauté internationale, peut ne pas décaisser des fonds promis à Haïti pour sa reconstruction, à un gouvernement provisoire » prévient, le numéro un de la nation.
Par ailleurs le président Préval, a fait remarquer qu'il n'a pas peur de l'exil mais selon lui il est anormal que l'exil et la prison soit un carrefour obligé pour la majorité des anciens présidents haïtiens.
Il reconnait que les élections ont été entachées d’irrégularités, c’est d’ailleurs ce qui explique la présence en Haïti de deux missions de l’OEA dans le but de procéder à une nouvelle vérification des procès verbaux. C’est le président li même qui a sollicité l’envoi de ces deux missions qui commenceront leur travail le 27 Janvier.