Près de 280 cas de choléra ont été enregistrés pour les deux premières semaines de janvier à Saint-Marc. Une tendance à la hausse constatée depuis fin décembre 2012 dans la Cité de Nissage Saget. « La semaine dernière nous avons reçu 28 cas dans une seule journée », explique une infirmière travaillant au Centre de Traitement du Choléra (CTC). Seulement pour les deux premières semaines du mois de Janvier, 275 cas ont été enregistrés contre 206 pour le mois de décembre 2012. Pourtant, le CTC ne recevait que 72 cas pour le mois de septembre de l’année dernière. Les zones avoisinantes du centre-ville de Saint-Marc, les localités de la troisième et de la sixième section communale sont les plus touchées. « La plupart de mes voisins souffre de l’épidémie », confie Jeannine, 38 ans, venant de Morne Fort, quartier situé au Sud de la ville. Depuis cinq jours, elle est à l’hôpital Saint-Nicolas de Saint-Marc aux côtés de son mari et de son fils de deux ans. « Je ne pensais pas que le choléra représentait toujours un danger pour nous. Je ne croyais même qu’il s’agissait de cette maladie », avoue, pour sa part, Jeanine, mère de quatre enfants, en soin intensif au CTC de Saint-Marc, depuis quatre jours. Une insuffisance, voir une absence d’eau potable dans les localités concernées pendant cette saison sèche, justifierait cette remontée du choléra, selon Marc-André Jeune, médecin en charge du CTC. « La plupart des personnes infectées viennent de Goyavier et de Gilbert (troisième section communale de Saint-Marc). Les populations utilisent des mares d’eau pour s’alimenter dans ces endroits-là», commente le Dr. Jeune, qui est également le chef du service d’infectiosité à l’Hôpital Saint Nicolas de Saint-Marc. « Tout est sous contrôle » En dépit de cette augmentation des cas choléra, Marc André Jeune rassure : « Tout est sous contrôle », soutient-il. « Nous disposons de trois salles d’hospitalisation. Notre équipe, qui était de six, compte aujourd’hui 22 professionnels, dont trois médecins, trois infirmières et neuf auxiliaires », se réjouit le médecin. Le Dr. Jeune croit, toutefois, que des mesures de réhabilitation du CTC devraient permettre une meilleure prise en charge des patients. En ce qui concerne les causes réelles de cette remontée de l’épidémie, Marc André Jeune plaide pour la réalisation d’ « une enquête institutionnelle, épidémiologique et communautaire » pour mieux cerner la question.
Des travailleurs haïtiens victimes d’une entreprise dominicaine de noix de coco, Coquera Real, campent depuis plus d’un mois devant le siège du Ministère dominicain du Travail pour réclamer leurs prestations laborales. Ils sont pris entre le rejet et l’indifférence des autorités dominicaines et haïtiennes. L’entreprise Coquera Real a déclaré faillite alors que le Ministère du Travail, à l’encontre des dispositions légales en la matière, n’a jamais procédé à une quelconque inspection ni entamé des procédures pour garantir les contrats des travailleurs. Le montant de leurs prestations laborales serait de 15 millions de pesos. Chaque semaine, le dossier fait les grands titres de la presse dominicaine où abondent les interventions de différentes instances étatiques qui rejettent l’action des travailleurs haïtiens à l’instar du Ministère du Travail qui renvoie l’affaire à la justice. Parallèlement, le gouvernement Martelly-Lamothe reste quasiment silencieux dans ce dossier qui touche aux intérêts et droits de plus d’une centaine de ressortissants haïtiens. L’opinion publique en Haïti attend encore un communiqué de nature à l’éclairer sur la position du gouvernement et les démarches entreprises pour venir en aide à ces Haïtiens/Haïtiennes dont les droits du travail ont été bafoués. Ce manque d’intérêt des autorités leur a valu ces propos de la ministre du Travail, Maritza Hernandez rapportés par l’agence en ligne HOY, le 17 janvier 2013 : «L’ambassade d’Haiti a abandonné les Haïtiens qui campent devant le siège du Ministère du Travail en réclamation de leurs prestations laborales», aurait déclaré la ministre, ajoutant que «c’est préoccupant qu’un citoyen puisse se trouver dans ces conditions et que son ambassade s’en moque» (Hoy,17/1/13) Cependant, les autorités de Santo Domingo ont essuyé à leur tour, les critiques de l’ex ministre dominicain du Travail, Max Puig, en désaccord avec cette position à la Ponce Pilate. Le Ministère du Travail ne doit pas s’en laver les mains et renvoyer à d’autres le travail qu’il n’a pas fait, estime Max Puig. L’ex-fonctionnaire s’est dit surpris par les déclarations des autorités du travail selon lesquelles l’affaire relève exclusivement de la justice. « Les ouvriers ont travaillé pendant dix ans dans une entreprise sans registre légal. Où donc étaient les inspecteurs du Travail et les inspecteurs de la Migration, où était donc la Police Nationale ? s’est-il interrogé. « Aujourd’hui, c’est inadmissible que le Ministère du Travail déclare qu’il n’a pas la compétence et que personne dans le gouvernement n’a la compétence en la matière», a condamné l’ex-titulaire du Ministère du Travail dominicain. (ESPACINSULAR, 15/1/13) Entre temps, avec leurs maigres effets entassés autour d’eux, les travailleurs haïtiens et leurs enfants dorment à même le sol depuis 4 semaines sur les trottoirs de cette institution étatique et se réveillent dans l’anxiété d’être déportés-es les mains vides vers Haïti. Il arrive que des passants dominicains sympathiques à leur cause les approvisionnent. Pris entre le laxisme du gouvernement Martelly-Lamothe et la mauvaise foi jointe à la violence institutionnalisée des autorités dominicaines, les travailleurs haïtiens veulent encore résister et disent qu’ils n’abandonneront leur mouvement qu’après avoir reçu ce qui leur est du. Le 16 janvier 2013, les responsables dominicains ont décidé d’aggraver leur peine et les démobiliser en arrêtant une dizaine d’entre eux partis faire des courses dans le quartier avoisinant le Ministère. (El Nacional, 16/1/13) Début janvier 2013, le dirigeant de la Fondation Zile à Santo Domingo, M. Edwin Paraison, ex-ministre des Haïtiens Vivant à l’Etranger, avait appelé la Direction de la Migration à surseoir à toute déportation de ces travailleurs qui ne font que réclamer une solution dans un conflit les opposant à une entreprise spoliatrice de leurs droits. En dernière heure, la presse dominicaine rapporte que le Directeur Général de la Migration a lancé un appel à la titulaire du Ministère du Travail pour réclamer l’intervention de la Police en vue de déguerpir de force ces travailleurs haïtiens. (El Nacional, 17/1/13) Le GARR saisit l’occasion pour exhorter les autorités des deux pays à trouver une solution dans ce conflit qui a déjà trop duré en garantissant aux travailleurs leurs prestations laborales et la protection que nécessite leur cas.
Une délégation issue de plusieurs organisations dominicaines engagées dans la lutte pour le respect du droit au logement au niveau local et international, poursuit des échanges depuis bientôt une semaine avec des familles déplacées et des organisations partenaires haïtiennes dont le Collectif pour la défense du droit au logement. Les sept membres de la délégation : Pedro Franco, Manuel Soler Perez, Santos Carvajal Mota, Silvia de los Santos, Fany Feliz , et Ramon Rodriguez représentent les coopératives COOPHABITAT, CODECOC, la Red Urbana Popular. COOPHABITAT est aussi membre de l’Alliance Internationale pour l’Habitat et de la Campagne Zéro expulsions (Cero Desalojos). Depuis leur arrivée en Haïti, à la veille du 12 janvier, la délégation dirigée par le représentant de COOPHABITAT, Pedro Franco a eu de multiples échanges dans le département de l’Ouest (à Port-au-Prince, Carrefour, Tabarre) et du Centre (à Lascahobas, Dékovil, Morenne, Lacoline). A Port-au-Prince, des rencontres ont eu lieu avec les membres du Collectif sur le Droit au Logement, notamment avec la direction de FRAKKA (Fos Refleksyon ak Aksyon nan koze kay), de la PAPDA, de la DOP, la POHDH et du GARR autour de la problématique du logement, trois ans après le tremblement de terre. A Carrefour et à Tabarre, la délégation dominicaine a pu constater de visu, le triste quotidien des familles déplacées respectivement dans les camps de Méga 4 et de Grace Village où elles sont régulièrement intimidées et menacées d’expulsions forcées. Les victimes rapportent être encore l’objet des agressions des gens armés, qui, assurent-ils, sont des hommes de mains du Pasteur Joël jeune, représentant de l’organisation Grace Village International en Haïti. Au camp Méga 4, la situation des femmes déplacées est critique. Elles sont sujettes à toutes sortes de violences en particulier la violence conjugale et vivent dans des conditions économiques précaires. Le 14 janvier 2013, au terme d’une rencontre avec la Plateforme des Organisations Haïtiennes de Droits Humains (POHDH), le militant Pedro Franco s’est exprimé en ces termes : «En 2010, nous avons voyagé en Haïti plusieurs fois en janvier, février, mars, avril, mai, août, septembre, octobre et décembre. Aujourd’hui nous sommes là pour une semaine de solidarité à l’occasion du 3e anniversaire du séisme. Sachez que nous militants dominicains, serons toujours solidaires avec Haïti, chaque fois qu’Haïti a besoin de nous». Le jeudi 17 janvier 2013, les membres de la délégation ont mis fin à leur séjour de 2 jours dans la commune frontalière de Lascahobas où ont été créées, après le séisme, des coopératives de logement soutenues par le GARR et desservant plusieurs dizaines de familles victimes du 12 janvier et de rapatriements forcés à la frontière. L’existence de ces coopératives de logements résulte d’un partenariat initié avec l’organisme dominicain COOPHABITAT en matière de formation et renforcé depuis une année avec l’accompagnement sur place d’un représentant d’un vaste réseau uruguayen de coopératives du non de FUCVAM(Federación Uruguaya de Cooperativas de Vivienda por Ayuda Mutua/ Fédération uruguayenne des coopératives de logement d’aide mutuelle. ) La délégation a quitté Haïti, ce vendredi 18 janvier 2013, avec la promesse de renforcer les liens avec les membres du Collectif en vue d’encourager l’implantation de coopératives de logements, comme une alternative viable, à travers à tout le pay
Santo-Domingo, le 7 janvier 2012 - (AHP) -Un nouveau cas de violence contre une étudiante haïtienne a Santo Domingo a été enregistré dans la soirée de dimanche à « Hipodromo » (Las Americas), le même secteur où Rooldine Lindor habitait et a été tuée en Juillet 2011. La Fondation Zile exhorte à redoubler les mesures personnelles de sécurité. L’étudiante en médecine (qui veut garder l’anonymat) a été attaquée au moment de retourner chez elle après des achats dans un dépanneur du quartier vers les 10h du soir. Son compagnon a été maitrisé par les délinquants qui ont conduit les deux jeunes dans un bosquet où ils ont été dépouillés de ce qu’ils avaient. Si les bandits ont abandonné le jeune homme, l'étudiante a été enlevée sous menaces de mort puis soumise à des sévices sexuels par les trois malfrats. Aussitôt alertée, la Fondation Zile, par le biais du professeur Fredner Gay, a encadré les proches des deux universitaires dans les démarches administratives nécessaires, notamment à la Police et à l’Ambassade d’ Haïti. Face à ce nouveau cas, la Fondation Zile exhorte les étudiants à prendre des mesures de sécurité personnelle, tenant compte qu’ ils vivent souvent dans des zones à risque dans un pays où l’ insécurité est croissante. L’ organisation binationale pour la paix entre les deux peuples de l’île, souligne à l’attention des étudiants que leur statut académique fait penser aux bandits qu’ils reçoivent fréquemment des transferts d’argent de leurs parents en Haïti ou dans d’autres pays. Dans ce sens, des mesures de sécurité personnelle doivent être redoublées, en évitant particulièrement les zones non électrifiées et sans grande circulation, souligne une note de la Fondation Zile. Dans ce dossier, une plainte formée a été déposée par devant les autorités dominicaines concernées.
Port-au-Prince, le lundi 7 Janvier 2013.- Le Bureau de communication de la Primature informe le public en général et la presse en particulier que le Premier ministre, S.E.M. Laurent Salvador Lamothe, a eu une fructueuse rencontre, ce lundi 7 janvier, à la Primature, avec l’Ambassadeur du Canada en Haïti, M. Henri-Paul Normandin, autour de la décision du gouvernement canadien de geler les fonds alloués à Haiti dans le cadre de l'aide internationale au développement. Au cours de cette réunion, M. Normandin a précisé que ce gel de fonds annoncé ne concerne que le prochain cycle de programmation de l'aide du Canada à Haïti. Ainsi, les projets en cours qui reçoivent des fonds canadiens, à travers notamment, les ONGs canadiennes, ne seront pas affectés. Cette rencontre à laquelle ont pris part le ministre des Affaires étrangères et des Cultes, M. Pierre Richard Casimir, l’Ambassadeur d’Haïti au Canada, M. Frantz Liautaud et la représentante de l’Agence canadienne de développement international en Haiti (ACDI), Stéphanie Von Westarp, a été l’occasion pour le chef du gouvernement haïtien de revenir avec son interlocuteur sur les récentes déclarations du ministre canadien à la Coopération internationale. Convaincu que le Canada demeure un partenaire privilégié pour Haïti, le Premier ministre a souligné l'importance d'analyser dans le respect mutuel de nouvelles pistes de solutions visant à dynamiser la coopération haitiano-canadienne, l'aligner avec les priorités haïtiennes et à surmonter les « goulots d’étranglement» constatés. Au terme de cette séance de travail, les deux parties se sont engagées à consolider leur partenariat et à dialoguer à travers le « Cadre de Coordination de l’Aide externe au Développement (CAED) » mis en place récemment par le Gouvernement pour canaliser et rendre plus efficace l'aide internationale à partir des mécanismes de contrôle souverains reposés sur la transparence et la reddition de compte. Bureau de communication de la Primature