La Congresswoman Maxine Waters, préoccupée par la situation politique en Haïti, demande au gouvernement ad'assister le gouvernement haïtien pour la tenue des élections en Haïti, a appris Haïti Press Network. Dans une lettre au secrétaire d’état américain John Kerry, la représentante démocrate de l’Etat de Californie, Maxime Waters exprime sa profonde inquiétude à propos de la situation politique en Haïti, notamment les problèmes que connaît actuellement le Sénat haïtien. L’ardente défenseure du peuple haïtien au Congrès américain demande que le Département d'État encourage le gouvernement haïtien à respecter le droit de tous les sénateurs de compléter leur mandat de six ans, et d'organiser des élections en temps opportun. « En vertu de la Constitution haïtienne, le Sénat devrait être composé d'une trentaine de sénateurs, dont chacun est élu pour six ans. Toutefois, un tiers des sièges du Sénat sont actuellement vacants. Le mandat de ces dix sénateurs est terminé depuis 2012 et Haïti n'a pu encore organiser, ou même programmer le scrutin pour les remplacer. », écrit la congresswoman démocrate. « Il est bruit que le gouvernement d’Haiti n'a pas l'intention de permettre à ces sénateurs élus en 2009 de terminer leur mandat de six ans (2009-2015). De telles rumeurs peuvent être extrêmement déstabilisantes pour Haïti en raison des antécédents de ce pays en termes d'instabilité politique et de dictature », poursuit-elle. Des copies de la lettre ont été envoyées à Cheryl D. Mills, ancienne directrice de cabinet de l’ex-secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton et envoyé spécial en Haïti du département d'Etat, et Thomas C. Adams, Coordonnateur spécial d'Haïti au département d’État.
Une délégation de Sénateurs haïtiens partent à Santo-Domingo pour rencontrer leurs collègues après l'arrêt du tribunal constitutionnel dominicain visant à enlever la nationalité aux citoyens dominicains d'origine haïtienne Port-au-Prince, le 3 octobre 2013 – (AHP) – Une délégation du Sénat, conduite par le président Dieuseul Simon Desras, doit laisser le pays ce vendredi à destination de Santo-Domingo en vue de rencontrer des sénateurs dominicains suite à la décision de la cour constitutionnelle dominicaine d’enlever la nationalité dominicaine à des dominicains nés de parents haïtiens après 1929. Le président du Sénat, Dieuseul Simon Desras, informe que la délégation comprendra entre autres les sénateurs Wenceslas Lambert, président de la commission affaires étrangères du grand corps et le sénateur Jean-Baptiste Bien-aimé, ancien consul d’Haït à Santiago. Dieuseul Simon Desras in forme que l’objectif de ce voyage sera d’essayer de trouver avec ses collègues dominicains les voies et moyens pour trouver une solution à ce problème. Une démarche qui entre dans le cadre de la diplomatie parlementaire, a-t-il dit, rappelant que la cour constitutionnelle n’est pas au-dessus des conventions internationales ratifiées par la République Dominicaine. Le parlementaire a salué la démarche des autorités haïtiennes qui ont convoqué jeudi l’ambassadeur dominicain à Port-au-Prince et dit appuyer toute voie diplomatique visant à porter la cour dominicaine à revenir sur sa décision. Des organisations politiques haïtiennes ont dénoncé avec véhémence la décision de la cour constitutionnelle dominicaine. C’est le cas de l’organisation du peuple en lutte OPL. Son coordonnateur national, Sauveur Pierre-Etienne, soutient que l’objectif des autorités dominicaines, est de mettre en place un régime anti-noir. Cet arrêt, a-t-il dit, est une bombe nazie en miniature, rappelant que une pareille décision de Trujillo avait abouti au massacre de 1937. Le responsable de l'OPL a souligné qu’il y a une montée en puissance des dominicains d’origine africaine et haïtienne, Jeudi, des dizaines de personnes s’étaient massées pacifiquement devant l’ambassade dominicaine à Port-au-Prince en vue de signifier leur désaccord avec la cour constitutionnelle dominicaine. Ce mouvement de protestation a été organisé à l’initiative de plusieurs organisations de droits humains dont le GARR, le RNDDH et la POHDH. Le secrétaire exécutif de la plateforme des organisations haïtiennes de droits humains, Anthonal Mortimé, a fait savoir qu’une correspondance a été remise aux responsables de l’ambassade dominicaine en vue d’exprimer l’indignation haïtienne. Il a demandé aux autorités haïtiennes d’user de la carte diplomatique pour empêcher la matérialisation de la décision du tribunal dominicain. Pour sa part, la responsable de programme du RNDDH (Réseau National de Défense de Droits Humains), Marie Yolène Gilles Colas, a qualifié de discriminatoire la décision de la cour constitutionnelle dominicaine, qui viole la déclaration universelle des droits humains. Elle informe que tout un programme de mobilisation a été mis en place par les organisations de droits humains pour forer les autorités dominicaines à se rétracter. Pour beaucoup de secteurs en Haïti, cette décision, quoique en disent les autorités politiques dominicaines, n'est pas sans rapport avec les mesures d'interdiction d'importation d'un ensemble de produits dominicains, prises par les autorités haïtiennes. L'arrêt de la Cour dominicaine prise vraisemblablement avec l'accord des autorités, même s'il concerne aussi des citoyens dominicains d'origine autre qu'haïtienne, vise en réalité à porter les autorités haïtiennes à être plus souples dans leurs négociations avec la République dominicaine. Après les produits carnés pour cause de grippe aviaire, Haïti a interdit l’importation de sacs en polyéthylène et des intrants et objets en polystyrène, pour "protéger l'environnement". Ce qui a provoqué une vague de mécontentement au pays voisin. Maintenant, avec l'arrêt du tribunal dominicain, le problème se trouve dans le camp haïtien, même si le chancelier Pierre Richard Casimir a indiqué qu'il s'agit d'abord d'un problème entre Dominicains et Dominicains. Car si les responsables dominicains devaient, malgré la violation des chartes internationales, mettre en application, la mesure de la cour constitutionnelle, en exilant des milliers de dominicains dans un pays qu'ils ne connaissent pas, Haïti se retrouverait face à une grave crise humanitaire.
« L’Union Européenne tire un bilan positif de ses activités en Haïti malgré les conditions difficiles », a affirmé vendredi le chef de la délégation de l’organisme en Haïti, M. Javier Nino Perez. M. Perez croit qu’Haïti peut être fière des activités de coopération qui ont étés menées avec l’UE. Il pense que le partenariat entre Haïti et l’UE est signe de « progrès tangibles et accomplis ». « C’est le gouvernement et la société haïtienne qui doivent nous indiquer quelles sont leurs priorités, quelles sont les modalités les plus efficaces, pour la mise en œuvre de notre aide et quelles sont les meilleurs moyens pour évaluer cette aide », a déclaré l’ambassadeur Perez.
Une commission mixte, composée de sénateurs dominicains et haïtiens, a été mise sur pied vendredi, suite aux pourparlers qui se sont tenus entre des sénateurs dominicains et haïtiens autour de la décision du tribunal constitutionnel de la République Dominicaine de rendre apatride des milliers de dominicains d’origine haïtienne. En effet, une délégation de parlementaires haïtiens ayant à sa tête le président de l’assemblée nationale, Dieuseul Simon Deras, s’était rendue vendredi en République Dominicaine en vue de rencontrer le président du sénat dominicain Reinaldo Pared Perez autour de la décision du TC. Le sénateur dominicain Pared Perez a déclaré que «le meilleur moment de cette réunion a été la création de la commission mixte des sénateurs haïtiens et dominicains, afin de voir les choses positives et négatives en vue d’établir des mécanismes de communication pour éviter le pire ». Le sénateur Desras, tout en reconnaissant le droit de la Cour constitutionnelle dominicaine, étant souveraine pour émettre des jugements, a déclaré que cette décision ne peut être que politique. Le parlementaire haïtien a également déclaré que la décision de la Cour constitutionnelle peut diviser les opinions dans la société dominicaine, et avoir un impact sur les 480.000 Haïtiens qui travaillent en République Dominicaine. Ceci pourrait également avoir un impact négatif sur l'économie dominicaine, a averti le parlementaire. Après la réunion, qui a duré environ une heure, le sénateur Simon Dieuseul Desras a déclaré que son homologue dominicain a montré lui aussi ses préoccupations face à la décision du TC, qui ,selon lui, peut créer des problèmes dans la société dominicaine et aura des échos sur le plan international. Enfin soulignons aussi qu’un fonctionnaire dominicain en poste à l’ambassade de la République dominicaine à Port-au-Prince a déclaé : Le gouvernement dominicain s’efforcera de résoudre ce problème dans la négociation».
Le Ministère des Affaires Etrangères présente ses compliments à l’Ambassade de la République Dominicaine en Haïti et a l’honneur de fixer par la présente la position du Gouvernement haïtien sur la sentence TC/0168/13 adoptée par le Tribunal Constitutionnel dominicain en date du 23 septembre 2013, qui risque de mettre un nombre considérable de ressortissants dominicains d’ascendance haïtienne en situation d’apatridie. De même que les membres de diaspora gardent tout naturellement des liens avec leur Etat d’origine, il est tout aussi normal qu’un Etat d’origine se sente concerné par les menaces auxquelles les fils et filles de sa diaspora font face. Tel est légitimement le cas pour la République d’Haïti, et l’administration MARTELLY-LAMOTHE y tient fermement. La Chancellerie haïtienne exprime son profond désaccord avec la sentence en question, qui est en violation manifeste des engagements internationaux auxquels ont souscrit tous les Etats, y compris la République Dominicaine, en matière de droits de l’homme et même de certains principes généraux de droit généralement acceptés par toutes les nations civilisées. Cet arrêt de la Cour constitutionnelle dominicaine va également à l’encontre de la décision prise par la Cour interaméricaine des droits de l’homme le 8 septembre 2005 dans l’Affaire « Yean et Bosico ». Il est troublant que des personnes qui ont toujours été considérées comme dominicains, qui ont participé activement à la vie politique de leur pays en tant qu’électeurs ou élus, voient aujourd’hui leur statut modifié sur la base d’un arrêt à effet rétroactif. Cette sentence constitue un mauvais précédent, non seulement pour la société dominicaine mais également pour toutes les nations du continent américain et du monde en général, du fait de l’insécurité juridique qu’elle admet dans la marche des sociétés à travers le temps. Le Ministère des Affaires Etrangères regrette profondément que les Haïtiens et leurs descendants dominicains, qui ont contribué de manière significative aux progrès actuels de la République Dominicaine par leur labeur et leurs sacrifices, soient aujourd’hui traités comme étrangers en transit. Le Ministère des Affaires Etrangères invite les autorités dominicaines à aborder de manière objective et équitable la question de la place des Dominicains d’ascendance haïtienne dans la société dominicaine. Le Ministère des Affaires Etrangères saisit l’occasion pour renouveler à l’Ambassade de la République Dominicaine en Haïti les assurances de sa haute considération. Port-au-Prince, le 2 octobre 2013