« Le choix a été difficile et, comme tout choix, douloureux. Il a demandé beaucoup de temps et une attention rigoureuse, faisant peu cas de fautes de syntaxe ou d’orthographe. S’attachant tant au fond qu’à la forme.» C’est par ces mots que le comité de lecture du Prix Théâtre RFI 2017 dévoile la liste des textes présélectionnés pour « leurs qualités littéraires, dramaturgiques et leur originalité ». Deux auteurs haïtiens, Noé Beaubrun et Faubert Bolivar, sont en lice respectivement pour leurs pièces Reconstruction(s) et Quai des ombres.
Elles sont des œuvres représentatives de la littérature haïtienne non seulement en référence à leurs auteurs, mais aussi pour les sujets qu’elles abordent.
Reconstruction(s) de Noé Beaubrun
Le président d'Haïti s'est retiré dans l'unique bibliothèque du pays et depuis trois ans passe son temps à lire et à philosopher « pour se reconstruire ». Le peuple se plaint de cette inaction par la voix de l’opposition tandis que les ministres s’emploient à ne rien faire pour se reconstruire pour leur propre compte avec l’argent des impôts et des ONG… Le public est appelé à participer aux péripéties de cette farce politique qui brocarde un régime immobile et corrompu depuis des décennies.
Quai des ombres de Faubert Bolivar
Après le tremblement de terre en Haïti, des personnages errent dans les ruines, au milieu des fantômes. Fauchés en pleine vie. Déjà happés, morts-vivants, par le chœur des ombres...
Le premier recrutement de soldats par le ministère haïtien de la Défense, plus de 20 ans après la démobilisation de l’armée, démontre la volonté des autorités de renforcer la souveraineté nationale mais inquiète la société civile, qui craint une politisation de cette force.
L’annonce officielle lundi de la sélection sur concours de 500 jeunes Haïtiens de 18 à 25 ans, garçons et filles, évoque le besoin de « reconquérir la souveraineté nationale »à l’heure où les Casques bleus de l’ONU sont sur le départ, a expliqué à l’AFP le ministre de la Défense d’Haïti, Hervé Denis.
Déployée en 2004 à la suite du départ précipité du pouvoir de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) va s’achever en octobre.
La Mission des Nations unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH), qui prendra le relais, ne sera composée que d’un peu plus de 1000 policiers.
Pour le gouvernement, la future armée va permettre au pays d’assurer sa souveraineté en mobilisant les troupes sur la frontière pour lutter contre la contrebande.
Reconstituer l’armée répond, selon M. Denis, au besoin de respecter la Constitution qui établit l’existence d’un corps militaire aux côtés de la police. Le ministre de la Défense prend toutefois volontairement soin de ne pas utiliser le mot « armée » auquel il préfère l’expression « force de défense et de sécurité ».
« C’est parce que je voudrais que les gens comprennent que c’est une institution d’un nouveau genre que nous voulons créer, que c’est une institution qui accompagne le pays dans sa quête vers le développement », justifie Hervé Denis.
L’histoire des Forces armées d’Haïti (FADH) a en effet été jalonnée d’exactions, de crimes et de coups d’État. Des événements qui ont été autant d’obstacles au bon développement du pays et qui restent gravés dans la mémoire des Haïtiens.
Victime d’un coup d’État militaire sept mois après son arrivée au pouvoir, en 1991, le président Jean-Bertrand Aristide avait décrété, à son retour d’exil, la démobilisation des FADH en 1995.
Mauvaise priorité
Plus de 20 ans après le renvoi des militaires à la vie civile, la reprise du recrutement de soldats suscite l’inquiétude au sein des organisations de protection des citoyens.
« Il n’y a pas les structures nécessaires pour le recrutement, ni de cadre légal pour définir les missions de cette armée », critique Pierre Espérance, directeur du réseau national de défense des droits de la personne. « Ceux qui sont maintenant au pouvoir veulent créer une milice politique ou un groupe paramilitaire, pas une force armée. »
Avec un budget national de seulement 2,2 milliards $US, la question du coût de cette nouvelle armée — qui selon les projets du ministère devrait compter à terme entre 3000 et 5000 soldats — est posée par nombre d’observateurs, tant haïtiens qu’étrangers.
« Il serait mieux que les autorités concentrent leurs efforts sur la police nationale, sur un meilleur déploiement des policiers qui doivent être mieux équipés pour qu’ils puissent faire leur travail », poursuit Pierre Espérance.
Créée en 1995 à la suite de la démobilisation de l’armée, la police nationale haïtienne ne compte encore aujourd’hui qu’un peu moins de 13 000 agents.
« Projet d’arrêté octroyant EXCLUSIVEMENT aux Chefs d’État ÉLUS au suffrage universel les privilèges et avantages […] » peut-on lire dans l’allinéa 3 du communiqué de presse du Secrétariat général du Conseil des Ministres tenu le mercredi 12 juillet dernier au Palais National.
Cet avant-projet risque de faire couler beaucoup d’encre puisqu’en trois décennies seulement trois présidents ont été élus au suffrage universel, à savoir : Jean Bertrand Aristide, René Preval et Michel Joseph Martelly, tandis que le nombre d’anciens présidents provisoires dépassent largement celui d’anciens élus.
Il est à rappeler que l’ancien président Préval est décédé en mars dernier. Ce qui porte seulement à deux le nombre d’anciens présidents d’Haïti.
Pour l’instant aucun des anciens Chefs d’État provisoires n’ont pas encore réagi à la suite de ce projet de loi qui risque de leur couper les vivres.
Ces anciens présidents provisoires répondent aux noms de : Jocelerme Privert, Boniface Alexandre, Ertha Pascal Trouillot, Prosper Avril.
Jeudi, dans le souci de s’informer des mécanismes à mettre en place pour enregistrer les membres de la Diaspora haïtienne afin qu'ils puissent participer pleinement à la vie économique, sociale et politique du pays, Stéphanie Auguste la Ministre des Haïtiens Vivant à l’Etranger (MHAVE) s’est entretenue avec Wilson Fièvre, le Directeur Général de l’Office National d’Identification (ONI). Cette démarche s’inscrit dans la volonté du Gouvernement de permettre aux haïtiens de la Diaspora de jouir pleinement de leurs droits civils et politiques.
Au cours de cette rencontre, Wilson Fièvre a exprimé son désir de voir le MHAVE et l’ONI conjuguer leurs efforts afin de permettre aux haïtiens de l'extérieur de se procurer une Carte d’Identification Nationale Externe qui permettra à nos compatriotes de s’identifier facilement dans leurs pays d’accueil. Rappelons que le projet de carte d’identité de la Diaspora était déjà à l’ordre du jour en 2011 avec à l’époque pour le MHAVE (Daniel Supplice) et pour l’ONI (Ronald Covil)
Par ailleurs, les deux parties se sont accordées sur la nécessité de poursuivre le processus de livraison des pièces d’identité aux haïtiens en situation irrégulière dans différents pays de la Caraïbes et de l’Amérique du Nord...
Miami, 12 juillet 2017- (AHP)- Le corps de L'ex directeur general du Fonds D'Assistance économique et Sociale (FAES) sous le gouvernement de Michel Martelly, Klaus Eberwein, a été découvert mardi (11 juillet) avec une blessure par balle à la tête, dans un hôtel au Sud de Miami, selon ce que rapporte le Mami Herald.
Le médecin légiste de Miami-Dade, Veronica Lamar, aurait conclu au suicide.
"Il s'est donné la mort ", a déclaré Veronica Lamar, faisant savoir que l'acte a été posé à 12h19 PM.
Selon des sources proches du Parlement, M. Eberwein devait être entendu le 18 juillet prochain par la commission Anti-corruption du Senat qui continue d'enquêter sur la gestion des fonds PetroCaribe sous les gouvernements Préval et Martelly.
Klaus Eberwein, un proche de Michel Martelly et de l'ancien premier ministre Laurent Lamothe, se défendait des nombreuses accusations de dilapidation de fonds publics formulées contre lui, cela à travers la coordination des programmes d'aide sociale du gouvernement Tèt Kale.
Klaus Eberwein a été directeur général du FAES de mai 2012 à février 2015. Il était également actionnaire de la chaine de Fast Food MUNCHEEZ.
"C'est vraiment choquant", a déclaré au Miami Herald son associé à Muncheez, Gilbert Bailly. «Nous avons grandi ensemble; Il était comme ma famille, a-t-il dit "
Gilbert Bailly affirme avoir parlé pour la dernière fois à Ebwerwein, il y a deux semaines et qu'il était de bonne humeur. Les deux hommes travaillaient à l'ouverture d'un restaurant Muncheez à Sunrise (Floride).
Le Miami Herald rappelle que pendant et après son mandat dans le gouvernement Martelly, Eberwein a fait face à des allégations de fraude et de corruption sur la façon dont l'organisme qu'il dirigeait (FAES) a géré les fonds publics.
Au nombre des accusations, poursuit le Herald, la construction de mauvaise qualité de plusieurs écoles érigées après le tremblement de terre dévastateur du 12 janvier 2010 en Haïti. Et aussi la mauvaise surpervision du FAES.
Le suicide de Klaus Eberwein, si c'est le cas, aurait-il un rapport, avec les informations véhiculées par des sources proches du Parlement, selon lesquelles l'ancien directeur devait être entendu le 18 juillet prochain par la commission Anti-corruption du Senat qui continue d'enquêter sur la gestion des fonds PetroCaribe par les gouvernements Préval et Martelly.