Vatican News Service
En Haïti, les prêtres et les religieux vivent dans la peur. Après l'enlèvement dimanche dernier de cinq prêtres et deux religieuses, ainsi que de trois laïcs, à Croix-des-Bouquets, près de la capitale Port-au-Prince, le clergé catholique craint de nouveaux enlèvements.
«Nous nous demandons qui sera le prochain… Est-ce que ce sera moi ou un frère prêtre? Nous vivons constamment dans la terreur», a déclaré Mgr Jean Désinord, évêque du diocèse de Hinche, au nord de Port-au-Prince, interrogé par l’Aide à l’Église en Détresse. Les enlèvements ont augmenté ces derniers temps et pour le prélat, il n'y a pas de solution rapide ou facile au problème. «L'Église ne peut qu'appeler les dirigeants politiques à assurer la loi et l'ordre», a-t-il déclaré.
Mgr Désinord a expliqué que les enlèvements les plus récents sont très probablement le résultat de l'anarchie générale et du banditisme, qui sont très répandus, «simplement un moyen d'obtenir de l'argent, bien que des motivations politiques ne puissent être exclues. L'Église en Haïti a une mission prophétique», a souligné l'évêque de Hinche. «Elle doit dénoncer les conditions terribles dans lesquelles vivent les gens», insiste-il en dénonçant la porosité entre le crime organisé et le milieu politique.
Rappelant ensuite les mots du Pape dans son message Urbi et Orbi de Pâques pour le peuple haïtien et pour les difficultés que connaît l'île, Mgr Désinord a lancé un appel aux bienfaiteurs de l'AED pour qu'ils continuent à accompagner les Haïtiens. «L'AED est à nos côtés dans ce moment difficile de notre histoire», a précisé l’évêque en demandant aux donateurs de continuer à soutenir la fondation.
Haïti est aujourd'hui le pays le plus pauvre du continent américain. Les crimes commis par des gangs et les enlèvements sont de plus en plus nombreux et de graves tensions politiques entre le gouvernement et l'opposition mènent à une instabilité chronique ; déjà en février, les évêques d'Haïti avaient parlé du danger d'une «explosion sociale».
L'AED soutient depuis des années l'Église en Haïti dans sa mission pastorale et humanitaire. Rien que l'année dernière, la fondation de droit pontifical a soutenu plus de 30 projets différents pour un total de plus de 550 000 euros. Grâce à la générosité de ses bienfaiteurs, l'AED a pu financer l'achat et l'entretien de véhicules, l'aide d'urgence liée à la pandémie, les salaires des prêtres et des programmes d'éducation et de formation pour les laïcs, les catéchistes et les séminaristes.
Vatican News Service - TC
Le président de la République dominicaine, Luis Abinader, a demandé ce lundi à la communauté internationale de ne pas laisser son pays seul face à l’insécurité et à l’instabilité politique en Haïti, plongé dans ce qu’il appelle une «somalisation».
Madrid, le 19 avril 2021.- « La communauté internationale ne doit pas nous laisser seuls et il est bon que l’Europe connaisse la situation dans laquelle se trouve actuellement Haïti », a déclaré Abinader dans un entretien avec EFE, à Madrid.
https://i0.wp.com/vantbefinfo.com/wp-content/uploads/2021/04/IMG-20210419-WA0003.jpg?resize=600%2C337&ssl=1" width="602" height="339" />Credit photo: Zoom 509
Le président dominicain, en visite officielle en Espagne avant de se rendre au sommet ibéro-américain tenu ce mercredi à Andorre, a participé ce lundi à une Tribune organisée par l’EFE et la Casa de América et y a défendu la construction d’une clôture à la frontière avec le pays voisin. «La clôture n’est pas une politique d’immigration, c’est une question de sécurité citoyenne.
La plupart des vols de véhicules en République dominicaine se rendent en Haïti, où la situation d’insécurité et d’enlèvements est dramatique », a-t-il dit.
Tout cela combiné à l’instabilité politique « est ce qui a affecté ce pays », a fait remarquer Abinader, qui a de nouveau appelé à « une plus grande responsabilité de la communauté internationale ».
« Nous sommes prêts à promouvoir une atmosphère de réconciliation en Haïti, nous devons promouvoir que l’arbitrage international soit créé sans participer directement à la médiation », a-t-il expliqué. Et il a ajouté que la responsabilité de son gouvernement est de maintenir la sécurité des Dominicains, « indépendamment de tout le fardeau économique et social que cela implique ».
Vant Bef Info ( VBI)
C'est la récente déclaration du Porte-Parole de l'Aterative Socialiste (ASO) Jean Enold Buteau.
*Haïti : Louise Mushikiwabo réunit un Comité ad hoc consultatif restreint sur la situation politique* La Secrétaire générale de la Francophonie, Madame Louise Mushikiwabo, a réuni, ce jeudi 22 avril 2021, un Comité ad hoc consultatif restreint sur la situation politique et institutionnelle en Haïti. Ce Comité a réuni le Représentant personnel du Président de la République d’Haïti auprès de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), ceux des Etats et gouvernements membres et des Etats observateurs de la Francophonie de la région de la Caraïbe et de l’Amérique latine, ainsi que les représentants des Acteurs de la Charte de Francophonie et de la Conférence des ONG. La Représentante spéciale du Secrétaire générale des Nations unies pour Haïti, Mme Helen Meagher La Lime, le Sous-secrétaire général de la CARICOM pour les relations extérieures et communautaires, M. Colin Granderson, et le représentant de l’Organisation des Etats américains en Haïti, M. Cristobal Dupouy, ont activement participé à ces échanges. Ce troisième Comité ad hoc sur Haïti a permis de partager les conclusions et les recommandations de la Mission d’information et de contacts dépêchée par la Secrétaire générale à Port-au-Prince au mois de mars. _Les délégations ont rappelé leurs préoccupations face à la dégradation de la situation sécuritaire et la crise politique qui affectent particulièrement la population haïtienne et le développement du pays._ _Les représentants des Etats et gouvernements et des organisations internationales partenaires ont exhorté toutes les parties prenantes haïtiennes à s’engager urgemment, et avec responsabilité, dans une dynamique de dialogue constructive, seule condition pouvant permettre une sortie de crise avec la tenue d’élections libres, fiables, transparentes et inclusives. La Secrétaire générale a tout particulièrement appelé les autorités à redoubler d’efforts en ce sens._ La Francophonie a réitéré sa disponibilité à accompagner, en lien étroit avec les partenaires internationaux, ces efforts de concertation à même de contribuer à la baisse des tensions politiques et à la conduite d’un processus électoral apaisé et consensuel.
La mission de l’OEA est attendue ce matin en Haïti.
La mission spéciale de l’Organisation des Etats Américains (OEA) doit arriver à Port-au-Prince ce mardi 8 juin, a informé l’ambassadeur d’Haïti à Washington, Boccit Edmond. Cette délégation visitera le pays dans l’objectif de faciliter le dialogue entre les acteurs afin de parvenir à une issue à la crise politique actuelle.
Une visite de courtoisie au président de la République et au Premier ministre, des rencontres avec des acteurs, constituent l’agenda de la mission de cette délégation constituée par le Conseil Permanent de l’OEA.
Tous les secteurs impliqués dans la crise ont reçu l’invitation de l’OEA, a fait savoir Boccit Edmond. A la fin de sa mission, les membres de la délegation devront produire un rapport avec des recommandations autour de la crise.
«Dans cette crise, il n’y a pas d’acteurs plus importants que les acteurs haïtiens. Il revient à nos hommes politiques et aux dirigeants de s’asseoir pour trouver une issue à la crise», pense le diplomate. La solution à la crise actuelle doit être haïtienne, croit-il.
Cependant, une source digne de confiance nous confie que certains acteurs haïtiens rendent difficile la programmation des rencontres. Des conflits entre des membres d’un même secteur serait à la base, notamment au niveau du secteur des Droits humains.