Le ministre haïtien des affaires étrangères, Raynald Clérismé, a annoncé mardi la participation d'Haïti au 20è sommet du Groupe de Rio, du 4 au 6 mars 2008, à Santo-Domingo. C'est le premier ministre Jacques Edouard Alexis qui a été choisi par le président Préval pour diriger la délégation haqïtienneà ce sommet, a informé le chancelier Clérismé. Haïti est prêt à devenir membre du Groupe de Rio, a indiqué M. Clérismé précisant qu'il participera lui-aussi à ce sommet à l'invitation de son homologue dominicain, Carlos Morales Troncoso. Vu qu'Haïti a une diplomatie économique et culturelle orientée vers le développement, cette expérience lui donnera l'occasion d'insister sur la coopération Sud-sud, présenter ses points de vue et renforcer son image, a dit Raynald Clérismé. Il a fait savoir que "Etre membre du groupe de Rio peut procurer d'autres avantages comme le renforcement de la coopération avec les autres pays de la région, sans coût financier Les discussions du 20è sommet du Groupe de Rio porteront notamment sur les changements climatiques, l'environnement et la question de l'énergie. Le Groupe de Rio est une organisation créée le 18 décembre 1986 en vue d'une meilleure coopération entre les différents pays de l'Amérique Latine. C'est une instance régionale informelle, sans siège ni administration permanents. Le secrétariat est tenu à tour de rôle par l'un des membres.
Interpellé jeudi par le Chambre des Députés, le Premier ministre Jacques-Edouard Alexis est à la tête d’une équipe de 18 ministres et 5 secrétaires d’Etat. Voici un rappel de la composition du gouvernement haïtien dont le Premier ministre Jacques-Edouard Alexis était confronté jeudi à une interpellation dont l’issue devait être un vote de confiance ou de censure. 18 ministres, dont huit représentant des partis politiques de la mouvance Lavalas et de l’ancienne opposition démocratique, et cinq secrétaires d’Etat intègrent l’actuel cabinet. Les portefeuilles ministériels Jean Rénald Clérismé : Affaires étrangères et Cultes Jean Généus : Haïtiens Vivant à l’Etranger René Magloire : Justice et Sécurité Publique Paul Antoine Bien-Aimé : Intérieur et Collectivités Territoriales Daniel Dorsainvil : Economie et Finances Jean-Max Bellerive (Fanmi Lavalas) : Planification et Coopération Externe François Sévrin (Lespwa) : Agriculture, Ressources Naturelles et Développement Rural Patrick Delatour : Tourisme Maguy Durcé (Alyans Demokratik) : Commerce et Industrie Frantz Vérella : Travaux Publics, Transports et Communications Jean-Marie Claude Germain (Union) : Environnement Gabriel Bien-Aimé (OPL) : Education Nationale et Formation Professionnelle Fritz Bélizaire (Fanmi Lavalas) : Jeunesse, Sports et Action Civique Robert Auguste (Fusion) : Santé Publique et Population Gérald Germain : Affaires Sociales et Travail Marie-Laurence Jocelyn Lassègue : Condition Féminine et Droits de la Femme Eddy Lubin : Culture et Communication Joseph Jasmin (Lespwa) : Relations avec le Parlement Cinq postes de secrétaires d’Etat Eucher-Luc Joseph : Sécurité Publique Daniel Jean : Réforme Judiciaire Sylvain Lafalaise : Finances Joanas Gué : Agriculture, Ressources Naturelles et Développement Rural Michel Péan : Réhabilitation des Handicapés Le deuxième cabinet PrévalAlexis, après une première expérience commune de 1999 à 2001, était entré en fonction le 9 juin 2006.
Le principal député interpellateur, Joseph Isidor Mercier (RDNP) réaffirme sa détermination à présenter à ses collègues des arguments prouvant la nécessité de renvoyer le gouvernement de Jacques Edouard Alexis. Tout en annonçant que le débat sera très intéressant, le député de Jérémie dit avoir en sa possession des documents pour prouver l’incapacité de l’équipe gouvernementale. De son coté, le député François Malherbe (Lespwa) plaide en faveur de la stabilité et accuse les députés interpellateurs de vouloir conduire le pays au chaos. " Il veulent créer un climat de trouble et rendre le pays ingouvernable", argue t-il. Le député Malherbe soutient que le gouvernement bénéficie d’un appui confortable à la chambre basse, mais souligne que plusieurs élus ont rejeté les consignes de vote de leurs partis. Le député de Bainet dénonce le comportement ambivalent de son collègue qui réclame le départ d’un gouvernement qu’il vient d’applaudir il y a une semaine. " Je ne comprends pas cette attitude et le peuple ne le comprend pas non plus", lance le député Malherbe. Isidor Mercier rétorque qu’il avait salué l’initiative du gouvernement lors du lancement des travaux de la route Jérémie –Cayes. " J’ai dit vive le Canada, vive le gouvernement mais ma position n’a pas changé", fait-il remarquer. Isidor Mercier qui veut aller jusqu’au bout soutient que le gouvernement n’a aucun plan pour sortir le pays de la situation actuelle. " Si une majorité vote en faveur de M. Alexis il s’agira d’une victoire à la Pyrrhus parce que le gouvernement finira par succomber", prévient le député Mercier qui dénonce des gaspillages pour mobiliser des manifestants devant le palais législatif lors de la séance d’interpellation.
Kelly Bastien, president du sénat croit qu’un eventual renvoi du premier ministre ne pourra qu’avoir des consequences negatives pou le pays, et surtout pour le processus electoral. De plus, le sénateur Kelly Bastien (Lespwa) annonce que les chefs de partis politiques seront consultés par les membres de la commission collectivité territoriale chargée d’étudier la nouvelle loi. " Les partis politiques représentent des acteurs importants et nous devons tenir compte de leurs remarques pour garantir la légitimité de la loi", assure t-il. De son coté, le sénateur Anacacis Jean Hector ( Lespwa) estime que le moment n’est pas favorable pour le renvoi du gouvernement. Il croit que le premier ministre n’est pas à l’abri d’un vote de censure dénonçant un complot d’un groupe de députés. " Ils ont peut être un candidat pour le poste de premier ministre parce que plusieurs ministres veulent être premier ministre sans compter d’autres candidats au niveau de la présidence", lance le sénateur Anacacis pour qui le renvoi du premier ministre Alexis entraînera une crise politique et économique. " Les députés seront tenus pour responsables de la crise", explique t-il.
.Le député de Pétion ville, Steven Benoît (Lespwa) est opposé au renvoi du premier ministre mais réclame un remaniement ministériel. " Je voudrais qu’on accorde un sursis au premier ministre ce qui permettrait d’identifier les ministères inefficaces afin de réaliser le remaniement ministériel", soutient M. Benoît.
" Je ne voterai pas pour l’incertitude et l’instabilité", lance Steven Benoît rejetant ainsi l’appel des députés interpellateurs.
Assassinat Jean Dominique: la Commission d'Appui aux Enquêtes relatives aux Assassinats de Journalistes remet une lettre au président du sénat pour lui demander de prendre des dispositions pour pousser le sénateur Rudolph Boulos à répondre aux questions du juge instructeur La Commission Indépendante d'Appui aux Enquêtes relatives aux Assassinats de Journalistes (CIAPEAJ) a appelé mercredi le bureau du Grand Corps à intervenir pour faire en sorte que le Sénateur Rudolph Henry Boulos accepte de se présenter par-devant le juge Fritzner Fils-Aimé qui enquête sur le dossier d'assassinat du journaliste Jean Dominique.Cette demande est contenue dans une lettre datée du 27 février 2008 adressée au Président du Sénat , Kély C. Bastien Le sénateur Boulos a boudé plusieurs invitations qui lui ont été lancées par le juge instructeur sur le cas de Jean Dominique tué le 3 avril 2000, dans la cour de sa station, Radio Haiti Inter. La CIAPEAJ dit constater avec "déception et indignation que le Sénateur Boulos, se réfugiant dans son confortable manteau d'immunité parlementaire, a catégoriquement refusé de coopérer à l'avancement de l'enquête dont les résultats sont attendus depuis bientôt 8 ans. " "L'immunité parlementaire ne peut pas être utilisée pour défier la justice et faire obstacle à la manifestation de la vérité sur le lâche assassinat de Jean L. Dominique et de son gardien Jean Claude Louissaint ", lit-on dans cette lettre de la CIAPEAJ, signée par son président, Joseph Guyler C. Delva. La CIAPEAJ a souligné à l'attention du président Bastien le fait que tous les juges désignés, de l'année 2000 à nos jours, pour enquêter sur le dossier de Jean L . Dominique, ont toujours jugé bon de citer M. Boulos à comparaître. "Cependant, il a toujours trouvé un prétexte pour ne pas se présenter. Il était constamment en voyage de santé aux USA, et subitement rétabli, il est rentré en Haïti en 2005 pour devenir sénateur, donc protégé par l'immunité parlementaire ", écrit la CIAPEAJ, rappelant que M. Boulos était compté parmi ceux qui entretenaient les rapports les plus conflictuels avec Jean Dominique, notamment sur le dossier des médicaments contaminés, fabriqués par les laboratoires Pharval qu'a dirigés le Dr Boulos. La CIAPEAJ dit espérer que le sénat de la République "s'avisera de ne pas cautionner l'attitude de M. Boulos qui, aujourd'hui, constitue un élément de blocage majeur pour l'avancement de l'enquête ". La CIAPEAJ appelle le président et l'assemblée du Sénat à prendre les dispositions nécessaires pour faire en sorte que le Sénateur se présente devant le juge instructeur Fritzner Fils-aimé, puisque, dit la commission, s'il est vrai qu'aucun juge ne peut émettre un mandat d'amener ou d'arrêt contre un membre du corps législatif (si ce n' est en cas de flagrant délit), "rien n'empêche, par contre, un parlementaire honnête ou un citoyen qui n'a rien à se reprocher de se présenter devant un juge pour répondre à des questions et coopérer dans le cadre d'une enquête comme celle actuellement menée sur le dossier de Jean Dominique ". La lettre a été remise, en main propre, au président du Sénat Kelly Bastien, par une délégation de la CIAPEAJ composée de Joseph Guyler C. Delva, Dieudonne Saincy et de Jean Wilner Morin. Le sénateur Boulos a fait savoir à plusieurs reprises qu'il n'avait rien à voir avec le dossier de Jean Dominique et qu'il se trouvait dans le nord-est du pays, s'occupant des affaires de la population quand le drame est survenu. Il a également indiqué que son avocat etait disponbible pour parler au juge instructeur. Le directeur genéral de la police nationale qui fut directeur central de la police judiciaire, lors de l'assassinat de M. Dominique a accepté récemmment de collaborer avec le juge instructeur .
Devant le palais législatif, plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés, ce jeudi 28 février 2008, pour affirmer leur soutien au premier ministre Jacques Edouard Alexis, interpellé par la chambre des députés, constate l’agence en ligne AlterPresse. « Nous sommes prêts à bloquer le parlement si Alexis perd son pouvoir », disent-ils, exhibant, la plupart d’entre eux, pancartes et photos. Des messages défavorables à la classe politique et aux députés interpellateurs sont visibles sur ces pancartes. Des secteurs anti-Alexis avaient eux aussi promis de manifester devant le parlement. Pendant que ces personnes expriment leur ras-le-bol aux alentours du parlement, les députés se préparent à accueillir le premier ministre, dont l’interpellation était prévue pour 11 :00 locales (16 :00 gmt). Les parlementaires auront à interroger Alexis sur les mécanismes devant conduire à la réduction du coût élevé de la vie. Formulée par un certain nombre de députés, l’interpellation du premier ministre n’est pas bien vue pas des secteurs proches du pouvoir en place, dont des dirigeants de différentes cellules du parti Fanmi Lavalas de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide. Dans ses multiples déclarations, Jacques Edouard Alexis a indiqué qu’il ne peut pas apporter de « solutions miracles » au problème de la vie chère. Alexis se déclare prêt à retourner dans sa ville natale (Gonaïves, à 171 kilomètres au nord de la capitale) au cas où les députés lui accorderaient un vote de non confiance. Dans l’intervalle, le secrétariat de la Chambre des députés a commencé à procéder à l’appel nominal des députés présents, en attendant les travaux proprement dits de la séance en interpellation du chef du gouvernement.