Le premier ministre haïtien Garry Conille démissionne de ses fonctions
Port-au-Prince, le 24 février 2012 – (AHP) –Entré en fonction il y a tout juste 4 mois, en octobre dernier, Garry Conille dont les relations avec le president Michel Martelly n'aurait jamais été harmonieuse a remis ce vendredi sa demission au chef de l'Etat. Une série de divergences intervenues ces 4 dernières semaines entre les deux hommes auraient contribué à la deterioration de la cohabitation.
D'abord, le premier ministre s'est toujours déclaré ouvertement en faveur de la publication du texte amendé de la constitution que le chef de l'Etat n'a jamais fait promulguer jusqu'ici, après l'avoir promis.
Le premier ministre qui n'aurait jamais eu un réel pouvoir s'est prononcé clairement en Haïti et à l'Etranger, notamment à Washington contre l'occupation de bases de l'ancienne armée dans plusieurs regions du pays, alors que d'anciens militaires en armes se trouvaient à l'aéroport international pour accueillir le president Martelly ,lors de son retour d'un voyage début fevrier au Vénézuela et au Panama.
Mais, le pourrissement de la situation s'est accéléré avec le dossier de l'enquête sur la multiple nationalite présumée du chef de l'Etat et de certains membres du gouvernment.
Le chef de l'Etat s'oppose à toute collaboration avec la commission sénatoriale d'enquête, pendant que le premier ministre considère qu'il faut respecter les prérogatives constitutionnelles du Sénat dans ce dossier, se disant du coup prêt à apporter toute sa collaboration à l'enquête.
De fait, il a déposé tous ses documens de voyage devant la commission d'enquête tel que le reclamaient les senateurs. Ce qui a été perçu dans l'entourage du pouvoir comme une absence de solidarité. Et on le fit bien voir au premier ministre aujour d'hui démissionnaire qui a éte boudé par la plupart de ses ministres (à l'instigation ou pas du chef de l'Etat), lorsqu'il les a invité à deposer leurs documents de voyage au parlement.
Et comme pour montrer à Garry Conille qu'ils ne recevaient pas d'ordre de lui, les ministres se sont rendus, selon eux, de leur propre chef, jeudi au parlement, pour faire cet exercice. Pendant qu'ils se seraient refusés à participer le soir-même à une rencontre avec leur "chef".
Mais, des sources proches du gouvernement affirment que les ministres ont été invités à le faire par le président Martelly.
Mais, ce dont on parle moins et qui pourrait avoir accéléré le départ du premier ministre est, selon beaucoup, sa decision de former une commission pour enquêter sur des contrats passés par le gouvernement Bellerive avec des compagnies notamment dominicaines, qui n'auraient pas respecté certaines règles.
Des sources proches de la primature affirment que certains contrats ont été passés après l'investiture du président Martelly, mais avant l'arrivée de Garry Conille, alors que Jean-Max Bellerive expédiait les affaires courantes.
Même si le premier ministre avait très peu de marges de manoeuvres, mais son départ laisse officiellement latitude pleine et entière à la présidence d'où emaneront toutes les décisions, jusqu'a la nomination sine die d'un nouveau chef de gouvernement.
La justice haïtienne a demandé l'ouverture d'une enquête sur l'ex-président Jean Bertrand Aristide et d'anciens dignitaires de son régime pour trafic de drogue et d'autres infractions graves, a indiqué lundi à l'AFP un avocat proche de M. Aristide. "Le dossier inculpant l'ancien président Aristide a été déposé par le commissaire du gouvernement au cabinet d'un juge d'instruction afin d'ouvrir une enquête", a déclaré Me Newton Saint-Juste. Outre l'accusation de trafic de drogue, M. Aristide est poursuivi pour soustraction de deniers publics, forfaiture et concussion. La Fondation Aristide pour la démocratie et d'anciens fonctionnaires de son gouvernement, dont un ancien directeur général de la police nationale, sont également poursuivis, selon l'avocat. Le ministre de la Justice, Michel Brunache, a refusé de commenter cette affaire, mais a indiqué à l'AFP que son ministère n'était "pas au courant de cette démarche". Exilé en Afrique du Sud après avoir été renversé en 2004, M. Aristide est revenu en Haïti en mars 2011 et n'a pas fait de déclaration publique depuis. Il a été vu une seule fois en public avec l'actuel président Michel Martelly qui rendait visite à d'anciens chefs d'Etat vivant en Haïti dans le cadre d'une démarche de réconciliation nationale. M. Aristide a effectué trois mandats écourtés à la tête d'Haïti, en 1991, de 1994 à 1996 et de 2001 à 2004. Il a regagné le pays quelques semaines après Jean-Claude Duvalier, l'ancien dictateur qui fait l'objet de poursuites judiciaires pour détournements de fonds. La justice haïtienne a en revanche écarté en janvier les plaintes portées contre M. Duvalier pour crimes contre l'humanité déposées par des victimes de son régime (1971-86).
N.B. Selon des sources bien informées, aucun dossier de ce genre n’a été déposé au cabinet d’instruction.
Le Président Martelly a inauguré ce lundi 27 février 2012, le projet de 400 maisons à Zoranje, initié le 12 juin 2011 par le Chef de l’État qui avait déclaré lors de la cérémonie de pose de la première pierre « C'est une journée d'espoir pour le peuple haïtien, l'espoir de reconstruire Haïti [...] ce chantier est le signal de notre volonté à construire de nouvelles communautés durables [...] Le signal qui montre que le pays va retrouver sa capacité à remettre les gens au travail et que les entreprises locales pourront s'impliquer davantage dans la reconstruction. » Construites à Zoranje sur un terrain de 6.8 hectares ces habitations durables, respectent les normes urbanistiques et parasismiques et visent selon le Président « à améliorer la qualité de vie des familles à faible revenu, affectées par le séisme du 12 janvier. »
Ce projet, d’un montant total de 30 million de dollars financé par la Banque Interaméricaine de Développement (BID), s’inscrit dans un programme en 3 phases, visant à construire au total 2,000 logements dans les départements de l’Ouest, du Nord Est et du Sud. Le projet a été coordonné par le Fonds d'Assistance Économique et Social (FAES) [Gouvernement Haïtien], appuyé par un comité de pilotage comprenant plusieurs acteurs de la santé, de l'éducation, le Ministère de la Planification et des institutions comme la Dinepa. Il aura certes fallu attendre un plus que les 100 jours prévus initialement pour réaliser ce projet, comme ne manqueront pas de souligner les observateurs critiques, mais ce qui importe le plus pour les bénéficiaires, c’est que la promesse a été tenue.
MINISTERE DE LA JUSTICE ET DE LA SECURITE PUBLIQUE
NOTE DE PRESSE Le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique tient à apporter un démenti formel aux rumeurs selon lesquelles deux mandats auraient été émis à l’encontre de l’ancien Président Jean-Bertrand Aristide. Tout en affirmant son respect de l’indépendance du Pouvoir Judiciaire et de l’égalité de tous devant la loi, le Ministère invite la population en général et la Presse en particulier à ne pas se fier à des rumeurs fantaisistes, susceptibles de nuire au processus d’établissement de l’Etat de droit et à la politique de réconciliation nationale prônés par le Président de la République, Son Excellence Michel Joseph Martelly.
C’est l’OIM – l’Organisation Internationale pour les Migrations, qui organise ces déplacements-relocation. Et l’OIM a révélé mardi qu’il reste actuellement moins de 500.000 Haïtiens vivant encore dans des camps. Ces familles seraient loges dans 660 camps localizes dans tant à Port-au-Prince qu’à Pétion ville. Ce chiffre représente un tiers de la population qui avait été obligée de prendre logement sous des tentes.
Selon les responsables de L'OIM, ce chiffre représente un tiers de la population qui avait été déplacée après le tremblement de terre de 2010.
Les derniers déplacés en date sont ces 200 familles qui viennent de laisser le camp du Champ de Mars. Ces familles ont été relogées par l’UCLBP, l’unité de construction de logements et de bâtiments publics.