Follow Jah se met en quatre pour commencer 2020 !
La bande à pied Follow Jah commence l’année avec un double défi en Haïti et à l’international. Convoqué comme chaque année pour le Festival international de jazz de Port-au-Prince, du 18 au 25 janvier, le groupe doit répondre aux mêmes dates à l’invitation du festival Santiago a Mil, à Santiago du Chili.
Le festival Santiago a Mil est un des principaux festivals des arts du spectacle (théâtre, musique, danse, cirque) d’Amérique Latine, qui a lieu, chaque année, au mois de janvier, dans la capitale et dans d'autres villes du Chili. Depuis sa fondation, en 1994, il a accueilli plus d’un millier de spectacles en provenance de quarante-six pays des cinq continents. Pour sa vingt-sixième édition, cette année, il présentera plus d’une centaine de spectacles chiliens et étrangers, à la fois dans la capitale et en province, jusqu’au 26 janvier.
Follow Jah aura à réaliser des ateliers avec des musiciens chiliens pour les intégrer à deux défilés qui auront lieu dans la commune de Recoleta, les samedi 25 et dimanche 26 janvier, en clôture du festival. Ce sera la première fois que le groupe jouera sur le continent américain, après avoir réalisé des tournées en Europe et dans les Caraïbes.
Parallèlement, une autre partie du groupe, qui compte en tout plus d’une vingtaine de musiciens, jouera tous les soirs dans le cadre du Festival international de jazz de Port-au-Prince, pour animer les entractes des soirées à l’hôtel Karibe et à l’Université Quisqueya.
Ce n’est pas la première fois que Follow Jah aura à répondre à plusieurs invitations simultanées, mais en ce début d’année, Follow Jah va devoir se mettre en quatre!
A noter que la bande à pied Follow Jah a bénéficié du soutien du Ministère de la Culture et de la Communication pour honorer l’invitation du festival Santiago a Mil.
JOVENEL MOISE PROMET DE CONSTRIRE 10 YCEE AVEC L’ARGENT DES SENATEURS ET DEPUTES QUI NE SONT PLUS EN FONCTION A PARTIR D’AUJOURD’HUI 13 JANVIER.
Palais National ce lundi après-midi.
Mais l’annonce phare de son discours c’est la construction de 10 lycées à travers le pays avec l’argent qui devait payer en 2020 les 19 sénateurs et 118 députés. Des fonds estimés à 1 milliard 160 millions de gourdes.
« J’ai déjà passé des instructions au premier ministre pour que 10 lycées soient construits à travers le pays avec cet argent », a fait savoir Jovenel Moïse.
Parmi les écoles qui bénéficieront d’une rénovation, 4 d’entre elles se trouvent dans le département de l’Ouest alors que les 6 autres sont en province.
Selon les informations obtenues par la rédaction de Juno7, le processus de reconstruction du Lycée Daniel Fignolé a été amorcé. L’appel d’offres aurait déjà été passé et les fonds destinés aux travaux étaient déjà dans le budget.
Le locataire du Palais national a encore une fois lancé un appel au dialogue pour entamer les réformes au sein de l’administration publique.
Le Conseil de sécurité de l'ONU continue d'appeler à la mise en place d'un gouvernement en Haïti
HPN - Selon une note publiée par le bureau de communication du BINUH (Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti), les membres du Conseil de sécurité ont fait part de l’inquiétude que leur inspirait l’impasse politique dans laquelle se trouve actuellement Haïti.
Ils ont réaffirmé la nécessité immédiate pour les acteurs haïtiens d’engager un dialogue inclusif et ouvert et de former un gouvernement qui réponde aux besoins du peuple haïtien sans plus attendre.
Plus loin, les membres du Conseil disent avoir pris note des efforts déployés par le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), et du rôle que joue la Représentante spéciale du Secrétaire général pour Haïti en usant de ses bons offices. Ils ont souligné que toutes les parties prenantes devaient continuer à se prévaloir des possibilités ainsi offertes, et agir rapidement.
Toujours d'après cette note, les membres du Conseil ont insisté sur la nécessité urgente de trouver une solution à la détérioration de la situation humanitaire à Haïti grâce à l’action coordonnée du Gouvernement haïtien, des Nations Unies et de la communauté internationale.
Rappelant que le Gouvernement haïtien devrait remédier aux causes sous-jacentes de l’instabilité et de la pauvreté qui règnent dans le pays, les membres du Conseil exhortent toutes les parties prenantes à s’abstenir de toute violence et à résoudre leurs différends par des moyens pacifiques. Ils ont souligné qu’il fallait veiller à ce que les responsables répondent de leurs actes et à rendre justice aux victimes des récentes flambées de violence, en particulier des violences survenues les 13 et 14 novembre 2018 à La Saline et du 4 au 7 novembre 2019 à Bel Air.
En dernier ressort, les membres du Conseil ont réitéré leur détermination à œuvrer avec Haïti sur la voie d’un avenir démocratique, pacifique et sûr.
GA
Parlement-crise : Jovenel Moise déclare la fin de la 50e Législature et invite au ‘dialogue’
HPN - Le président haïtien Jovenel Moise a déclaré lundi (13 janvier 2020) sur son compte twitter la caducité du parlement haïtien ; en même temps c’est l’occasion, selon le président, de trouver une entente politique.
« Ce lundi 13 janvier 2020 ramène la fin de la 5oème législature. Nous constatons la caducité du Parlement et nous prenons acte de ce vide institutionnel occasionné par le départ de la chambre des députés et des 2/3 du Sénat », lit-on sur le compte du président Jovenel Moise.
Les analystes et dirigeants politiques sont divisés sur la question, certains estimant que seul un tiers (1/3) du Sénat devrait partir, soit 10 parlementaires. Le bureau du grand corps a d’ailleurs signé un communiqué la semaine dernière mettant en garde contre l’idée du départ de 19 sénateurs.
Le président Moise qui parle de ‘vide’, estime quant à lui qu’il y a lieu d’engager des réformes avec l’absence du Parlement.
« Ce vide institutionnel est une occasion historique pour les acteurs de se mettre ensemble en vue d’engager les réformes qui doivent aboutir à la transformation de cet Etat prédateur en un Etat serviteur qui mettra un terme à une crise permanente qui hypothèque l’avenir du pays », conclut le chef de l’Etat.
Publié par ayibo post
L’élément central de toute transition politique, et dans le cas d’Haïti devrait être la première et la plus urgente initiative, consiste en la mise en œuvre d’un système électoral légitime, indépendant de l’Exécutif, transparent et efficace. Tant la Constitution de 1987 que la Loi électorale haïtienne prévoient l’existence d’un Conseil Électoral permanent (CEP). Les différents gouvernements qui se sont succédé n’ont pas su, pu ou voulu le faire. Les joutes électorales sont organisées depuis 1987 avec des structures ad hoc. En plus, les rédacteurs de la Loi électorale, dans leur souci légitime d’extraire le CEP du risque de sa soumission aux injonctions politiques, leur a accordé le rôle de dernière instance de recours juridique, au-delà et au-dessus de la Constitution. Par conséquent, en Haïti le CEP n’est pas seulement au-dessus de la loi, il est la loi.
À partir du moment qu’un système juridique d’un État accorde le droit et le pouvoir dispensé par Haïti à son CEP, il devient indispensable que cet organisme puisse œuvrer avec une capacité technique, une indépendance politique et une autonomie financière totales. En plus, les Conseillers du CEP doivent jouir d’une légitimité à toute épreuve et leur nomination ne doit, en aucun cas, être objet de marchandages. Pour cela, il faut qu’ils soient des juges inamovibles pour des raisons politiques, choisis à travers un concours public.
Aucune de ces conditions n’existe dans le cas d’Haïti. L’État haïtien ne participe qu’à hauteur d’environ 25 % du budget électoral. Le financement de ¾ parts par l’International lui accorde un rôle incontournable dans les joutes électorales. Les principaux bailleurs de fonds composent un groupe qui suit, accompagne, conseille, suggère, fait pression sans écarter des menaces voilées ou explicites.
Finalement l’Internationale suit également à travers l’Observation électorale la campagne à proprement parler, spécialement le jour du scrutin. Lors des joutes électorales 2010-2011, le rôle de l’OEA/CARICOM a été étendu bien au-delà des expériences précédentes. En effet, les résultats déjà publiés par le CEP à l’issue du premier tour ont été modifiés à la suite de ses recommandations. Donc, il y a eu, en fait, une substitution des autorités électorales haïtiennes par la Mission d’observation électorale de l’OEA/CARICOM.
Comme corollaire à son ingénierie électorale, Haïti se caractérise par une fièvre électorale permanente, car la Constitution prévoit des votations, surtout au niveau parlementaire, toutes les années. Par conséquent, voici un pays qui ne dispose pas des conditions minimales pour l’exercice électoral et qui fait de celui-ci une activité constante et centrale de la vie politique. Ceci conditionne les défis sociaux, économiques et ceux de la reconstruction.
Face à ce double et contradictoire constat — d’un côté l’incapacité électorale chronique à plusieurs niveaux de l’État et de l’autre le rôle central que les votations ont pour la stabilité politique du pays — il n’y a pas d’échappatoire, sauf celles qui mènent au renforcement des capacités institutionnelles haïtiennes et à une réforme constitutionnelle. Sans une véritable refondation du système électoral haïtien, insérée comme une première étape d’un chantier politique plus vaste qui est celui de la signature d’un Pacte de Libertés et Garanties démocratiques, il ne peut y avoir stabilité dans le pays.
De même que les défis socio-économiques et de la reconstruction de la société haïtienne sont otages de la politique, le peuple haïtien est tributaire des joutes électorales. Face à la mainmise des politiques il ne peut qu’opposer la résistance du Pangolin, à savoir, l’abstention. À cet égard la participation aux dernières votations présidentielles est révélatrice : nous avons plongé d’une participation de 62 % lors de l’élection présidentielle de février 2006 vers les 23 % de participation en 2011 et en 2016.
Au-delà du débat sur le niveau de légitimité des élus, cet absentéisme peut être interprété, entre autres, comme un indice troublant de la possible existence d’un sentiment de rejet ou de désenchantement avec la démocratie représentative. Ceci est d’autant plus grave, que depuis trois décennies le fondement de l’action de l’Internationale en Haïti est justement celui de présenter le modèle démocratique comme étant le seul capable de faire sortir le pays de l’ornière où il se trouve.
Le cas haïtien interroge sur maints aspects la coopération internationale. Il faut noter que la politique et dans le cadre de celle-ci, les défis électoraux, assujettissent l’ensemble des efforts. À cet égard, l’Internationale est également un otage supplémentaire de la façon dont on pratique la politique en Haïti.
Depuis le début des années 1990, l’Internationale a envoyé dix (10 !) différentes Missions en Haïti dans le cadre de l’OEA et de l’ONU. Si chacune de ces missions a répondu à des situations précises et a pris des contours distincts, force est de constater que le leitmotiv premier de ces interventions exogènes a été la nature politique des crises haïtiennes. Politique dans le sens que le trait majeur de ces crises domestiques de moindre intensité est la résultante de la simple et inévitable lutte pour le pouvoir, caractéristique de toute société humaine organisée. L’intervention étrangère répond à une demande endogène et de ce fait, l’Internationale devient un acteur du jeu politique haïtien.
Par conséquent ce sont les défis politiques qui devraient être au centre de la stratégie de l’Internationale en Haïti. Malgré les immenses besoins de toute nature, c’est la politique qui constitue le noyau dur des dilemmes haïtiens. En absence d’un modus vivendi acceptable et des règles du jeu qui s’imposent à tous les acteurs, il n’y a point de salut. Tant l’Internationale continuera aveugle face à cette réalité en se cantonnant dans des visions partielles qui mènent à des solutions de pouvoir non-haïtiennes, la crise peut connaître un répit, jamais une solution.
Comme le souligne Jean-Max Bellerive dans un entretien accordé à Raoul Peck pour son documentaire « Assistance mortelle », l’échec de la refondation d’Haïti n’est pas dû uniquement aux Haïtiens, car « avec ses 27 000 km carrés et ses 10 millions d’habitants, Haïti est une ville à l’échelle de la planète. Nous avons eu à notre chevet les banques, les États et toutes les structures de coopération, et ils n’ont pas réussi à nous aider. Si cette communauté internationale continue à échouer, qu’est-ce qu’ils vont pouvoir résoudre ailleurs ? »
Néanmoins, nous préférons suivre la perception d’Albert Camus, lorsqu’il préconise, dans La Chute, « qu’au cas où nous étions en démocratie nous serions tous coupables ». Ce n’est pas le cas. Devant l’échec de la prétendue coopération internationale, la connivence criminelle d’une partie de l’élite haïtienne et la souffrance sans fin de la majorité de sa population, il est impossible de transiger.
[1] Ancien Représentant spécial de l’OEA en Haïti (2009-2011) et auteur de L’échec de l’aide internationale à Haïti : dilemmes et égarements, C3 Éditions, Port-au-Prince, 2019, 3eédition, 427 p. et
de Les Nations Unies et le choléra en Haïti : coupables, mais non responsables ? C3 Éditions, Port-au-Prince, 2018, 199 p.
Cet Op-Ed fait partie de notre Exploration sur les 10 ans du tremblement de terre du 12 janvier 2010.