(Paris) « Bâtisseur de ponts entre l’Occident et l’Afrique » : voilà comment se décrivait le saxophoniste Manu Dibango, première personnalité mondiale morte à 86 ans des suites d’une contamination au coronavirus, figure de l’afro-jazz devenu star avec son hit Soul Makossa.
Publié le 24 mars 2020 à 6h37 Mis à jour à 8h11 Partager
CHRISTOPHE PARAYRE
AGENCE FRANCE-PRESSE
=*Haïti/Coronavirus : Le nombre de cas confirmés s'élève désormais à sept*
_Le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) a informé, dans la matinée du mardi 24 mars 2020, que le nombre de cas confirmés au nouveau Coronavirus en Haïti s'élève désormais à 7. 4 dans le département de l'Ouest, 2 dans le Sud-est et 1 autre dans l'Artibonite._
CORONAVIRUS
Le Professeur qui avait réclamé un test raconte …
Je veux, suite aux calamités extrêmes de ces derniers jours, dire à vous toutes et à vous tous mes sœurs et frères MERCI. A vous toutes et à vous tous qui, dans un élan de solidarité sans pareil, avez témoigné de vos émois, de vos émotions bienveillantes et de votre humanité face aux circonstances agitées dans lesquelles j’aurais pu perdre la vie, je dis MERCI. ParentEs, amiEs, collègues de travail, connaissances et vous tou.t.e.s qui m’avez envoyé vos pensées positives, vos sollicitudes me touchent profondément. Je ne peux oublier de mentionner les nombreux messages de soutien de professeurs et d’étudiants du Campus de Limonade et du reste de l’Université d’Etat qui sont, pour moi, une source puissante d’énergie où je trouverai la force pour affronter l’avenir.
Je croyais avoir agi avec responsabilité et été dans la ligne du rapport citoyen que j’ai toujours développé avec mon pays. Mais les institutions de l’Etat m’ont abandonné. L’ignorance, la misère et la violence laissées comme les seules consolations à la très grande majorité du peuple ont triomphé. L’ignorance et la misère engendrent la peur et la violence : c’est une leçon de réalité qui vit désormais dans mon corps et dans ma chair.
Ma motivation reste et demeure citoyenne et je n’éprouve aucun regret d’avoir posé ce geste !
Il est évident que des controverses, positives pour certains et négatives pour d’autres, affecteront durablement ma vie SOCIALE. Mais ma conscience restera mon seul VRAI juge. J’ai par ailleurs une certitude inébranlable : quand l’ignorance sera remplacée par une ÉDUCATION DE QUALITÉ pour toutes les Haïtiennes et tous les
Dimanche 22 mars 2020
Haïtiens sans exception, mon geste ne fera pas l’objet de réquisitions des procureurs qui siègent au tribunal des passions politiques.
Je produirai un rapport détaillé de toutes les circonstances de mes calamités et péripéties durant les deux jours des mardi 17 et mercredi 18 mars.
Je ne veux pas ajouter de l’eau au moulin d’un personnage grossier et ridicule qui, on ne sait jamais quand il exprime ses propres idées ou celles qu’il profère sous diktat, continue malheureusement d’être un des fossoyeurs de nos possibilités en tant que peuple et une boussole assurée du naufrage national. Toutefois, je déplore l’usage politique qui a été fait par les « autorités » les plus haut placées d’une situation où j’ai failli mourir. Je porterai plainte contre ceux qui répandu des rumeurs dégradantes sur ma personne et exigerai des excuses publiques de la part de monsieur Jouth Joseph pour ses propos pleins de légèretés et de bassesses. C’est à la fois un mépris inconsidéré pour ma vie et, plus généralement, pour les vies insignifiantes de ceux qui ne comptent pas dans l’ordre social inégalitaire haïtien. Cette stratégie vise en plus à cacher l’incompétence visible d’un gouvernement conforté dans une politique dissimulée depuis toujours derrière le mensonge. Pour masquer l’absence de plan et de structures capables d’affronter l’épidémie du Coronavirus, le « Premier ministre » choisit la diversion politique.
J’ai été indigné et révolté quand, le jeudi 19 mars à 10 hres 08 du matin, la Ministre de la santé publique m’a appelé pour m’annoncer que mon test était négatif et profitant pour me demander de venir débiter devant les médias des mensonges au Peuple haïtien. A plusieurs reprises, elle a insisté pour me demander de dire que ma prise en charge ait été assurée alors que ça n’était pas le cas et que je lui ai expliqué toutes mes péripéties. A chaque fois, j’ ai répondu : Madame la Ministre, je dirai la VÉRITÉ !
Bizarrement, quelques temps après ce refus d’exécuter la demande de la Ministre, Tonton Bicha sort une vidéo aussi grotesque qu’ignoble dans le but de me
disqualifier. L’essentiel de ce qu’a dit Tonbon Bicha a été récité copieusement par monsieur Jouth Joseph.
Je regrette de me voir obligé de défendre MON HONNEUR en relatant ces faits à un moment où l’union sacrée nationale doit être le leitmotiv de chaque Haïtien. Le Coronavirus est une réalité à laquelle le mensonge ne peut résister. Le moment doit être réservé à tout ce qui est force, courage, patriotisme, engagement et détermination, sauf aux polémiques stériles et irresponsables.
Serrons les rangs et retroussons nos manches pour mener la guerre contre l’introduction du Coronavirus dans notre pays. Force Haïti, Vive Haïti !
MÈSI tout moun ! Lavi pou tout moun !
Nelson BELLAMY 05 h 30 AM
Ayibopost.com
Certains ont déjà pris refuge aux États-Unis. D’autres affirment qu’ils ne viendront plus travailler si des cas de Covid-19 sont confirmés dans le pays.
La population n’est pas la seule à paniquer face à la propagation du nouveau coronavirus dont aucun cas n’est encore confirmé en Haïti, selon les autorités. Des médecins haïtiens s’inquiètent, eux aussi, de cette maladie qui a déjà fait plus de 9 000 morts et infecté 200 000 personnes à travers le monde.
Exposés quotidiennement et sans protection adéquate, certains médecins menacent de ne plus venir travailler en cas de confirmation de la présence du COVID-19 en Haïti.
Un manque d’équipements
Les instances du Ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) annoncent des efforts, mais semblent toujours mal préparées.
Au 18 mars 2020, l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH), plus grand centre hospitalier du pays, n’a aucun dispositif ni pour le personnel médical ni pour d’éventuels cas de personnes infectées par le coronavirus.
« Depuis des lustres, l’hôpital général fait face à un manque de matériel, témoigne Chéry Jacques Daniel, médecin résident à l’HUEH. Les gants et cache-nez sont utilisés à plusieurs reprises par le personnel médical. Il n’y a presque pas d’eau et de savon à l’Hôpital alors qu’ils sont essentiels dans la [prévention] du virus ».
Face à cette situation, le docteur se montre terrifié. « La majorité des médecins de l’hôpital s’entendent là-dessus : en cas où un patient atteint du coronavirus se pointe à l’HUEH, aucun d’entre nous ne viendra travailler », confie Chéry Jacques Daniel.
Le médecin s’indigne contre les conditions du système de santé dans le pays. « À maintes reprises, nous avons exigé de l’État de meilleures conditions de travail et de mieux équiper les hôpitaux publics, poursuit Daniel. Nos revendications n’ont pas été écoutées. Aujourd’hui, personne ne va exposer sa vie face à ce virus ».
Un autre médecin résident qui n’a pas voulu s’identifier confirme qu’il pense aussi abandonner le centre hospitalier avec quelques collègues.
Selon les données d’Évaluation des prestations des services de soins de santé (EPSS-II), seulement 3 354 médecins évoluent sur tout le territoire national. Ce nombre restreint de professionnels doit administrer des soins à environ 10 millions d’habitants.
Stock de matériel d’urgences
Dans l’urgence actuelle, leur présence s’avère essentielle. Les salles d’hôpitaux doivent aussi être adaptées aux interventions liées au COVID-19. Tout le matériel et les instruments utilisés devraient être à usage unique ou désinfectés, stérilisés puis vérifiés avant réutilisation.
« Le [MSPP] est en train de faire des démarches avec des partenaires internationaux pour renforcer le stock de matériel d’urgences que le ministère a déjà en sa possession », confie le directeur départemental de l’ouest de la santé, Martial Beneche. Pour l’instant, le ministère et non les hôpitaux compte certains équipements en stock qui sont toutefois limités.
En même temps, ce manque d’équipements n’est pas un problème haïtien suggère le directeur départemental. Il indique que la rareté de matériel médical est à présent mondiale avec le nouveau coronavirus.
Cette situation sème la panique au sein du personnel médical haïtien. La plupart des médecins se montrent prêts à prendre des vacances ou à s’isoler du danger. Ils ne souhaitent pas exposer leurs vies et celles de leurs familles si les hôpitaux ne sont pas équipés.
C’est ce qu’a confirmé le directeur de la maternité au centre obstétrico-gynécologique Isaïe Jeanty-Léon Audain, maternité de Chancerelles, Chantal Datus Junior. « Plusieurs de mes collègues médecins sont allés s’installer en Floride, par crainte de l’envahissement du virus en Haïti », dit-il.
Chantal Datus Junior explique avoir plusieurs cas de médecins résidents qui veulent fermer leur dossier à l’hôpital à cause de la panique que crée cette nouvelle pathologie.
Les médecins seront impliqués
D’autres médecins prennent courage et disent être prêts pour servir, malgré tout. Selon les vœux du serment d’Hippocrate, il est un impératif d’apporter soutien et assistance aux malades.
« S’occuper des autres est une vocation, bien que le niveau de contagiosité soit très grand », croit le docteur Allan Chery. Face à l’insouciance de l’État, ce médecin dit se procurer lui-même des matériels pour se protéger en cas où un patient atteint du COVID-19 ferait son apparition à l’hôpital Notre Dame des Cayes où il prête ses services.
Ce chirurgien qui travaillait jadis à l’HUEH estime qu’on ne devrait pas s’inquiéter si les médecins fuient les hôpitaux. La médecine fait face toujours à ces genres de situations lorsqu’il y a une nouvelle pathologie non encore maîtrisée, dit-il. Chery croit que c’est une réaction purement humaine. « Même si nous sommes tous des professionnels nous n’avons pas toujours les mêmes réflexes ».
Alors qu’il s’insurge contre un manque de formation du personnel médical dans le contexte actuel où les ressources du pays s’avèrent limitées, Chery Chery dit espérer que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les autres structures internationales pourront venir en aide à Haïti.
Lors de l’épidémie du choléra de 2010, l’apport de Médecin sans frontières (MSF) a été important dans la prise en charge. Pour le COVID-19, MSF n’a pas encore effectué de préparatifs.
Le responsable de communication, Lunos Saint-Brave, précise que les actions de MSF seront guidées par le ministère. « Nous travaillons en étroite collaboration avec le ministère. MSF n’a pas de dispositifs médicaux pour le coronavirus. Les préparations se font seulement à l’interne », dit-il.
Unique centre de référence
Le COVID-19 occasionne des symptômes graves, notamment le syndrome de détresse respiratoire aiguë, chez les patients déjà fragilisés. En Haïti, l’hôpital Sanatorium est l’unique centre de référence dans le domaine de la pneumologie. Les autorités sanitaires du pays y ont organisé des séances de formations dans la prise en charge du nouveau coronavirus.
Selon le directeur médical du Sanatorium, Jean Ardouin Esther Louis Charles, les médecins de cet hôpital ont déjà acquis une « connaissance avancée du poumon par rapport aux manifestations du virus dans cet organe ».
Le ministère n’a encore désigné aucun centre où se rendre si les symptômes du COVID-19 sont ressentis. Le pneumologue Jean Ardouin Esther Louis Charles promet néanmoins que le sanatorium sera l’un des premiers hôpitaux à s’engager dans la lutte contre le virus.
« Au niveau de la connaissance du coronavirus et des prises en charge, nous nous sommes préparés. Mais les moyens devront être là », lance Jean Ardouin Esther Louis Charles. La garantie de matériels médicaux et de salles réservées aux personnes atteintes du virus représente jusqu’à date un défi pour les autorités.
Au 19 mars 2020, la République Dominicaine compte 34 infections et deux morts. La probabilité que cette maladie traverse en Haïti reste importante. « On n’y peut rien », déclare Doccy Delvalès. « Nous sommes déjà faibles, la prévention doit notre principal guide », dit ce médecin.
Rappelons que le lavage des mains, la pratique des méthodes d’hygiène, de confinement et de distance sociale sont vivement recommandés pour se protéger face à la propagation du coronavirus.
Haïti standard, le 19 mars 2020.- Tous les marché binationaux dominicains sont fermés pour une période de 15 jours. Cette décision a été prise par le le Président dominicain, Danilo Médina qui a opté pour l’isolement de son pays, afin de lutter contre le nouveau Coronavirus (COVID-19).
Durant cette période personne ne pourra traverser la frontière dans les deux (2) sens, ont témoigné des actions menées dès ce jeudi 19 mars 2020 par la garde frontalière dominicaine.
Des soldats dominicains ont empêché à des compatriotes voulant rentrer en Haïti de rebrousser chemin. L’interdiction de traverser la frontière haitiano-dominicaine s’applique au niveau de tous les points de passage (officiels et non-officiels).