Le Premier ministre Garry Conille pourrait se voir contraint de remanier cette semaine la composition du cabinet ministériel avec le rebondissement de l'affaire Bélizaire dans lequel au moins deux ministres seraient directement impliqués, a appris Haiti Press Network. A moins d'un revirement de dernière minute, le sénat devrait poursuivre ce mardi la séance d'interpellation du ministre de la justice Josué Pierre-Louis et du secrétaire d'état des Affaires étrangères Pierre-Michel Brunache. "La séance peut déboucher sur un vote de censure du ministre de la justice, peut-être également du secrétaire d'état", a confié un parlementaire à HPN ajoutant qu'un vote de confiance est peu probable. "Dans tous les cas, nous sommes face à une vraie crise, car la chambre des députés va aussi se prononcer sur ce dossier", a expliqué un autre parlementaire. D'un autre côté, le ministre de l'intérieur, de la défense et des collectivités territoriales, Thierry Mayard-Paul, dont le nom est cité dans l'affaire, pourrait également être interpellé à son tour. Cependant lors de son audition la semaine dernière devant la commission sénatoriale qui enquête sur l'arrestation du depute, M. Mayard-Paul s'est défendu d'être impliqué dans le dossier. Il aurait fourni des pièces montrant qu'il n'avait pas eu d'altercation avec des employés de l'aéroport. Une plainte déposée par un employé a été d'ailleurs retirée. Le député Bélizaire qui intervenait sur la Voix de l'Amérique a indiqué pour sa part que le ministre dl'intérieur, "un ami personnel", n'avait pas ordonné son arrestation. Toutefois, l'affaire qui éclabousse le président de la république Michel Martelly en conflit ouvert avec le député Bélizaire, pourrait finir par un remaniement du cabinet ministériel.
Cette semaine va voir rebondir le dossier "Arnel Bélizaire", le député arrêté puis libéré, le rapport de l'enquête réalisée par le Sénat sera présentée mardi lors d'une séance; le rapprot sera déposé ce lundi au bureau du sénat, a appris HPN. Une séance est prévue mardi au Sénat où le rapport sera débattu juste avant la suite de l'interpellation du ministre de la justice et du secrétaire d'état aux affaires étrangères, mais le rapport déjà rédigé sera remis au président du Sénat. Au moins 24 personnes parmi elles, le Premier ministre Garry Conille, trois ministres et deux secrétaires d'état du gouvernement ont été interrogés par les sénateurs-enquêteurs. "Cette enquête a permis de découvrir des choses ahurissantes, on a pris l'ampleur de la situation", a déclaré à HPN un membre de la commission parlementaire. Interrogé par HPN, le sénateur Annick François Joseph, secrétaire-rapporteur de la commission, a indiqué que les membres de la commission ont analysé les faits sur la période du 12 au 28 octobre. "Nous savons maintenant ce qui s'est passé et nous allons le dire à la nation", a ajouté le sénateur de l'Artibonite qui révèle que le rapport contient des recommandations d'ordre général et des recommandations spécifiques.
Le ministre de la Justice, Me Josué Pierre-Louis a accepté de démissionner de son poste. L’information qui circulait depuis la veille, a finalement pu être confirmée le mardi en début d’après midi, alors que la séance au Sénat de la République n'avait pas encore commencé. Plusieurs sénateurs, étaient en faveur cette demission, dans l’espoir sans doute que Josué Pierre-Louis, une fois parti, cela contribuerait peut être à calmer les esprits et à empêcher des interpellations fleuve demandées par le rapport de 40 pages de la Commission sénatoriale chargée d’enquêter sur les événements du 27 octobre dernier.
J’ai l’honneur de vous présenter mes compliments et je profite de l’occasion pour vous remercier d’avoir, en accord avec le Président de la république fait appel à moi pour vous accompagner. Cependant la conjoncture actuelle me commande de donner ma démission comme ministre de la Justice et de la sécurité publique. Le climat actuel ne me permet pas de mettre en oeuvre avec toute la serenité nécessaire la feuille de route qui m’aura été confiée, Je vous prie d’accueillir Monsieur le premier ministre l’expression de ma plus haute consideration.
L’interim au ministère de la justice sera assuré par le Premier ministre Garry Conille
LE RAPPORT Les différents sites d’informatin sur le net publient dans son intégralité le Raport de la commission du sénat chargée d’enquêer sur l’arrestation du député Arnel Bélizaire
En dehors du fait que ca rapport a 40 pages, quels en sont les ponts importants ?
- Après avoir retracé en détail points par point les faits s’étant déroulés le 27 octobre dernier, Le rapport recommande l’interpellation du premier ministre et des ministres de la justice et de l’intérieur. - Le rapport de 40 pages conclut en ces termes: - Nous voilà au terme de cet éreintant voyage qui nous a conduit d’une banale (mais triviale) altercation entre deux hommes d’état a une grossière violation de la loi, de la constitution et des droits de la personne. On aurait pu éviter d’en arriver là, mais le mal est déjà fait. Tout compte fait, cela ne peut nullement être le fruit du hasard qu’autant d’intelligences soient mises à profit pour violer la loi, contrarier le gouvernement de la république et mettre à rude épreuve la dignité et la stabilité de la nation . Un résultat symboliquement plus important doit avoir été visé. - - Le commissaire du gouvernement connaît son métier. Le ministre de la justice est un magistrat de carrière ; il l’a répété plusieurs fois devant la commission. Le ministre de l’intérieur est un avocat ayant accumulé plus de vingt-cinq ans de carrière sous la basoche. Le premier ministre a combattu sous les feux des administrations internationales et connaît les risques du métier. Le directeur de l’AAN n’est pas un nouveau-né de l’administration publique haïtienne, il connaît l’aéroport de Port-au-Prince et son importance stratégique pour la nation. - - Comment peuvent-ils tous se permettre de violer ou de laisser violer la loi alors que certains ont prêté serment ou ont fait la promesse de respecter les institutions républicaines et de travailler au bien-être du pays ? - - Et plus loin, on lit: - - En ce moment crucial de la vie nationale, le pays a besoin d’envoyer au monde entier des images fortes d’unité, de solidarité et de cohésion sur la voie à emprunter pour re-construire la nation haïtienne. Le Président de la république a un rôle déterminant à jouer en ce carrefour historique. Il doit s’élever à la dimension des défis actuels pour se projeter en tant que chef d’état responsable garant de l’unité nationale indispensable devant aboutir à la récupération de notre souveraineté bafouée, souillée par nos inconséquences. Il doit en permanence s’assurer que les trois pouvoirs fonctionnent harmonieusement. En ce sens, il est impératif que le Président s’asseye rapidement avec les autres branches de l’état afin de trouver une entente honorable capable de sauvegarder la cohésion indispensable devant nous amener à coup sûr vers la stabilité et le progrès du pays.
La Commission sénatoriale ainsi formée est composée des Honorables sénateurs suivants : 1- Jean William Jeanty, Président 2- François Anick Joseph, Rapporteur 3- Riché Andris, Membre 4- Dieuseul Simon Desras, Membre 5- Joel Joseph John, Membre Méthodologie