" Je suis d’accord avec le rapport. Je suis d’accord avec ses recommandations «
Ces mots mettent fin à l’ère de Laurent Lamothe, le Premier ministre dont le rapport de la commission consultative recommandait la démission. « La seule chose qui me paraît compliqué, c’est respecter à la lettre le calendrier » poursuit Mr Martelly.
Tout a commencé un peu avant 7 heures, le vendredi 12 décembre.
Dès 4 heures de l’après midi une bande annonçait que le président allait s’annoncer à la nation de façon imminente. Quatre heures devient sic heures et à 6h45, retentit la voix du speaker de la Radio télévision nationale. Et le président commence sa présentation Juste avant de commencer, on le voit parler à l’oreille de son premier ministre, son frère, comme il l’appelle. Le président salue les membres de l’assistance, le président de la Chambre de députés, le vice président. Pas un mot concernant les sénateurs. Et le cameraman montre une série de chaises vides. Sont-ce celles des sénateurs , absents ?
Puis il attaque sa présentation avec l’énumération des réalisations de son gouvernement. Il arrive au rapport de la commission dont l’un des membres lui aurait dit : « Presidan nou manyen ou fò… Et lui de répondre si se pou peyi a vanse, nou pa manyen mwen fò « Et Martelly de poursuivre : La commission m’a demandé la démission du Premier Ministre. Et il ne tarit pas d’éloge pour celui qui a occupé ce poste pendant un temps éiquivalent presque à la durée de sa présdience. En effet le premier ministre du gouvernement Martelly a été Gary Conille qui n’aura passé que quelques mois à ce poste. Laurent Lamothe arrive à la Primature, alors que les nombreux autres candidats choisis par le président n’ont pas reçu l’aval du Parlement. ( Rouzier, ……..)
Lamothe se met au travail. Le Président le qualifie de jeune garçon sachant travailler. Il a tenu aussi à rappeler qu’il n’avait pas accepté ce poste pour faire de l’argent, car il en avait à son arrivée à la Primature.
Et c’est la fin de l’adresse à la nation. Le tout aura duré moins d’une demie heure.
Que va t-il se passer maintenant ?
Le président a souligné que des Lundi il va se mettre au travail pour veiller à appliquer les recommandations du rapport.
Les États-Unis accueillent favorablement les recommandations de la commission crée le 28 novembre écoulé par le président Martelly pour dénouer l’impasse politique qui retarde constamment la tenue d’élections législatives et municipales.
« Nous nous félicitons des recommandations offertes par la commission consultative créée par le président Martelly comme une base pour le dialogue. », a déclaré vendredi à HPN l’un des Porte-paroles du département d’état, Jen Psaki.« Donc, notre position aux États-Unis est que nous soutenons globalement le dialogue et le compromis qui pourrait conduire à une solution en Haïti qui permettra des élections sans plus tarder, et nous pensons que c’est extrêmement important » précise le porte-parole.
« Cependant en fin de compte, c’est aux Haïtiens de résoudre les difficultés actuelles. Nous soutenons les efforts tels que le travail de la commission pour faire avancer une solution de compromis. » a conclu Jen Psaki. HPN
Frantz Alcéma (USA)
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BRH
Nous vous présentons ici celui de l'Agence Haïtienne de Presse ( AHP)
Le premier ministre haïtien Laurent Lamothe a annoncé dans la nuit de samedi à dimanche, sa demission et celle de son équipe un peu plus de 24 heures après que le président Michel Martelly dont la démission est également réclamée quotidiennemt par des milliers de manifestants, eut fait savoir dans une adresse à la nation, que son chef de gouvernement avait accepté de partir, pour favoriser une issue à la crise politique.
Toutefois, Michel Martelly n'avait pas dit quand exactement Lamothe partirait, et comptait probablement, selon une source proche du gouvernement, que le premier ministre expédierait les affaires courantes pour un temps indéterminé, puisqu'il estimait "compliqué de respecter à la lettre le calendrier proposé par la commission présidentielle consultative, beaucoup de points ne dépendant pas du président", a-t-il dit.
Cependant pressuré par les manifestations-monstre et aussi par des secteurs internationaux dont le gouvernement américain, qui lui auraient fait savoir, ainsi qu'au chef de l'Etat, qu'il n'y a pas de sursis et qu'il devait partir tout de suite, Laurent Lamothe a dû vite s'exécuter, après avoir été lâché par une frange importante du secteur des affaires qui est sorti divisé sur la question.
Selon des sources, l'administration américaine aurait pesé sur l'accélérateur, après les déclarations pro-Lamothe de Bill Clinton, dont on dit qu'elles visaient à saper les efforts de John Kerry qui a dû annuler vendredi une visite en Haïti. Les deux hommes auraient un contentieux depuis les primaires démocrates musclées de 2008, ayant mis face à face Barack Obama et Hillary Clinton.
"Je quitte mes fonctions de Premier ministre ce soir avec le sentiment du devoir accompli", a dit Lamothe qui occupe ce poste depuis mai 2012 après la parenthèse Garry Conille, qui a dû démisionner après avoir dénoncé l'octroi de contrats jugés illégaux à des compagnies dominicaines.
Laurent Lamothe a déclaré partir" avec un sentiment que "nous avons fait tout dont nous étions capable pour le pays"... et
que nous avons engagé ce pays dans une dynamique de mutation profonde et de changements réels au bénéfice de la population..
Toutefois, ce ne semble pas l'avis d'un large secteur de la population. En témoignent les manifestations fleuves organisées ces derniers mois contre les deux chefs de l'Exécutif, accusés par les manifestants d'avoir appauvri le pays, liquidé ses ressourcs minières et vendu d'importantes portions de terre dans différentes régions du pays.
Samedi encore, lors d'une manifestation qui a rassemblé une dizaine de milliers de personnes, des participants ont fait savoir que la situation socio-économique n'a jamais été aussi difficile et qu'ils n'avaient jamais vu un tel apartheid, une petite clique composée de membres et de proches du pouvoir concentrant tous les moyens économiques, et pénalisant tous ceux qui ne sont pas du même bord ou qu'ils considèrent comme des adversaires politiques.
Des manifestants ont ainsi scandé: la politique de ce pouvoir, c'est : tout pour le gouvernement et rien pour la population, ironisant sur un un réfrain du premier ministre démissionnaire, lors de ses interventions: "tout pou pèp la a , anyen pou gouvènman an".
Des manifestants ont ainsi scandé: la politique de ce pouvoir, c'est : tout pour le gouvernement et rien pour la population, ironisant sur un un réfrain du premier ministre démissionnaire, lors de ses interventions: "tout pou pèp la a , anyen pou gouvènman an".
Dimanche, un ministre démissionnaire a confié à l'AHP: même si beaucoup d'entre nous sont restés en poste , jusqu'à ce jour, en réalité on ne gérait rien. Car, si tel ou tel projet était entrepris au nom de tel ou tel ministère, ce sont des gens de la présidence ou de la primature qui de toute façon, géraient l'argent.
" Les ministères sont sous l'emprise de proches du pouvoir et de petits "bambaucheurs-résidents floridiens" qui partent chaque vendredi faire la fête à Miami pour revenir le lundi ou le mardi suivant", a dit le ministre.
Il faut dire aussi que les rivalités et les attaques à répétition entre le premier ministre et des proches de la première dame ont miné l'existence du PM au cours de ces derniers mois .
Pour beaucoup, si la propagande massive pro-président et pro-premier ministre mais anti-opposition, faite par des secteurs grassement rémunérés, a semblé marcher un certain temps, mais au final, elle n'a, visiblement, pas produit les effets escomptés, puisque que c'est la première fois qu'un président et un premier ministre sont autant vilipendés, banalisés et traités avec aussi peu d'égards.
Maintenant, puisque c'est de lui qu'il s'agit surtout maintenant, Lamothe a-t-il encore un avenir politique, lui qui était pressenti comme le dauphin du chef de l'Etat et pour qui celui-ci faisait déjà - sincèrement ou hypocritement- campagne, au grand dam de ses adversaires au palais.
Selon des sources, Lamothe ferait déjà partie du passé, lui qui est accusé par l'internationale, de graves exagérations dans la gestion du pays, lui qui serait dejà sous enquête pour " sérieuses présomptions de corruption, détournement et dilapidation des fonds publics", lui qui a été si souvent à couteaux tirés avec la ministre des finances.
Va-t-il rester muet ou a-t-il aujourd'hui des révélations à faire, puisque, si c'est de brebis galeuses qu'il s'agit, il ne serait sans doute pas la seule.
Par ailleurs, concernant la situation sur le terrain, il est clair pour beaucoup, que ce sont les manifestations de rues qui ont fait sauter Lamothe, le fusible qui protégeait le président.
La commission consultative n'a été qu'un moyen utilisé par le chef de l'Etat pour ne pas avoir à prendre personnellement contre son ami, la décision que lui a imposé la communauté internationale, pour tenter de le maintenir (Martelly) en selle.
La participation massive aux manifestations des 12 et 13 décembre et l'assassinat par balles samedi d'un manifestant, risquent de compliquer la situation et déterminer davantage l'opposition à réclamer lors des prochaines journées de manifestation cette semaine, la tête du chef de l'Etat.
Des manifestants ont relevé samedi que les corps de la police, censés chargés de la sécurité, lors des deux dernières manifestations, se sont montrés très brutaux vis-à-vis des manifstants. Ils ont lié ce comportement aux "récentes et maladroites déclarations dans le Miami Herald, de l'ancien président Bill Clinton, en faveur du premier miniistre Laurent Lamothe".
Maintenant, concernant l'après-Lamothe, les fuites en avant dans la désignation d'un nouveau premier ministre, sans tenir compte, des forces qui occupent la rue, pourraient être très risquées.
Et dans le cas où le chef de l'Etat avait encore une chance, il pourrait la voir filer sous sa main, s'il s'avise de poursuivre la politique de l'apartheid, de l'exclusion, du "tout pour un seul petit groupe", et s'il s'avise de continuer à s'en remettre aux conseillers-bidon qui le poussent droit au gouffre, ceux, sénateurs, députés ou autres, qui l'ont aidé et conseillé à violer la constitution pour la perpétuation de son camp au pouvoir.
A peine si la République dominicaine a regularisé 150 des Haïtiens inscrits au Programme National de Régularisation des Etrangers (PNRE0, initié par l’Etat dominicain.
Rappelons que selon les autorités dominicaines, en octobre dernier, plus de 120,000 immigrants haïtiens, vivant en situation irrégulière sur le territoire dominicain, avaient ouvert un dossier de régularisation. Parmi ceux-ci, moins de 75,000 détenaient certains documents d’identification émis par le gouvernement haïtien, mais moins de 500 demandeurs, répondaient à toutes les exigences...
Selon l’Ambassadeur Cinéas, les haïtiens qui veulent se faire régulariser sont en butte à toutes sortes d’obstacles.
Pas de documents administratifs et surtout pas beaucoup d’espoir d’en trouver auprès de l’Etat haïtien.
Ensuite ces compatriots ayant vécu plus de 10 ans dans les bateys dominicains n’ont pratiquement pas d’amis, ce qui explique qu’ils éprouvent d’énormes difficultés à trouver un dominicain voulant témoigner en leur faveur.
Devant cette situation, Fritz Cinéas, a exhorté le pouvoir exécutif dominicain à prolonger la date du PNRE dont l’échéance est fixée au 31 mai 2015, afin que toutes les personnes concernées par ce programme, puissent avoir une chance d'être régularisées, tout en se disant conscient que cette décision est souveraine à la République Dominicaine.