Dans un document adressé au chef de l’Etat, signé par 11 sénateurs, dont les 7 réputés proches du pouvoir, le sénat a fustigé le président Martelly qui a fait montre d’incapacité de trancher après deux mois de consultations en confiant sa tâche à une commission consultative. Pour éviter une dislocation de l’Etat-nation, les sénateurs appellent les trois (3) pouvoirs de l’Etat à la concertation.
Vendredi soir au Karibe Convention Center, le Président Martelly a créé la surprise en procédant à la vente signature de son autobiographie « Michel Martelly » dont selon nos informations, personne n’avait eu la primeur jusqu’à ce jour. Une surprise également, car peu d’hommes politiques haïtiens en fonction l’ont fait avant lui. En général, on ne connait rien de leur vie, de leur passé ni du chemin qu’ils ont parcouru pour parvenir à la fonction qu’ils occupent.
Il y avait ce soir là, beaucoup de monde : corps diplomatique, ministres, sénateurs, députés, personnalités du monde musical, médical, des affaires et de nombreux amis venus acheter (2,500 Gdes - 50$) et se faire dédicacer, l’autobiographie de Michel Martelly, dans lequel chacun espère découvrir la vie du Président.
Le livre, une fois acheté, il fallait faire la queue pour arriver au podium et obtenir une dédicace du president assis aux côtés de son épouse Sophia, auteure de la préface.
Lors d’une pause, le Chef de l’État en a profité pour remercier son épouse ses quatre enfants, les nombreuses personnalités et ses amis présents à cette soirée, remerciant tout particulièrement Pierre-Raymond Dumas qui a réalisé la première rédaction et Ghislaine Rocourt-Deeb pour la rédaction finale de son autobiographie.
Tous s’attendent à découvrir ce qu’a été et ce qu’est la vie du Président, mais ils sont nombreux à s’interroger, n’ayant pas encore lu le livre, si cette autobiographie révèlera la face cachée de cet artiste, que le destin a conduit à la plus haute magistrature d’Haïti.
Cette commission de 11 membres constitués par des personnalités choisies par le Président de la république avait pour charge de faire le point avec les divers secteurs sur la meilleure façon de résoudre la crise politique pré électorale.
La commission avait 8 jours pour présenter son rapport.
En dernière minute, on apprend que ce rapport sera communiqué à la nation ce soir.
Que dit ce raport?
D’après les declarations faites par Evans Paul ( un member de la commission ) sur une radio de la capitale, la commission aurait recommandé le déprt du premier ministre comme élément de résolution de crise.
« Nous avons recommandé au président de faire des sacrifices. Nous avons demandé d'obtenir la démission de M. Lamothe et la formation d'un gouvernement de consensus. “
“C'est à lui de prendre les décisions finales pour éviter une aggravation de la crise politique», a déclaré ce mardi matin Evans Paul, membre de la commission, sur une radio de la capitale.
De plus les différentes mesures recommandées par la commission devraient être prises entre le 11 décembre et le 12 janvier 2015.
Le Secrétaire d’état américain John Kerry est attendu en Haïti.
Aucune date n’a encore été fixée mais de sources généralement bien informées, on dit que cette visite pourrait avoir lieu le 12 Décembre. L'on sait que le secrétaire d'état américain ne vient jamais en touriste dans un pays, surtout quand il traverse une crise aussi grave que le notre.
Les suppositions vont bon train sur les raisons qui ont décidé le Secrétaire d'état à venir en Haïti.
La commission consultative présidentielle présente son rapport
Partant d’un constat fait de la conjoncture politique qui laisse augurer notamment la probabilité de caducité du Parlement, ajouté au mal-fonctionnement du CSPJ, la dégradation des conditions de vie des citoyens et les manifestations de rue récurrentes qui témoignent, selon la commission, du mécontentement populaire ainsi que la mise en place d’agents exécutifs intérimaires qui est un signe de la main mise de l’Exécutif sur l’appareil d’Etat.
Les membres de la commission consultative sont arrivés à la conclusion que la crise, à laquelle le pays se trouve confronté, est à la fois conjoncturelle et structurelle, et que chaque acteur privilégie, déplorent-ils, des solutions particulières.
Cependant, ont-ils poursuivi, la solution la plus crédible doit être celle qui donne la stabilité aux trois pouvoirs.
Suite à ce constat, la commission croit qu’un retour à la normalité constitutionnelle et au fonctionnement des institutions, est incontournable.
Ils croient qu’établir un dialogue permanent entre les trois pouvoirs, mettre sur pied un gouvernement de consensus qui doit créer un climat favorable à la tenue d’élections crédibles ainsi que le rétablissement de la confiance de la population dans les institutions, notamment la Police nationale, participent de solutions concrètes qui doivent être trouvées à la situation exceptionnelle que connait le pays actuellement.
Soulignant qu’il est impératif qu’un compromis soit trouvé avant le 12 jauntier prochain entre les protagonistes, la commission a identifié une solution, qu’il juge être la plus crédible. Cette solution présente des mesures d’apaisement, qui comportent la libération des prisonniers politiques non jugés et un "arrêté de grâce" pour ceux-là qui sont engagés dans une instance judiciaire. La démission du Premier ministre et de son gouvernement et la mise en place d’un gouvernement de consensus font aussi partie de la solution.
La phase d'apaisement comporte aussi la démission du président du CSPJ et de la Cour de Cassation, Me Anel Alexis Joseph; la démission des membres du CEP (conseil électoral provisoire) et l’adoption d’une trêve entre les différentes composantes politiques pour faciliter des discussions entre le chef de l’État et les président des deux branches du Parlement.
Une deuxième catégorie de mesures appelées conjoncturelles, comporte la convocation de la chambre des députés en session extraordinaire pour voter les amendements à la loi électorale ainsi que la déclaration de politique générale du nouveau chef de gouvernement de consensus.
La troisième et dernière catégorie ou mesures structurelles, se donne pour objectifs de renverser les barrières qui constituent un obstacle à la stabilité et à la gouvernance du pays en préconisant la convocation des états généraux pour établir un protocole de "gouvernabilité", un protocole de croissance et de compétitivité et un protocole de révision constitutionnelle.
La réforme au niveau du système judiciaire qui passe par la réforme du CSPJ, le renforcement de la Cour des comptes dans le cadre de sa mission de contrôle des institutions publiques sont d’autres recommandations qui ont été faites par les commissaires.
Aussi, appellent-ils à un sacrifice patriotique qui nécessite la volonté de tous les acteurs pour mettre fin à la crise. Ils invitent, par ailleurs, le président Martelly à ne prendre aucun décret, durant le temps de l’absence du Parlement, sinon celui annonçant l’organisation des prochaines élections.
Après avoir reçu le rapport, le chef de l’Etat a salué le travail de la commission consultative et a promis que sous peu il se prononcera sur ces recommandations, tout en indiquant qu’il va analyser le document avec ses conseillers et les membres du gouvernement.
“Aucun sacrifice n’est trop grand pour moi pour sauver le pays” a conclu Michel Martelly. HPN