Le Sénateur républicain de Floride semble avoir été designé par son Président Donald Trump non pas de résoudre la crise haïienne, , mais du moins de mettre les points sur les I,
C’est à dire d’expliquer quell est le rˆøle des Etas-Unis dans la situation actuelle de notre pays.
Au cours d’une rencontre qui a eu lieu vendredi à Coral Gables , un quartier plutôt huppé de Miami, avec des journalistes latino américains où il a été question de crises traversées par le continent latino americain ces jours-ci, il a été question du Vénézuéla, du Nicarague, de Cuba , Kes hirbakustes ibt denabdé à Marco Rubio si il avait decide de ne pas parler d’Haïti, en proie depuis plusieurs semaines, plusieurs mois à une des plus grave crise de son histoire. Et savez vous quelle a été la réponse de Marco Rubio, ce dernier a répondu:
“ Nous ne comptons pas interferer dans les affaires internes d’Haîti. Les Etats-Unis a continué Marco Rubio n’ont aucun role à jouer dans l’appronfondissement de cett crise qui se manifeste par des penuries d’essence, et par les accusations concernant la mauvaise gestion des fonds publics par le president Jovenel Moïse.
Et Marco rubio de oursuivre:
“ Mon interèt concernant Haïti a toujours été que ce pays ait une démoratie, des elections, respecte les lois et je vais continuer à supporter tout ceci. Je ne vais pas m’interesser a ceui qu’is auront choisi comme leader a ajouté le sénateur répulicain répondant à une question du Miami Herald. Nus n’avons aucn role à jouer pour savoir qui doit démissionner et qui devra rester.
Cett declaration de Marco rubio est plutôt diamétralement oppose à celle faite deux jours auparavnt par la congress woman de foride Frederica Wilson qui, participant à une rencontre avec des leaders haitiano-américains a souigné que le pays ne pouvait pas continuer sur cette voie avec ces manifestations non stop, avec ce peule mourant de faim et ces leaders Volant tout l’argent du pays.
Si nous devons vous parler brièvement de Marco Rubio, il faut aussi souligner que c’est ce sénateur répulicain qui a incité Jovenel Moïse à se désolidariser du président Madoru du Vénézuéla, malgré l’aide colossale acordée par le preedécéseur de Maduro, le president Hugo chavez à notre pays en lui livrant l’essence à un prix très bas, et en permettant à Haïti de developer son agriculture, lesquels produits agricoles devraient être vendus par la suite au vénézuéla.
Evidemment rien de tout cela n’a eté fait. L’argent éconoisé sur les livraisons de cette essence a éé vole par les leaders don’t on connait les noms et don’t le peuple réclame aujourd’hui qu’ils soient jugés avec le process Petro Caribe.
Marco Rubio avait donc convaincu les Jovenel Moïse, les Edmond boschit à laisser tomber les leaders vénézuéliens, en ajoutanty, si vous faite cela, vous passerez votre mandate tranquillement dans votre pays, et ne serez pas inquiétés le moins du monde.
C’est encore ce Marco Rubio qui a convaincu Jovenel Moïse de continuer ses bonnes relations avec Taïwan en ne se precipitant pas dans les bras de la Chine, comme l’ont fait bon nombre leaders de la caraïe, si l’on veut parler de la république doiniaine u de la Jamaïqu.
Jovenel Moïse a suivi pas à pas tout ce que Marco rubio lui a demandé de faire, en échane, obtnant la ertitude qu’il pourra passer son mandate sans être inquiété le moins du monde.
Que s’est il passé?
Les Américians le lui ont ils donc absoluent rien donné, en deors de cette promesse>
C’est tout à fait juste et l’n des leaders de la communauté haitiano americaine présente à la renontre Frederika Wilson et Nancy Pelosi la semaine dernière n’a pas manqué de le souliang:
Le peuple d’Haïti realize qu’il ne peut pas recevoir de l’essence, il ne peut pas manger, il ne peut pas envoer ses enfants à l’école parce que les Etats-uns ont demandé à Jovenel Moïse: ne prends aucun contact avec la chine. Ne prends aucun contact avec le Vénezuéla. Ne fréquente pas celui ci ou celui là…
Et en échange qui lui ont donné les Etats-Unis: ren absolument rien, exception faite qu’il pourra rester au pouvoir.
Aussi quand Marco Rubio aujourd’hui déclare: Nous n’avons pas à nous occupier de qui est au pouvoir en Haïti, de qui doit donner sa demission . … … c’est clair. Quelque chose s’est passé.
Ce n’est plus le même langage. Et Jovenel Moïse et Edmond Boschit si ils ne sont pas complètement … …. ….. ont du s’en rendre compte eux aussi.
De même on assiste ces jours-ci a l’appartion de propositions de sortie de crise.
L’ne qui fait baucoup de bruits est cette intervention du Général Herard Abraham.
Aussitôt un flot de reaction.
Chacun veut opiner
Ceux qui critiquent le général, mais aussi ceux qui opnent comme quoi il fait partie de la solution , mais d’une solution américaine, qu’il a été choisi comme le Premier Ministre de la transition une sorte de Gérard Latortue.
Bref quelque chose à changé.
Excetion faite du peuple, de ce peuple qui n’a rien change de sn combat et qi continue à fouler le béton, jour après jour pour exiger le depart sans condition de Jovenel Moïse.
Mais attention
Cette situation ne peut pas durer.
Les gens ont de lus en plus faim
Et les enfants, nos enfants ne pourront pas continuer n is encore à rester chez eux.
UNE FOULE INCROYALE EST VENUE SE JOINDRE AUX ARTISTES HAITIENS POUR DEMANDER A JOVENEL MOISE DE PRESENTER SA DEMISSION AU PEUPLE HAITIEN.
Jamais on n’avait vu autant de monde.
Jamais une manifestation ne s’était encore passée sans casse, sans violence.
Les marcheurs pourant était d’ecellente humeur. On entendait beaucoup de rires.
Mais tout le monde tenait à faire sentir que on approchait de la fin.
Les marcheurs ont manifesté en chantant, suivant un char érigé comme une tribune.
Il n’y a eu aucun fait regrettable à avoir lieu.
La Police a accompagné les marcheurs sans tirer de gaz lacrymogène.
La manifestation a convergé à Pétion Ville.
Le but final était d’apporter personnellement à JOVENEL sa lettre de démission, ce qui n’a pas pu être fait, parce ue la police s’est opposée au dépassement de la ceinture érigée sur la place St Pierre pour monter à Pélerin.
Les marcheurs n’ont pas eu la possibilité de franchir cette limite.
Les artistes ont annoncé une marche chaque semaine, jusqu’à ce que JOVENEL n’aura pas laissé le pouvoir.
Il y avait aussi prenant part à cette manifestation plusieurs bases de Fanmi Lavalas.
C’est le peuple entier dans son ensemble qui a maintenant tourné le dos au président honni de tout un pays. Il y a aussi un nombre élevé d’organisations à travers le monde qui soutiennent la lutte du peuple haïtien. Mais Jovenel Moïse continue à rester silencieux.
JOVENEL a maintenant deux choix.
Ou bien il remet sa démission de lui même. Ou bien nous allons chercher cette demission quelque soit l’endroit où il se cache.
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Haïti-Crise politique : De l'aide humanitaire, et pourquoi faire ?
Hpn 21 octobre 2019-10-22
On sait que depuis l’année 2018, le Conseil national de la sécurité alimentaire(CNSA) a fait remarquer la situation alarmante de 2,6 millions d'Haïtiens menacés par une crise alimentaire. Une étude géographique du CSNA a montré que les départements de la Grand-Anse, du Sud, des Nippes, du Sud-Est, du Nord-Ouest et du Nord- Est sont les plus concernés par cette crise alimentaire. Tandis que les autres départements du Nord, du Centre et de l’Ouest sont à un niveau de stress.
Grande a été la surprise des citoyens d'apprendre que le gouvernement de Jovenel Moïse a demandé de l'aide humanitaire au gouvernement américain, pour répondre aux besoins alimentaires de la population. Et il est tout à fait légitime que les citoyens se questionnent sur les vrais objectifs de cette aide. Les nombreuses manifestations organisées réunissant des milliers de personnes n’ont qu’un seul objectif : Demander au Président sa démission et qu’il se mette à la disposition de la justice dans le cadre du fameux dossier Petrocaribe.
Personnes n’oubliera que Jovenel Moïse avait lancé le 1er Mai 2017 la caravane de changement avec plus de 197 millions de gourdes de dépenses non prévues dans un budget déjà asphyxiant, pour mettre de la nourriture dans les assiettes des citoyens.
Et pourquoi plus de deux années après l'Administration de "Neg bannann nan" demande de l'aide humanitaire ? Qu’est donc devenue la Caravane de changement ? Où sont passés les 197 millions de gourdes dépensées à cette fin ? C'est une incohérence que les citoyens qui paient leur taxe ne pourront jamais comprendre et encore moins l'accepter. Haïti est on ne peut plus vraie, une République bananière avec des décisions prises sans résultat et sans aucune justification ni d’explication. A coup de communication, le gouvernement a martelé cette nouvelle approche comme seul salut du peuple. Comme le dit le vieux dicton : les tonneaux vides font toujours du bruit.
Jovenel Moïse veut-il donc nous faire comprendre que le système a fait disparaitre les 197 millions de gourdes débloquées ? Les haïtiens ont fini par comprendre qu’il s’agit d’une marque de fabrique du PHTK. Après le fameux programme de scolarisation universelle(PSUGO) qui s'est terminé dans un fiasco que nous connaissons tous sur l'ère Martelly laissant au passage plus de 3 milliards gourdes de dette, il est probable que cette caravane ne nous laisse aucun résultat et avec encore plus de dette.
C’est dans ce contexte, que la communauté internationale a supporté Joseph Martelly et supporte encore son poulain Jovenel Moïse. L'argent des contribuables est dépensé avec des promesses non tenues, mais cela ne concerne que les haïtiens, la communauté des amis d’Haïti n’a rien à y voir.
Aujourd’hui, cette Caravane nous a joués un sale tour en enfonçant davantage des millions d’Haïtiens en situation de pauvreté extrême. Les voix se sont élevées un peu partout pour dire non à cette mascarade de Jovenel Moïse au tout début de son mandat. Après 22 mois d’une longue campagne électorale, il fallait trouver les moyens pour compenser les millions de dollars dépensés.
Haïti, ce pauvre pays n’en peut plus de ces dirigeants corrompus et maladroits. Ils nous prennent pour des écervelés et des cons. Cette fière nation a besoin des fils et des filles dignes d’elle qui comprennent que chaque haïtien préférerait que cette nation disparaisse mais que la Gloire des ancêtres demeure ! Ce que le peuple demande aujourd’hui c’est la reprise d’une vie NORMALE.
La vie doit reprendre son cours normal. Haïti doit trouver le chemin du fonctionnement normal. Nous devons éviter de prendre les exceptions et en faire des généralités. Ce qui est normal c’est de nourrir les citoyens normalement, leur donner du travail, leur donner une éducation solide, rendre justice sans soudoyer les juges, faire fructifier les terres en réduisant l’importation, faire de nouveaux riches en gardant l’équilibre social. Mais par-dessus tout, éviter l’ascension au pouvoir de corrompus qui prennent la population en otage.
Moins de neuf(9) ans après le terrible tremblement de terre, notre peuple avait déjà fait l’essentiel pour sortir sa tête du gouffre avec des initiatives financières que jamais nous n’avons entendues ailleurs : Sabotage, sol, Ti Pa etc. On a fait l’expérience de l’assistance humanitaire et des millions de dollars sont passé en fumée avec la fameuse commission intérimaire de reconstruction d'Haïti(CIRH) de Bill Clinton.
Nous sommes un peuple travailleur et fier qui n’a pas peur des sacrifices pour vivre et rester libre. Demander de l’aide humanitaire pour calmer la fureur de la rue ce n’est pas normal, car le pays a divorcé avec l’assistanat et la République des ONG depuis quelque temps. Les citoyens en ont marre de cette aide déshumanisante qui ne ferait aucun bien à la nation.
Il suffit d’écouter la rue Monsieur le Président pour comprendre l'aide à laquelle le peuple a le plus grand besoin.
Des détonations font trembler l’entrée sud de P-au-P et Martissant
LOOP NEWS
CREATED : 29 OCTOBER 019
Depuis le lundi 28 octobre, des armes lourdes chantent à l’entrée sud de Port-au-Prince, à l’avenue Bolosse ainsi qu’à Martissant. La circulation est morte au Bicentenaire ainsi qu’à Martissant, assiégés par des groupes lourdement armés.
Des riverains, contactés par la rédaction, sont incapables de préciser s’il s’agissait d’affrontements entre groupes rivaux ou entre forces de l’ordre et gangs armés. Mais ils décrivent une situation de peur, comme c'est le cas au quotidien dans ces zones.
Dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux et dont la rédaction n’est pas encore en mesure de confirmer l'authenticité, on voit un jeune homme, mettre les forces de l’ordre au défi de se pointer dans les zones avoisinantes de Bolosse et de Martissant où aucun véhicule n'a été remarqué depuis maintenant deux jours.
Entre temps, Haïti connait une 8e semaine « lock ». Toutes les activités sont au point mort suite au dernier appel à mobilisation de l'opposition politique invitant le population à rester chez elle jusqu'au départ de Jovenel Moïse.
L’ancien sénateur Jean-Baptise Bien-Aimé continue de critiquer la gestion du Président Jovenel Moïse.
L’un des responsables de L’Initiative marien, une structure de l’opposition basée dans le département du Nord, Jean Baptiste Bien-Aimé a critiqué la gestion du Président de la République Jovenel Moïse dont il a réclamé sa démission à la tête de l’État.
En marge d’une cérémonie religieuse marquant la célébration de la fête patronale de Saint Charles, dans la commune de Ferrier (Nord’Est), le 4 novembre dernier, l’ancien sénateur de la République a déclaré que la question du Président Jovenel Moïse a trop duré. Il en a profité pour inviter les leaders, alliés, partisans et sympathisants de l’opposition à passer à une nouvelle étape dans la lutte pour le départ du Premier mandataire de la Nation.
Cayes (Sud) : L’annonce du choix d’un président provisoire de la République fait des vagues
Haïti standard, le 5 novembre 2019.-Des leaders de l’opposition dans le département du Sud se sont montrés sceptiques après la déclaration de l’un des porte-paroles de l’Alternative consensuelle pour la refondation de l’État, Me André Michel qui avait annoncé pour bientôt l’installation d’un président provisoire à la tête d’Haïti.
Selon l’economiste Jean Mary Georges qui intervenait sur les ondes d’une station locale, les « agissements » de Me André Michel s’apparentent à un complexe de supériorité vis-à-vis des autres membres de l’opposition notamment ceux des villes de province.
« La décision de choisir un président provisoire pour diriger la transition devrait être un choix concerté et planifié par tous les partisans, sympathisants et alliés de l’opposition », a poursuivi Jean Mary Georges
Selon des explications fournies par ce dernier, c’est la République de Port-au-Prince qui est en train de décider de tout ce qui a rapport avec l’organisation du prochain pouvoir exécutif dans le pays.
Haïti standard, le 5 novembre 2019.- À Miragoâne, dans le département des Nippes, des membres de la population ont critiqué tant le pouvoir en place dirigé par le Président Jovenel Moïse que les leaders de l'opposition qui, selon des Citoyens, défendent leur intérêt personnel. Après environ huit (8) semaines de paralysie totale des activités socio-économiques dans le pays, les politiciens ne parviennent pas à s'entendre sur une décision visant à débloquer la situation, a déploré l'un des habitants de la commune de Miragoâne au micro du correspondant de Haïti standard.
René Sylvestre, Mécène Jean-Louis ou Ivickel Dabrézil remplacera Jovenel Moïse à la transition
La Commission de Facilitation de Passation de Pouvoir mise en place par l’alternative consensuelle pour rebâtir Haiti en vue de choisir les noms du successeur aurait soumis trois juges à l’assemblée des signataires de cette structure de l’opposition politique. Il s’agirait des Juges René Sylvestre actuel Président de la Cour de Cassation, Mécène Jean-Louis et Yvica Dabrézil juges de ladite Cour.
Ces trois (3) noms devraient être rendus publics par l’alternative consensuelle dans les heures qui viennent selon l’un des porte-paroles de la Commission de Facilitation, Hugues Celestin, ancien député de la circonscription de Limonade et Quartier Morin.
Les signataires de l’alternative consensuelle choisiront l’un des trois juges proposés pour vaquer au remplacement du Président de la République, Jovenel Moise.
La Commission de Facilitation de Pouvoir se penche d’ores et déjà sur les membres devant composer le cabinet gouvernemental de la transition.
Notons que les consultations se poursuivent au sein de divers secteurs afin de doter le pays d’une solution concertée à la Crise. À date, la société civile au sein d’une structure dénommée passerelle, d’autres partis de l’opposition dans l’initiative Mache Kontre et du Bloc Démocratique sont pour une solution sans Jovenel Moise.
EN HAITI L’EXTREME PAURETE AU COEUR DE LA REOLTE GENERALE
François Xavier Gonez
LIBERATION
Dans le pays où la majorité de la population gagne moins de 2 dollars par jour, les manifestations contre le président accusé de corruption, Jovenel Moïse, montent en puissance et la violence se répand.
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En Haïti, l’extrême pauvreté au cœur de la révolte générale
Depuis maintenant neuf semaines, la république de Haïti est plongée dans une situation proche de la grève générale : les écoles sont fermées, les principales routes entre la capitale et les régions coupées par des barrages, de nombreux commerces fermés. Le mouvement populaire, motivé par la pénurie de carburants et accompagné de manifestations souvent violentes, exige la démission du Président, Jovenel Moïse, élu en février 2017 avec une participation de 20 % de l’électorat. Des gangs criminels se livrent à des exactions. Lundi, les Nations unies s’alarmaient de la situation humanitaire : «Les structures de santé ne peuvent plus être ravitaillées correctement, mettant la vie de nombreux enfants, femmes et hommes en danger.»
Qu’est-ce que «peyi lòk» ?
La pression populaire pour obtenir le départ de Jovenel Moïse, accusé de corruption, a pris le nom de peyi lòk, «pays bloqué» en créole haïtien. Une première phase du mouvement avait marqué en début d’année le deuxième anniversaire de son élection : il avait duré dix jours, et le bilan des heurts s’était élevé à sept morts.
La contestation s’est durcie fin septembre, quand l’essence a commencé à manquer, réduisant l’approvisionnement des marchés alimentaires et les transports. Les partis d’opposition, les milieux religieux et universitaires ont lancé peyi lòk pour obtenir le départ du Président, qu’ils rendent responsable du désastre économique. En août, l’inflation a franchi la barre des 20 % annuels alors que la devise nationale, la gourde, a perdu un tiers de sa valeur face au dollar américain en à peine un an. Haïti est le pays le plus pauvre d’Amérique latine, et l’un des seuls sur la planète à ne pas voir baisser son taux d’extrême pauvreté, malgré les programmes des organismes internationaux. A Port-au-Prince, la capitale, 60 % de la population vit avec moins de 2 dollars (1,8 euro) par jour, le seuil d’extrême pauvreté.
Qu’est-ce que le scandale Petrocaribe ?
La population rapproche la pénurie de carburant des malversations liées au programme Petrocaribe. Ce fonds lancé par le Venezuela en 2008 partait d’une intention louable du président socialiste Hugo Chávez. Pour aider les pays à faible PIB des Caraïbes, le Venezuela leur livrait des produits pétroliers à un prix avantageux. En échange, les Etats récepteurs s’engageaient à consacrer une partie du remboursement à des projets de développement. Mais dans le cas haïtien, ces sommes (plus de 2 milliards de dollars) se sont évaporées dans des circuits opaques. Début juin, un rapport de la Cour supérieure des comptes haïtienne avait pointé du doigt plusieurs entreprises, dirigées par Jovenel Moïse avant son entrée en politique, comme étant «au cœur d’un stratagème de détournement de fonds» de Petrocaribe. Le Président a subordonné d’éventuelles poursuites à un audit indépendant commandé à l’Organisation des Etats américains, un geste de défiance envers la justice haïtienne, et une manœuvre pour gagner du temps.
D’où viennent les heurts ?
Les manifestations quasi quotidiennes (dimanche les policiers, le lendemain les ouvriers du textile) sont émaillées de nombreuses violences : barricades de pneus enflammés, pillages de commerces… Au début du mouvement, le 25 septembre, un sénateur du parti au pouvoir avait utilisé son arme contre des manifestants, blessant légèrement un photographe. Dimanche, un vigile privé a fait feu sur les protestataires, faisant un mort. Il a été ensuite lynché par la foule et brûlé vif. Un bilan non officiel fait état d’une vingtaine de morts en deux mois.
La violence provient surtout des gangs criminels qui bloquent les routes et rackettent les rares automobilistes, dans un pays où circule un grand nombre d’armes à feu. Selon le journal le Nouvelliste, connu pour le sérieux de ses informations, sur les «76 gangs armés répertoriés à travers le territoire […], au moins trois sont à la solde du pouvoir». «Le reste est sous le contrôle d’un ancien député et des sénateurs de l’opposition», ajoute le quotidien, citant une source gouvernementale anonyme. La police ne compte que 20 000 agents pour 12 millions d’habitants, et «les bandits armés remplacent l’Etat. Ils font la loi», affirme le Nouvelliste.
Comme le racontait le géographe Jean-Marie Théodat dans une impressionnante «Lettre de Port-au-Prince» publiée le 11 octobre dans nos colonnes, l’impossibilité de trouver de l’essence pour circuler et l’aggravation de l’insécurité condamnent de nombreux Haïtiens à se terrer chez eux, souvent privés d’eau et de nourriture.
François-Xavier Gomez