Port-au-Prince, 12 juillet 2018- (AHP)_ Une demi-douzaine d’organisations de droits humains dont Le CARDH, la CE-JILAP, le CEDH, le CRESFED, la POHDH et le SKL ont mis en garde jeudi le Parquet de Port-au-Prince contre des actes illégaux et des violations des droits humains, tout en mettant en garde le parquet de Port-au-Prince contre toute velléité de poursuivre dans cette voie, après que le commissaire du gouverment Clamé Ocnam Daméus eut affirmé avoir procédé à l’arrestation d’une soixantaine (60) de personnes et apposé des scellés sur plusieurs propriétés où des produits volés auraient été retrouvés.
Les organisations de droits humains ont souligné que les violences regrettables enregistrées pendant tout le weekend écoulé, suite à la décision irréfléchie et irresponsable de l’administration Moise-Lafontant, ont débuté le 4 juillet à Pèlerin 5, où des maisons ont été détruites et des citoyens réprimés par la Direction départementale de l’ouest (DDO) de la PNH, sur ordre manifestement illégal du parquet de Port-au-Prince.
“Dans l’indécence la plus totale, les membres du gouvernement restent encore accrochés à leurs privilèges et leur poste, au mépris des appels de toutes les couches de la société exigeant qu’ils endossent les conséquences de leurs actes. Ces postes et privilèges impliquent, avant tout, des responsabilités et l’obligation de résultats”, indiquent ces organisations, ajoutant cependant,que quand ces responsabilités ne sont pas assumées, ceux et celles qui en étaient en charge doivent, par conséquent, en payer les frais.
Aujourd’hui, dans ce contexte de grandes préoccupations politique, économique et sociale où les autorités politiques restent dans l’indifférence la plus totale, il est inacceptable qu’un commissaire du gouvernement lance une opération de purge, de violations flagrantes du droit à la liberté, à l’intégrité physique et à la propriété, sous prétexte qu’il est à la recherche d’objets volés, des responsables des incendies, alors que le Président de la république venait, en marge de la procédure institutionnelle, de se rendre personnellement dans plusieurs unités spécialisées de la police nationale (notamment le CIMO ) et de leur passer des instructions.
Les 6 organisations en profitent pour rappeler à la Police nationale d’Haïti (PNH) l’obligation qui lui est faite d’agir dans le strict respect des valeurs et des normes démocratiques.
L’ordre doit absolument être rétabli. Cependant, les excès de pouvoir et les comportements irresponsables et attentatoires aux normes de l’Etat de droit et de la gouvernance démocratique doivent être dénoncés, insistent-elles.
“Les efforts en faveur de la cause de l’Etat de droit doivent se poursuivre. Cependant, les responsables doivent d’abord être mis face à leurs responsabilités (l’exemple doit venir des autorités elles-mêmes!). Les organisations en profitent pour appeler à la vigilance citoyenne, à la solidarité et au sens du devoir et de la responsabilité collective.
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