09/07/2018
FLASH : La Chambre basse demande une réunion d’urgence des 3 pouvoirs Dans une note, le Député de Delmas Gary Bodeau (Bouclier), Président de la Chambre basse, devant la situation chaotique et les émeutes qui secouent le pays, demande une réunion d'urgence des 3 pouvoirs de l’État, soulignant l’insuffisance du retrait de la décision d’augmenter le prix des carburants à la pompe « au regard des conséquences désastreuses que son annonce a causées au peuple haïtien, à la classe des affaires et aux paisibles citoyens ».
« [...] En ma qualité de Président de l'une des branches du pouvoir législatif co-dépositaire de la souveraineté nationale, je sollicite la tenue, sans délai, d'une réunion d'urgence entre les pouvoirs exécutif, judiciaire et législatif en vue de rétablir la confiance du peuple en ses élus qui sont ses représentants authentiques et légitimes tout en tenant compte des intérêts des vaillantes populations des dix départements géographiques du pays et de celles de la diaspora.
Entretemps, je demanderais à la population qui, dans un sursaut patriotique visant à faire respecter ses droits inaliénables et imprescriptibles, avait gagné les rues, à se ressaisir et à respecter la propriété privée, la vie des gens, en attendant que les autorités constituées, ses mandataires et les grands pouvoirs de l'État, puissent convenir d'une solution définitive à cette crise née de l'ajustement des prix à la pompe puisque le salut du peuple est leur suprême loi.
Par ailleurs, dans le souci de répondre aux nouveaux défis de l'heure, la séance d'interpellation du Premier Ministre Jack Guy Lafontant jusqu'ici en continuation, sera reprise incessamment au Parlement haïtien. »
(Haïti Libre)
Levée de bouclier contre le déguerpissement des "voisins" du Président
HPN - Le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Clamé Ocmane Daméus a été vivement critiqué jeudi (5 juillet) après avoir ordonné la destruction des maisons se trouvant dans le voisinage de la résidence du Président Jovenel Moise au motif que leurs propriétaires se seraient installés de manière illégale sur ces terres qui appartiendraient à l’état haïtien.
Des responsables d’organisations de droits humains, des hommes de loi et même un député proche du Président Jovenel Moise, ont vivement critiqué ce jeudi la décision du commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Clamé Ocmane Daméus d’ordonner la destruction des propriétés construites dans le voisinage du domicile de la famille présidentielle à Pèlerin 5.
Pour le directeur exécutif du RNDDH, réseau national de défense des droits humains, Pierre Espérance, il s’agit d’une décision illégale et arbitraire. Nous sommes à la fois consternés et préoccupés, a-t-il dit, rappelant que pour une telle opération, il aurait fallu une décision de justice.
De plus, le militant des droits humains qualifie de discriminatoire la correspondance du chef du parquet qui demande à la police de déloger les voisins du chef de l’Etat afin que les ‘paisibles citoyens’ puissent vivre dans la paix.
La responsable de programme de la fondation “Je Kale”, une organisation de droits humains, Marie Yolène Gilles abonde dans le même sens. Cette décision est illégale, a-t-elle dit estimant que si les voisins du Président Moise ont construit sur un terrain appartenant à l’Etat, c’est aussi le cas du propriétaire de la maison où vit la famille présidentielle.
Il s’agit, selon elle, d’un “faux prétexte”. Elle s’est également interrogée sur la célérité avec laquelle le commissaire du gouvernement a réagi à la demande de la DGI, soit au lendemain d’une correspondance dans laquelle le fisc se dit propriétaire du terrain.
Réputé proche du Président Jovenel Moise, le député de Pétion-Ville, Alfredo Junior Antoine, a pris ses distances avec les agissements du commissaire du gouvernement qu’il présente pourtant comme un professionnel respectueux de la loi.
Pour le parlementaire, il ne fait aucun doute, le chef du parquet s’est laissé induire en erreur par le mari de la mairesse de Tabarre, Yves Léonard, dont le Président Moise est le locataire. Ces citoyens qui ont mis des années à construire leurs maisons doivent être rétablis dans leurs bons droits, soutient M, Antoine qui exige justice et réparation.
L’avocat et militant politique, Michel André a lui aussi appelé les victimes à porter plainte arguant que la décision du chef du parquet est illégale et arbitraire. On ne peut pas démolir la maison de quelqu’un sans avoir une décision de justice, martèle l’homme de loi et farouche opposant au Président Moise.