Kervens Olivier /HPN
7 juillet 2019
Port-au-Prince a été le théâtre d’actes de violences, le samedi 6 Juillet. Des actions qui se sont déroulées en marge des funérailles du journaliste Rospide Pétion assassiné le 10 juin dernier et aussi celles de deux militants tués à Pétion-Ville au cours du même mois.


Des militants ont fait monter la tension dans les rues de la capitale lors des funérailles de Rospide Pétion, journaliste de la Radio sans fin (RSF), chantées, le samedi 6 juillet, à l’Eglise Sacré-Cœur de Turgeau.
Le juge instructeur Bredy Fabien qui était venu rendre un dernier hommage au présentateur de l’émission de "Ti Bat Bouch" sur RSF, a vécu un mauvais moment après avoir croisé le chemin des militants anti-Jovenel, présents aux funérailles de deux de leurs camarades, chantées aussi dans la chapelle de Turgeau, mais un peu avant celles du journaliste.
Le juge instructeur a été agressé et contraint de se réfugier dans la maison funéraire où étaient exposées les dépouilles de Rospide Pétion. Le juge Bredy Fabien a laissé les lieux sous haute protection des agents de la PNH.
Les agresseurs du juge lui reprochent d’avoir pris une ordonnance de non lieu en faveur du président de la république suspecté de blanchiment des avoirs dans un rapport produit par l’Unité Centrale de Renseignement Financier (UCREF).
Les militants ont ensuite exposé au milieu de la rue les cercueils de leurs camarades, puis ont chauffé la chaussée avec des barricades enflammées. Ils ont aussi incendié un véhicule Toyota garé dans le périmètre de l’église. Une situation face à laquelle les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et emporté eux-mêmes, l’un des cercueils au cimetière de Port-au-Prince.
Les manifestants ont ensuite pris le même chemin que les policiers avec l’autre cercueil, laissant sur leur parcours, une multitude de pneus enflammés. A l'entrée du cimetière de Port-au-Prince, des échauffourées ont éclaté à nouveau. Des tirs d’armes à feu ont résonné au Portail Léogane à la mi-journée de samedi, deux manifestants ont été blessés par balles.
L’intervention des agents de la PNH a pu éviter un bain de sang à l’entrée Sud de Port-au-Prince, en cette journée qui marquait exactement un an depuis les émeutes populaires des 6 et 7 juillet 2018.
Kervens Olivier