Des organisations féministes et de défense de droits humains ont adressé une correspondance aux membres du Conseil Électoral Provisoire (CEP), lui demandant de veiller à l'application des dispositions électorales, notamment les articles 116 et 117 relatifs aux comportements des candidats(es) ainsi que de leurs partisans, durant les compétitions électorales.
Cette démarche vise, entres autres à protester contre les propos insultants du président Michel Martelly, que ces organisations assimilent à un viol à distance, contre une femme lors d'un meeting électoral le 28 juillet à Miragoâne.
« Selon ses attributions, l'institution électorale doit garantir la libre participation politique. Elle se doit également d'accorder une attention spéciale à la question de la violence envers les femmes, au nom de la Constitution amendée, des conventions internationales sur les droits des femmes ratifiées par Haïti et qui font partie intégrante de la législation haïtienne », dit la lettre des organisations.
Les signataires demandent formellement au CEP de prendre toutes les dispositions nécessaires afin que, dans le cadre des compétitions électorales, les agressions envers les femmes ne restent pas impunies.
Danielle Magloire, de Kay Fanm et Marie Frantz Joachim, responsable de Solidarité des femmes haïtiennes, (SOFA) assimilent les agissements du président Martelly à un 'viol à distance.' Par ces propos, selon elles, le premier citoyen de la nation a accordé l'autorisation aux hommes de violer les femmes sans aucune crainte.
Il importe que l'instance électorale donne un signal clair attestant que de telles pratiques ne sont pas tolérées. En démontrant dans ses actes que le respect des droits fondamentaux des femmes constitue une véritable préoccupation, le CEP contribuera à renforcer leur participation politique, à promouvoir le respect des droits humains dans le pays, et, par conséquent, soutiendra les efforts visant à la construction d'une démocratie. HPN