Un petit restaurant situé non loin de l'Ecole nationale de la zone. Dès la porte d'entrée une effigie de cheval surmontée du slogan: "Men bon cheval", placardée au mur, ce pour atirer l'attention des potentiels acheteurs. Des petites tables rangées ça et là, garnies de bouteilles de bière, reçoivent les convives.


Une grande cuvette pleine jusqu'aux rebords est bien arrangée sur une étagère. Les gens défilent les uns après les autres comme pour recevoir leur première communion. Au menu ici du cheval.
Le journal Le National en parle et précise que un massacre silencieux se déroule. En sortant par la porte qui mène à la grande cour, trois chevaux sont amarrés à un cocotier. L'un d'eux broute encore un peu d'herbe, attendant patiemment son sort. Un peu pus loin, à proximité d'un cours d'eau, se trouve l'abattoir du restaurant. L'un des bouchers confie au reporter sous couvert de l'anonymat que chaque week-end, on abat environ 3 à 4 chevaux. Parfois on vient nous en offrir, mais le patron n'accepte que les jeunes chevaux. Lors des périodes de fêtes, comme le rara, ou les fêtes patronales, la demande est beaucoup plus élevée.
Le cheval est en passe de disparaître. On assiste à Léogane à un massacre silencieux, résultat de cette misère atroce qui ronge la population.
" Comment imaginer qu'un cheval malade, laissé pour mort, à cause de ses blessures infectées, est décapité en un clin d'oeil pour satisfaire la voracité des gens avides de viande: ? s'indigne un cultivateur !
Depuis la consommation abusive de ce nouveau plat, à Léogâne, de nouveaux phénomènes font leur apparition. D'abord ce sont les motos qui assurent maintenant le transport des récoltes et autres marchandises au marché et ceci dans de très mauvaises conditions. Cela provoque souvent des accidents. Que dire de ces paysans qui se plaignent aussi de la perte de leurs chevaux ?
" Je reçois beaucoup de plaintes concernant cette situation qui se développe dans la zone, a confié Joseph Jacques David, le CASEC de la 3ème section de Grande rivière. De sérieuses mesures doivent être prises afin de pallier à cette situation, ajoute-il.
Doit-on s'attendre d'ici quelques années à une disparition totale du cheval?