« Dictateur, bandit légal », ce sont les qualificatifs utilisés vendredi par le président du Sénat, Simon Dieuseul Desras, pour dénoncer les « dérives » du président Martelly suite aux graves incidents de mardi et de mercredi derniers relatifs à l’arrestation de l’avocat et militant politique André Michel.


Il juge les mêmes qualificatifs tout à fait appropriés pour caractériser l’attitude du gouvernement Martelly/Lamothe par rapport à l’élection des 10 nouveaux membres de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif. Il critique vertement la teneur d’une lettre adressée à la présidente de la CSCCA par M. Martelly dans laquelle il démontre qu’il entend rétablir la dictature dans le pays.
Le président du Grand corps a stigmatisé le pouvoir « Tèt Kale » concernant « l’instrumentalisation » du président du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, Anel Alexis Joseph, du fait que, selon lui, le dernier communiqué de ce dernier dénonçant les circonstances de la libération, mercredi, de l’avocat André Michel, a été rédigé au Ministère de la justice.
Simon Dieuseul Desras dément formellement que des sénateurs soient intervenus au siège du Parquet du Tribunal civil de Port-au-Prince pour procéder à la libération de l’avocat. Il dénonce la campagne orchestrée dans la presse par le gouvernement pour faire passer la thèse de l’immixtion délibérée du pouvoir législatif dans le judiciaire.
Le président du Senat a fait ces déclarations lors d’une conférence de presse conjointe avec le président de la Chambre des députés, Jean Tholbert Alexis, l’ancien président de la Chambre basse, le député Louis-Jeune Levaillant et le sénateur Jean-Baptiste Bien-Aimé du Nord-Est.