P-au-P, 19 févr. 2015 [AlterPresse] --- Le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr) se dit très méfiant par rapport à l’enquête dominicaine en cours en ce qui concerne l’assassinat sur le territoire voisin de Jean Claude Jean Harry, un cireur de chaussure haïtien, dans un entretien accordé à AlterPresse.


« Les autorités dominicaines sont mal vues dans ce dossier parce qu’elles se trouvent aussi sur le banc des accusés. Nous ne pouvons pas nous fier à leur enquête », met en garde le coordonnateur du Garr, Saint-Pierre Beaubrun.
L’Etat dominicain pourrait vouloir se laver de tout soupçon à travers cette enquête en vue de projeter une meilleure image, avertit-il.
Dans le cadre de cette enquête, la police nationale dominicaine a déjà procédé à l’arrestation de deux Haïtiens qui auraient avoué avoir tué Jean Claude Jean Harry, retrouvé pendu dans le parc Ercilia Pepin, à Santiago, le 11 février.
Claude Jean Harry aurait été réduit au silence pour une affaire de meurtre sur une sexagénaire dominicaine, survenu quelques jours auparavant.
Un drapeau haïtien a été aussi incendié par un groupe de Dominicains ultra-nationalistes après l’assassinat de l’Haitien.
Cet assassinat s’inscrit dans une atmosphere empreinte de racisme et d’une vague de rapatriements massifs effectués par les autorités dominicaines contre les ressortissants haïtiens en territoire voisin, selon le responsable du GARR invitant à ne pas se fier aux déclarations des autorités dominicaines.
A qui profite le crime ?, s’interroge Saint-Pierre Beaubrun pour qui la pendaison n’entre pas dans la culture haïtienne.