Port-au-Prince, le 20 février 2015.- Le Premier ministre, Evans Paul condamne avec la plus grande fermeté l’assassinat suivi de pendaison de notre compatriote Jean Claude Jean Harry, à Santiago de los Caballeros, en République Dominicaine.
Dès le lundi 12 février, il avait déclaré : « C’est un acte ignoble, inhumain et inacceptable ». Le Gouvernement de la République n’accepte pas qu’on traite ainsi les compatriotes haïtiens. Comme l’exigent les principes de l’état de droit, nous souhaitons que les coupables de ce crime odieux soient poursuivis, jugés et punis, anfin que les membres de la famille de la victime trouvent justice. Le gouvernement a rappelé pour consultations l’Ambassadeur de la République d’Haïti en République Dominicaine, S.E.M. Fritz Cinéas. (Note officielle)
(AHP) Le Ministère haïtien des Affaires Etrangères et des Cultes a déclaré vendredi dans un communiqué avoir appris avec la plus profonde consternation l’acte barbare perpétré sur la personne d’un ressortissant haïtien retrouvé mort, pendu sur une place publique dans la ville de Santiago en République Dominicaine.
Le Gouvernement de la République affirme condamner ce crime odieux commis le 11 février 2015, six jours après cambriolage, en plein jour, le 5 février écoulé, de la résidence de l’Ambassadeur de la République d’Haïti en République Dominicaine, Fritz Cinéas, tandis qu’il était rappelé à la Chancellerie, pour consultation, par le Ministre des Affaires Etrangères et des Cultes, dans un contexte particulièrement marqué par une campagne anti-haïtienne et des rapatriements abusifs de migrants haïtiens en situation irrégulière en République Dominicaine.
"Très alarmé par ces faits qui interpellent le Gouvernement de la République, le Ministre des Affaires Etrangères et des Cultes a convoqué le jeudi 12 février 2015, à la Chancellerie, l’Ambassadeur de la République Dominicaine en Haïti, Ruben Silie Valdez avec qui il s’est entretenu", indique le communiqué, faisant savoir qu'au cours de cet entretien, le Chancelier haïtien a rappelé à l’attention de l’Ambassadeur Valdez les obligations conventionnelles de la République Dominicaine et l’impérieuse nécessité pour son pays de veiller au respect des droits des ressortissants haïtiens et à leur protection.
Dans cette perspective, des instructions ont été passées à la mission diplomatique haïtienne en République Dominicaine en vue de suivre l’évolution de l’enquête des autorités dominicaines pour que toute la lumière soit faite sur le meurtre, dans des conditions atroces, du ressortissant haïtien.
Le Chancelier dominicain a pour sa part accusé des secteurs qu'il n'a pas cités nommément de vouloir détériorer les relations haïtiano-dominicaines
Le Ministre dominicain des Affaires étrangères Andrés Navarro a déclaré jeudi que derrière l'incendie de drapeaux haïtiens et d'autres événements violents ces derniers jours dans le pays, se cachent des secteurs déterminés à détériorer les relations entre la République dominicaine et Haïti.
Navarro a fait savoir que bien qu'il puisse y avoir des secteurs qui souhaitent tirer profit de ce type d'actes, le gouvernement a la volonté de renforcer davantage les relations et maintenir le dialogue entre les deux nations.
En ce qui concerne le cas de Santiago de los Caballeros, où un citoyen haïtien a été tué et son corps retrouvé pendu dans un parc, le procureur général et la police nationale enquêtent pour déterminer les circonstances et les objectifs de cet acte, et de prendre les mesures appropriées
"Ce que nous avons à faire, c'est de montrer comment les mécanismes d'enquête et de justice gouvernementales opèrent en République dominicaine», a déclaré le ministre.
Il a estime que les événements de cette nature peuvent se produire dans n'importe quel pays, mais que la chose importante est qu'il n'y ait pas d'impunité et que la République dominicaine montre qu'elle est un pays respectueux des droits de l'homme.
Le GARR a fait savoir que cet acte odieux vient allonger la liste de ressortissants-es haïtiens victimes de barbarie de manière répétée en République Dominicaine. Il estime que les autorités dominicaines doivent faire face à leur responsabilité de protéger et de garantir le droit à la vie de ses citoyens/citoyennes et celui des étrangers vivant sur son territoire.
Il appelle le gouvernement dominicain à prendre des mesures drastiques pour freiner ces sauvageries qui ciblent particulièrement les communautés haïtiennes vivant en République Dominicaine.
"A l’heure actuelle où des accords de paix sont nécessaires, l’administration Medina ne peut pas permettre de telles dérives avec complaisance sans donner d’explications à ceux et celles qui ne cessent de lutter pour les droits de la personne", indique encore le GARR qui se demande ce que fait le gouvernement haïtien qui n'a jamais l’habitude, dit-il, de faire quoi que ce soit.
Ces cruautés poursuit-il, passent toujours pour des faits divers dans les échanges de grands salons, où les affaires économiques ont généralement la primeur
Le GARR invite les autorités haïtiennes et dominicaines à prioriser le respect des droits humains dans le dialogue binational en vue de l’établissement d’un climat harmonieux entre les deux peuples de l’île qui sont condamnés à vivre ensemble.