Port-au-Prince, le 21 mai 2014 – (AHP) - Des membres de la délégation de l’opposition qui s’était rendue le mercredi 21 mai à l’Arcahaie où le militant Rony Timothée est incarcéré depuis lundi, n’a pas été autorisée à lui rendre visite.
Le responsable de la prison a exigé des visiteurs qu’ils aient une autorisation du commissaire du gouvernement de Port-au-Prince pour avoir accès, par petit groupe, au centre carcéral.
Les membres de la délégation ont essayé, en vain, de convaincre les responsables de la prison qui sont restés impassibles. "Sans autorisation du chef du Parquet, aucune visite ne peut avoir lieu", ont-ils indiqué.
Le coordonnateur du comité de pilotage du Mouvement Patriotique de l’Opposition Démocratique (MOPOD), Jean André Victor a accusé les autorités haïtiennes d’utiliser la répression comme instrument politique.
Il a aussi dénoncé ce qu'il appelle l’utilisation politique de la police nationale.
Les membres de la délégation se sont rendus compte que personne n'était responsable dans le cadre de ce dossier.
En effet, l’un des avocats de Rony Timothée, Me André Michel a indiqué avoir demandé au chef du parquet une autorisation mais ce dernier lui aurait indiqué qu’il ne pouvait rien, n’étant pas le responsable de ce dossier.
Selon l’homme de loi, c’est en raison d'une décision politique que la délégation n’a pu voir le prisonnier Timothée. "Cela montre clairement que le gouvernement s’enfonce dans la dictature sous couvert de démocratie", a-t-il jugé.
Il a une fois de plus lancé un appel à l’unité au sein de l’opposition en vue non seulement d’obtenir la libération de tous les prisonniers politiques mais aussi le départ de l’équipe en place.
Le président de la commission justice et sécurité du Sénat, Pierre Francky Exius a dénoncé l’arbitraire des autorités haïtiennes qui ont empêché les dirigeants et militants de l’opposition de voir leur camarade Timothée.
Le parlementaire a du coup accusé le ministre de la justice, Me Jean Renel Sanon, de responsabilité dans les dérives qu’il affirme constater au sein de l’appareil judiciaire.