HPN - Lors de la tentative d’évasion à la prison des Gonaïves la semaine dernière, où près de 350 prisonniers ont tenté de prendre la poudre d’escampette, 11 femmes prisonnières sur un total de 12 ont subi un viol collectif. Troublées par cet acte, des organisations de défense des droits humains dénoncent, condamnent et appellent à une enquête approfondie.


Intervenant sur les ondes autour de cette affaire, ce mercredi 13 novembre, le commissaire du gouvernement des Gonaïves a indiqué que cette prison qui est dans un état de délabrement avancé depuis les événements de 2004, ne dispose malheureusement pas de geôliers. Une information très surprenante pour plus d’un.
Au lieu d’agents de l’Administration pénitentiaire nationale (APENA) qui maitrisent mieux les techniques de la garde des prisonniers, ce sont plutôt d’autres unités de la Police nationale d’Haïti (PNH) qui ont cette chare, lesquelles n’ont pas été formées à cette fin, a fait savoir l’homme de loi.
Par ailleurs, le chef du parquet des Gonaïves annonce l’ouverture d’une enquête, en vue de déterminer les coupables et de les punir suivant les prescrits de la loi.
Contactée à ce sujet au téléphone par l’Agence d’informations HPN, la responsable de la Fondation « Je Klere » (FJKL), Mme Marie Yolène Gilles a dénoncé et condamné du même coup cet acte barbare.
Mme Gilles déplore par ailleurs l’attitude laxiste des autorités qu’elle qualifie de complices dans un tel forfait. Elle réclame une enquête méticuleuse autour de ce dossier afin que justice soit rendue à ces prisonnières victimes de viol.
La militante de défense des droits humains en a profité pour dénoncer également les conditions inhumaines de détention dans cette prison qui, d’après elle, n’est pas digne de son nom.
« Il est inconcevable que des gens enfermés dans ce hangar laissé par la MINUSTAH, passent des jours sans eau, sans manger, sans produits hygiéniques pour prendre soin de leur corps. C’est une violation flagrante des droits humains », regrette Marie Yolène Gilles qui appelle au passage les autorités à concevoir un centre de détention digne de ce nom aux Gonaïves.
Alix Laroche