Deux cent trente trois (233) morts par balles enregistrés durant le second trimestre de l'année 2015, nous dit le 54e rapport de la Commission nationale Justice et Paix (créole JILAP) sur la violence dans la zone métropolitaine. Pour les mois d'avril, mai et juin, les victimes des bandits s'élèvent respectivement à 92, 62 et 59 morts.


La Jilap se dit préoccupée par la situation sécuritaire dans le pays, notamment au niveau de la zone métropolitaine. Selon le coordonnateur de la commission, Père Jean Hansen qui analysait le phénomène de la recrudescence de l'insécurité dans le pays, a évoqué, entre autres, l'inefficacité du système judiciaire qui, le plus souvent, n'assure pas le suivi des procédures judiciaires normales après les arrestations des présumés assassins.
Sur 150 cas en assises criminelles pour une année, même 5% n'ont pas abouti à un jugement, informe le Père Jean Hansen. « Il s'agit d'un pays où l'impunité règne en maître. Le pays vit dans un climat d'impunité généralisée (et) que les citoyens( nes) acceptent , a- t-il souligné.
Durant ces quatre dernières années, a poursuivi le défenseur des droits humains, le phénomène de l'insécurité s'est étendue à d'autres zones, dépassant les frontières de ce qu'on appelait « zone rouge »." L'insécurité est généralisée. Même le Champ de mars, où se trouve le Palais national, qui devrait être un endroit sécurisé est devenu dangereux", a fait savoir le Père Hansen.
Par ailleurs, selon le coordonnateur de la Jilap, les banques commerciales n'aident pas à créer un climat de sécurité là ou elles sont établies.
Les élections peuvent également générer de l'insécurité, a poursuivi le numéro 1 de la Jilap. L'une des raisons avancées est l'attitude des leaders politiques qui, dit-il, ne croient pas en la démocratie, cherchant à gagner le contrôle des quartiers.
Pour permettre une meilleure prévention par la police, la Jilap recommande la dépolitisation du Conseil Supérieur de la Police nationale (CSPN), l'utilisation davantage des outils technologiques et scientifiques dans le travail de la police ; la formation continue des agents policiers surtout en ce qui concerne les interventions de terrain et la définition d'un cadre sécuritaire pour les zones d'activités commerciales intenses et pour les zones réputées comme lieux de non droit, en rendant les points fixes de police plus opérationnels ou efficaces.