HPN - Le nouveau Ministre de l'Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), Jean Beauvoir Dorsonne, a dressé un tableau sombre de l'état financier du ministère qui, dit-il, ne dispose pas d'assez d'argent dans son budget pour faire face aux nombreux défis laissés par l'ancienne administration. Le ministère n'aurait pas non plus assez d'argent pour payer, d'un coup, la dette du Programme de Scolarisation Universelle Gratuite et Obligatoire (PSUGO), initié par le président Michel Martelly dont le montant s'élève à quatre milliards de gourdes, a fait savoir le nouveau titulaire du MENFP.


Après deux semaines à la tête du ministère de l'Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), le nouveau ministre se plaint du « lourd héritage » auquel il devra faire face après le départ de ses prédécesseurs.
Les dettes du PSUGO, les arriérés de salaire, la nomination des étudiants en fin de stage sont ce que M. Dorsonne identifie comme les principaux « irritants » qu'il va devoir confronter et tenter de solutionner.
Alors que les directeurs d'écoles faisant partie du PSUGO étaient en train de manifester devant les locaux du MENFP pour exiger le paiement des arriérés de salaire, le ministre Jean Beauvoir Dorsonne a, lors d'une conférence de presse, au même moment, laissé entendre que le ministère ne dispose pas de fonds dans son budget pour payer les dettes de ce programme estimé à 4 milliards de gourdes.
Pour ce qui concerne le dossier des arriérés de salaire, ils sont au nombre de 2619, les enseignants nommés mais qui ne sont pas encore entrés dans le budget. Ce qui mobilise, dit-il, un montant de 409. 543 500 gourdes.
Quant aux enseignants qui travaillent sans lettre de nomination, leur nombre s'élève à 2.537, il faut donc au ministère plus 404 millions de gourdes pour nommer ces personnes, a expliqué le ministre Dorsonne.
Il existe également le dossier compliqué concernant les étudiants de l'Ecole Normale supérieure (ENS) en fin de stage, qui réclament leur intégration dans le système. Le problème, a expliqué le ministre Dorsonne, c'est que les contrats de stage qui ont été signés par l'ancien ministre Nesmy Manigat, dans le cadre d'un protocole paraphé entre l'ENS et le MENFP, n'ont pas été acheminés à la Cour Supérieure des Comptes pour les suites nécessaires. Le ministre dit avoir rencontré, ce mardi, les étudiants pour la reprise de ces contrats mais ces derniers ont refusé de signer un nouveau contrat, et ils n'attendent que leur nomination.
« La vérité c'est que le ministère n'a pas suffisamment de fonds dans son budget pour résoudre l'ensemble de ces problèmes. Dans un contexte général où le gouvernement prône l'austérité, le ministère ne peut pas s'engager à payer toutes ces dettes. », a avoué le titulaire du MENFP
En guise de promesse, le ministre dit travailler sur un budget rectificatif dans lequel il va faire des projections pour trouver assez de fonds en vue de satisfaire certaines de ces revendications.
« Il va falloir que le gouvernement fasse du MENFP sa priorité », a déclaré le ministre de l'Education nationale qui promet de défendre ce point de vue dans le plus prochain conseil du gouvernement.