HPN - Une conférence-débats sous le thème ''Taux de change, Enjeux et Défis'' a été organisée, le mercredi 3 juin, par la Chambre Franco Haïtienne de Commerce et d'Industrie (CFHCI). C'était l'occasion pour les économistes de poser le problème du déficit budgétaire qui a atteint un niveau record en moins de 5 ans et du glissement de la gourde.


Pour le président du conseil du CFHCI, Gregory Brandt « la situation est grave, l'économie haïtienne est en crise, il faut resserrer les liens ».
Gregory Brandt a dressé un portrait détaillé de notre économie qui se trouve à un mauvais tournant, dit-il. Décrivant une croissance économique quasi nulle, tandis que celle de la population risque d'atteindre les 12 millions d'ici 2016-2017 avec de plus un déficit budgétaire en record historique, ce qui met le système monétaire sous pression.
Pour sa part, l'économiste Marc Alain Boucicault qui intervenait sous le thème : ''Gourdes. Quels choix ? Récession ou Inflation?'' a lui aussi dépeint un tableau sombre de l'économie haïtienne.
Il y a une relation ambiguë entre taux de change et inflation, souligne M. Boucicault
De 2007 à 2014, on a pu remarquer qu'il y avait une stabilité au niveau du taux de change alors qu'il n'a été constaté aucune croissance économique.
La solution de la Banque centrale de lutter contre l'inflation n'est pas viable comme le montrent les données, argumente l'économiste Boucicault.
L'augmentation de la production nationale est la seule solution, dit Marc Boucicault qui prône, pour y arriver, une réconciliation entre tous les acteurs de la société.
La politique fiscale doit rejoindre la politique monétaire.
Pour sa part, l'économiste Fritz Jean qui intervenait sur : "Finances publiques ; taux de ange. Enjeux et défis"» a abondé dans le même sens que Marc Alain Boucicaut.
Toutefois, il a rappelé que la catastrophe était annoncée. Plusieurs indicateurs, à savoir, les finances publiques, l'utilisation des fonds Petro Caribe et le train de mesure de la Banque de la République d'Haïti, laissaient présager cette catastrophe.
« Les dépenses de fonctionnement de l'Etat pour l'exercice 2013-2014 ont augmenté à 35 milliards de gourdes, contre 11 milliards pour l'exercice 2012-2013 », explique Fritz Jean.
''Les dons nous font du tort '' déclare l'économiste. Comme alternative, il propose de trouver nos propres ressources fiscales pour financer l'économie.
« Le problème de la frontière. Avec les 2 milliards d'importations, 20% apporteraient 400 millions en recettes fiscales. On collecte seulement 40 millions », relève-t-il.
Il ne s'agit pas seulement d'augmenter la production nationale, mais il faut savoir quoi produire et comment produire. Le véritable défi est de développer une production nationale compétitive. HPN