À l'occasion de la journée mondiale de la lutte contre les violences faites aux femmes, l'organisation Lite pou Demen Nou (LIDE-N) appelle tous les secteurs à œuvrer pour combattre toutes les formes de violence à l'égard des femmes et des filles dans la société haïtienne. Elle plaide en faveur de meilleures conditions de vie pour des femmes issues des couches défavorisées, marginalisées dans la société.
LIDE-N constate que les actes de violence manifestés à l'égard des femmes sont légion dans la société haïtienne et risquent de devenir endémiques si nous ne nous engageons pas à les stopper. La discrimination au travail, un niveau de salaire moyen plus bas que celui des hommes, le harcèlement, l'exclusion, le viol, les violences physiques, psychologiques, politiques et économiques, les agressions sexuelles, les violences domestiques, les abus sexuels et l'exploitation sont les formes de violence dont les femmes et filles sont l'objet dans notre société.
LIDE-N saisit l'occasion du 25 novembre, journée symbolique commémorée en rappel à la lutte contre la violence à l'égard des femmes, pour encourager tous les secteurs de la vie nationale à œuvrer pour éliminer ce fléau qui ronge nos sociétés. Elle les invite à promouvoir les droits des femmes et à sensibiliser le public à la situation déplorable que vivent encore certaines femmes en Haïti.
LIDE-N profite de l'occasion pour saluer la mémoire des trois sœurs Mirabal qui furent assassinées le 25 novembre 1960 sur l'ordre du dictateur dominicain, Rafael Leonidas Trujillo parce qu'elles lutaient pour l'émancipation de la femme. Le meurtre de ces trois femmes courageuses symbolise la victoire de la lutte et de la résistance contre la répression et la violence faites aux femmes. LIDE-N rappelle que cette date commémorée en souvenir à un évènement tragique n'est pas un jour de festivité, mais plutôt une occasion pour réfléchir sur la situation de beaucoup de femmes dans le monde, particulièrement en Haïti. Beaucoup de femmes sont abattues par leur partenaire et beaucoup de filles sont violées sans que les assassins et les agresseurs ne soient pas punis au regard de la loi haïtienne. LIDE-N condamne ces actions meurtrières et agressives contre les femmes et filles et exhorte l'État haïtien à prendre des mesures pour empêcher la continuation de tels forfaits.
En Haïti, les femmes représentent environ 52% de la population et 48% de la population économiquement active, surtout dans le commerce, l'agriculture et le secteur informel, pourtant elles restent une catégorie marginalisée dans la société. Malgré l'importance des femmes dans la société haïtienne, le pays demeure une société obstinément patriarcale dans laquelle les droits des femmes sont constamment violés. Beaucoup de femmes sont exploitées au travail et sont victimes parfois de l'inégalité devant le salaire contrairement aux hommes même lorsqu'elles sont qualifiées.
LIDE-N encourage tous les acteurs et actrices de la société à agir pour bannir les discriminations et les stéréotypes à l'égard de la femme qui entrainent le plus souvent l'exclusion de celle-ci. L'institution plaide en faveur de l'émancipation pleine des femmes dans la société haïtienne.
LIDE-N demande aux instances de l'État, aux organismes de défense des droits humains et en particulier des droits de la femme, aux organisations de la société civile haïtienne et aux organisations communautaires à promouvoir, dans leurs actions, l'émancipation et les droits des femmes en Haïti.
LIDE-N maintient ses engagements à lutter contre les exclusions et les discriminations à l'égard des femmes, à agir pour éradiquer toutes les formes de violence dont les femmes sont l'objet et à travailler pour la consolidation des rapports justes entre les deux sexes dans la société haïtienne. LIDE-N exhorte l'État haïtien à œuvrer pour le respect des droits des femmes en créant des conditions matérielles d'existence nécessaires pour les femmes issues des couches défavorisées afin qu'elles puissent bénéficier des services sociaux de base et avoir les moyens de répondre à leurs besoins.
Shedline AURÉLIEN
Coordonnatrice nationale de LIDE-N