[AlterPresse] --- Le sénat a décidé d’interpeller, pour le mardi 5 novembre, les ministres de la justice Jean Renel Sanon, celui de l’intérieur David Bazile et celui des affaires étrangères Pierre Richard Casimir, qui porte aussi le chapeau de titulaire du ministère des Haïtiens vivant à l’étranger.

Plusieurs parlementaires continuent de dénoncer l’attitude autoritaire du président Joseph Michel Martelly.
Au centre du débat, la lettre adressée, au début du mois d’octobre 2013, à la présidente ad hoc de la cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca), Nonie Mathieu, lui demandant de rester à son poste, en dépit du fait que son mandat soit arrivé à terme et que le sénat ait déjà voté des remplaçants, selon ses attributions constitutionnelles.
Contrairement aux prérogatives constitutionnelles, le président Martelly a décidé de revenir sur tout le processus ayant abouti au vote, le 3 septembre (2013), de 10 juges pour renouveler les principaux fonctionnaires de la Cscca.
Le 3 septembre 2013, les sénateurs ont reconduit deux anciens conseillers, Nonie Mathieu et Arol Élie, et ont élu 8 nouveaux membres : Fritz Robert Saint Paul, Saint Juste Monprévil, Rogavil Boisgène, Neltha Marie Fethière, Volmar Demesyeux, Jean Ariel Joseph, Marie Frantz Mondésir et Mehu Mélius Garçon.
La Constitution ne reconnaît à la présidence de la république qu’un droit de publication des noms des juges, élus par le parlement, dans le journal officiel Le Moniteur.
De son côté, le président Martelly s’appuie sur un problème de fonctionnement de la Cscca, qui avait permis aux anciens juges de la cour de rester en poste environ 20 mois après leur mandat.
« Le président n’a nullement le droit d’entrer dans le processus d’élection au sénat », rappelle Jean Tholbert Alexis.
Pour le président du sénat, Simon Dieuseul Desras, « le pays n’a plus de place pour la dictature », dénonçant ainsi les velléités d u président Martelly de s’ériger en « chef suprême ».