Une "blague" sexiste du président haïtien fait scandale
Par LEXPRESS.fr , publié le 06/08/2015 à 18:40 REUTERS/Kena Betancur
Plusieurs ministres ont démissionné en Haïti après des injures sexistes proférées par le président haïtien Michel Martelly, lors d'un meeting de campagne.
A quelques jours des législatives et un peu plus de deux mois de la présidentielle, le président haïtien dérape, une fois de plus. Présent à un meeting de campagne, dans la ville de Miragoâne, le 28 juillet, Michel Martelly a été interpellé par une femme dans l'assemblée qui lui reprochait de ne pas avoir tenu ses promesses, notamment de ne pas avoir installé l'électricité dans son village. "Trouve toi un homme et va te faire prendre derrière le mur", aurait rétorqué le chef de l'Etat, selon le journal haïtien Le Nouvelliste. La foule aurait alors éclaté de rire et applaudi le chef de l'Etat. Un conseiller de Michel Martelly estime que ses propos auraient été déformés, selon la BBC.
A la suite de cet éclat, plusieurs membres de gouvernement ont présenté leur démission, mercredi, dont, Yves Rose Morquette, ministre à la Condition féminine et aux Droits des femmes, Victor Benoit, ministre des Affaires Sociales et du Travail et Mozart Clerisson, secrétaire d'État à l'Alphabétisation. Des manifestations de femmes ont été organisées, et une pétition a été mise en ligne sur change.org, signée notamment par Mirlande Manigat, ex-candidate à la présidence.
Coutumier des frasques
Ce type de propos ne surprend qu'à moitié les Haïtiens. Ancien chanteur, et candidat surprise, "Sweet Micky" avait emporté la présidentielle grâce à une campagne populiste. Auparavant, il était célèbre pour ses frasques, lorsqu'il participait, par exemple, en travesti, à un show, où il baissait son pantalon sur scène.
Reste à savoir si cet esclandre aura une incidence sur les élections législatives qui se tiennent dimanche en Haïti, avec près de quatre ans de retard. Aux dernières élections qu'Haïti a connu -- le deuxième tour du scrutin présidentiel en 2011 - moins d'un quart des citoyens s'était exprimé. Pour le renouvellement, ce dimanche, de l'intégralité des postes de députés et des deux tiers du sénat les estimations prévoient un taux de participation avoisinant seulement les 15%.
Elections réussies sans réussite !
PORT-AU-PRINCE, 9 Août – Les législatives du 9 Août 2015 ne ressembleront peut-être pas aux présidentielles du 29 novembre 1987 qui s’étaient terminées dans un bain de sang orchestré par les forces armées (‘Massacre de la Ruelle Vaillant’), mais vers midi ce dimanche elles semblaient prendre le chemin des élections de novembre 2010 qui avaient été annulées pour cause de chaos.
On apprendra plus tard que ledit chaos avait été prémédité. En effet, le même après-midi les candidats de l’opposition se retrouvaient dans un grand hôtel de la capitale pour dénoncer une présumée manipulation des urnes et demander l’annulation des élections.
Puis un petit groupe de ces mêmes candidats (dont le futur président Michel Martelly) revenait sur leurs premières déclarations pour accepter que les premiers résultats soient supervisés par une commission spéciale de l’Organisation des Etats Américains (OEA), celle-ci devant finalement prendre le contrôle des événements.
Martelly sera élu au second tour en février 2011 contre Mirlande Manigat.
La situation ce dimanche menaçait à un moment de se passer de la même façon. D’abord ouverture des bureaux de vote dans une ambiance molle. Puis à l’approche de midi, les reporters sur le terrain (Mélodie 103.3 FM) ainsi que des dirigeants de partis politiques commencent à sonner l’alarme.
Dans l’Artibonite, des groupes armés forcent les bureaux de vote à fermer (ex, localités de Jean Denis, Desdunes) ; dans le Nord, on rapporte 2 morts (Limbé et Lòt Bò Pon), et des centres de vote incendiés ; dans l’Ouest, des votants furieux mettent eux-mêmes les locaux à sac pour ne pas avoir trouvé leurs noms sur la liste des électeurs ; ailleurs ce sont des partisans de différents partis politiques qui se battent au centre de vote (ex. Damiens) réduisant tout en miettes ; à Lafito, sortie nord de la capitale, des individus armés tirent en l’air et mettent en fuite les premiers votants ; à Port-au-Prince, le vote est annulé dans au moins trois centres, dont la Ruelle Vaillant, dans certains cas pour manque de bulletins de vote, quand ces derniers n’ont pas été emportés par des gens armés ; à Cabaret, les élections sont annulées à cause de l’intrusion de bandes armées ; à Nazon, Port-au-Prince, les caoutchoucs fument et les rues sont vidées ; à Port-de-Paix (Nord Ouest) les élections sont transformées en manifestations de rues, même tendance dans le Sud-Est (Marigot) ; ailleurs des mandataires de partis sont accusés d’avoir voté plusieurs fois, ceci facilité par l’incapacité par l’organisme électoral d’avoir pu délivrer à temps les mandats pour les représentants des partis les habilitant à pénétrer aux centres de vote. Or vu le nombre exorbitant de candidats à ces législatives (plus de 1.850), les mandataires se bousculent et quand ils sont laissés à eux-mêmes, le choc est inévitable. Etc.
Le président du conseil électoral provisoire, Mr Pierre Louis Opont, admet dans une déclaration à la mi-journée qu’on a dû annuler les élections dans certains centres de vote qui avaient été envahis par des trouble-fête mais que la journée électorale sera prolongée à ces endroits-là.
La police semble débordée. Mais elle est présente même si dans nombre de cas, elle arrive après coup.
Pour le directeur général de la police nationale, Godson Orélus, le bilan est acceptable malgré les difficultés survenues en plusieurs endroits.
Pour le Premier ministre Evans Paul, ‘L’Etat va continuer à assumer ses responsabilités pour que le vote du peuple soit respecté.’
Par conséquent, la messe est dite. Quelles que soient les anicroches et les insatisfactions des uns et des autres, le vote sera maintenu.
Autrement dit, ce qui compte c’est que ces élections aient pu avoir lieu. Tout le reste est secondaire : participation, sentiment général, et bientôt les réactions des candidats et partis qui ne vont pas tarder.
En début d’après-midi, le parti Fusion des sociaux démocrates qualifiait le vote de mascarade, annonçant son intention d’en refuser les résultats. D’autres vont probablement suivre dans la même voie.
Peut-on organiser des élections normales dans un pays où l’autorité publique est bricolée (gouvernement, police, casques bleus, conseil électoral, moniteurs internationaux etc.) et sans de véritables institutions nationales pour rassurer l’électorat et garantir le sérieux des résultats.
Qui gagne à l’organisation de pareilles élections ?
Sûrement pas le peuple haïtien. Pas davantage la classe politique, qui n’en sort pas rehaussée.
Peut-être les capitales étrangères qui les ont financées et qui exigent que Haïti, malgré ses problèmes de survie, fasse d’abord figure de nation démocratique.
Pauvres mais démocrates quand même ! Le pouvoir, et le conseil électoral de Monsieur Opont, ont su délivrer la marchandise. Et, qu’on se rassure, nos politiciens s’en feront toujours une raison. C’est le contraire, des élections vraiment réussies, qui les eut étonnés. Et peut-être même, dérangés.
Haïti en Marche, 9 Août 2015
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Le corps sans vie d’une haïtienne dénommée Johanne Paul, 23 ans, a été retrouvée à la Segunda Calle Tercera, à Pedernales ville frontalière dominicaine voisine de la commune d’Anse-à-Pitres. Ce crime odieux a été perpétré tandis qu’on observe la réouverture de la frontière de Pedernales dans la matinée du vendredi 7 août aux environs de 9 heures.
Selon les informations recueillies, la jeune haïtienne serait originaire de Jacmel. Elle vivait seule depuis environ 5 ans à Los Cachuco, une localité des Pedernales, non loin du lieu où son cadavre a été découvert.
La jeune mère qui a laisse deux enfants aurait été violée avant d’être étranglée aucune trace de blessure n’était visible sur son corps et le sous-vêtement qu’elle portait était descendu jusqu’aux genoux, a observé un animateur du GARR qui s’était rendu sur les lieux du crime.
Le médecin légiste dominicain qui a analysé le cadavre de la jeune migrante haïtienne assassinée, hésitait à faire trop de commentaires sur le viol présumé, selon la même source.
La police dominicaine a ouvert une enquête en vue de déterminer les coupables. Elle a procédé à l’arrestation de deux ressortissants haïtiens dont les noms n’ont pas été révélés.
Cet assassinat est survenu trois jours après la disparition de deux fusils d’assaut M16 au poste de l’Armée d’El Embalse dans la zone frontalière des Pédernales. Des militaires dominicains stationnés à ce poste avaient accusé 7 ressortissants haïtiens dans cette affaire
Cet événement avait occasionné la fermeture de la frontière le jeudi 6 août dernier. Un véhicule Nissan qui appartenait à un Haïtien en visite aux Pédernales avait été confisqué par les civils dominicains La voiture a été restituée depuis, mais sans pneux au propriétaire dans la matinée u vendredi 7 août 2015.
Le GARR croit que le meurtre de Johanne PAUL ne doit pas rester impuni. L appelle les autorités haïtiennes à exiger de ‘Etat dominicain de faire la lumière autour de ce crime crapuleux perpétré contre la jeune migrante haïtienne
Résultats Elections du 9 Août : Des partis veulent une commission mixte
Plusieurs partis, regroupements de partis et personnalités politiques ont signé, lundi (10 Août), une note conjointe pour exprimer leur indignation par rapport aux nombreux incidents qui ont marqué le scrutin du dimanche 9 août 2015. Les signataires exigent la formation d'une commission mixte composée de représentants des partis politiques, de la société civile et du Conseil électoral provisoire (CEP) pour évaluer, dès le mardi 11 août, l’ampleur des dégâts et proposer une solution qui pourrait ramener la confiance des électeurs et garantir le succès de la suite du processus électoral. Les présidentielles et municipales étant fixées au 25 octobre prochain.
Les cas de fraude, d’irrégularités et de violences enregistrés lors du déroulement des législatives du dimanche 9 août, sont d’une extrême gravité et entachent la crédibilité des résultats qui vont sortir du scrutin, écrivent les partis politiques et personnalités signataires de la note. Ils dénoncent l’entêtement du Conseil Electoral Provisoire (CEP) qui a conduit à cette catastrophe qui, pensent-ils, aurait pu être évitée.
"Plus de 45% des centres de vote sur tout le territoire national ont été vandalisés, ou ont enregistré des fraudes massives. De multiples cas d’agression physiques, de meurtres et de bourrage d’urnes signalés par tous les médias à travers le pays, ont été souvent effectués avec la complicité ou la passivité des pouvoirs publics, relèvent encore les signataires. Les plus courageux qui sont sortis remplir leur devoir civique, n’ont pas pu s’exprimer librement, déplore la note.
Selon ces partis politiques, les faits qui ont entaché le scrutin dans tous les départements du pays, sont imputables, dans la plupart des cas, au comportement des candidats proches du pouvoir.
La non publication des listes électorales 30 jours avant les élections (article 33 du Décret) ; les changements d’adresse non sollicités de plusieurs électeurs ; l’absence des cartes d’accréditation des mandataires dans plusieurs départements; le manque de vigilance dans la distribution des accréditations à des observateurs qui en fait appartenaient à certains partis politiques, sont identifiés, entre autres, par les partis politiques comme étant des signes avant-coureurs qui auraient dû faire comprendre au CEP qu’il était sur la mauvaise voie.
« Face à une telle situation, l’intérêt national commande qu’une commission mixte composée de représentants des partis politiques, de la société civile et du CEP, soit chargée , dès ce mardi 11 Août 2015, d’évaluer l’ampleur des dégâts et de proposer une solution qui pourrait ramener la confiance des électeurs et garantir le succès de la suite du processus électoral » écrivent les signataires croyant qu’il est encore possible de permettre la manifestation réelle de la volonté du peuple haïtien dans le choix de ses futurs dirigeants.
Signé de Fanmi Lavalas, Fusion des Sociaux démocrates, Renmen Ayiti, Consortium, Ayisyen pou Aiyiti, Mouvman Revolisyone Ayisyen (MRA), le sénateur François Annick Joseph, sont parmi les partis politiques et personnalités qui ont apposé leur signature au bas de cette note.
HPN
Un réseau de 1500 observateurs met en garde le Conseil électoral provisoire (Cep) contre les considérations faisant croire que le premier tour du scrutin législatif du 9 août s’est bien déroulé. Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), le Conseil National d’Observation (CNO) et le Conseil Haïtien des Acteurs Non Etatiques (CONHANE), dont les équipes d’observateurs ont été déployées à travers le pays, signalent de nombreux cas d’irrégularités, de fraudes, de violence et des incidents divers. Ils invitent le Cep à rectifier le tir.
Ces organisations ont rédigé un rapport détaillé énumérant toutes les iregularités observes par le réseau de 1.500 observateurs.