En référence à l’Arrêté du 29 mars 2017, relatif au train de vie de l’Etat visant la rationalisation des dépenses publiques et pour une meilleure gestion de trésorerie, tous les ordonnateurs de l’administration publique veilleront à circonscrire les dépenses de fin d’année au strict essentiel.
En conséquence, sont interdites les commandes de cadeaux de fin d’année, notamment les corbeilles ou paniers de Noël, les cartes de voeux onéreuses et l’organisation de fêtes fastueuses aux frais de l’administration.
Le ministère de l’Economie et des Finances prendra toutes les dispositions nécessaires aux fins du respect scrupuleux de la présente circulaire.
Port-au-Prince, le 7 décembre 2023
WASHINGTON, vendredi 8 décembre 2023– Un groupe de membres démocrates de la Chambre des représentants a appelé vendredi l’administration Biden à retirer son soutien à une intervention militaire internationale planifiée en Haïti, ainsi qu’au premier ministre contesté du pays.
Dans une lettre adressée au secrétaire d’État Antony Blinken et dirigée par la représentante Ayanna Pressley (D-Mass.), six législateurs démocrates ont déclaré que l’administration devrait plutôt se concentrer sur la manière de couper l’accès des gangs du pays aux armes illicites et à la munition.
“Une autre intervention armée étrangère en Haïti ne conduira pas à la transition nécessaire vers un gouvernement démocratique dirigé par les Haïtiens. Au contraire, elle risque de déstabiliser davantage le pays, mettant en danger plus de personnes innocentes et consolidant le régime actuel illégitime”, ont-ils écrit.
“Nous croyons qu’un véritable engagement envers le peuple haïtien exige que les États-Unis retirent leur soutien au Premier ministre de facto Ariel Henry et encouragent des négociations pour une transition politique démocratique dirigée par les Haïtiens.”
L’instabilité persistante en Haïti a entraîné une émigration significative du pays. En 2023, les responsables de l’immigration aux États-Unis ont rencontré 163 781 ressortissants haïtiens arrivés sans autorisation préalable, dont 76 130 ont été rencontrés à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.
La diaspora haïtienne aux États-Unis et ses alliés ont périodiquement demandé à l’administration Biden de tourner le dos à Henry, qui occupe les fonctions de Premier ministre par intérim et de président par intérim de manière illégitime depuis plus de deux ans.
« Les autorités haïtiennes ont impliqué Ariel Henry dans l’assassinat de son prédécesseur, Jovenel Moïse, bien que les enquêtes en Haïti soient au point mort », selon les signataires de la correspondance.
“Malheureusement, le Premier ministre de facto, soutenu diplomatiquement par les États-Unis, a rejeté ces tentatives et a renforcé son emprise sur le pouvoir. Le département d’État ne devrait pas outrepasser la volonté du peuple haïtien – il est clair qu’un gouvernement de transition est la seule voie viable pour que Haïti retrouve stabilité et démocratie”, ont-ils écrit.
Cependant, Henry a réussi à influencer les gouvernements occidentaux et les Nations Unies pour soutenir une assistance sécuritaire continue et une mission de maintien de la paix dirigée par le Kenya dans le pays, selon cette correspondance co-signée par les représentants démocrates Yvette Clarke (N.Y.), Rashida Tlaib (Mich.), Barbara Lee (Calif.), Jan Schakowsky (Ill.) et Jim McGovern (Mass.). .
Depuis les années 1990, Haïti a accueilli sept missions de maintien de la paix de l’ONU; la mission de 2004-2017 a été tristement célèbre pour des allégations répétées d’abus des droits de l’homme par les casques bleus et une épidémie de choléra en 2010 liée aux casques bleus népalais de la mission.
Haïti, autrefois exempte de choléra, est désormais l’un des cinq pays signalant le plus de cas de la maladie, selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies.
Bien que la perspective d’une nouvelle mission de maintien de la paix puisse être impopulaire en Haïti, le président kényan William Ruto a volontairement proposé ses forces de sécurité pour diriger la mission, qui devrait également inclure des troupes de Jamaïque, des Bahamas et d’Antigua-et-Barbuda.
L’administration Biden a favorablement accueilli la participation du Kenya. Peu de temps avant la résolution de l’ONU autorisant l’intervention, le secrétaire à la Défense Lloyd Austin a visité Nairobi pour signer un accord de défense et promettre 100 millions de dollars pour financer la mission.
Bien que les forces de sécurité kényanes aient de l’expérience dans des déploiements de maintien de la paix en Somalie et au Soudan, les défenseurs d’Haïti ont exprimé des inquiétudes concernant leur bilan en matière de droits de l’homme et les objectifs de la mission.
“Cette année, les forces de sécurité kényanes ont tué jusqu’à 23 personnes lors de manifestations au Kenya, suscitant des préoccupations tant de l’ONU que d’Amnesty International Kenya concernant la brutalité policière”, ont écrit les démocrates.
“Avec l’absence d’objectifs clairs pour cette mission de soutien à la sécurité multinationale, nous croyons fermement que financer cette opération de sécurité en parallèle avec un soutien continu aux autorités haïtiennes de facto est une stratégie erronée qui pourrait avoir des répercussions catastrophiques pour le peuple haïtien.”
‘‘Et il n’est pas clair si la mission n’aura jamais lieu. L’opposition politique et juridique au Kenya menace de faire dérailler le déploiement, ont-ils souligné.
La Haute Cour kényane a bloqué l’autorité de déployer la force en octobre et a prolongé cette suspension jusqu’en janvier, bien que le parlement du pays ait adopté en novembre une motion controversée soutenant la mission.
Les six démocrates ont appelé Blinken à se concentrer plutôt sur le blocage du trafic d’armes vers Haïti, où des gangs armés exercent un contrôle de style militaire.
“Il n’y a pas de fabricants d’armes et de munitions en Haïti, les gangs s’appuient plutôt sur des envois en provenance des États-Unis pour s’armer”, ont-ils écrit.
Bien que les membres de la Chambre reconnaissent que “la violence quotidienne actuelle à laquelle le peuple haïtien est confronté est intenable”, ils affirment que l’approche actuelle de l’administration ne va pas améliorer les conditions.
“Au lieu de répondre hâtivement à cette situation en soutenant une intervention armée étrangère – une stratégie qui a été tentée et a échoué plusieurs fois en Haïti – nous vous exhortons à adopter une approche globale. Cela inclut le retrait du soutien à l’intervention militaire et la priorisation d’un gouvernement de transition représentatif en Haïti.”
L’ONU a souhaité vendredi que la force multinationale dirigée par le Kenya se déploie au premier trimestre de 2024.
PORT-AUPRINCE, vendredi 29 décembre 2023 – L’histoire qui sera racontée par les autres dira que nous faisons partie de cette génération qui a vécu l’effondrement social, économique et étatique. En réalité, nous avons vu venir le phénomène et en subissons aujourd’hui les conséquences pour avoir conçu les causes, par action ou déficit de stratégie. Ceux et celles qui ont pêché par action ont introduit dans nos échanges des incivilités jamais connues auparavant en Haïti. De telles inconvenances ont déchiré le tissu social, accentué l’appauvrissement de la population, détruit l’économie, provoqué la banqueroute généralisée des entreprises et fait succomber l’autorité de l’État jusqu’à son complet effondrement aujourd’hui. Toutes les conditions explicitées par Clément[1] sont donc réunies : a) Un État incapable d’assurer la sécurité interne et externe sur son territoire ; b) Un État ayant perdu sa capacité à extraire ses ressources et incapable de les allouer ; c) Et ces deux fonctions fondamentales, il les a perdues sur une période de plus de trois ans.
Nous sommes donc de cette génération témoin de plusieurs massacres de citoyens, de citoyennes et d’enfants par des fonctionnaires de l’État circulant librement et en toute arrogance à travers les rues de ce Port-au-Prince, désormais assiégées par des jeunes gens armés par nos élites politiques et économiques en toute impunité, jusqu’au moment des sanctions imposées par un pays étranger.
Notre génération a assisté à la dilapidation de plusieurs milliards de dollars américains des fonds PetroCaribe et de ceux du Trésor public par des opérateurs connus du système sous les yeux complaisants et complices de nos « pays amis ». Des fonds que les prochaines descendances auront à rembourser.
Notre génération, à force de jouir ou de souffrir de l’impunité, a vu notre système judiciaire faillir ; conséquemment, nous sommes traversés par des sentiments mélangés devant l’imposition de sanctions par des pays étrangers à de hauts fonctionnaires de l’État, à des hommes et femmes d’affaires les plus importants du pays pour leur participation présumée à des actes répréhensibles contre la société et contre le bien-être de leurs compatriotes.
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Comment allons-nous renaitre ?
Venus de l’Est de l’île, les soubresauts provoqués par les menaces du président Abinader pour la fermeture de la frontière à cause de la construction d’un canal sur la rivière Massacre à Ouanaminthe font poindre à l’horizon l’espoir d’un réveil de la conscience collective. Je nous invite à suivre cette voie toute tracée pour faire taire ces émotions négatives, casser nos projets égoïstes, et assainir l’environnement de ces effluves de haine qui pourrissent la vie de nos concitoyens et concitoyennes depuis déjà trop longtemps.
Dans sa quête de souveraineté alimentaire, le peuple de Ouanaminthe a parlé très fort, tout haut et d’un seul élan. J’invite tout un chacun à faire monter en écho ce noble cri pour qu’il retentisse dans tous les coins de notre pays. Il faudra tout faire pour capitaliser sur cet élan (conscience collective) afin d’édifier ensemble la base d’un « contrat social » cristallisant des idéaux de vivre-ensemble par la mise en place d’institutions à même de répondre aux exigences d’organisation de la société et aux besoins des citoyens de manière équitable.
Fritz Alphonse Jean
Président de l’INHOPP
Institut Haïtien d’Observatoire de Politiques Publiques
13 janvier 2024
RHInews –
WASHINGTON, samedi 13 janvier 2024– Dans une déclaration officielle, l’Ambassadeur Léon Charles, représentant permanent d’Haïti auprès de l’Organisation des États américains (OEA), a félicité les diplomates haïtiens pour leur mission réussie au cours des douze derniers mois. Il a souligné l’importance des efforts déployés pour renforcer les liens de coopération entre Haïti et l’OEA, en mettant l’accent sur la démocratie, la sécurité, les droits de l’homme et le développement.
Alors que le Premier ministre Ariel Henry cherche à avoir un accord politique pour passer le cap du 7 février 2024, les responsables des principales organisations politiques de l’opposition affirment qu’ils ne sont pas en discussion avec le chef de la Primature. Maryse Narcisse, responsable de Fanmi Lavalas, plaide pour un exécutif à deux têtes et dit supporter les mouvements de protestation à travers le pays pour exiger la démission de Monsieur Henry.
Les possibilités d’un accord politique entre le Premier ministre et les partis politiques de l’opposition s’amenuisent de plus en plus à l’approche du 7 février, date à laquelle Ariel Henry devait passer le pouvoir à des élus selon l’accord du 21 décembre. Dans une interview exclusive accordée au Nouvelliste, l’ancienne candidate à la présidence et responsable de Fanmi Lavalas a déclaré que « les négociations entre les parties prenantes haïtiennes facilitées par le Groupe des Éminentes Personnalités se sont arrêtées depuis début décembre 2023. » Une façon pour Maryse Narcisse de dire au journal que son parti n’est pas actuellement en pourparlers avec le Premier ministre.
« Un exécutif bicéphale est la position de Fanmi Lavalas qui a été exprimée dans son document ‘’ Crise et Solutions’’ de novembre 2018 et plus récemment à Kingston lors du lancement des rencontres entre les parties prenantes haïtiennes, facilitées par la CARICOM », a affirmé Maryse Narcisse.
Pensez-vous que le Premier ministre Henry devrait laisser le pouvoir le 7 février prochain? À cette question du journal, la responsable de Fanmi Lavalas a répondu en ces termes : « Fanmi Lavalas est à l’écoute et reste solidaire des revendications de la population qui réclame des changements profonds exprimés par le ‘’chavire chodyè’’ traduisant leur volonté de rupture avec ce système basé sur la mauvaise gouvernance, les injustices sociales, la corruption et l’insécurité programmée. »
Interrogée plus précisément sur les mouvements de protestation de ces derniers jours à travers le pays pour exiger la démission du Premier ministre, Dr Narcisse a indiqué que « la population n’en peut plus de tous ces bouleversements que nous vivons actuellement et de cette recrudescence de l’insécurité qui crée la terreur. Face à cette situation de crise multidimensionnelle, dont la majorité des victimes se retrouvent dans le camp des plus démunis et d’une classe moyenne presque en voie de disparition, Fanmi Lavalas reste plus que jamais engagée dans la recherche d’une solution haïtienne consensuelle qui réponde aux aspirations du peuple haïtien pour la paix, le progrès, la justice, la transparence et la participation. »
Sur la Mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti, le seul espoir du gouvernement pour ramener la paix au pays, Maryse Narcisse estime que « la solution efficace et durable, que nous devons trouver, aux problèmes de sécurité du pays, ne va pas venir d’une énième force multinationale. Notre histoire récente foisonne de ces initiatives coûteuses, pour des résultats dont aujourd’hui nous vivons douloureusement l’inadéquation. La solution est d’abord et avant tout haïtienne et implique des interventions multiples ciblant diverses dimensions de cette crise. »
Par ailleurs, les organisations politiques de l’opposition membres du Collectif du 30 janvier (GREH, LAPEH, MOPOD, OPL, PITIT DESSALINES, PHTK, UNIR) avaient déjà indiqué qu’ils n'étaient pas en pourparlers avec le Premier ministre.
« Auteur d’un bilan catastrophique de la gestion du pouvoir pendant cette longue période intérimaire, incapable de faire face aux revendications légitimes de sécurité, de libre circulation sur le territoire national, de bien-être,… d’une population aux abois, le Premier ministre et ses alliés orchestrent une campagne malsaine de propagande tendant à transformer dans l’opinion nationale et internationale ses tentatives infructueuses de subornation de personnalités de l’opposition en actes de négociation avancée pour une sortie de crise », avaient dénoncé ces organisations politiques dans une note.
Ils critiquent Ariel Henry qui, selon eux, avait « délibérément boycotté les négociations pour une sortie de crise menées en novembre 2023 avec les bons offices du Groupe des Éminentes Personnalités de la CARICOM. » Ils rappellent que selon l’article 20 de l’Accord du 21 décembre 2022, « la période intérimaire couverte par le Premier ministre de fait Ariel Henry prend fin le 7 février 2024. »
« Pour combler la vacance consécutive au départ de M. Henry, il est impératif de mettre en place un exécutif conforme à l’esprit de la Constitution de 1987 et qui sera chargé de restaurer les institutions républicaines et de remplacer le personnel politique par des élections inclusives et crédibles », ont avancé les partis GREH, LAPEH, MOPOD, OPL, PITIT DESSALINES, PHTK et UNIR.